Homélies du Pape François

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etienne lorant
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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » lun. 15 juin 2015, 19:09

Lundi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 6,1-10.
Frères, en tant que coopérateurs de Dieu, nous vous exhortons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de lui. Car il dit dans l’Écriture : Au moment favorable je t’ai exaucé, au jour du salut je t’ai secouru. Le voici maintenant le moment favorable, le voici maintenant le jour du salut.
Pour que notre ministère ne soit pas exposé à la critique, nous veillons à ne choquer personne en rien.
Au contraire, en tout, nous nous recommandons nous-mêmes comme des ministres de Dieu : par beaucoup d’endurance, dans les détresses, les difficultés, les angoisses,
les coups, la prison, les émeutes, les fatigues, le manque de sommeil et de nourriture,
par la chasteté, la connaissance, la patience et la bonté, la sainteté de l’esprit et la sincérité de l’amour,
par une parole de vérité, par une puissance qui vient de Dieu ; nous nous présentons avec les armes de la justice pour l’attaque et la défense,
dans la gloire et le mépris, dans la mauvaise et la bonne réputation. On nous traite d’imposteurs, et nous disons la vérité ;
on nous prend pour des inconnus, et nous sommes très connus ; on nous croit mourants, et nous sommes bien vivants ; on nous punit, et nous ne sommes pas mis à mort ; on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ; pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,38-42.
En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : Vous avez appris qu’il a été dit : Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !



Le chrétien doit avoir son cœur prêt à accueillir le don gratuit de la grâce de Dieu et le faire « maintenant » a exhorté François lors de son homélie quotidienne en la chapelle Sainte-Marthe. François s'est appuyé sur la seconde lecture du jour, la lettre aux Corinthiens (6, 1-10), où Saint Paul déclare « voici maintenant le moment favorable » pour « ne pas laisser sans effet la grâce reçue » de Dieu. « Ce don gratuit, souligne le Pape, le Seigneur nous le donne à chaque instant. Il faut l’accueillir, sans donner lieu à quelque scandale ». Prenant l’exemple d’un chrétien qui va à l’église tous les dimanches mais qui ne vit pas au quotidien comme un chrétien, le Pape a dénoncé cette attitude : « combien de fois avons-nous entendu dans nos quartiers, dans nos commerces : "regarde untel, il va tous les dimanches à la messe et ensuite il fait cela et cela" ? Et les gens sont scandalisés » a déploré François.

Pour éviter ce type de comportement, « il faut être attentif pour comprendre le temps de Dieu, quand Dieu passe dans notre cœur ». Disposer son cœur à un tel accueil, le mettre en condition, c’est le vider « du bruit de la mondanité, du paganisme et du diable », de tout ce qui ne vient pas du Seigneur et le libérer des « passions ». Ces dernières sont toutes les « choses qui nous éloignent de la paix » selon François, comme la règle du « œil pour œil, dent pour dent » qui est l’Evangile de ce jour. « Etre libéré des passions signifie avoir un cœur humble, un cœur doux. Le cœur est protégé par l’humilité, la gentillesse, jamais par les luttes ou les guerres » a souligné le Pape.

Reprenant les mots de Saint Paul, François indique que cette sérénité et cette paix du cœur doivent guider chacun « dans les détresses, les difficultés, les angoisses, les coups, la prison, les émeutes, les fatigues, le manque de sommeil et de nourriture » en privilégiant « la chasteté, la connaissance, la patience et la bonté, la sainteté de l’esprit et la sincérité de l’amour, par une parole de vérité, par une puissance qui vient de Dieu ».

http://www.news.va/fr/news/homelie-la-g ... maintenant
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par Marie du 65 » lun. 15 juin 2015, 19:56

L'enseignement de Notre Bon Saint Père est tellement juste et Beau!!!

Aider son prochain n'est-ce pas primordial dans nos pauvres vies...

Aider, oui, mais surtout dans la Gratuité, sinon j'appelle cela du Profit et ce n'est pas ce que le St Père nous demande.

Se conforter dans nos biens matériels ou autres, ce n'est pas la Charité Chrétienne.

Une main tendue, un sourire......chacun de nous peut le faire.

Merci etienne :)

Marie
Tu Aimeras ton Prochain comme Toi-même

Près de Notre Saint Père

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » mar. 16 juin 2015, 19:08

Mardi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 8,1-9.
Frères, nous voulons vous faire connaître la grâce que Dieu a accordée aux Églises de Macédoine.
Dans les multiples détresses qui les mettaient à l’épreuve, l’abondance de leur joie et leur extrême pauvreté ont débordé en trésors de générosité.
Ils y ont mis tous leurs moyens, et davantage même, j’en suis témoin ; spontanément, avec grande insistance, ils nous ont demandé comme une grâce de pouvoir s’unir à nous pour aider les fidèles de Jérusalem. Au-delà même de nos espérances, ils se sont eux-mêmes donnés d’abord au Seigneur, et ensuite à nous, par la volonté de Dieu.
Et comme Tite avait déjà commencé, chez vous, cette œuvre généreuse, nous lui avons demandé d’aller jusqu’au bout.
Puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux !
Ce n’est pas un ordre que je donne, mais je parle de l’empressement des autres pour vérifier l’authenticité de votre charité.
Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5,43-48.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait.



La « théologie de la pauvreté » est le nœud central de l’homélie du Pape François lors de la Messe célébrée mardi 16 juin à Sainte-Marthe. La réflexion du Souverain Pontife est partie de l’extrait de la deuxième Epître aux Corinthiens (8, 1-9), dans lequel saint Paul « est en train d’organiser dans l’Eglise de Corinthe une collecte pour l’Eglise de Jérusalem, qui vit des moments difficiles de pauvreté ». Pour éviter que la récolte soit faite de la mauvaise façon, l’apôtre « fait quelques considérations », une sorte de « théologie de la pauvreté », justement.

Des précisions nécessaires car, a expliqué François, le mot « pauvreté » est un mot « qui met toujours dans l’embarras ». Bien souvent en effet, nous avons entendu dire : « Mais ce prêtre parle trop de pauvreté, cet évêque parle de pauvreté, ce chrétien, cette sœur, parlent de pauvreté... Mais ils sont un peu communistes, non ? ». Et au contraire, a souligné le Pape, « la pauvreté est précisément au centre de l’Evangile », si bien que « si nous ôtions la pauvreté de l’Evangile, l’on ne comprendrait rien au message de Jésus ».

Paul s’adresse à l’Eglise de Corinthe : « Et comme vous êtes riches, pensez à eux, à l’Eglise de Jérusalem ». Mais, a demandé le Pape, de quelle richesse Paul parle-t-il ? La réponse se lit immédiatement après : « Vous êtes riches en tout, foi, parole, science, empressement de toute nature, charité que nous vous avons communiquée ». Et elle est suivie par une exhortation : « ainsi il vous faut aussi exceller en cette libéralité ». Faites plus précisément, « en sorte que cette richesse si grande – le zèle, la charité, la Parole de Dieu, la connaissance de Dieu – parvienne jusque dans les poches ». Car, a-t-il ajouté, « quand la foi n’arrive pas jusqu’aux poches, ce n’est pas une foi authentique », et cela est « une règle d’or » dont on doit se souvenir.

