Pontificat de Benoit XVI

« Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. » (Mt 5.13-14)
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JeanValjean
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Pape Bénoît au Phanar: Unité chrétiene+valeurs de l'Europe

Message non lu par JeanValjean » ven. 01 déc. 2006, 16:46

Pape Benoît : quelques Rayons de Lumière, (malgré le noir de la Turquie)...


Malgré tout, il faut pas que les tentatives de diversion - intimidation - recuperation - exploitation du régime Turc (v. autre fil), effacent ce qui pourrait devenir l' essentiel :

=> Une nouvelle tentative vers la réunification des Chrétiens et la revitalisation des valeurs de l' Europe
rendu de plus en plus indispensable par les évolutions en Europe d'aujourd'hui, et dans le Monde.


Sauf que la preuve a été faite (v. autre fil), que, dans les circonstances actuelles, cela ne peut pas se faire sur un sol encore pris otage d' un régime notoirement anti-démocratique, oppressif et manipulateur, comme le régime turc.


=> Bonjour Athènes, bonjour Bucarest, bonjour Belgrade, avec bien d'autres villes européenes, Genève y compris, et, surtout, Moscou !.


.... sans oublier ces enfants aveugles, dans la cathedrale chrétienne millenaire de l' historique et spectaculaire Sainte Sophie,

...que le saint père a été empeché de voir à la lumière du jour, ni même de prier, poussé dans une nuit noire, avec même l'electricité étonamment réduite, parfois jusqu'au noir total (!), suivi, poussé, epié dans sa moindre geste (surtout pas de prière : "interdit" !), "encerclé", (comme a bien dit une Agence de Presse) par des autorités Turques manifestement empressées de le sortir au plus vite...


DÉCLARATION COMMUNE
ENTRE LE PAPE BENOÎT XVI
ET LE PATRIARCHE BARTHOLOMAIOS I

"Voici le jour que le Seigneur a fait, qu'il soit notre bonheur et notre joie" (Ps 117, 24)!

La rencontre fraternelle que nous avons eue, nous, Benoît XVI, Pape de Rome, et Bartholomaios I, Patriarche oecuménique, est l'oeuvre de Dieu et en quelque sorte un don venant de Lui. Nous rendons grâce à l'Auteur de tout bien, qui nous permet encore une fois, dans la prière et l'échange, d'exprimer notre joie de nous sentir frères et de renouveler notre engagement en vue de la pleine communion. Cet engagement nous vient de la volonté de notre Seigneur et de notre responsabilité de Pasteurs dans l'Eglise du Christ. Puisse notre rencontre être un signe et un encouragement pour nous à partager les mêmes sentiments et les mêmes attitudes de fraternité, de collaboration et de communion dans la charité et dans la vérité. L'Esprit Saint nous aidera à préparer le grand jour du rétablissement de la pleine unité, quand et comme Dieu le voudra. Nous pourrons alors nous réjouir et exulter vraiment.

1. Nous avons évoqué avec gratitude les rencontres de nos vénérés prédécesseurs, bénis par le Seigneur, qui ont montré au monde l'urgence de l'unité et qui ont tracé des sentiers sûrs pour y parvenir, dans le dialogue, la prière et la vie ecclésiale quotidienne. Le Pape Paul VI et le Patriarche Athénagoras I, pèlerins à Jérusalem sur le lieu même où Jésus Christ est mort et ressuscité pour le salut du monde, se sont ensuite rencontrés de nouveau, ici au Phanar et à Rome. Ils nous ont laissé une déclaration commune qui garde toute sa valeur, soulignant que le vrai dialogue de la charité doit soutenir et inspirer tous les rapports entre les personnes et entre les Eglises elles-mêmes, "doit être enraciné dans une fidélité totale à l'unique Seigneur Jésus Christ et dans un respect mutuel de leurs propres traditions" (Tomos Agapis, 195). Nous n'avons pas non plus oublié l'échange de visites entre Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II et Sa Sainteté Dimitrios I. C'est précisément durant la visite du Pape Jean-Paul II, sa première visite oecuménique, que fut annoncée la création de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre l'Eglise Catholique romaine et l'Eglise Orthodoxe. Celle-ci a réuni nos Eglises dans le but déclaré de rétablir la pleine communion.

En ce qui concerne les relations entre l'Eglise de Rome et l'Eglise de Constantinople, nous ne pouvons oublier l'acte ecclésial solennel reléguant dans l'oubli les anciens anathèmes qui, durant des siècles, ont affecté de manière négative les rapports entre nos Eglises. Nous n'avons pas encore tiré de cet acte toutes les conséquences positives qui peuvent en découler pour notre marche vers la pleine unité, à laquelle la Commission mixte est appelée à apporter une contribution importante. Nous exhortons nos fidèles à prendre une part active dans cette démarche, par la prière et par des gestes significatifs.

2. Lors de la session plénière de la Commission mixte pour le dialogue théologique qui s'est tenue récemment à Belgrade et qui a généreusement été accueillie par l'Eglise orthodoxe serbe, nous avons exprimé notre joie profonde pour la reprise du dialogue théologique. Après une interruption de quelques années, due à diverses difficultés, la Commission a pu travailler à nouveau, dans un esprit d'amitié et de collaboration. En traitant le thème "Conciliarité et autorité dans l'Eglise" au niveau local, régional et universel, elle a entrepris une phase d'étude sur les conséquences ecclésiologiques et canoniques de la nature sacramentelle de l'Eglise. Cela permettra d'aborder quelques-unes des principales questions encore controversées. Nous sommes décidés à soutenir sans cesse, comme par le passé, le travail confié à cette Commission et nous accompagnons ses membres de nos prières.

3. Comme Pasteurs, nous avons tout d'abord réfléchi à la mission d'annoncer l'Evangile dans le monde d'aujourd'hui. Cette mission, "Allez donc, de toutes les nations faites des disciples" (Mt 28, 19), est aujourd'hui plus que jamais actuelle et nécessaire, même dans les pays traditionnellement chrétiens. De plus, nous ne pouvons pas ignorer la montée de la sécularisation, du relativisme, voire du nihilisme, surtout dans le monde occidental. Tout cela exige une annonce renouvelée et puissante de l'Evangile, adaptée aux cultures de notre temps. Nos traditions représentent pour nous un patrimoine qui doit être partagé, proposé et actualisé continuellement. C'est pourquoi nous devons renforcer les collaborations et notre témoignage commun devant toutes les nations.

