Kiko Argüello et Josémaría Escrivá

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Kiko Argüello et Josémaría Escrivá

Message non lu par Théophane » mar. 09 janv. 2007, 1:02

Tous deux sont espagnols, tous deux sont nés un 9 janvier, tous deux ont un mot en commun : Chemin. Pour l’un c’est le nom d’un livre lu dans le monde entier ; pour l’autre c’est une façon de revivre son baptême qui s’est répandue en peu de temps sur les cinq continents. Ces deux hommes sont Josémaría Escrivá et Kiko Argüello.

Il y a entre eux de nombreux rapprochements à faire. Le premier et le plus apparent est que tous deux nous font comprendre que la sainteté est à la portée de tous, y compris des laïcs. En effet, le prêtre Josémaría Escrivá n’a eu de cesse de répéter pendant cinquante ans que les fidèles laïcs étaient appelés à vivre le christianisme dans toute sa plénitude. Le catéchiste Kiko Argüello, quant à lui, a donné pendant des décennies l’image d’un homme passé de l’athéisme révolutionnaire à la Foi en Jésus-Christ, et a montré que la vie prend tout son sens et devient plus belle lorsqu’elle est vécue dans l’amour de Dieu et du prochain.

Mais pourquoi Josémaría et Kiko méritent-ils qu’on parle d’eux ? La réponse est simple : par leur action, par leur message, par leur vie, ces deux hommes ont considérablement influencé l’Église catholique du vingtième siècle. Le premier est considéré par beaucoup comme le précurseur du Concile Vatican II tandis que le deuxième a tiré de cet événement tous les éléments nécessaires pour proposer aux hommes une nouvelle façon de rencontrer Dieu, dans un itinéraire de formation chrétienne beaucoup plus adaptée aux besoins de notre époque et de notre société.

Nous sommes le 2 octobre 1928 à Madrid. Josémaría Escrivá, prêtre de vingt-six ans, est en train de relire et de classer des notes personnelles. C’est alors qu’il « voit » par une grâce divine la mission qu’il aura à accomplir : annoncer aux hommes et aux femmes de son époque que Dieu les appelle à devenir des saints et des saintes en Le rencontrant dans leur travail professionnel et leur vie ordinaire. Ce jour-là va marquer comme jamais auparavant l’Église catholique : l’Opus Dei est né. Dès cet instant notre ami va parcourir le diocèse, puis le pays, puis l’Europe, et enfin le monde pour annoncer à tous les hommes l’importance de rechercher la sainteté.

Une trentaine d’années plus tard, un jeune peintre d’une famille aisée traverse une crise intérieure très douloureuse. Il a du talent, du succès, il gagne de l’argent, mais son existence n’a aucun sens. Athée, il ne connaît pas Dieu. Profondément cohérent, il refuse cette absurdité de la vie. À plusieurs reprises il pense au suicide. Il chemine dans la nuit jusqu’au jour où il comprend que Dieu l’aime. Bouleversé par cette découverte, il se sent comme un condamné à mort que l’on libère au moment de l’exécution. Kiko va voir un prêtre en lui disant qu’il veut devenir chrétien. Le prêtre est surpris parce que Kiko est déjà baptisé. Il l’oriente alors vers les Cursillos de Cristiandad qui lui permettent d’acquérir une formation catholique plus solide.

Kiko continue à peindre et à découvrir de nouvelles formes d’art, notamment en étudiant avec Pablo Picasso. C’est un soir de Noël qu’il décide de tout quitter pour aller vivre au milieu des bidonvilles de Palomeras Altas. Commence alors une vie misérable, dans une baraque insalubre. Kiko vit des cours de dessin qu’il donne ; il n’a emmené avec lui qu’une guitare et une Bible. Pour lui, les pauvres, les alcooliques, les prostituées, c’est le Christ souffrant. Souvent il se retire et laisse sa voix s’élever vers Dieu. Peu à peu les habitants du bidonville se rapprochent de lui, attirés par la musique. Dans un premier temps, Kiko pense qu’il n’a rien à leur apporter. Puis commence peu à peu un travail d’évangélisation, une synthèse kérygmatico-catéchétique soutenue par la liturgie, la Parole de Dieu et l’expérience communautaire.

Après avoir beaucoup prié la Vierge Marie, Kiko comprend quelle doit être sa mission : faire des communautés chrétiennes comme la sainte Famille de Nazareth qui vivent dans la simplicité, l’humilité et la louange. Grâce à lui de nombreuses personnes condamnées à la misère et au désespoir rencontrent le Christ et comprennent que leur vie a un sens, parce que Dieu les aime immensément. Au bout de quelques temps, Carmen Hernández, une carmélite vivant elle aussi au milieu des pauvres, se joint à Kiko pour l’assister dans ce travail apostolique.

Ayant pris connaissance de cela, l’archevêque de Madrid se rend au milieu d’eux. Profondément ému par ce qu’il voit, il demande à certains prêtres d’accueillir ces communautés dans leurs paroisses. Quelques temps après, Kiko et Carmen se rendent à Rome où ils accomplissent le même travail dans un quartier populaire. Accueillis par le Saint-Siège, ils reçoivent l’approbation du Pape. C’est ainsi qu’est né le Chemin Néocatéchuménal.

Comme Josémaría Escrivá, Kiko Argüello a compris que seule la Foi en Jésus-Christ peut donner un sens à notre vie. À de nombreuses reprises, l’Opus Dei et le Chemin Néocatéchuménal ont travaillé ensemble pour le bien de l’Église et se sont apporté un soutien mutuel. Carmen Hernández a connu Josémaría Escrivá. Lorsque ce prêtre a été canonisé, Kiko a tenu à assister à cette cérémonie pour lui rendre hommage.

Aujourd’hui le Chemin Néocatéchuménal et l’Opus Dei sont des piliers de l’Église catholique et peuvent compter sur l’appui du Souverain Pontife et des évêques. Présents dans des centaines de diocèses, ils apportent une formation spirituelle authentique à des dizaines de milliers de catholiques en quête de Dieu. Cette expérience les aide à mieux témoigner de leur Foi en Jésus-Christ au milieu du monde afin de répondre à la sécularisation de la société moderne par un comportement chrétien. Par diverses activités, les deux mouvements permettent à beaucoup de fidèles d’échapper à l’anonymat des paroisses et à la monotonie de la vie. Ils ont en commun de proposer une vision du monde transfigurée par la lumière du Christ : tout devient grâce, tout est occasion de glorifier le Seigneur. S’engager dans l’Œuvre de Dieu ou le Néocatéchuménat signifie mettre de Dieu à la première place. C’est là un projet dur mais exaltant : aller par tous les chemins du monde et en faire des chemins divins.

Terminons cet article en laissant la parole au Pape Jean-Paul II, qui nous parle en ces termes dans Son livre Levez-vous ! Allons ! : « J’ai aussi été proche de diverses initiatives nouvelles, dans lesquelles je percevais le souffle de l’Esprit de Dieu. À l’inverse, je n’ai rencontré qu’à Rome le Chemin Néocatéchuménal. Il en fut de même pour l’Opus Dei, que j’ai érigé en Prélature personnelle en 1982. Il s’agit de deux réalités ecclésiales qui exigent un grand engagement de la part des laïcs. Ces deux initiatives sont nées en Espagne, pays qui tant de fois dans l’Histoire a donné des impulsions providentielles au renouveau spirituel. En octobre 2002, j’ai eu la joie d’inscrire parmi les saints Josémaría Escrivá de Balaguer, fondateur de l’Opus Dei, prêtre zélé, apôtre des laïcs pour les temps nouveaux ».

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« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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