La déchristianisation et l'évangélisation

« Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde. » (Mt 5.13-14)
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Miles Christi
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Message non lu par Miles Christi » jeu. 20 avr. 2006, 16:34

oak a écrit :Bonjour Miles Christi et je témoigne seulement du parcours d'un "évangéliste" ... si vous nous appelez comme celà c'est qu'il y a une certaine grandeur à l'être....
Grâce et paix vous soient données de la part de celui qui était, qui est et qui vient,

Vous jouez sur les mots, car si j'ai bien compris vous n'êtes pas comme Saint Jean l'Evangéliste en pleine communion avec l'Eglise mais en dehors de l'Eglise dans une mouvance hérétique issue du protestantisme et autoproclamée "évangélique". Ceci dit, je ne dis pas que votre démarche personnelle est entachée d'erreurs de A jusqu'à Z, puisque Sa Grâce s'exerce aussi en dehors de Son Eglise.
Jean dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser les démons en ton nom, et nous l'en avons empêché, parce qu'il ne nous suit pas. » Mais Jésus repartit : « Il ne faut pas l'empêcher : personne ne peut faire un miracle en mon nom et sitôt après parler mal de moi. (Mc. 9, 38...48)
Cependant, et ce n'est pas incompatible avec ce qui précède, votre attitude de rejet du primat de l'Eglise catholique romaine ainsi que la négation répétée de vérités de foi qu'elle a sanctionnées dogmatiquement vous placent dans une situation d'adversité vis à vis de la seule Eglise instituée par un décret du Christ en personne et dont la filiation est apostolique. Ce n'est donc pas un choix neutre et sans conséquence que de s'excommunier de l'Eglise, l'histoire a montré qu'à terme cela équivalait à altérer le contenu du dépôt de la foi par l'introduction dans la croyance de fantaisies individuelles. Voilà pour ce qui est des conséquences visibles, en tout cas cela constitue un manquement grave à la volonté du Christ qui a explicitement distingué la personne de Saint Pierre de celle des autres apôtres pour mener à bien cette mission, signifiant ainsi dès l'origine que l'Eglise n'était pas une société anonyme polycéphale. Le Seigneur voulant notre bien, et notre bien consistant à croire en la vérité et non au mensonge Il a posé les conditions d'unité et d'autorité pouvant seules garantir une transmission fidèle de l'Evangile.
oak a écrit :Dans ce que vous avez dit... pour moi la voie chrétienne est "au dessus", ou a coté, le présupposé sociologique est très fort "parce que le société a abordé tel mode de pensée... alors l'athéisme en est la conséquence".
Les âmes d'élite sont capables de se maintenir sur la voie chrétienne malgré un environnement social défavorable, mais force est de constater que des âmes plus faibles, perméables à toutes sortes d'influence et complètement déboussolées par un flux croissant d'opinions mensongères diverses et variées jusqu'à saturation ne trouveront jamais la voie du salut si ce n'est par une grâce spéciale. D'où la nécessité que ces âmes en peine soient aidées, portées par un vigoureux élan communautaire s'appuyant lui-même sur une tradition famililale forte. L'Eglise a toujours insisté en la matière sur le rôle des parents chrétiens dans la transmission de la foi à leurs enfants. A ce sujet, l'argument de l'attitude consciente et responsable ne saurait prévaloir contre le baptême des enfants en bas âges car le sacrement est efficace par lui-même, les baptisés passés par une phase d'oubli de la foi et tout étonnés de la retrouver sur le tard ne devraient en fait guère être surpris: leur baptême n'a jamais cessé de travailler, d'opérer en eux, malgré eux.
oak a écrit :Le fanatisme religieux -pour moi- se relie à des questions de rapports d'appartenance faussés, "tu es marocain tu dois donc être musulman", "tu es francais tu dois donc être catholique et français tojours", "tu es népalais c'est normal que tu sois bouddhiste", .. "tu es pakistanais, il est donc normal que tu sois un combattant de l'Islam".
Vous faites erreur dans le cas de la France, car son histoire est indissociable de la religion catholique, même plus son existence procède d'elle, encore une fois, à cause d'un aveuglement progressiste vous cherchez à tout relativiser, à tout mettre au même niveau alors qu'il est on ne peut plus clair que la Providence agit dans l'histoire et établit des liens privilégiés avec certains individus et certains peuples qu'elle distingue de tous les autres mais pour être au service des autres en servant d'abord la Vérité.
oak a écrit :La tension existe de part l'éxagération des particularités ethniques, pour sortir du prosaïque, et cette exaspération de la "vérité", la vérité ne peut être en elle même suffisante....