4. Nous avons évalué positivement le chemin vers la formation de l'Union européenne. Les acteurs de cette grande initiative ne manqueront pas de prendre en considération tous les aspects qui touchent à la personne humaine et à ses droits inaliénables, surtout la liberté religieuse, témoin et garante du respect de toute autre liberté. Dans chaque initiative d'unification, les minorités doivent être protégées, avec leurs traditions culturelles et leurs spécificités religieuses. En Europe, tout en demeurant ouverts aux autres religions et à leur contribution à la culture, nous devons unir nos efforts pour préserver les racines, les traditions et les valeurs chrétiennes, pour assurer le respect de l'histoire, ainsi que pour contribuer à la culture de la future Europe, à la qualité des relations humaines à tous les niveaux. Dans ce contexte, comment ne pas évoquer les très anciens témoins et l'illustre patrimoine chrétiens de la terre où a lieu notre rencontre, en commençant par ce que nous dit le livre des Actes des Apôtres, évoquant la figure de saint Paul, Apôtre des nations. Sur cette terre, le message de l'Evangile et l'ancienne tradition culturelle se sont rejoints. Ce lien, qui a tant contribué à l'héritage chrétien qui nous est commun, demeure actuel et portera encore des fruits dans l'avenir, pour l'évangélisation et pour notre unité.

5. Notre regard s'est porté sur les lieux du monde d'aujourd'hui où vivent les chrétiens et sur les difficultés auxquelles ils doivent faire face, en particulier la pauvreté, les guerres et le terrorisme, mais également les diverses formes d'exploitation des pauvres, des émigrés, des femmes et des enfants. Nous sommes appelés à entreprendre ensemble une action en faveur du respect des droits de l'homme, de tout être humain, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, du développement économique, social et culturel. Nos traditions théologiques et éthiques peuvent offrir une base solide de prédication et d'action communes. Nous voulons avant tout affirmer que tuer des innocents au nom de Dieu est une offense envers Lui et envers la dignité humaine. Nous devons tous nous engager pour un service renouvelé de l'homme et pour la défense de la vie humaine, de toute vie humaine.

Nous avons profondément à coeur la paix au Moyen-Orient, où notre Seigneur a vécu, a souffert, est mort et est ressuscité, et où vivent, depuis tant de siècles, une multitude de frères chrétiens. Nous désirons ardemment que soit rétablie la paix sur cette terre, que se renforce la coexistence cordiale entre ses diverses populations, entre les Eglises et entre les différentes religions qui s'y trouvent. Pour cela, nous encourageons l'établissement de rapports plus étroits entre les chrétiens et d'un dialogue interreligieux authentique et loyal, en vue de lutter contre toute forme de violence et de discrimination.

6. Actuellement, devant les grands dangers concernant l'environnement naturel, nous voulons exprimer notre souci face aux conséquences négatives pour l'humanité et pour la création tout entière qui peuvent résulter d'un progrès économique et technologique qui ne reconnaît pas ses limites. En tant que chefs religieux, nous considérons comme un de nos devoirs d'encourager et de soutenir tous les efforts qui sont faits pour protéger la création de Dieu et pour laisser aux générations futures une terre dans laquelle elles pourront vivre.

7. Enfin, notre pensée se tourne vers vous tous, les fidèles de nos Eglises présents partout dans le monde, Evêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, hommes et femmes laïques engagés dans un service ecclésial et tous les baptisés. Nous saluons en Christ les autres chrétiens, les assurant de notre prière et de notre disponibilité au dialogue et à la collaboration. Avec les paroles de l'Apôtre des Gentils, nous vous saluons tous: "A vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ" (2 Co 1, 2).

Phanar, le 30 Novembre 2006.


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Message non lu par Serge BS » ven. 01 déc. 2006, 16:48

Pourriez-vous nous dire combien étaient ces manifestants ?

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Benoît XVI 2005-2006

Message non lu par jean_droit » ven. 01 déc. 2006, 16:55

Si je ne me trompe pas : 15.000

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JeanValjean
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Message non lu par JeanValjean » ven. 01 déc. 2006, 17:16

Selon certaines agences, au début, lorsque le régime Turc manifestement voulait impressioner en faisant peur, pour intimider, (souvenez-vous même des ménaces de mort !), certains agences ont dit que c'etait "selon la Police plus de 25.000".

Ensuite, des que l' intimidation semblait commencer à pouvoir être exploitée par le régime turc, au moins pour sa propagande intox, le nombre (inconnu) semble moindre, mais les demonstrations hostiles se sont diversifiées et étalées pendant toutes les quatre journées, harcelant, continuellement.

- V. p.ex. aussi la pression et les ménaces, les interferences et manouvres diverses, etc., pour que le saint-père ne fasse même pas une prière au cathedrale chrétien historique de la millénaire Saint Sophie, (mais soit, par contre, poussé à le faire au Mosquée "Sultan Ahmet" en face, sous surveillance turque étroite évidente dans les photos-documents : notre autre fil, et plus à venir si/lorsque temps)..

En revanche, les scandaleuses pancartes provoquantes et gravement insultantes, qui présentaient le Pape et Patriarche chrétiens comme des vipères (!), étaient omni-présentes, pendant toutes les journées, devant le nez de la Police Turque, qui n'a rien fait, (sauf à attaquer, brutalement, quelques autres manifestants, qui, par contre, semblaient demander l'aide du Pope : cf. photos-documents en haut)..

A l' affaire des "caricatures" danoises, y avait pas beaucoup du monde autour des dessinateurs...
Pourtant, la provocation a été exploitée à fond -avec le régime Turc à la place No 1 des provocateurs, dépassant de loin tout autre pays musulman !.

Alors déjà, cétait dévenu evident que le cible réel était quelque chose de lié avec la visite attendue par le Pape Bénoit, (décidée dès l' été 2005)..

