Le cardinal Sarah

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Anne
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Re: Le cardinal Sarah

Message non lu par Anne » mer. 04 mars 2015, 5:56

Autre page intéressante :

LE CARDINAL SARAH À SAINT-EUGÈNE, CE JEUDI 5 MARS
La semaine dernière, alors que la Curie romaine, rassemblée autour du pape François, effectuait ses traditionnels exercices spirituels de Carême, les éditions Fayard publiaient un livre entretien réalisé par le journaliste Nicolas Diat avec le « ministre de la liturgie » du pape François, le cardinal Robert Sarah, Préfet de la congrégation pour le culte divin et de la discipline des sacrements. Intitulé Dieu ou rien, ce livre offre un portrait intime et saisissant d’un des prélats les plus discrets mais aussi les plus importants du pontificat actuel. En outre, il contient des déclarations d’une rare force sur les grands sujets ecclésiaux d'actualité (formation des prêtres, questions morales, pressions politiques sur l'Église, rapport de l'homme à Dieu, etc.). Le sous-titre du livre, Entretien sur la foi, n’est autre que le titre du livre d’entretien publié par le cardinal Joseph Ratzinger en 1985 (en France, chez Fayard, également).
Aussi :
I – LE POINT DE VUE DU CARDINAL SARAH SUR LE MOTU PROPRIO
Citations de Dieu ou rien - Entretien sur la foi, éditions Fayard, pages 400-402.

J’ai personnellement accueilli Summorum Pontificum avec confiance, joie et action de grâce. Il est comme le signe et la preuve que l’Église, Mater et Magister, reste attentive à tous ses enfants, en tenant compte de leurs sensibilités. Benoît XVI voulait promouvoir la richesse des diverses expressions spirituelles, pourvu qu’elles conduisent vers une réelle et véritable communion ecclésiale et un rayonnement plus lumineux de la sainteté de l’Église.

Je pense que ce beau motu proprio se situe dans la droite ligne de la volonté des Pères conciliaires. Ainsi, nous ne devons pas faire semblant d’oublier que Sacrosanctum Concilium déclarait : « La liturgie comporte une partie immuable, celle qui est d’institution divine, et des parties sujettes au changement qui peuvent varier au cours des âges ou même le doivent – s’il s’y est introduit des éléments qui correspondent mal à la nature intime de la liturgie elle-même, ou si ces parties sont devenues inadaptées. »

Dans la lettre qui accompagnait Summorum Pontificum, Benoît XVI écrivait : « D’ailleurs, les deux formes d’usage du rite romain peuvent s’enrichir réciproquement : dans l’ancien missel pourront être et devront être insérés les nouveaux saints, et quelques-unes des nouvelles préfaces. Dans la célébration de la messe selon le missel de Paul VI pourra être manifestée de façon plus forte que cela ne l’a été souvent fait jusqu’à présent cette sacralité qui attire de nombreuses personnes vers le rite ancien. La meilleure garantie pour que le missel de Paul VI puisse unir les communautés paroissiales et en être aimé est de célébrer avec beaucoup de révérence et en conformité avec les prescriptions ; c’est ce qui rend visible la richesse spirituelle et la profondeur théologique de ce missel. »

Il est probable que dans la célébration de la messe selon l’ancien missel, nous comprenions davantage que la messe est un acte du Christ et non des hommes. De même, son caractère mystérieux et mystagogique est perceptible de façon plus immédiate. Même si nous participons activement à la messe, cette dernière n’est pas notre action mais celle du Christ. Dans sa lettre apostolique Vicesimus Quintus Annus, Jean-Paul II écrivait : « En quoi consiste cette participation active ? Que faut-il faire ? Malheureusement, cette expression a très souvent été sous-entendue et réduite à sa signification extérieure, autrement dit à la nécessité d’un acte commun, comme s’il s’agissait de faire entrer concrètement en action le plus grand nombre de personnes possible, le plus rapidement possible. Le mot participation renvoie à une action centrale, à laquelle tous doivent participer. Si donc on souhaite découvrir de quelle action il s’agit, il faut avant tout préciser quelle est cette actio centrale, à laquelle doivent prendre part tous les membres de la communauté... Le terme actio, rapporté à la liturgie, nous renvoie aux sources du canon eucharistique. La véritable action liturgique, c’est l’oratio. Cette oratio-prière eucharistique solennelle, le canon, est beaucoup plus qu’un discours, c’est une actio dans le sens le plus élevé du terme. En effet, c’est en elle que se produit l’action humaine qui passe au second plan et laisse place à l’actio divine, à l’action de Dieu. »