De l’extrait de Paul émerge, ensuite, une « opposition entre richesse et pauvreté. L’Eglise de Jérusalem est pauvre, en difficulté économique, mais elle est riche, car elle possède le trésor de l’annonce évangélique ». Et c’est précisément « cette Eglise de Jérusalem, pauvre », qui a enrichi l’Eglise de Corinthe « avec l’annonce évangélique : elle lui a donné la richesse de l’Evangile ». Ceux qui étaient économiquement riches étaient en réalité pauvres « sans l’annonce de l’Evangile ». Il y a, a dit le Souverain Pontife, « un échange mutuel » et ainsi « de la pauvreté vient la richesse ».

C’est alors, a expliqué le Pape, que « Paul, par sa pensée, arrive au fondement de ce que nous pouvons appeler "la théologie de la pauvreté" et pourquoi la pauvreté est au centre de l’Evangile ».

En considérant l’aspect concret de la vie quotidienne, le Pape a expliqué que « quand nous apportons une aide aux pauvres, nous ne faisons pas des œuvres de bienfaisance chrétiennes ». Nous sommes face à un acte « bon », un acte « humain », mais « cela n’est pas la pauvreté chrétienne, que veut Paul, que prêche Paul ». Parce que pauvreté chrétienne signifie « que je donne ce qui est à moi et pas le superflu, et même le nécessaire au pauvre, parce que je sais qu’il m’enrichit ». Et pourquoi est-ce que le pauvre m’enrichit? « Parce que Jésus a dit que lui-même est dans le pauvre ».

Voilà pourquoi, a conclu François, la pauvreté « n’est pas une idéologie ». La pauvreté « est au centre de l’Evangile ». Dans la « théologie de la pauvreté », nous trouvons « le mystère du Christ qui s’est abaissé, s’est humilié, s’est appauvri pour nous enrichir ». On comprend ainsi « pourquoi la première des béatitudes est: "Heureux les pauvres d’esprit" ». Et « être pauvre d’esprit – a précisé le Pape – signifie aller sur cette voie du Seigneur », qui « s’abaisse tant » qu’il se fait « pain pour nous » dans le sacrifice eucharistique. C’est-à-dire que Jésus « continue de s’abaisser dans l’histoire de l’Eglise, dans le mémorial de sa passion, dans le mémorial de son humiliation, dans le mémorial de son abaissement, dans le mémorial de sa pauvreté, et il nous enrichit de ce "pain" ».

http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... t-pauvrete
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » jeu. 18 juin 2015, 18:52

Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 11,1-11.
Frères, pourriez-vous supporter de ma part un peu de folie ? Oui, de ma part, vous allez le supporter,
à cause de mon amour jaloux qui est l’amour même de Dieu pour vous. Car je vous ai unis au seul Époux : vous êtes la vierge pure que j’ai présentée au Christ.
Mais j’ai bien peur qu’à l’exemple d’Ève séduite par la ruse du serpent, votre intelligence des choses ne se corrompe en perdant la simplicité et la pureté qu’il faut avoir à l’égard du Christ.
En effet, si le premier venu vous annonce un autre Jésus, un Jésus que nous n’avons pas annoncé, si vous recevez un esprit différent de celui que vous avez reçu, ou un Évangile différent de celui que vous avez accueilli, vous le supportez fort bien !
J’estime, moi, que je ne suis inférieur en rien à tous ces super-apôtres.
Je ne vaux peut-être pas grand-chose pour les discours, mais pour la connaissance de Dieu, c’est différent : nous vous l’avons montré en toute occasion et de toutes les façons.
Aurais-je commis une faute lorsque, m’abaissant pour vous élever, je vous ai annoncé l’Évangile de Dieu gratuitement ?
J’ai appauvri d’autres Églises en recevant d’elles l’argent nécessaire pour me mettre à votre service.
Quand j’étais chez vous, et que je me suis trouvé dans le besoin, je n’ai été à charge de personne ; en effet, pour m’apporter ce dont j’avais besoin, des frères sont venus de Macédoine. En toute occasion, je me suis gardé d’être un poids pour vous, et je m’en garderai toujours.
Aussi sûrement que la vérité du Christ est en moi, ce motif de fierté ne me sera enlevé dans aucune des régions de la Grèce.
Pourquoi donc me comporter ainsi ? Serait-ce parce que je ne vous aime pas ? Mais si ! Et Dieu le sait.


Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,7-15.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés.
Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.
Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal.
Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.
Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.»

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Faiblesse, prière, pardon » : trois mots-clés pour réveiller la conscience du fait que sans l’aide de Dieu, nous ne pouvons pas faire un pas dans la vie. Le Pape François les a suggérés lors de la Messe célébrée jeudi 18 juin dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe.

Dans son oraison inspirée de la liturgie, le Souverain a tout de suite fait remarquer que « nous avons demandé de l’aide au Seigneur, qui est notre forteresse ». Et en effet, nous avons prié : « Dans notre faiblesse, nous ne pouvons rien sans ton aide ». Des mots qui expriment précisément « la conscience que nous sommes faibles ». C’est « cette faiblesse que nous portons tous après la blessure du péché originel : nous sommes faibles, nous glissons dans les péchés, nous ne pouvons avancer sans l’aide du Seigneur ».

Ainsi, a insisté le Pape, « nous ne pouvons faire un pas dans la vie chrétienne sans l’aide du Seigneur, car nous sommes faibles ». Et que « celui qui est debout fasse attention à ne pas tomber parce qu’il est faible, même faible dans la foi ». « Nous avons tous la foi – a expliqué le Souverain Pontife – et nous tous voulons avancer dans la vie chrétienne. Mais si nous ne sommes pas conscients de notre faiblesse, nous finirons tous vaincus ». C’est pour cela, a-t-il ajouté, que « cette prière est belle : "Seigneur je sais que dans ma faiblesse, je ne peux rien sans ton aide" ». Et « tel est le premier mot d’aujourd’hui : faiblesse ».

Le second mot est « prière ». Ce sont les apôtres qui demandent à Jésus : « Enseigne-nous à prier comme Jean l’a fait avec ses disciples ». Le Pape a rappelé que dans l’extrait évangélique de la liturgie, tiré du chapitre 6 de Matthieu (7-15), « cette question n’y est pas, elle se trouve dans un autre ». Jésus enseigne à prier en recommandant aux disciples de ne pas faire comme les païens qui gaspillent les mots : « ceux-ci croient se faire entendre à force de mots ». Et François a répété précisément les paroles du Seigneur à ses disciples : « Ne soyez donc pas comme eux, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous les lui demandiez ».

Le Pape a ensuite fait référence à un extrait du premier livre des Rois : sur le mont Carmel, « les quatre cents prophètes de l’idole Baal criaient et hurlaient ; et le prophète Elie se moquait un peu d’eux », en disant que sans doute leur Dieu « dort[-il] et ne [les] entend pas ». Mais « c’est ainsi que prient les païens ». Jésus, en revanche, recommande : « Ne faites pas cela ! Priez simplement, le Père sait de quoi vous avez besoin, ouvrez votre cœur devant le Père ». Précisément « comme cette dame qui était dans le temple de Jérusalem, la mère de Samuel : elle demandait au Seigneur la grâce d’avoir un enfant et elle remuait à peine les lèvres ». A tel point que « le prêtre qui était là la regardait » jusqu’à se convaincre qu’elle était ivre, en la réprimandant et en éloignant.

