Teano a écrit : ↑jeu. 07 mars 2019, 19:50
Est-il possible de considérer que Mgr Barbarin a été condamné au terme d'une procédure contradictoire dans le cadre d'un débat public où sa parole a été largement sollicitée, face à des juges professionnels qui ont dit le droit et rien que le droit ?
Est-il possible de considérer que Mgr Barbarin, cardinal, Prince de l'Eglise, primat des Gaules etc etc n'a pas convaincu ses juges et leur a fait une impression médiocre, là où on aurait peut-être attendu de lui peut-être un peu plus de détermination, de fermeté ou de compassion ?
Sa décision de présenter sa démission est honorable. Je suis persuadée aussi qu'il n'est pas très juste qu'il soit le premier à être condamné là où le principal prévenu est encore présumé innocent.
Prions pour lui ! Prions pour nos évêques et nos prêtres !
Dans la joie de Marie,
Teano
Mot pour mot en accord avec vous chère Teano. La Justice a fait son travail, Mgr Barbarin n' pas commis de crimes mais des erreurs et toute la question était de savoir si ces erreurs étaient judiciairement condamnables ou pas. La Justice de notre pays a décidé que c'était le cas et c'est digne de la part de Mgr Barbarin que de donner sa démission.
Oui, le droit, et rien que le droit.
Je pense que cela sera accepté à Rome car je crois que la direction du Diocèse de Lyon ne serait plus gérable dans l'état. Les Lyonnais sont déja très divisés sur la question depuis trois ans et un tel climat de division n'est plus tenable dans un diocèse...Cela n'est pas sain.
Il est évident que Mgr Barbarin ne paye pas que ses erreurs réelles mais pour tout un système, le système de l'Eglise du silence. C'est un signal fort donné à L'Eglise et aux autres institutions (fini le silence) et également aux victimes dont la parole est entendue.
Je suis heureuse pour les garçons de la Parole Libérée pour lesquels cette décision est une victoire qui dépasse bien la personne de Mgr Barbarin et pour lesquels cette décision est un signe fort de reconnaissance de leur souffrance. Mgr Barbarin l'a bien compris, qui a dit aussitôt qu'il pensait aux victimes avant tout.
J'en profite pour dire que j'ai vu le film "Grâce à Dieu" : c'est un film remarquable dont les héros sont les victimes qui vivent un combat acharné pour faire entendre leur parole et extraire Preynat de sa situation ecclésiale auprès des enfants. 2 des 4 héros sont de fervents Catholiques, Mgr Barbarin y est présenté comme dépassé par les évènements plus que "coupable" et le film suit exactement les faits tels qu'ils ont eu lieu. On y comprend bien le hiatus entre les victimes qui réclament justice et les gens d'Eglise obsédés par le fait que Preynat devrait leur demander pardon, interprété comme une dérobade par les victimes… On y comprend tout.
Excellente lecture psychologique du cadre de référence des uns et des autres. Ce n'est pas un film à charge sur l'Eglise mais un film très sobre (et même un peu aride) sur la manière dont les anciennes victimes se réapproprient leur histoire et tentent de se réconcilier avec eux mêmes en demandant justice.
En union de prière pour notre Eglise,
Samaritaine