Tout simplement parce que dans son esprit pensée platonicienne = mentalité primitive.
M. Fourez en est resté à Léon Brunschvicg pour qui la pensée platonicienne c'est-à-dire la pensée de la participation fondée sur une doctrine des degrés de réalité était la marque des peuples primitifs et à Lévi Strauss qui, doté de bonnes intentions, a voulu dédouaner ces peuples d'avoir pu faire leur une telle pensée. Cette pensée "magique", primitive, est presque devenue un signe de dégénérescence mentale. Mais la vérité c'est que la pensée "primitive" est beaucoup plus fine et complexe que cette pensée académique paresseuse, littéraliste sous tendue par un matérialisme complètement périmé.
Que le prêtre soit l'image du Christ, mieux, qu'il opère
in persona christi, voilà qui choque les pseudos théologiens. Qu'on puisse croire que la réalité matérielle soit en correspondance avec la réalité spirituelle, et donc que le symbole matériel doive satisfaire à certains critères immuables fixés par la Tradition catholique pour être opérant et efficace, voilà qui choque le "moderne".
Pourtant, les modernes pour être pleinement modernes devraient savoir que nous sommes entrés dans la post-modernité, que le matérialisme du 19è siècle est mort, que l'idée d'un concept de rationalité unitaire a été attaqué, et même que les concepts de rationalité et même de science (au sens de la science dure) ont pu être questionnés et jetés à la poubelle.
Aussi, si M. Fourez voulait être pleinement moderne, alors il laisserait l'Eglise être ce qu'elle est attendu que selon la vulgate moderne aucune pensée n'est supérieure à l'autre, et ne chercherait pas à la conformer à son bric-à-brac fatigué. Que la doctrine du sacrement soit magique, et alors quoi ? En bon moderne il devrait accepter d'autres formes de pensée et être plus tolérant.
Cela dit, cette pensée peut bien dégénérer en magie, c'est-à-dire en la croyance d'une prise directe sur les éléments, qui repose sur le développement d'une volonté de maitrise de l'aspect spirituel des choses. En d'autres termes, la magie c'est d'abord croire pouvoir agir directement sur l'essence des choses. Une volonté de puissance caractérise fondamentalement la magie et c'est pourquoi elle est sévèrement réprouvée par la Bible. Mais le sacrement n'a rien à voir avec la magie. Pour savoir pourquoi, il suffit premièrement de lire le catéchisme ensuite de se rappeler que précisément ce n'est pas le prêtre qui opère, car le prêtre devenue une personne au sens antique, devient un masque à travers lequel le Christ opère. Le prêtre s'efface, Dieu opère. Aucune volonté de contrôle des éléments, de Dieu ; aucune croyance en une prise directe sur les éléments non plus.
Il y aura vraiment magie quand n'importe qui s'imaginera pouvoir faire ce que le prêtre fait.
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P2W.HTM
Bref j'en ai assez de cette pensée historico-centrée au ras des pâquerettes et qui depuis des décennies cherche à détruire tout ce qui fait la spiritualité catholique. Voilà pourquoi j'explose.