Le motu proprio Summorum Pontificum tente de réconcilier les deux formes du rite romain et il cherche surtout à nous aider à redécouvrir la sacralité de la sainte messe comme actio Dei, et non des hommes. On touche ici un point extrêmement important : le problème de l’indiscipline répandue, le manque de respect et de fidélité au rite, qui peut aussi toucher la validité même des sacrements.
Sur : http://www.paixliturgique.com/
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
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Anne
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Re: Le cardinal sarah

Message non lu par Anne » mer. 04 mars 2015, 17:33

Bénédictions a écrit : Je trouve triste de divorcer, mais je ne me permets pas de juger ceux qui divorcent.
Je trouverais bien que des gens qui n'ont jamais vécu en couple fassent de même.
Vieil argument éculé.

Lorsque qu'un médecin pose un diagnostic, il se doit nécessairement d'avoir d'avoir été atteint de la maladie en question avant de pouvoir poser un jugement et de proposer un traitement, sans doute...
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Xavi
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Re: Le cardinal Sarah

Message non lu par Xavi » jeu. 05 mars 2015, 12:26

Foxy a écrit :Bonjour Benédictions
Avez-vous la référence de ce que vous dites ?
Le cardinal Sarah a participé au dernier synode sur la famille et, après ce synode, le Pape François l’a nommé, en novembre 2014, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, ce qui lui exprime la confiance du Pape François par l’attribution d’un poste clé par rapport aux questions difficiles de l’accès aux sacrements des divorcés remariés et des couples d’homosexuels que plusieurs évêques ont évoqué, comme, par exemple, Mgr Bonny, dont les propos sont évoqués ailleurs dans ce forum :
http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... ilit=bonny

Suite à la publication récente d’un livre « Dieu ou rien », il y a eu plusieurs interviews du Cardinal Sarah, dont certaines ont déjà été mentionnées dans ce fil, mais Benedictus paraît se référer à la première d’entres elles donnée le 28 février par le Facebook de l’AFP et TV5 qui est en libre accès à l’adresse suivante :
https://fr-fr.facebook.com/AFPfra/posts/801687289867827

Quelques extraits attirent l’attention :
L'agence France Presse AFP a écrit : Le cardinal guinéen Robert Sarah assure que les Africains "joueront leur rôle" pour défendre la famille traditionnelle au prochain synode d'octobre, reconnaissant des incompréhensions profondes avec une partie des Occidentaux sur le divorce et l'homosexualité.
"L'Afrique propose à l'Occident ses valeurs sur la famille, l'accueil, le respect de la vie", explique à l'AFP ce cardinal réservé et modeste, l'un des deux membres africains de la curie romaine. "Les derniers papes ont eu une grande confiance dans l'Eglise d'Afrique, et c'est une invitation à jouer notre rôle".
Lors du premier synode sur la famille en octobre 2014, les ouvertures sur les divorcés remariés, les unions libres et les homosexuels ont beaucoup irrité les évêques africains, qui peinent déjà à défendre le modèle catholique monogame dans des pays à tradition souvent polygame.

"Dieu s'est prononcé de manière claire sur l'homosexualité (...). Si un prélat se met contre la révélation, c'est son affaire, mais nous continuerons à affirmer ce que Dieu entend de l'homosexualité. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas accompagner pastoralement ces personnes", explique-t-il.
"La même chose vaut pour les divorcés civilement remariés: là aussi il y a une déclaration du catéchisme de l'Eglise catholique, et une déclaration ferme de Jean Paul II (...), qu'il n'est pas possible de donner l'accès à la communion aux divorcés remariés. Il n'empêche que le prêtre doit accompagner ces personnes, les encourager à participer à la messe, à éduquer leurs enfants chrétiennement", ajoute-t-il.
Dans un livre d'entretiens avec le vaticaniste Nicolas Diat, "Dieu ou rien" (Fayard), le cardinal guinéen de 69 ans condamne comme "une confusion entre le bien et le mal" les tentatives de l'Occident d'imposer en Afrique ses conceptions sur la famille et la contraception.