C’était en revanche sa façon d’exprimer « sa douleur face à Dieu : elle bougeait seulement les lèvres car elle ne parvenait pas à parler, elle demandait un enfant ». Voilà, a affirmé le Pape, « c’est ainsi que l’on prie, devant le Seigneur ». « Commençons la prière avec la force de l’Esprit qui prie en nous », a ajouté le Pape. Il faut « prier ainsi, simplement, avec le cœur ouvert dans la présence de Dieu qui est le Père et sait de quoi nous avons besoin avant de le dire ». Et « tel est le deuxième mot » d’aujourd’hui : prière.

« Il existe une condition pour bien prier – a ensuite averti François – que Jésus reprend précisément de la prière qu’il enseigne à ses disciples ». Et c’est précisément le troisième mot: pardon. La prière que Jésus enseigne dit: « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ». C’est pourquoi, a-t-il expliqué, « nous pouvons prier correctement et dire ‘Père’ à Dieu uniquement si notre cœur est en paix avec les autres, avec nos frères ». A ceux qui se justifient en disant: « Celui-ci m’a fait telle chose, celui-là m’a fait ceci et cela... », la réponse est une seule: « Pardonne, pardonne comme lui te pardonnera! ». Et « ainsi, la faiblesse que nous avons, avec l’aide de Dieu dans la prière devient force, parce que le pardon est une grande force ».

Dans la célébration de l’Eucharistie, a conclu le Pape, « lui aussi devient faible pour nous, se fait pain: c’est là que réside la force. Il prie pour nous, il s’offre au Père pour nous. Et lui nous pardonne: nous apprenons de lui la force de la confiance en Dieu, la force de la prière et la force du pardon ».

http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... -faiblesse
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » ven. 19 juin 2015, 19:15

Vendredi de la 11e semaine du Temps Ordinaire

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6,19-23.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler.
Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »



Les richesses qui comptent sont celles reconnues par la «bourse du ciel». Et elles ne coïncident pas avec les logiques avides des hommes, destinées à être la proie des «mites et de la rouille» mais aussi à déclencher des guerres. Ainsi, le secret véritable est de se comporter en administrateurs authentiques qui mettent tous les biens «au service des autres». Voilà les conseils pratiques suggérés par le Pape lors de la Messe célébrée vendredi matin, 19 juin, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

«Jésus revient sur une catéchèse qui lui est très chère: la catéchèse sur les richesses» a immédiatement fait remarquer François, en relisant le passage évangélique d’aujourd’hui (Matthieu 6, 19-23). Et «son conseil est ici très clair: “N’accumulez pas pour vous des trésors sur la terre”».

Car «les richesses ne sont pas comme une statue, elles ne sont pas immobiles: les richesses ont tendance à grandir, à se déplacer, à prendre toute la place dans la vie et dans le cœur de l’homme». Et «ainsi cet homme qui, pour ne pas devenir esclave de la pauvreté, accumule les richesses finit par devenir esclave des richesses». Voilà alors le conseil de Jésus: «N’accumulez pas pour vous des trésors sur la terre».

François a ensuite rappelé que «Jésus, dans une autre catéchèse sur le même thème, sur le même argument, parlait d’un homme qui avait eu une bonne récolte de blé et pensait: mais que ferai-je à présent? Je démolirai mes silos et j’en ferai d’autres plus grands». Mais le Seigneur dit: «Sot, tu mourras cette nuit». Et «cela — a expliqué le Pape — est une deuxième caractéristique de cette habitude: l'homme qui accumule des richesses ne se rend pas compte qu’il devra les laisser».

Dans le passage évangélique d'aujourd'hui, «Jésus parle des mites et de la rouille: mais de quoi s’agit-il? Il y a la destruction du cœur, la corruption du cœur et aussi la destruction des familles». Mais, «dans ce discours, il va plus avant» a précisé le Pape. Et «le passage après celui qui a été lu est très clair: personne ne peut servir deux maîtres, car il haïra l’un et aimera l’autre; ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre». En somme, le Seigneur dit «vous ne pouvez pas servir Dieu et la richesse».

Davantage encore: «A la racine des guerres se trouve également cette ambition qui détruit, qui corrompt» a rappelé le Pape. En effet, «dans ce monde, en ce moment, il y a de nombreuses guerres à cause de l’avidité du pouvoir, des richesses».

François a ensuite rappelé «un très beau dicton: le diable entre par le portefeuille» ou bien «entre par les poches, c’est la même chose: c’est l’entrée du diable et, par là, de tous les vices, de ces certitudes qui ne sont pas sûres». Et «cela — a expliqué le Pape — est précisément la corruption, ce sont les mites et la rouille qui nous mènent de l’avant». Du reste, «accumuler est vraiment une caractéristique de l’homme: faire les choses et dominer le monde est aussi une mission». Mais «moi, que dois-je accumuler?». La réponse de Jésus, dans l’Evangile d'aujourd'hui, est claire: «Accumulez en revanche pour vous des trésors au ciel, où il n’y a pas de voleurs, où l’on ne vole pas, où il n’y a ni mites ni rouille». C’est précisément «celle-ci la lutte de tous les jours: comment bien gérer les richesses de la terre pour qu’elles soient orientées vers le ciel et deviennent des richesses du ciel».

«Quand le Seigneur bénit une personne par les richesses — a affirmé François — il en fait l’administrateur de ces richesses pour le bien commun et pour le bien de tous» et «pas pour son propre bien». Mais «il n’est pas facile de devenir un administrateur honnête, car la tentation de la cupidité, de devenir important existe toujours: le monde t’enseigne cela et nous conduit sur cette voie».

On doit en revanche «penser aux autres, penser que ce que je possède est au service des autres et que je ne pourrai emporter aucune chose que je possède avec moi». Et «si j’utilise ce que le Seigneur m’a donné pour le bien commun, comme administrateur, cela me sanctifie, me rendra saint». Mais «cela n’est pas facile» a reconnu le Pape.

C’est pourquoi «quand un riche voit que son trésor est administré pour le bien commun, et que dans son cœur et dans sa vie, il vit simplement, comme s’il était pauvre: cet homme est saint, cet homme va sur la route de la sainteté, car ses richesses sont pour tous». Mais «cela est difficile, c’est comme jouer avec le feu» a ajouté le Pape. Pour cette raison, «tant de personnes tranquillisent leur conscience par l’aumône et donnent ce qu’elles ont en surplus». Mais «cela ne signifie pas être un administrateur: l’administrateur prend pour lui ce qui reste et donne tout aux autres, en service». En effet, «administrer la richesse signifie se dépouiller sans cesse de son propre intérêt et ne pas penser que ces richesses nous donneront le salut». Donc, «accumuler d’accord, accumuler des trésors d’accord, mais ceux qui sont cotés — disons ainsi — dans la “bourse du ciel”: là, il faut accumuler là!».

Le Pape a conclu en rappelant que «dans la célébration de l’Eucharistie le Seigneur qui est si riche — très riche! — s’est fait pauvre pour nous enrichir».Qu’«avec sa pauvreté, il nous enseigne la chemin pour ne pas accumuler les richesses sur la terre, parce qu’elles corrompent». Et, «quand nous les possédons, à les utiliser comme des administrateurs, au service des autres».

http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... se-du-ciel

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Dernière modification par etienne lorant le mer. 01 juil. 2015, 17:10, modifié 2 fois.
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » sam. 27 juin 2015, 18:06

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 8,1-4.
Lorsque Jésus descendit de la montagne, des foules nombreuses le suivirent.
Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »
Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Jésus lui dit : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l’offrande que Moïse a prescrite : ce sera pour les gens un témoignage. »



Se rapprocher des personnes mises de côté, réduire les distances au point de les toucher sans avoir peur de se salir: telle est la « proximité chrétienne » que nous a concrètement montrée Jésus en libérant le lépreux de l'impureté de la maladie et également de l'exclusion sociale. A tout chrétien, et à l'Eglise tout entière, le Pape a demandé d'avoir cette attitude de « proximité » durant la Messe de vendredi matin, 26 juin, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. La prochaine célébration est prévue pour mardi 1er septembre.