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Christophe
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Message non lu par Christophe » ven. 01 déc. 2006, 19:33

[align=justify]Bonsoir Seb
le bon Seb a écrit :Il faut arrêter de se prendre la tête avec ces pinaillages ; ne perdez pas votre temps avec ça, Boris, l'intox c'est quand on essaie de voir des preuves d'une apostasie là où il n'y en a pas !
Personne ici n'a été tenté de voir les preuves d'une apostasie dans les actes que le Saint-Père a posé lors de son voyage en Turquie. Mais il faut quand même reconnaître que le Pape s'est fait piégé par ce voyage au cours duquel les "incidents" se sont multipliés :

- Le porte parole du Saint-Siège déclare que le Vatican n'est pas opposé à l'adhésion de la Turquie dans l'UE ; le gouvernement turc fait savoir que Benoît XVI aurait - en privé - assuré la Turquie du soutien du Saint-Siège à son adhésion (pas de démenti, à ma connaissance) ; les médias titrent sur le soutien du Vatican à l'adhésion turque. Le porte-parole du Vatican ne pouvait-il pas se contenter de déclarer le Saint-Siège incompétent pour s'exprimer sur cette question de politique interne de l'UE ?
- Le pape visite la mosquée bleue et le porte-parole du Vatican précise "le Pape s'est tourné vers la Mecque pour se recueillir"... Cette précision donnée par le porte-parole était-elle nécessaire ? L'intox ne consiste pas forcément à déformer les faits, mais parfois - comme ici - à en donner une présentation partisane.
- Le pape fait connaître son estime envers les musulmans ; les médias titrent sur la complaisance de Benoît XVI à l'égard de l'Islam, religion de tolérance et de paix, comme chacun sait. Est-ce le même porte-parole qui a fait dériver l'amour porté aux personnes de confession musulmane en estime de la religion musulmane ?
- Le pape va se recueillir sur la tombe d'Attatürk ; le pape agite le drapeau turque ; le pape célèbre une messe devant seulement 250 fidèles ; le pape visite Sainte-Sophie au pas de course ; les manifestations anti-pape se succèdent... voilà ce que l'on peut entendre de ce voyage.

Et effectivement, à n'en pas douter, certains interpréteront ces évènements regrettables comme les signes d'une apostasie. Je ne crois pas que Benoît XVI soit très content qu'il leur soit ainsi donné du grain à moudre. Alors que la confiance semblait renaître entre la mouvance "traditionnaliste" et Benoît XVI, voici bien un voyage qui pourrait lui porter gravement préjudice... :-x

Heureusement, les voyage est fini : on arrête là les frais. Notre Saint-Père s'est fait piégé. Piégé par les turcs, piégé par les médias, piégé par son porte-parole et les organisateurs de ce voyage qui - exception faite de la déclaration commune avec le Patriarche de Constantinople - est un véritable fiasco. Je suis soulagé de savoir notre Pape de retour au Vatican. :oops:

J'espère que le père Lombardi, ce piètre porte-parole qui ne brille que par son incompétence, sera rapidement dégagé du circuit. :twisted:


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Le pape en pière à la Mosquée bleue

Message non lu par Etienne » ven. 01 déc. 2006, 21:14

Bonjour à tous,

Le voyage du pape en turquie pourrait bien appaiser les esprits, mais en découvrant le contenu de son parcours à Constantinople...Ici: http://www.la-croix.com/illustrations/M ... index.html je me pose certaines questions.

1 Ce voyage du pape n'est-il pas une aubaine pour la Tuquie (le 1er ministre turc, le pésident et ses consors ayant subitement changé d'avis en l'accueillant) qui cherche à se relancer dans la course à l'entrée dans l'Europe?

2 La prière "intime" du pape à la mosquée bleue,en babouches blanches, était-elle vraiment nécéssaire pour la paix et surtout... la vérité...? :-x

3 Souhaiter le rappochement des religions sans aborder les questions de fond et donc qui fachent en pays musulmans et orthodoxes (voyaye politique éclair), n'est -il pas une lapalissade?

3 Avons nous le droit de nous affirmer chrétiens en pays musulmans sans pour autant prier dans une mosquée?

4 Et donc à qui profite réellement ce voyage, sachant que la vérité est restée sous le boisseau?

Merci de vos réactions

Fraternellement.
(Mt 26.63-66)
Mais Jésus se taisait. Le Grand Prêtre lui dit:" Je t'adjure par le Dieu Vivant de nous dire si tu est le Christ, le Fils de Dieu. " Tu l'as dit, lui dit Jésus..."
Qu'en pensez vous?" Ils répondirent: " Il est passible de mort."

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Message non lu par JeanValjean » sam. 02 déc. 2006, 15:48

Sur ce que Christophe, Franck, Etienne, (et bien d'autres) ont dit :

Même si l'on ne partage, necessairement pas, tout ce que vous dites, et tout en reservant son opinion sur certains points à élucider, il est évident qu' au moins une partie de vos observations semblent justes :

L' essentiel étant que certains ont, manifestement, exploité une orchestration manipulatrice de l' A/R en Turquie, avec tentatives d' intimidation, recuperation, et intox, comme une sorte de "piège" contre le pape Bénoit, contre l' Europe et même plus :

- Certains incidents (de juillet et novembre 2006) avaient déjà montré que quelques uns cherchaient de provoquer des fausses impressions pour manipuler le Vatican sur certaines questions, (surtout liées à l' Europe et la BioEthique). En outre, s'il y a vraiment piège, totalement ou en partie, il est probable que, comme vous dites, il y aurait un ou deux complices, ou gens qu'on a induit en erreur en leur cachant toute la vérité.

- Mais on s'est toujours interrogé pour la DATE choisie.

On avait dit "St André", mais il y a beaucoup de saints au calendrier chrétien, et, si l'on voulait, on aurait certainement pu trouver aussi d'autres, avec valeur symbolique.

En fait, la SEMAINE était importante pour décisions politiques sur les relations UE - Turquie, (comme il arrive souvent à la veille du Sommet de décembre), et célà a été prouvé vrai par les annonces faites par la Présidence Finlandaise du Conseil de l'UE le lundi, et par la Commission Européenne le mercredi. En outre, d'autres réunions européennes d'importance exceptionelle par rapport à la Turquie, l' Europe et ceux qui luttent vraiment pour les droits de l'homme dépuis longtemps, se préparent pour la semaine suivante.