"Comment comprendre que des pasteurs catholiques soumettent au vote la doctrine, la loi de Dieu et l'enseignement de l'Eglise sur l'homosexualité, le divorce et le remariage?", ajoute le prélat.
"J'affirme avec solennité que l'Eglise d'Afrique s'opposera fermement à toute rébellion contre l'enseignement de Jésus et du magistère! Comment un synode pourrait-il revenir sur l'enseignement constant" de Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI? "Je place ma confiance dans la fidélité de François."

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Re: Le cardinal Sarah

Message non lu par Bénédictions » sam. 07 mars 2015, 12:54

Le cardinal a dit : "Et comme par ailleurs l’Africain est profondément religieux et qu’on ne peut le séparer de Dieu, c’est lui qui va redonner Dieu au monde entier".

Il devrait comprendre que l'Afrique n'a qu'un faible poids dans le monde intellectuel, économique et culturel. Je suis quasi-persuadé que le poids de l'Afrique progresse et progressera au 21ème siècle. Mais en même temps que l'Afrique prendra une plus grande place elle se sécularisera.

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Re: Le cardinal Sarah

Message non lu par Guillaume C. » ven. 22 avr. 2016, 20:33

Religion : Mgr Sarah, l'Africain qui peut devenir pape

Combat. Élevé par des missionnaires français, le cardinal guinéen, gardien de la liturgie et auteur de "Dieu ou rien", défend une foi pétrie de rigueur.


Par Jérôme Cordelier

Il bénéficie de l'une des plus belles vues sur la basilique Saint-Pierre. À l'image des colonnes du Bernin qui, sous les fenêtres de son bureau, enserrent la grande place du Vatican, le cardinal Robert Sarah est un pilier du catholicisme. Préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements (ouf !), ce prélat africain est le gardien universel de la liturgie. Et sa voix porte de plus en plus, surtout depuis que son ouvrage Dieu ou rien – écrit avec le journaliste Nicolas Diat –, qui sort ces jours-ci en poche (Pluriel/Fayard), est un best-seller inattendu – vendu à 250 000 exemplaires, et paru dans douze traductions. « Ce livre m'inspire », aurait confié le pape François à son auteur. « Mgr Sarah est un don de Dieu », aurait glissé à des religieuses françaises le 7 décembre Benoît XVI – qui l'a nommé à son poste. Un double imprimatur qui fait du cardinal guinéen l'un des papabili favoris, à savoir un candidat sérieux à la succession de François.

Aux sources de sa foi, des spiritains

Pourtant, si tous les chemins mènent à Rome, celui qu'a emprunté ce septuagénaire ne fut pas des plus aisés. Si Robert Sarah, né dans une famille modeste de cultivateurs animistes de Guinée, est devenu ce qu'il est, c'est grâce à des missionnaires français, des spiritains, qui lui ont transmis une foi viscérale, dont il se fait l'ardent défenseur aujourd'hui. Une foi en Jésus-Christ, mais aussi... en la France, qui, pour lui, « reste la fille aînée de l'Église, même s'il s'y passe des choses étonnantes, avec ce mariage pour tous... »