« Lorsque Jésus descendit de la montagne, des foules nombreuses se mirent à le suivre »: François a débuté l'homélie en répétant précisément les premières paroles de l'Evangile de Matthieu (8, 1-4) proposé par la liturgie. Et de ce fait, ces gens se mirent à suivre Jésus sans se lasser de l'écouter.

Toutefois, « il y avait des gens qui ne le suivaient pas: ils le regardaient de loin, avec curiosité », en se demandant: « Mais qui est cet homme? ». Du reste, a expliqué François, « ils n'avaient pas entendu ses catéchèses qui surprenaient tant ». Et ainsi, il y avait des « gens qui regardaient depuis le trottoir » et « il y en avait d'autres qui ne pouvaient pas s'approcher: cela leur était interdit par la loi, car ils étaient "impurs" ». Il y avait parmi eux le lépreux dont parle Matthieu dans l'Evangile.

« Ce lépreux – a fait remarquer le Pape – ressentit dans son cœur l'envie de s'approcher de Jésus: il prit son courage à deux mains et s'approcha ». Mais « c'était un marginalisé », et donc « il ne pouvait pas le faire ». Néanmoins, « il avait foi en cet homme, il prit son courage à deux mains et s'approcha », en lui adressant « simplement sa prière: "Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier" ». Il dit cela « car il était "impur" ». En effet, « la lèpre était une condamnation à vie ». Et « guérir un lépreux était aussi difficile que de ressusciter un mort: c'est pour cela qu'on les mettait de côté, ils étaient tous là, ils ne pouvaient se mélanger avec les gens ».

Il y avait cependant, a poursuivi François, « aussi les personnes marginalisées de leur plein gré, les docteurs de la loi qui regardaient toujours avec cette envie de mettre Jésus à l'épreuve pour le faire glisser et ensuite le condamner ». Au contraire, le lépreux savait qu'il était « impur, malade, et il s'est approché ». Et « Jésus, qu'a-t-il fait? », s'est demandé le Pape. Il n'est pas resté immobile, sans le toucher, mais s'est approché encore davantage et lui a tendu la main en le regardant.

« Proximité », a expliqué le Souverain Pontife, est un « mot très important: on ne peut faire de communauté sans proximité, on ne peut faire le bien sans s'approcher ». En réalité, Jésus aurait pu lui dire: « Sois guéri! ». Il s'est au contraire approché et l'a touché. « Plus encore: au moment où Jésus toucha l'impur, il devint impur ». Et « tel est le mystère de Jésus: il prend sur lui notre saleté, nos choses impures ».

« Bien souvent, je pense – a confié François – qu'il est, je ne dis pas impossible, mais très difficile, de faire le bien sans se salir les mains ». Et « Jésus se salit » par sa « proximité ». Mais ensuite, raconte Matthieu, il alla bien au-delà, en disant à l'homme libéré de la maladie: « Va voir les prêtres et fais ce que l'on doit faire lorsqu'un lépreux est guéri ».

En somme, « celui qui était exclu de la vie sociale, Jésus l'inclut: il l'inclut dans l'Eglise, il l'inclut dans la société ». Il lui recommande: « Va, afin que toutes les choses soient comme elles doivent être ». Donc, « Jésus ne met jamais personne au rebut, jamais! ». De plus, Jésus « se met lui-même au rebut pour inclure les laissés pour compte, pour nous inclure nous, pécheurs, laissés pour compte, avec sa vie ».

« Belle parole que celle de la proximité, pour chacun de nous », a poursuivi le Pape. En suggérant que nous nous demandions: « Mais est-ce que je sais m'approcher? Ai-je la force, ai-je le courage de toucher les laissés pour compte? ». Et « également pour l'Eglise, les paroisses, les communautés, les personnes consacrées, les évêques, les prêtres, tous », il est bon de répondre à cette question: « Ai-je le courage de m'approcher ou est-ce que je prends mes distances? Ai-je le courage de raccourcir les distances, comme l'a fait Jésus?

http://www.news.va/fr/news/messe-a-sain ... -distances
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Homélies : les conseils du Paple François

Message non lu par etienne lorant » lun. 29 juin 2015, 16:47

L'ensemble est intéressant - j'ai privilégié ici ce qui m'a "interpelé" :


Consacrer du temps à la préparation de l'homélie

« Certains curés soutiennent souvent que cela n’est pas possible en raison de la multitude des tâches qu’ils doivent remplir ; cependant, j’ose demander que chaque semaine, un temps personnel et communautaire suffisamment prolongé soit consacré à cette tâche, même s’il faut donner moins de temps à d’autres engagements, même importants. »
Poursuivre « le culte de la vérité » et chercher le message central de l'Évangile

Le pape insiste sur la nécessité d'une étude précise du texte : « il convient d’être sûr de comprendre convenablement la signification des paroles que nous lisons. (…) Le texte biblique que nous étudions a deux ou trois mille ans, son langage est très différent de celui que nous utilisons aujourd’hui. Bien qu’il nous semble comprendre les paroles qui sont traduites dans notre langue, cela ne signifie pas que nous comprenions correctement ce qu’a voulu exprimer l’écrivain sacré. »

En bon jésuite, il propose la méthode ignatienne : « prêter attention aux mots qui sont répétés ou mis en relief, reconnaître la structure et le dynamisme propre d’un texte, considérer la place qu’occupent les personnages, etc. » Le but précise François, est de saisir le message principal et non le détail. « Si le prédicateur ne fait pas cet effort, il est possible que même sa prédication n’ait ni unité ni ordre ; son discours sera seulement une somme d’idées variées sans lien les unes avec les autres qui ne réussiront pas à mobiliser les auditeurs. »

Le pape recommande aussi la pratique de la lectio divina. « Cette lecture orante de la Bible n'est pas séparée de l'étude que le prédicateur accomplit pour identifier le message central du texte : au contraire, il doit partir de là pour chercher à découvrir ce que dit ce message lui-même à sa vie. »

http://www.lavie.fr/religion/catholicis ... 420_16.php
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » mer. 08 juil. 2015, 14:16

L'homélie de Quito, ce 7 juillet 2015

Ce n'est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, 21afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu'eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé. 22Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un St Jean, 17

La parole de Dieu nous invite à vivre l’unité pour que le monde croie.

J’imagine ce susurrement de Jésus lors de la dernière Cène comme un cri en cette messe que nous célébrons au “Parc du Bicentenaire”. Le bicentenaire de ce Cri de l’Indépendance de l’Amérique hispanique. C’était un cri, né de la conscience de manque de libertés, la conscience d’être objet d’oppression et de pillages, «sujets aux convenances contingentes des puissants du moment» (Evangelii gaudium, n. 213).