Mais cela ne suffit pas pour expliquer les JOURS précis. A cet égard, il n' y a qu'un seul evenement important : La discussion et le vote finale du Parlement Européen en Bruxelles sur le 7e programme-cadre de recherche-technologie, qui ménacait d'ouvrir, pour la 1ere fois, des financements même pour experimentations génetiques sur embryons humains , qui peuvent provoquer des graves dangers contre l'Humanité tout entière.

Ce point "chaud" fut très controversé (avec un combat d'amendements en sus) lors de la 1ère lecture recemment à la "grande" plenière d'une semaine à Strasbourg, mais la moindre transparence qui regne aux "mini"-sessions d'un seul jour à Bruxelles, se pretait à tous les coups tordus...

=> C'est exactement, pendant ces mêmes jours précis (29-30 novembre) qu' on bloquait en Turquie le chef de l' Eglise chrétien Catholique, qui joue un rôle important en ces moments (comp. pex. déclaration combative du Vatican, juillet dernier, qui denoncait et critiquait fortement un autre "sale coup" concocté en semi-cachette à Bruxelles pendant l'été, précisement sur cette question)..

Résultat : Au même moment que décisions cruciales pour l' Humanité toute entière se forgaient en Europe, quelques uns avaient éloigné le chef de l' Eglise catholique, parmi les plus combatives au Monde, en le piégeant avec incidents orchestrés, une Agenda surchargée (v. aussi l'adjonction du Mosquée Sultan Ahmet, à la dernière minute : par "coincidence", au même moment que les députés finalisaient leurs positions de vote au Parlement Européen !), et autres diversions, loin de tout ca, en Turquie !...

Une fois la tête de l'Eglise catholique tournée ailleurs, il devenait trop facile, pour quelques uns, de cacher leurs méfaits sur la décision d'importance cruciale que les Eurodéputés allaient prendre, pex. avec une pietre couverture médiatique, (qui escamotait l'enjeu réel), laissée seulement à quelques laquais ou ignorants de service qui ont "noyé le poisson" derrière des banalités...

Ce fait est grave, vu les enjeux, et aussi la personalité-même du pape Benoit XVI, qui est personellement engagé en BioEthique (comme son prédecessaire et collaborateur, Jean Paul II), et avait réussi à gagner des sympathies pour son election en 2005 précisement sur ce point d'importance strategique aussi ("Valeurs morales", y compris en BioEthique).

=> Il lui faudra vraiment prendre conscience de tout ce qui s'est passé en réalité, démasquer toutes les manouvres louches (surtout entre juillet et novembre 2006) et trouver une source d'energie suffisament forte pour reprendre les choses en main, en rectifiant le tir, d'une manière ou d'une autre, et rendant justice, avec efficacité, au plus tôt, avant que les louches manoeuvres en coulisse ne provoquent du mal irreversible.

=> Qui lui a joué un tel mauvais tour, (contre le pape Benoit XVI, l' Eglise et la communauté chrétiene), quel louche réseau s'y cache derrière ces incidents dangereux et au service de quels intérêts réels inavouables ?

Certes, il ne faut pas tomber, non plus, au piège de l'autre extreme : Laisser aux provocations du régime Turc à obscurcir et cacher les points positifs, comme l'oeuvre du pape Benoit pour l'Unité des chrétiens et les valeurs de l'Europe (v. notre autre fil), que certains ont visiblement tenté d' exploiter pour faire dévier de son but initial, et lui imposer, par contre, le régime Turc...

Mais seules les consequences sur la vie réelle, et ce qui va suivre lors des prochaines semaines et mois, forgeront le vrai bilan.

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Pontificat de Benoît XVI et Dialogue interreligieux

Message non lu par Christophe » sam. 02 déc. 2006, 16:42

[align=justify]
Karol W a écrit :Donc pour eux, on peut avoir une attitude de paix sans être un dhimmi.
Le fait, pour un Pape de l'Eglise Catholique, de s'obliger - ou de se sentir obligé - d'aller faire sa prière du vendredi en babouches à la Mosquée bleue d'Istanbul - juste en face de la Basilique Saint-Sophie, transformée en mosquée puis profanée par l'Etat turc - en prenant soin de se tourner vers la Mecque et en précisant à quel point l'Islam est une merveilleuse religion, et la Turquie un pays ayant vocation à rejoindre l'UE (ce qui signifie que l'identité chrétienne de l'Europe peut bien passer au second plan) - pourrait pourtant, de l'extérieur, ressembler très très fort à une attitude de dhimmi...
N'est-ce pas, peu ou prou, ce que les médias occidentaux ont rapportés du voyage pontifical ?

A part les appels unilatéraux au "dialogue authentique" qui resteront lettre morte, on se demande bien où est passé le discours de vérité sur l'Islam qui avait été initié à Ratisbonne, mais qui s'est sans aucun doute également arrêté là-bas sous la pression de la rue musulmane. On constate avec regrets que la diplomatie vaticane, après la controverse de Ratisbonne, a renouée avec une attitude conciliante vis-à-vis de l'Islam. Certains justifieront cette attitude par le sort des communautés chrétiennes en terre d'Islam, mais nous n'avons jamais constaté que la langue de bois pratiquée sur ce sujet par le Saint-Siège ait jamais porté de fruits... auxquels pourtant nous devrions reconnaître la nature de l'arbre.

Le "dialogue interreligieux" avec l'Islam est-il condamné à l'apologie pro-islamique et à la communicatio in sacris par les pasteurs de l'Eglise catholique, sans jamais aucune contre-partie ? "La vérité sous le boisseau", pourrait effectivement être le nom de la doctrine actuelle du dialogue inter-religieux...

Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, lors de son homélie-programme, avait appellé à combattre la dictature du relativisme. Prions pour qu'il trouve la force de mettre en oeuvre le plan de Dieu pour Son Eglise.