Quand il aborde ces questions, l'affable prélat sort les griffes. Très soucieux de l'effritement du « rempart » que constitue pour lui la famille face aux mutations du monde, l'homme va jusqu'à qualifier dans son livre le divorce de scandale et le remariage d'adultère. De quoi faire bondir nombre de catholiques bon teint, et pas seulement les plus progressistes. « Mais je ne fais qu'user du langage de Dieu qui, trahi par son peuple, le traite d'adultère, rétorque le cardinal. Rompre une union, c'est un mal, au même titre que le vol. » Lors du dernier synode sur la famille, à Rome, Mgr Sarah n'a pas hésité à placer sur le même pied l'« idéologie du genre » et l'État islamique, « les deux bêtes de l'Apocalypse ». Il confirme : « Quand on nie qu'il n'existe aucune différence entre un homme et une femme, quand on affirme qu'il est normal que des personnes de même sexe s'unissent, bref, quand on résiste à la volonté de Dieu, il ne peut y avoir que la main du diable. » Et c'est ainsi qu'au Vatican l'Africain est devenu l'un des hérauts de ceux qui rêvent de restauration morale. « Je n'ai ni honte ni peur de passer pour un conservateur, mais je ne suis pas un réactionnaire, affirme l'intéressé. Je suis simplement un croyant qui exprime de manière forte, ferme, juste ce que Dieu pense sur les questions qui engagent l'homme. »

Protéger le message de l'Évangile

Dès qu'on attaque le coeur de sa foi, Mgr Sarah sort le fer, « pour protéger le trésor reçu des missionnaires, à savoir le message de l'Évangile ». Il vient d'un continent sur lequel islam et christianisme s'affrontent, et dont les prêtres, par un étonnant retour de l'Histoire, deviennent missionnaires en Europe pour pallier la déchristianisation et la crise des vocations. « Mgr Sarah fait partie de ces évêques africains qui se sont donné beaucoup de mal pour imposer le mariage monogame dans des sociétés polygames et qui vivent d'autant plus mal les ouvertures sur ces questions d'un Occident qu'ils jugent décadent », décode le subtil vaticaniste de l'AFP Jean-Louis de La Vaissière.

Il faut ainsi entendre le cardinal charger contre les missionnaires « touristes », se souvenant de ceux de son enfance, « qui restaient toute leur vie plantés à un endroit ». S'emporter contre les évêques occidentaux, allemands en particulier, « qui aspirent à diriger l'Eglise alors qu'ils sont en pleine crise spirituelle chez eux ». Dénoncer certains prélats romains « qui, quand ils travaillent à leur propre promotion, précipitent la ruine de l'Église ». Et même s'indigner « des photographes qui désacralisent les cérémonies »... L'homme vit son sacerdoce comme une lutte contre tout ce qui égare de l'essence du catholicisme. « Dieu vomit les tièdes comme il est dit dans Le Livre de l'Apocalypse », lance ce guerrier spirituel : « Si nous redonnons à la liturgie sa beauté originelle, l'homme retrouvera la foi qui le lie naturellement à Dieu. »

Le modèle Ratzinger

« Mgr Sarah fait penser à un Benoît XVI africain », remarque Jean-Louis de La Vaissière. « Il est plus Ratzinger que Benoît XVI, précise Michel Roy, secrétaire général de Caritas internationalis. C'est un point de repère pour ceux qui se raccrochent à une doctrine classique, et un homme de prière convaincu de la nécessité de résister à une société dominée par la sécularisation, le matérialisme, le consumérisme. » Un nouveau Joseph Ratzinger ? « Slogan réducteur, tranche Nicolas Diat. Le cardinal a une forte admiration pour le pape émérite, mais son vrai modèle reste Paul VI. » Cette filiation spirituelle convient à l'intéressé. « J'ai beaucoup reçu du cardinal Ratzinger, souligne Mgr Sarah. Pour moi, il est un guide, une référence d'humilité, de profondeur spirituelle. » Moins timide que le théologien allemand, le cardinal africain pourfend l'« affaiblissement de la foi », « cette tiédeur qui nous assaille », comme il le souligne avec une moue de dégoût. « Les musulmans sont aussi zélés parce qu'ils croient au Coran, parce qu'ils n'ont pas honte d'être musulmans, de prier publiquement, de porter les signes de leur foi, martèle le cardinal Sarah. Nous devons retrouver cette Lumière qui nous guide, celle de l'Évangile. » Jusqu'où ?


Source : Le Point du 28 mars 2016
Il n'y a qu'une Église, une par l'unité de la doctrine comme par l'unité du gouvernement, c'est l'Église catholique (Léon XIII, lettre Testem benevolentiæ sur la condamnation de l'américanisme)

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