Je voudrais qu’aujourd’hui les deux cris coïncident sous le beau défi de l’évangélisation. Non pas par des paroles pompeuses, ni par des termes compliqués, mais qu’il jaillisse, ce cri, de la «joie de l’Evangile» qui «remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement» (Evangelii gaudium, n. 1). Nous autres, ici réunis, tous ensemble autour de la table avec Jésus, nous sommes un cri, une clameur née de la conviction que sa présence nous incite à l’unité, «indique un bel horizon, qui offre un banquet désirable» (Evangelii gaudium, n.14).

“Père, qu’ils soient un pour que le monde croie”, c’est ainsi qu’il l’a souhaité en regardant le ciel. Cette demande jaillit chez Jésus dans un contexte d’envoi : comme tu m’as envoyé dans monde, moi aussi, je les envoie dans le monde. En ce moment, le Seigneur expérimente dans sa propre chair le pire de ce monde qu’il aime, même ainsi, à la folie : intrigues, méfiances, trahison, mais il ne cache pas la tête, il ne se lamente pas. Nous aussi nous constatons chaque jour que nous vivons dans un monde lacéré par les guerres et la violence. Ce serait superficiel de penser que la division et la haine affectent seulement les tensions entre les pays ou les groupes sociaux. En réalité, elles sont la manifestation de cet “individualisme diffus” qui nous sépare et nous oppose (cf. Evangelii gaudium, n. 99), de la blessure du péché dans le cœur des personnes, dont la société et la création entière souffrent les conséquences. Précisément, à ce monde rebelle, Jésus nous envoie, et notre réponse n’est pas de faire les distraits, d’arguer que nous n’avons pas les moyens ou que la réalité nous dépasse. Notre réponse répète le cri de Jésus et accepte la grâce ainsi que la tâche de l’unité.

A ce cri de liberté lancé il y a un peu plus de 200 ans, il n’a manqué ni conviction ni force, mais l’histoire nous relate qu’il a été indiscutable seulement quand il a laissé de côté les individualismes, la volonté de leadership uniques, le manque de compréhension d’autres processus de libération ayant des caractéristiques différentes mais pas pour autant antagoniques.

Et l’évangélisation peut être le véhicule d’unité des aspirations, des sensibilités, des espoirs et même de certaines utopies. Bien sûr que oui ; nous le croyons et le crions. Je l’ai déjà dit : «Tandis que dans le monde, spécialement dans certains pays, réapparaissent diverses formes de guerre et de conflits, nous, les chrétiens, nous insistons sur la proposition de reconnaître l’autre, de soigner les blessures, de construire des ponts, de resserrer les relations et de nous aider ‘‘à porter les fardeaux les uns des autres’’ » (Evangelii gaudium, n. 67). Le désir d’unité suppose la douce et réconfortante joie d’évangéliser, la conviction d’avoir un bien immense à communiquer et qu’en le communiquant, il s’enracine ; et quiconque a vécu cette expérience acquiert plus de sensibilité pour les besoins des autres (cf. Evangelii gaudium, n. 9). D’où la nécessité de lutter pour l’inclusion à tous les niveaux, en évitant des égoïsmes, en promouvant la communication et le dialogue, en encourageant la collaboration. Il faut ouvrir le cœur au compagnon de route sans craintes, sans méfiances. «Se confier à l’autre est quelque chose d’artisanal ; la paix est artisanale» (Evangelii gaudium, n. 244); il est impensable que brille l’unité si la mondanité spirituelle fait que nous sommes en guerre entre nous, dans une recherche stérile de pouvoir, de prestige, de plaisir ou de sécurité économique.

Cette unité est déjà une action missionnaire “pour que le monde croie”. L’évangélisation ne consiste pas à se livrer au prosélytisme, mais à attirer à travers notre témoignage ceux qui sont éloignés, à s’approcher humblement de ceux qui se sentent loin de Dieu et de l’Eglise, de ceux qui sont craintifs ou de ceux qui sont indifférents pour leur dire : « Le Seigneur t’appelle toi aussi à faire partie de son peuple et il le fait avec grand respect et amour » (Evangelii gaudium, n.113).

La mission de l’Eglise, comme sacrement de salut, correspond à son identité comme Peuple en chemin, ayant pour vocation d’incorporer dans sa marche toutes les nations de la terre. Plus intense est la communion entre nous, plus s’en trouve favorisée la mission (cf. Jean-Paul II, Pastores gregis, n. 22). Mettre l’Eglise en état de mission nous demande de recréer la communion, car il ne s’agit pas d’une action uniquement vers l’extérieur … nous réalisions la mission à l’intérieur et nous sommes en mission vers l’extérieur «comme une mère qui va à la rencontre, une maison accueillante, une école permanente de communion missionnaire » (Document d’Aparecida, n. 370).

Ce rêve de Jésus est possible parce qu’il nous a consacrés, pour “eux je me sanctifie moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité” (Jn 17, 19). La vie spirituelle de l’évangélisateur naît de cette vérité si profonde, qui ne se confond pas avec quelques moments religieux qui apportent un certain soulagement ; Jésus nous consacre pour susciter une rencontre personnelle avec lui, qui alimente la rencontre avec les autres, l’engagement dans le monde, la passion évangélisatrice (cf. Evangelii Gaudium, n. 78).

L’intimité de Dieu, incompréhensible pour nous, se révèle à nous à travers des images qui nous parlent de communion, de communication, de don, d’amour. Voilà pourquoi l’union que Jésus demande n’est pas une uniformité mais l’«harmonie multiforme qui attire» (Evangelii gaudium, n. 117). L’immense richesse de ce qui est varié, de ce qui est multiple, atteignant l’unité chaque fois que nous faisons mémoire de ce Jeudi saint, nous éloigne de la tentation de propositions plus proches des dictatures, des idéologies ou des sectarismes. Ce n’est pas non plus un arrangement fait à notre mesure, dans lequel nous posons les conditions, choisissons les composantes et excluons les autres. Jésus prie pour que nous fassions partie d’une grande famille, dans laquelle Dieu est notre Père et tous nous sommes frères. Cela ne se fonde pas sur le fait d’avoir les mêmes goûts, les mêmes inquiétudes, les mêmes talents. Nous sommes frères parce que, par amour, Dieu nous a créés et nous a destinés, de sa propre initiative, à être ses enfants (cf. Ep 1, 5). Nous sommes frères parce que « Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs, et cet Esprit crie ‘‘Abba’’, c’est-à-dire: Père! » (Ga 4, 6). Nous sommes frères parce que, justifiés par le sang de Christ Jésus (cf. Rm 5, 9), nous sommes passés de la mort à la vie, devenus “cohéritiers” de la promesse (cf. Ga 3, 26-29; Rm 8, 17). C’est le salut que Dieu réalise et que l’Eglise annonce avec joie : faire partie du “nous” divin.

Notre cri, en ce lieu qui rappelle ce premier cri de la liberté, actualise celui de saint Paul : « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Evangile !» (1 Co 9, 16). Ce cri est si urgent et pressant comme celui de ceux qui désirent l’indépendance. Il a une fascination semblable, le même feu qui attire. Soyez des témoins d’une communion fraternelle qui devient resplendissante !