En union de prières
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Message non lu par Miles Christi » jeu. 07 déc. 2006, 16:22

Terrible déception que ce voyage du Souverain Pontife en Turquie, mais il y a pire dans la mesure où deux mois seulement auparavant le Saint-Père tenait un discours radicalement différent, un tel revirement est de nature à troubler les esprits des fidèles. Le contraste entre le discours de Ratisbonne et celui fait deux mois plus tard en Turquie est saisissant, le premier porte sans aucun doute le sceau du Prince des Apôtres, c'est la raison elle-même qui nous le dit, le deuxième en revanche trahit la lettre et l'esprit du premier:



Discours du pape à l’Université de Ratisbonne

Vendredi 15 septembre 2006

« ‘ Au commencement était le logos’ ... Logos signifie à la fois raison et parole - une raison qui est créatrice et capable de se transmettre mais, précisément, en tant que raison », affirme le pape. « C’est à ce grand logos, à cette ampleur de la raison, que nous invitons nos interlocuteurs dans le dialogue des cultures ».
...

« L’affirmation décisive dans cette argumentation contre la conversion au moyen de la violence est : ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu . L’éditeur Théodore Khoury commente : pour l’empereur, un Byzantin qui a grandi dans la philosophie grecque, cette affirmation est évidente. Pour la doctrine musulmane, en revanche, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n’est liée à aucune de nos catégories, fût-ce celle du raisonnable. Dans ce contexte, Khoury cite une œuvre du célèbre islamologue français R. Arnaldez, qui explique que Ibn Hazn va jusqu’à déclarer que Dieu ne serait pas même lié par sa propre parole et que rien ne l’obligerait à nous révéler la vérité. Si cela était sa volonté, l’homme devrait même pratiquer l’idolâtrie ».
...



voyage en Turquie (28 novembre-1er décembre)


« Chrétiens et musulmans, en suivant leurs religions respectives, insistent sur la vérité du caractère sacré et de la dignité de la personne. C’est la base de notre respect et de notre estime mutuels, c’est la base de notre collaboration au service de la paix entre les nations et les peuples, le souhait le plus cher de tous les croyants et de toutes les personnes de bonne volonté.»

...

« Chrétiens et musulmans appartiennent à la famille de ceux qui croient dans le Dieu unique et qui, selon leurs traditions respectives, sont les descendants d’Abraham (cf. Concile Vatican II, Déclaration sur les Relations de l’Eglise avec les religions non-chrétiennes, Nostre Aetate 1, 3). Cette unité humaine et spirituelle au niveau de nos origines et de notre destinée nous engage à chercher un itinéraire commun , »

...

« En tant que croyants, nous tirons de la prière la force nécessaire pour surmonter toutes traces de préjugés et offrir un témoignage commun de notre solide foi en Dieu . Puisse sa Bénédiction être toujours sur nous ! »


« La paix est le but auquel aspire l’humanité tout entière ! Pour les chrétiens ‘paix’ est l’un des plus beaux noms de Dieu, qui veut l’entente entre tous ses enfants, comme j’ai également eu l’occasion de le rappeler au cours du pèlerinage de ces derniers jours en Turquie », a-t-il déclaré.

Le discours de Ratisbonne est l'affirmation claire et nette que les musulmans sont dans l'erreur: ils ne peuvent croire au vrai Dieu, puisqu'ils ne croient pas au Logos et vont même jusqu'à envisager la possibilité d'une volonté divine déraisonnable. Alors que pour les chrétiens, au contraire, la distinction réelle entre les Personnes divines et l'unité parfaite entre elles ne laissent planer aucun doute quant à l'accord parfait entre la Volonté du Père et Son Verbe, c'est à dire son Fils.

le Fils est l’unique engendré du Père ; en dehors du Fils il n’y a pas proprement de génération en Dieu. Or ce fils est engendré comme Verbe ou Logos, donc comme Intelligence éternelle et infinie.

« Ce qu’il y a d’invisible dans le Fils, disait Saint Irénée, c’est le Père ; ce qu’il y a de visible dans le Père, c’est le Fils » (3). Personne n’a vu le Père, si ce n’est le Fils qui est venu le révéler au monde ; mais ceux qui ont vu le Fils ont vu le Père
Ainsi les musulmans, en refusant d'admettre l'existence du Fils, refusent l'Intelligence, et par conséquent n'ont pas l'intelligence de la foi en Dieu, ils tombent dans l'arbitraire: "Sic Volo, Sic Jubeo; Sit Pro Ratione Voluntas!" ("Je le veux, je l'ordonne ; la raison, c'est ma volonté" ! Juvénal)


En fin de compte il y a incompatibilité radicale entre Dieu tel qu'Il est vraiment et l'idée que s'en font les musulmans. C'est même à se demander si l'existence de Dieu qui est une vérité de raison est bien présentée comme telle par les religieux musulmans.


Le discours fait en Turquie est beaucoup plus problématique, je n'ose dire affligeant. Il y est question de collaboration avec les musulmans, de se mettre au service de la paix mondiale et cela nous est présenté comme le souhait le plus cher de tous les croyants. Naïvement je croyais que le souhait le plus cher de tous les vrais croyants était de se retrouver auprès de Dieu pour l'éternité dans un amour éternel. Je suis donc pour le moins surpris de voir la finalité ultime rabaisser à un simple objectif temporel, qui pour le coup n'a plus rien d'ultime. (la théologie la plus élémentaire insiste bien sur l'insatisfaction chronique de l'homme ici-bas). D'autant plus que si cette paix suppose d'exclure toute référence à la tradition chrétienne pour ne pas froisser la susceptibilité à fleur de peau des musulmans, c'est à se demander si la paix dans de telles conditions est encore acceptable, et d'ailleurs le service de la vérité n'est-il pas prioritaire sur le service de la paix? lorsque l'on songe à tous les martyrs chrétiens, la réponse ne fait guère de doute, mais aujourd'hui il semblerait que la diplomatie et le compromis mensonger priment sur tout le reste, je pense d'ailleurs que cela ne fait qu'aggraver les choses en démoralisant les fidèles, comme disait Churchill: « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. ». Un des moments les plus consternants du discours, en contradiction flagrante avec le discours de Ratisbonne est celui exhortant à offrir "un témoignage commun de notre solide foi en Dieu": notre? ravi d'apprendre que la foi chrétienne en Dieu et la "foi" musulmane en Dieu sont une seule et même foi d'une solidité à toute épreuve. J'ai également lu, sous réserve de confirmation, que le Souverain Pontife aurait qualifié le voyage en Turquie d'"inoubliable", si tel est le cas c'est bien regrettable. Qui plus est il se serait adressé aux Turques en leur déclarant que la religion catholique ne contraignait pas: dans l'absolu c'est certes vrai, mais c'est passer un peu vite sur le fait que si il y a Salut c'est aussi qu'il y a danger et je ne vois pas trop l'opportunité de ce genre de déclaration à des hommes qui sont menacés spirituellement, je me serais plutôt attendu à ce que, dans un esprit de mission et d'évangélisation, on s'efforce par un moyen ou un autre de faire prendre conscience à ces hommes qu'ils s'étaient engagés dans une voie sans issue.

