Bonjour Ren'
Il est donc faux de dire que Mgr Aupetit a "mis en garde publiquement" contre cet abbé
Bien.
même s'il est tout aussi faux de dire que cet abbé aurait été chargé par l'église d'un "apostolat auprès des musulmans
Oui, j'imagine
Je présume que son intention serait d'intervenir de manière «pro-active», afin de rendre le terrain moins favorable au semis jeté par une certaine propagande islamiste, par exemple le discours (pour parler de propagande) provenant d'imams qui voudront se faire rassurants de leur côté envers le public français. S'il vise lui-même le grand public non-confessionnel, notre abbé : il ne sera pas mandaté non plus pour interpeller n'importe qui sur Internet. En même temps, on pourrait se demander pourquoi des papiers officiels seraient nécéssaires, dans le contexte de 2016, et juste pour avoir droit à la parole.
N'importe qui dans l'Église ne dispose-t-il pas de sa propre conscience, étant bien capable de décider s'il doit agir dans un sens ou l'autre ?
Il ne s'agit pas de se demander si le propos de l'homme d'Église serait juste, si ses propos sont agréable ou bien conformes à ce qu'aimerait entendre l'archevêché. Je pense juste au simple fait qu'il puisse utiliser un moyen de communication pour exprimer son idée.
J'ai souvenir d'un prêtre américain, dans les années 1940 ou 1950, qui tenait une émission à la radio, qui était fort populaire dans le temps. Il aura été réduit au silence par le pape Pie XII en personne. J'ai oublié le nom du prêtre et l'objet du désaccord qui l'aurait mis en marge d'avec une certaine ligne politique, une orientation qu'auront voulu suivre certainement les évêques à Rome. Le cas présenterait-il une certaine similitude avec celui de l'abbé Pagès? Je ne saurais dire. Mais c'était à une autre époque en tout cas, quand la censure se faisait plus lourdement sentir dans l'Église.
Au Québec, nous aurons connu plus récemment un certain abbé Raymond Gravel, qui tenait un discours libéral parfaitement aux antipodes de l'abbé Pagès. L'abbé Gravel - illustration par contraste - ne manquât jamais une occasion de critiquer Rome, l'inertie de la hiérarchie dans une foule de dossiers, le biais idéologique de ses confrères, le pharisaïsme, le conservatisme qui ne veut pas faire de place aux homosexuels dans l'Église, les relents du patriarcat qui oppose une résistance sur la place des femmes dans l'Église, etc. L'abbé était visible partout, à la télé, à la radio, dans les journaux, Il n'est jamais arrivé une seule fois qu'une directive émanant de la hiérarchie soit venu lui clouer le bec, ou lui mettre une muselière. Personne ne s'est avisé qu'il aurait fallu retirer le droit de parole du prêtre. Dans ce dernier cas, la directive de Rome sera tombé la journée où il se sera engagé en politique comme député d'un parti au parlement canadien. Cette fois, Rome lui aura demandé de choisir entre une activité politique au sein d'un parti ou son ministère de prêtre. Ne voulant pas renoncer à la prêtrise, il aura dû démissionner de la politique active. Aucun interdit disciplinaire - et c'est bien l'objet de ma remarque - par rapport au contenu même de sa critique ecclésiale, pour son opposition personnelle aux idées «politico-sociale ou philosophique» de Jean Paul II ou du cardinal Ratzinger à l'époque.