Qu’il serait beau que tous puissent admirer comment nous prenons soin les uns des autres. Comment mutuellement nous nous encourageons et comment nous nous accompagnons. Le don de soi est celui qui établit la relation interpersonnelle qui ne se génère pas en donnant des “choses”, mais en se donnant soi-même. Dans tout don, s’offre la personne même. “Se donner” signifie laisser agir en soi-même toute la puissance de l’amour qui est l’Esprit de Dieu et ainsi faire place à sa force créatrice. En se donnant, l’homme se retrouve lui-même avec sa véritable identité de fils de Dieu, semblable au Père et, comme lui, donneur de vie, frère de Jésus, auquel il rend témoignage. C’est cela évangéliser, c’est cela notre révolution – parce que notre foi est toujours révolutionnaire -, c’est cela notre cri le plus profond et le plus constant.

Pape François - 7 juillet 2015

http://www.evangelium-vitae.org/documen ... et-2015htm
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Le Pape dénonce le génocide des chrétiens d'Orient

Message non lu par etienne lorant » ven. 10 juil. 2015, 14:28

«Nous voyons avec horreur comment au Moyen-Orient et ailleurs sont persécutés, torturés, beaucoup de frères chrétiens» s'est désolé François. Et d'ajouter, «dans cette troisième guerre mondiale par morceaux que nous vivons, il y a une espèce de génocide en marche qui doit cesser».

Ce n'est pas la première fois que le souverain pontife prend la défense des chrétiens d'Orient, victimes en Syrie et en Irak des violences du groupe jihadiste Etat Islamique (EI). L'année dernière, lors d'un voyage en Turquie, il avait assuré «qu'il n'accepterait jamais un Moyen-Orient sans les chrétiens» et plaidé pour un rapprochement avec les orthodoxes.

http://www.leparisien.fr/pape-vatican/c ... 933619.php
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par Marie du 65 » sam. 11 juil. 2015, 11:30

Tout simplement Merci pour ce lien.
C'est avec Bonheur que je lis les homélies de Notre Saint Père.
Un homme surprenant mais tellement Bon.
Tu Aimeras ton Prochain comme Toi-même

Près de Notre Saint Père

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » lun. 13 juil. 2015, 16:29

HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE

Parc des Samanes, Guayaquil (Équateur)
Lundi 6 juillet 2015

Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là.
Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples.
Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. »
Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. »
Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. »
Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres).
Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord.
Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent.
Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. »
Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.




Le passage de l’Évangile que nous venons d’entendre est le premier signe prodigieux qui se réalise dans le récit de l’Évangile de Jean. La préoccupation de Marie, devenue requête à Jésus : “Ils n’ont pas de vin” – lui a-t-elle dit - la référence à “l’heure”, cette préoccupation se comprendra grâce aux récits de la Passion.

Et c’est bien qu’il en soit ainsi, parce que cela nous permet de voir la détermination de Jésus à enseigner, à accompagner, à guérir et à donner la joie à partir de cet appel au secours de la part de sa mère : “Ils n’ont pas de vin’’.

Les noces de Cana se répètent avec chaque génération, avec chaque famille, avec chacun de nous et nos tentatives pour faire en sorte que notre cœur arrive à se fixer sur des amours durables, sur des amours fécondes, sur des amours joyeuses. Donnons à Marie une place ; ‘‘la mère’’ comme le dit l’évangéliste. Et faisons avec elle maintenant l’itinéraire de Cana.

Marie est attentive, elle est attentive à ces noces déjà commencées, elle est sensible aux besoins des fiancés. Elle ne se replie pas sur elle-même, elle ne s’enferme pas, son amour fait d’elle un ‘‘être vers’’ les autres. Elle ne cherche pas non plus des amies pour parler de ce qui est en train de se passer et critiquer la mauvaise préparation des noces. Et comme elle est attentive, avec sa discrétion, elle se rend compte que manque le vin. Le vin est signe de joie, d’amour, d’abondance. Combien de nos adolescents et jeunes perçoivent que dans leurs maisons depuis un moment il n’y a plus de ce vin ! Combien de femmes seules et attristées se demandent quand l’amour s’en est allé, quand l’amour s’est dérobé de leur vie ! Combien de personnes âgées se sentent exclues de la fête de leurs familles, marginalisées et ne s’abreuvant pas de l’amour quotidien de ses enfants, de ses petits-fils, de ses arrière-petits-fils. Le manque de ce vin peut aussi être l’effet du manque de travail, l’effet de maladies, de situations problématiques que nos familles dans le monde entier traversent. Marie n’est pas une mère ‘‘qui réclame’’, elle n’est pas non plus une belle-mère qui surveille pour s’amuser de nos incapacités, de nos erreurs ou manques d’attention. Marie est simplement mère ! Elle est là, pleine d’attention et de sollicitude. C’est beau d’écouter cela : Marie est mère ! Voulez-vous le dire tous ensemble avec moi ? Allons : Marie est mère ! Une fois encore : Marie est mère ! Une fois encore : Marie est mère !

Mais Marie, en ce moment où elle se rend compte qu’il manque du vin, recourt à Jésus en toute confiance : cela signifie que Marie prie. Elle s’adresse à Jésus, elle prie. Elle ne s’adresse pas au majordome ; directement, elle présente la difficulté des mariés à son Fils. La réponse qu’elle reçoit semble décourageante : « Et que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue » (v. 4). Cependant, entre temps, elle a déjà remis le problème entre les mains de Dieu. Sa hâte quand il s’agit des besoins des autres accélère l’‘‘heure’’ de Jésus. Et Marie fait partie de cette heure, depuis la crèche jusqu’à la croix. Elle qui a su « transformer une grotte pour des animaux en maison de Jésus, avec de pauvres langes et une montagne de tendresse » (Evangelii Gaudium, n. 286) et qui nous a reçus comme fils quand une épée a traversé le cœur. Elle nous enseigne à remettre nos familles entre les mains de Dieu ; elle nous enseigne à prier, en allumant l’espérance qui nous indique que nos préoccupations aussi sont celles de Dieu.

Et prier nous fait toujours sortir du périmètre de nos soucis, nous fait transcender ce qui nous fait mal, ce qui nous secoue ou ce qui nous manque à nous-mêmes et ce qui nous aident à nous mettre dans la peau des autres, à nous mettre dans leurs souliers. La famille est une école où la prière nous rappelle aussi qu’il y a un nous, qu’il y a un prochain proche, sous les yeux : qui vit sous le même toit, qui partage la vie et se trouve dans le besoin.

Et, enfin, Marie agit. Les paroles « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (v. 5), adressées à ceux qui servaient, sont une invitation à nous aussi, invitation à nous mettre à la disposition de Jésus, qui est venu servir et non pour être servi. Le service est le critère du vrai amour. Celui qui aime sert, il se met au service des autres. Et cela s’apprend spécialement en famille, où nous nous faisons par amour serviteurs les uns des autres. Au sein de la famille, personne n’est marginalisé ; tous sont égaux.

Je me souviens qu’une fois, on a demandé à ma maman lequel de ses cinq enfants – nous sommes cinq frères – lequel de ces cinq enfants elle aimait le plus. Et elle a dit [elle montre la main] : comme les doigts, si l’on pique celui-ci cela me fait mal de la même manière que si l’on pique celui-là. Une mère aime ses fils tels qu’ils sont. Et dans une famille les frères s’aiment tels qu’ils sont. Personne n’est rejeté.