Il est donc évident que le Saint-Père a subi des pressions, car il est impossible qu'un homme tel que lui, réputé pour sa grande habileté théologique et sa profonde intelligence ait pu de lui-même s'empêtrer en l'espace de deux mois dans des contradictions aussi grossières et considérations oiseuses. Pour cette raison, il faut bien admettre que ce voyage en Turquie eu égard au fond et à la forme doit être chrétiennement tenu pour nul et non avenu.

In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


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Etienne
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Message non lu par Etienne » jeu. 07 déc. 2006, 23:19

Bonjour à tous,

Je suis partagé ente l'optimisme de Karol W=>après tout pouquoi na pas se réjouir du premier pas du pape "Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tend lui aussi l'aute..." et l'analyse de Christophe et Miles Christi...
A savoir que le fond du problème se touve là: http://www.vatican.va/archive/hist_coun ... te_fr.html Chapitre 3
Nostra aetate (1965) considère que les musulmans prient le DIEU unique..... Post 1 et 2 http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... &start=105
Et malheureusement, la vérité est belle et bien "restée sous le boisseau" à la mosquée bleue... Pourquoi ne pas affirmer notre foi tout en étant diplomate?
http://www.cite-catholique.org/viewtopic.php?t=2298 => Tout en bas de la page
La diplomatie est une chose, la vérité en est une autre.

Fraternellement.
(Mt 26.63-66)
Mais Jésus se taisait. Le Grand Prêtre lui dit:" Je t'adjure par le Dieu Vivant de nous dire si tu est le Christ, le Fils de Dieu. " Tu l'as dit, lui dit Jésus..."
Qu'en pensez vous?" Ils répondirent: " Il est passible de mort."

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Message non lu par jean_droit » ven. 08 déc. 2006, 13:25

Karol W,
Il faut d'abord penser à tous ces chrétiens qui sont persécutés tous les jours que Dieu fait en "terre d'Islam".
Il faut d'abord penser à ces laïcs et ces prêtres qui sont martyrisés en "terre d'Islam".
Il faut d'abord penser à ces quelques convertis, quelques puisque l'Eglise catholique REFUSE de convertir en "terre d'Islam", qui ne comprennent pas.
J'ai l'impression que la "terre d'Islam' a été mise à "pertes et profits" .... pas très chrétien et pas très évangélique.

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Miles Christi
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Re: un article de Valeurs actuelles sur la visite du Pape

Message non lu par Miles Christi » ven. 08 déc. 2006, 14:30

Karol W a écrit : Question à 1000 euros: Grégoire VII qui écrivait à un prince musulman "nous croyons et confessons un seul Dieu, même si c’est de manière différente, chaque jour nous le louons et vénérons comme créateur des siècles et gouverneur de ce monde" était-il un dhimmi, voire un hérétique?
Certes non, mais dans un pontificat il y a des hauts et des bas, reste également à déterminer si à ce moment précis de l'histoire le Pape Grégoire VII disposait de suffisamment de renseignements sur la véritable nature de l'Islam, notamment le fait que c'est une religion fondée par un ange déchu, ayant usurpé l'identité de Gabriel, et que son "prophète" n'était autre qu'un medium psychique capable d'entrer en communication avec l'ange et de recevoir ses messages. D'ailleurs Grégoire VII a préparé la Sainte Croisade: 10 ans seulement après sa mort, les chevaliers de France répondant à l'appel du Pape Urbain II volaient au secours de leurs frères opprimés.


Dès les premiers siècles du christianisme, les lieux qui furent le berceau de la Foi étaient fréquentés par de nombreux pèlerins. La conquête de la Syrie par les Arabes rendit ces voyages plus rares. Cependant les khalifes avaient laissé aux Chrétiens le libre exercice de leur culte, et le modique tribut qu'ils exigeaient des pèlerins donnait une garantie à cette tolérance. Mais la tyrannie impie et sanguinaire du khalife Hakem désola l'église de Jérusalem, et les Turcs Seldjoucides, en se rendant maîtres de la Palestine, y portèrent une défiance et une rapacité qui rendaient les voyages d'outre-mer dangereux ou impraticables. Ces conquérants venaient de ravir l'Asie Mineure aux souverains de Byzance, et Constantinople était menacée. La crainte de voir tomber cette barrière de l'Europe avait jeté l'alarme dans l'Occident, pendant que les récits des pèlerins y répandaient parmi les Chrétiens une sainte pitié pour leurs frères d'Orient opprimés. Déjà Sylvestre II et Grégoire VII avaient conçu le dessein d'armer l'Europe contre l'Asie pour la délivrance de Jérusalem. Il était réservé à Urbain II de le mettre à exécution. Ce pontife, sollicité par l'Empereur Alexis Comnène et par le patriarche Siméon, ordonna au pèlerin Pierre l'Ermite de parcourir toute l'Europe, et de préparer les peuples à la guerre sainte. L'enthousiasme qu'excita partout cet ardent apôtre de la croisade avertit Urbain que l'heure du signal était arrivée.
Karol W a écrit :
Plus généralement, ne faut-il pas dans le cas du dialogue avec l'islam mettre l'accent sur les 1% qui nous unissent (le monothéisme, la filiation abrahamique) plutôt qu'avec les 99% qui nous séparent?
Cela dépend du type de dialogue que vous voulez instaurer: dialogue constructif avec une véritable progression vers la vérité ou alors dialogue consensuel pour faire plaisir à tout le monde?

Je ferais aussi remarquer que si il faut faire un geste vers les musulmans, ce geste ne peut être fait sous la contrainte. Le Pape Grégoire VII pouvait compter sur ses braves chevaliers de France et son acte de charité envers les musulmans n'en est que plus appréciable. En revanche notre Pape actuel ne peut plus compter sur aucune puissance temporelle et malheureusement il apparaît bien fragile sur la scène internationale, c'est donc dans ce contexte de fragilité et de peurs qu'il faut replacer le voyage en Turquie, et il est difficile, sinon impossible d'expliquer le brusque revirement du Saint-Père autrement que par les multiples pressions exercées par les musulmans et leurs complices.

In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


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Message non lu par el Padrecito » sam. 09 déc. 2006, 0:54

Hello,

Juste un petit mot pour dire deux trois choses:

- Evidemment nous ne devons pas nous plier devant les Musulmans ni devant personne d'autre que Dieu. Ensuite cela ne signifie pas que nous devons nous mener une "guerre". Le dialogue avec l'Islam doit exister, sur les quelques fondements que nous partageons, essentiellement la Foi au Dieu Unique. Bien sûr ce dialogue ne doit pas être un discours de complaisance pour faire amis, mais un discours de vérité, qui construit et aboutit sur quelque chose.
- Il est bien regrettable que même chez nous catholiques, nous entendions des gens se retourner contre le Pape parce qu'il aurait dit ou fait ceci ou cela. La Turquie en Europe, il ne s'est pas prononcé, seulement le premier ministre turc, et le porte-parole du Pape, qui étant nouveau n'a pas l'air d'être encore en parfaite homogénéité avec les propos du Pape. Même chose pour l'affaire de la Mosquée, on sait que les médias exagèrent tout, mais on les écoute quand même.
- La solution à nos problèmes, au lieu de polémiquer, discutailler sur un tel sujet, c'est prier, prier pour que les chrétiens se convertissent, qu'ils aient la conscience de leur Foi et de ce qu'elle implique, alors la face du monde sera transformée, et l'islmam reculera à nouveau, comme les évangéliques ou autres, si ils en sont là, c'est parce que nous catholiques, nous sommes tièdes, froids; et Dieu vomit les tièdes! Être "chaud" veut avant tout signifier brûler d'Amour, envers Dieu et envers son prochain, quel qu'il soit.

Fraternellement.

Quentin.
in Christo Rege.

Quentin.

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Homélie de Sa Sainteté Benoît XVI pour Noël

Message non lu par Théophane » mar. 26 déc. 2006, 0:54

Chers Frères et Sœurs,

Nous venons d’écouter dans l’Évangile les paroles que les Anges, dans la nuit sainte, ont adressées aux bergers et que maintenant l’Église nous adresse: «Aujourd’hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voilà le signe qui vous est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire» (Lc 2, 11 ss). Rien de merveilleux, rien d’extraordinaire, rien d’éclatant n’est donné comme signe aux bergers. Ils verront seulement un enfant entouré de langes qui, comme tous les enfants, a besoin de soins maternels; un enfant qui est né dans une étable et qui, de ce fait, est couché non pas dans un berceau, mais dans une mangeoire. Le signe de Dieu est l’enfant, avec son besoin d’aide et avec sa pauvreté. C’est seulement avec le cœur que les bergers pourront voir qu’en cet enfant, est devenue réalité la promesse du prophète Isaïe que nous venons d’entendre dans la première lecture: «Un enfant nous est né, un fils nous a été donné; l’insigne du pouvoir est sur ses épaules» (Is 9, 5). À nous non plus il n’a pas été donné un signe différent. Par le message de l’Évangile, l’ange de Dieu nous invite, nous aussi, à nous mettre en chemin avec le cœur, pour voir l’enfant qui est couché dans la mangeoire.

Le signe de Dieu est la simplicité. Le signe de Dieu est l’enfant. Le signe de Dieu est qu’Il se fait petit pour nous. Telle est sa façon de régner. Il ne vient pas avec puissance ni grandeur extérieure. Il vient comme un enfant – sans défense et ayant besoin de notre aide. Il ne veut pas s’imposer par la force. Il nous enlève la peur de sa grandeur. Il demande notre amour: c’est pourquoi il se fait enfant. Il ne veut rien d’autre de nous, si ce n’est notre amour, par lequel nous apprenons spontanément à entrer dans ses sentiments, dans sa pensée et dans sa volonté – nous apprenons à vivre avec lui et à pratiquer aussi avec lui l’humilité du renoncement, qui fait partie de l’essence de l’amour. Dieu s’est fait petit pour que nous puissions le comprendre, l’accueillir, l’aimer. Dans leur traduction grecque de l’Ancien Testament, les Pères de l’Église trouvaient une parole du prophète Isaïe, que Paul citait aussi, pour montrer que les voies nouvelles de Dieu étaient déjà annoncées dans l’Ancien Testament. On pouvait y lire: «Dieu a rendu brève sa Parole, il l’a abrégée» (cf. Is 10, 23; Rm 9, 2. Les Pères l’interprétaient dans un double sens. Le Fils lui-même est la Parole, le Logos; la Parole éternelle s’est faite petite – si petite qu’elle peut entrer dans une mangeoire. Elle s’est faite enfant, afin que la Parole devienne pour nous saisissable. Ainsi, Dieu nous enseigne à aimer les petits. Il nous enseigne de même à aimer les faibles. De cette manière, il nous enseigne le respect face aux enfants. L’enfant de Bethléem oriente notre regard vers tous les enfants qui, dans le monde, souffrent et qui sont soumis à des abus, ceux qui sont nés comme ceux qui ne sont pas nés. Vers les enfants qui, comme soldats, sont conduits dans le monde de la violence; vers les enfants qui doivent mendier; vers les enfants qui souffrent de la misère et de la faim; vers les enfants qui ne font l’expérience d’aucun amour. En chacun d’eux, il y a l’enfant de Bethléem qui nous interpelle; le Dieu qui s’est fait petit nous interpelle. En cette nuit, prions pour que l’éclat de l’amour de Dieu caresse tous ces enfants, et demandons à Dieu de nous aider à faire ce qui est en notre pouvoir pour que soit respectée la dignité des enfants; que pour tous jaillisse la lumière de l’amour, dont l’homme a plus besoin que des choses matérielles nécessaires pour vivre.