Là en famille « on apprend à demander une permission avec respect, à dire ‘‘merci’’ comme expression d’une juste évaluation des choses qu’on reçoit, à dominer l’agressivité ou la voracité, et là on apprend également à demander pardon quand on cause un dommage, quand nous nous querellons. Car dans toutes les familles il y a des querelles. Le problème, c’est demander pardon après. Ces petits gestes de sincère courtoisie aident à construire une culture de la vie partagée et du respect pour ce qui nous entoure » (Laudato si’, n. 213). La famille est l’hôpital le plus proche, quand on est malade on y soigné, tant que c’est possible. La famille, c’est la première école des enfants, c’est le groupe de référence indispensable des jeunes, c’est la meilleure maison de retraite pour les personnes âgées. La famille constitue la grande ‘‘richesse sociale’’ que d’autres institutions ne peuvent pas remplacer, qui doit être aidée et renforcée, pour ne jamais perdre le sens juste des services que la société prête à ses citoyens. En effet, ces services que la société prête aux citoyens ne sont pas une aumône, mais une vraie “dette sociale” à l’endroit de l’institution familiale, qui est la base et qui apporte tant au bien commun de tous.

La famille forme aussi une petite Eglise, nous l’appelons “Eglise domestique” qui, avec la vie, achemine la tendresse et la miséricorde divine. Dans la famille, la foi se mélange au lait maternel : en expérimentant l’amour des parents, on sent plus proche l’amour de Dieu.

Et dans la famille – nous en sommes tous témoins - les miracles se réalisent avec ce qu’il y a, avec ce que nous sommes, avec ce que l’on a à portée de main... bien souvent ce n’est pas l’idéal, ce n’est pas ce dont nous rêvons, ni ce qui “devrait être”. Il y a un détail qui doit nous faire réfléchir : le vin nouveau, ce vin si bon selon le majordome des noces de Cana provient des jarres de purification, c’est-à-dire de l’endroit où tous avaient laissé leurs péchés... Il provient du ‘‘pire’’ parce que “là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé” (Rm 5, 20). Et dans la famille de chacun d’entre nous et dans la famille commune que nous formons tous, rien n’est écarté, rien n’est inutile. Peu avant le début de l’Année Jubilaire de la Miséricorde, l’Eglise célèbrera le Synode Ordinaire consacré aux familles, pour faire mûrir un vrai discernement spirituel et trouver des solutions et des aides concrètes aux nombreuses difficultés et aux importants défis que la famille doit affronter aujourd’hui. Je vous invite à intensifier votre prière à cette intention, pour que même ce qui nous semble encore impur, comme l’eau dans les jarres, nous scandalise ou nous effraie, Dieu – en le faisant passer par son “heure” – puisse le transformer en miracle. La famille a besoin aujourd’hui de ce miracle.

Et toute cette histoire a commencé parce qu’“ils n’avaient pas de vin”, et tout a pu se réaliser parce qu’une femme – la Vierge – était attentive, a su remettre dans les mains de Dieu ses préoccupations, et a agi avec bon sens et courage. Mais il y a un détail, le résultat final n’est pas moindre : ils ont goûté le meilleur des vins. Et voici la bonne nouvelle : le meilleur des vins est sur le point d’être savouré, le plus admirable, le plus profond et le plus beau pour la famille reste à venir. Le temps reste à venir, où nous savourerons l’amour quotidien, où nos enfants redécouvriront l’espace que nous partageons, et les personnes âgées seront présentes dans la joie de chaque jour. Le meilleur des vins est en espérance, il reste à venir pour chaque personne qui se risque à l’amour. Et en famille, il faut se risquer à l’amour, il faut se risquer à aimer. Et le meilleur des vins reste à venir même si tous les paramètres et les statistiques disent le contraire. Le meilleur vin reste à venir en ceux qui aujourd’hui voient tout s’effondrer. Murmurez-le jusqu’à le croire: le meilleur vin reste à venir. Murmurez-le chacun dans son cœur : le meilleur vin reste à venir. Et susurrez-le aux désespérés ou aux mal-aimés. Soyez patients, ayez de l’espérance, faites comme Marie, priez, agissez, ouvrez votre cœur, parce que le meilleur des vins va venir. Dieu s’approche toujours des périphéries de ceux qui sont restés sans vin, de ceux à qui il ne reste à boire que le découragement ; Jésus a un faible pour offrir en abondance le meilleur des vins à ceux qui pour une raison ou une autre, sentent déjà que toutes leurs jarres se sont cassées.

Comme Marie nous y invite, faisons “tout ce que Seigneur dira”. Faites ce qu’il vous dira. Et soyons reconnaissants que, à notre temps et à notre heure, le vin nouveau, le meilleur, nous fasse récupérer la joie de la famille, la joie de vivre en famille. Ainsi soit-il.

Que Dieu vous bénisse, vous accompagne. Je prie pour la famille de chacun d’entre vous, et vous, faites comme Marie. Et, s’il vous plaît, je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi.

http://w2.vatican.va/content/francesco/ ... aquil.html
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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » mer. 22 juil. 2015, 17:41

Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ. (St-Matthieu 10,11)

V) Pour la cinquième et dernière messe de son voyage en Amérique Latine, le Pape a célébré l’office ce dimanche à Ñu Guazú, à une dizaine de kilomètres d’Asunción, dans un vaste champ situé à l’intérieur d’une base militaire. Un million et demi de fidèles étaient attendus. Le retable où était installé l'autel, haut de quarante mètres, avait été réalisé selon la tradition de la Semaine Sainte à Tañarandy, petit village à côté de la ville San Ignacio Guasu, et ancienne « Réduction » jésuite (mission d’évangélisation à l’époque de la colonisation au Paraguay). Ce retable original était constitué de 50 000 épis de maïs et 150 000 fruits de coco, en écho à l’appel à la conversion écologique de la récente encyclique du Pape François Laudato Si’.

Dans son homélie, le Saint-Père a voulu s’arrêter sur une parole essentielle de l’Évangile et « centrale dans la spiritualité chrétienne » selon lui : l’hospitalité. C’est ce que Jésus, « en bon maître, pédagogue », apprend à ses disciples quand il leur dit « restez là où on vous accueillera ». Pour le Pape, « le chrétien est celui qui a appris à recevoir, à accueillir ».

« Le chemin du chrétien est de transformer le cœur, a poursuivi François, apprendre à vivre d’une autre manière, avec une autre loi, sous une autre norme. C’est passer de la logique de l’égoïsme, de la fermeture, de l’affrontement, de la division, de la supériorité, à la logique de la vie, de la gratuité, de l’amour. De la logique de la domination, de l’oppression, de la manipulation, à la logique de l’accueil, du recevoir, de la sollicitude » a-t-il énuméré.

Le don et la fraternité contre la solitude

« L’Église est la maison de l’hospitalité » pour le Pape. Il faut « accueillir comme la Terre qui ne domine pas la semence, mais la reçoit, la nourrit et la fait germer » a conseillé le Saint-Père. La tâche de l’évangélisation n’est donc pas une « stratégie » ou une « tactique » à mettre en place, car le Seigneur nous le dit « très clairement » dans l’Évangile, « on ne convainc pas avec les argumentations, les stratégies, les tactiques, mais en apprenant à accueillir » a souligné François.

Cet accueil est le seul capable de briser « le silence de la solitude », ce « mal qui, peu à peu, se fait un nid dans notre cœur et "mange" notre vitalité ». Apprendre la « fraternité accueillante » est ainsi la caractéristique de l’Église et « le meilleur témoignage que Dieu est père ». Cet « horizon nouveau » que Dieu nous montre, c’est « le chemin de la fraternité, du don ».