Nous sommes ainsi arrivés à la deuxième signification que les Pères ont trouvée dans la phrase: «Dieu a abrégé sa Parole». La Parole que Dieu nous communique dans les livres de l’Écriture Sainte était, au fil du temps, devenue longue. Longue et compliquée, non seulement pour les gens simples et analphabètes, mais même encore plus pour les personnes qui connaissaient l’Écriture Sainte, pour les savants qui, clairement, se perdaient dans les détails et dans les problèmes qui en découlaient, ne réussissant presque plus à trouver une vision d’ensemble. Jésus a «rendu brève» la Parole – il nous a fait voir à nouveau sa plus profonde simplicité et sa plus profonde unité. Tout ce que nous enseignent la Loi et les prophètes est résumé – dit-il – dans les paroles: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit... Tu aimeras ton prochain comme toi -même» (Mt 22, 37-39). Tout est là – la foi entière se réduit à cet unique acte d’amour, qui englobe Dieu et les hommes. Mais aussitôt se font jour de nouveau des questions: comment pouvons-nous aimer Dieu de tout notre esprit, si nous avons du mal à le trouver avec notre capacité mentale ? Comment l’aimer de tout notre cœur et de toute notre âme, si ce cœur parvient à l’entrevoir seulement de loin et perçoit tant de choses contradictoires dans le monde qui voilent son visage à nos yeux ? Arrivé à ce point, les deux manières par lesquelles Dieu a «fait brève» sa Parole se rencontrent. Il n’est plus loin. Il n’est plus inconnu. Il n’est plus non inaccessible à notre cœur. Il s’est fait enfant pour nous et il a par là dissipé toute ambiguïté. Il s’est fait notre prochain, restaurant encore de cette manière l’image de l’homme qui, souvent, nous apparaît aussi peu aimable. Dieu pour nous s’est fait don. Il s’est donné lui-même. Il prend du temps pour nous. Lui, l’Éternel qui est au-delà du temps, a assumé le temps, il a tiré vers le haut notre temps, près de lui. Noël est devenu la fête des dons, pour imiter Dieu qui s’est donné lui-même à nous. Faisons en sorte que notre cœur, nos âmes et notre esprit soient touchés par ce fait. Parmi les nombreux dons que nous achetons et que nous recevons, n’oublions pas le vrai don: de nous donner les uns aux autres quelque chose de nous-mêmes. De nous donner les uns aux autres de notre temps. D’ouvrir notre temps pour Dieu. Ainsi s’évanouit l’agitation. Ainsi naît la joie, ainsi se crée la fête. Et rappelons-nous dans les repas festifs de ces jours la parole du Seigneur: «Quand tu donnes un banquet, n’invite pas ceux qui t’inviteront à leur tour, mais invite ceux qui ne sont invités par personne et qui ne sont pas en mesure de t’inviter» (cf. Lc 14, 12-14). Et cela signifie aussi précisément: quand, pour Noël, tu fais des cadeaux, ne fais pas de cadeau seulement à ceux qui, à leur tour, te font des cadeaux, mais donne à ceux qui ne reçoivent de personne et ne peuvent rien te donner en échange. C’est ainsi que Dieu a agi: Il nous invite à son festin de noces, pour lequel nous ne pouvons rien donner en échange, que nous pouvons seulement recevoir avec joie. Imitons-le. Aimons Dieu et, à partir de lui, aussi l’homme, pour redécouvrir ensuite, à partir des hommes, Dieu de manière renouvelée.

Ainsi alors, s’ouvre enfin une troisième signification de l’affirmation sur la Parole devenue «brève» et «petite». Aux bergers, il fut dit qu’ils auraient trouvé l’enfant dans une mangeoire pour animaux, qui étaient les vrais habitants de l’étable. Relisant Isaïe (1, 3), les Pères ont déduit que, près de la mangeoire de Bethléem, il y avait un bœuf et un âne. En même temps, ils ont interprété le texte dans le sens où ce serait un symbole des Juifs et des païens – donc de l’humanité entière –, qui ont besoin, les uns les autres et chacun à sa manière, d’un sauveur: de ce Dieu qui s’est fait enfant. L’homme, pour vivre, a besoin de pain, du fruit de la terre et de son travail. Mais il ne vit pas seulement de pain. Il a besoin de nourriture pour son âme: il a besoin d’un sens qui remplit sa vie. Ainsi, pour les Pères, la mangeoire des animaux est devenue le symbole de l’autel, sur lequel est déposé le Pain, qui est le Christ lui-même: la vraie nourriture pour nos cœurs. Et nous voyons encore une fois qu’il s’est fait petit: sous l’humble apparence de l’hostie, d’un petit morceau de pain. Il se donne lui-même à nous.

C’est de tout cela que parle le signe qui a été donné aux bergers et qui nous est donné: l’enfant qui nous a été donné; l’enfant en qui Dieu s’est fait petit pour nous. Prions le Seigneur de nous donner la grâce de regarder en cette nuit la crèche avec la simplicité des bergers, pour recevoir ainsi la joie avec laquelle ils repartirent chez eux (cf Lc 2, 20). Prions-le de nous donner l’humilité et la foi avec lesquelles saint Joseph regardait l’enfant que Marie avait conçu du Saint-Esprit. Prions qu’il nous donne de le regarder avec l’amour avec lequel Marie l’a regardé. Et prions qu’ainsi la lumière, que virent les bergers, nous illumine, nous aussi, et que s’accomplisse dans le monde entier ce que les anges chantèrent en cette nuit: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes, que Dieu aime». Amen !


Image
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

Serge BS
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Homélie de Noël de Benoît XVI

Message non lu par Serge BS » jeu. 28 déc. 2006, 12:37

L'homélie de Noël de Benoît XVI est l'un des plus beaux textes catholiques que j'ai lu depuis quelques temps ! À lire et à diffuser largement !

http://www.vatican.va/holy_father/bened ... as_fr.html

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