Faire de « nos paroisses, nos communautés, nos chapelles » de vrais « centres de rencontres entre nous et Dieu, avec les portes ouvertes » est l’enjeu qui attend toute l’Église. « Une chose est certaine, a affirmé le Pape François, nous ne pouvons obliger personne à nous recevoir, à nous héberger ; cela fait partie de notre pauvreté et de notre liberté. Mais il est aussi certain que personne ne peut nous obliger à ne pas être accueillants, hospitaliers envers la vie de notre peuple. Personne ne peut nous demander de ne pas accueillir et embrasser la vie de nos frères, surtout de ceux qui ont perdu l’espérance et le goût de vivre » a-t-il conclu.

Le modèle de Marie

À la fin de la messe, le Pape a récité la prière de l'Angélus, en répétant l'exemple à suivre donné par la Vierge Marie. « Comme dans beaucoup d’autres pays d’Amérique Latine, la foi des Paraguayens est imprégnée d’amour pour la Vierge Marie. (...) Ne cessez pas d’invoquer Marie et de lui faire confiance ; elle est mère de miséricorde pour tous ses enfants sans distinction » a recommandé le Saint-Père. « Avec l'aide de Marie, que l'Église soit la maison de tous, une maison qui sache accueillir, une mère pour tous les peuples » a-t-il souhaité, en réponse à son homélie prononcée quelques minutes plus tôt : « l’Église est mère, comme Marie. En elle nous avons un modèle. Accueillir, comme Marie qui n’a pas dominé ni ne s’est appropriée la Parole de Dieu, mais, au contraire, l’a accueillie, l’a portée dans son sein et l’a donnée » avait-il dit.
(Tratto dall'archivio della Radio Vaticana)

http://www.news.va/fr/news/le-pape-au-p ... n-est-de-t
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par Marie du 65 » mer. 22 juil. 2015, 18:18

Qu'il est Doux de lire ces bonnes paroles de Notre Saint Père!!!
"le don et la fraternité contre la solitude"
Apprenons à accueillir "l'étranger" et surtout écouter ses doléances, ne restons pas enfermés dans notre ego, un sourire, une main tendue c'est peu mais tellement beaucoup pour celui qui les reçoit.

Invoquons Marie et demandons lui un cœur pur, Marie aide-nous à devenir simples, Marie aide nous à devenir meilleurs et à suivre Jésus fidèlement.

Merci.
Tu Aimeras ton Prochain comme Toi-même

Près de Notre Saint Père

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par etienne lorant » sam. 25 juil. 2015, 17:46

ANGÉLUS
Place Saint-Pierre
Dimanche 19 juillet 2015

L’Evangile d’aujourd’hui nous dit que les apôtres, après l’expérience de la mission, sont revenus contents mais également fatigués. Et Jésus, plein de compassion, veut leur apporter un peu de réconfort; et ils les emmène à part, dans un lieu isolé afin qu’ils puissent se reposer un peu (cf. Mc 6, 31). «Beaucoup les virent partir cependant, et comprirent... et ils les suivirent» (v. 32). Et à ce moment-là, l’évangéliste nous offre une image de Jésus d’une intensité singulière, «photographiant», pour ainsi dire, ses yeux et saisissant les sentiments de son cœur, et l’évangéliste dit ainsi: «En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à les enseigner longuement» (v. 34).

L’Evangile d’aujourd’hui nous dit que les apôtres, après l’expérience de la mission, sont revenus contents mais également fatigués. Et Jésus, plein de compassion, veut leur apporter un peu de réconfort; et ils les emmène à part, dans un lieu isolé afin qu’ils puissent se reposer un peu (cf. Mc 6, 31). «Beaucoup les virent partir cependant, et comprirent... et ils les suivirent» (v. 32). Et à ce moment-là, l’évangéliste nous offre une image de Jésus d’une intensité singulière, «photographiant», pour ainsi dire, ses yeux et saisissant les sentiments de son cœur, et l’évangéliste dit ainsi: «En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, et il se mit à les enseigner longuement» (v. 34).

Reprenons les trois verbes de ce photogramme suggestif: voir, éprouver de la compassion, enseigner. Nous pouvons les appeler les verbes du pasteur. Voir, éprouver de la compassion, enseigner. Le premier et le second, voir et éprouver de la compassion, sont toujours associés dans le comportement de Jésus: en effet, son regard n’est pas le regard d’un sociologue ou d’un reporter-photographe, car il regarde toujours avec «les yeux du cœur». Ces deux verbes, voir et éprouver de la compassion, représentent Jésus en Bon Pasteur. Sa compassion n’est pas non plus uniquement un sentiment humain, mais l’émotion du Messie dans lequel la tendresse de Dieu s’est faite chair. Et de cette compassion naît le désir de Jésus de nourrir la foule avec le pain de sa Parole, c’est-à-dire d’enseigner la Parole de Dieu aux gens. Jésus voit, Jésus éprouve de la compassion, Jésus nous enseigne. Cela est beau!

Et j’ai demandé au Seigneur que l’Esprit de Jésus, Bon Pasteur, cet Esprit, me guide au cours du voyage apostolique que j’ai effectué en Amérique latine et qui m’a permis de visiter l’Equateur, la Bolivie et le Paraguay. Je remercie Dieu de tout mon cœur pour ce don. Je remercie les peuples des trois pays pour leur accueil affectueux, chaleureux et enthousiaste. Je renouvelle ma reconnaissance aux autorités de ces pays pour leur accueil et leur collaboration. Avec une grande affection, je remercie mes frères évêques, les prêtres, les personnes consacrées et toutes les populations pour la chaleur avec laquelle ils ont participé. Avec ces frères et sœurs, j’ai loué le Seigneur pour les merveilles qu’il a opérées parmi le peuple de Dieu en chemin sur ces terres, pour la foi qu’il a animée, et qu’il anime dans sa vie et sa culture. Et nous l’avons loué également pour les beautés naturelles avec lesquelles il a enrichi ces pays. Le continent latino-américain a de grandes potentialités humaines et spirituelles, il protège les valeurs chrétiennes profondément enracinées, mais il vit aussi de graves problèmes sociaux et économiques. Pour contribuer à leur solution, l’Eglise est engagée à mobiliser les forces spirituelles et morales de ses communautés, en collaborant avec toutes les composantes de la société. Face aux grands défis auxquels l’annonce de l’Evangile doit faire face, j’ai invité à puiser dans le Christ Seigneur la grâce qui sauve et qui donne la force de l’engagement du témoignage chrétien pour développer la diffusion de la Parole de Dieu, afin que la religiosité marquée de ces populations puisse toujours être un témoignage fidèle de l’Evangile.

Je confie les fruits de cet inoubliable voyage apostolique à l’intercession maternelle de la Vierge Marie, que l’Amérique latine vénère comme patronne sous le titre de Notre-Dame de Guadalupe.

http://www.news.va/fr/news/angelus-19-juillet-2015
«Cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ mais bien pour les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce. En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’ëtre associés au mystère pascal ». ( Gaudium et Spes, le Concile Vatican II )

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Re: Les homélies du Pape François

Message non lu par Marie du 65 » dim. 26 juil. 2015, 9:24

Merci Saint Père pour ces très bonnes paroles, que Dieu et Marie vous protège!!!!
Je prie chaque jour pour vous!!!
Tu Aimeras ton Prochain comme Toi-même

Près de Notre Saint Père

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