Conduit à la guerre....
« Je suis, dit-il, la voie, la vérité et la vie » (Jn 14,6).
"Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : Je suis venu apporter, non la paix, mais le glaive." (Jésus, in Matthieu, X, 34)
Vous auriez raison si il ne s'agissait que d'une vérité abstraite, une construction théorique élaborée tranquillement dans un cabinet d'étude mais pouvant troubler la paix civile si elle venait à être divulguée. Mais les paroles du Christ font état d'une vérité concrète, totale et ultime en Sa propre Personne, ce n'est plus une vérité, c'est la Vérité fondant et soutenant la totalité de la Création. Après La réponse du Christ à l'apôtre Philippe au sujet du Père créateur de tout, nous ne pouvons plus dire que la Vérité christique ne suffit pas (pour reprendre vos propres termes):
Philippe, son apôtre, lui demanda alors : « Montre-nous, le Père ! ». » Philippe, lui dit Jésus, ne sais-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi, qui me voit, voit le Père ! Le Père et moi, nous sommes Un ! »
Il serait donc vain, comme cherchent à le faire les modernistes de ne communiquer au sujet de la Personne du Christ que ce qui est susceptible de ne pas troubler l'ordre public et passer sous silence tout le reste: qu'une nation prenne pour devise la fraternité entre les hommes, voilà quelque chose qui n'entraînera pas beaucoup de remous, mais qu'une nation prenne pour devise: "Il n'y a de fraternité qu'en Christ vrai Dieu et vrai homme" voilà un engagement clair et net qui risque d'alimenter les tensions intérieures et extérieures. Pourtant c'est là une position en accord avec la Vérité, puisque le Christ nous dit que la Vérité est une Personne, Sa Personne, par conséquent elle est d'un seul bloc et elle n'est que dans toute sa concrétude. Vouloir la fragmenter et ne conserver que ce qui plaît au monde est une attitude opportuniste, une concession au Prince de ce monde, ce dernier pourra bien concéder sa paix en retour, mais ce sera une paix trompeuse. Or le Christ nous dit clairement que contre cette paix trompeuse, contre cet ordre établi sur la lâcheté morale, la tiédeur de la foi et la compromission Il portera le glaive. Ces paroles apparaissent comme prophétiques lorsque l'on songe avec le recul aux innombrables combats et souffrances endurées par les hommes pour que la Vérité soit annoncée à tous. Il est alors absurde d'opposer le message de paix chrétien avec la forme historique qu'a prise l'annonce de ce message, parce que dès le départ le Christ a prévenu que la paix qu'il apporte est une paix véridique et que le règne du mensonge même apaisant doit être impérativement brisé. Les modernistes se trompent lourdement lorsqu'ils s'imaginent pouvoir être dans la Vérité en refusant les douleurs de l'enfantement de la Vérité et à la place pactiser avec le monde, se faisant ils ne s'aperçoivent pas qu'en refusant l'épreuve de force avec le monde ils s'engagent dans un processus de sécularisation qui n'a d'autre but que de les éloigner le plus loin possible du Christ.

Quant à la justification, au nom de la Vérité, du sacrifice de la paix d'un monde qui de toute façon ne fait que passer, elle est là:
« Le Père qui m’a envoyé m’a ordonné lui-même ce que je devais dire et enseigner et je sais que ce qu’il ordonne produit la vie éternelle. Ce que je dis, je le dis comme mon Père me l’a ordonné ».Jean.XII.50

Vous appartenez à ce monde, moi je n’appartiens pas à ce monde. Je suis la lumière du monde, celui qui me suit aura la lumière de la vie ».

On lui posa la question suivante : « Que faut-il faire pour accomplir les œuvres voulues par Dieu ? »

Jésus leur répondit : « l’œuvre que Dieu attend de vous, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé ». « Je suis descendu du Ciel pour faire la volonté de celui qui m’a envoyé. Voici ce que veut mon Père : « Que tous ceux qui voient le fils et croient en lui et aient la vie éternelle ».Jean VI.40.
Miles Christi, l'apaisement dont je parle résulte d'une exposition franche et cordiale, et honnête de tous les points de divergences.

Les chrétiens exposent .... la déchéance du genre humain mais.... la voient d'abord du point de vue de leur propre déchéance... Qu'ils ont reconnue en eux même..

Ce monde est en perdition (mais sur ce point je vous renvoie aux écrits eschatologiques de l'Eglise)...

Nous ne réaliserons pas le "Royaume de Dieu" en ce monde" ll faut en être conscient ...
Mais nous avons à croire, et pas croire en n'importe quoi ou en n'importe qui:
Je vous dis la vérité, si quelqu’un dit à cette montagne, va te jeter dans la mer, et s’il ne doute pas dans son cœur mais croit que ce qui il dit arrivera, il lui sera fait. Marc 11.22 - 23.

L'homme moderne, même croyant, verra la plupart du temps dans ce passage une allégorie et ne prendra pas au sérieux la possibilité de provoquer un évènement physique d'une ampleur considérable par la seule force de la foi. Tout le problème de la modernité est là, le problème n'est pas tant d'être sceptique que de s'interroger sur la valeur d'un scepticisme se voulant absolu et s'enfermant dans une nature close sur elle-même. Or la foi est une vertu surnaturelle, le simple fait de douter à propos de ce verset montre de facto la distance infinie qui sépare notre foi atrophiée soumise à nos ratiocinations, nos préjugés rationalistes d'une foi pleinement accomplie préfiguration du Royaume des Cieux. La raison naturelle dans un mode de coopération harmonieux entre les facultés de l'âme ne devrait pas faire obstacle au développement de cette vertu prodigieuse qu'est la foi, et dire que la foi sauve n'est pas une allégorie, c'est l'affirmation du pouvoir surnaturel inouï propre à cette vertu.

In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


oak
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Message non lu par oak » ven. 21 avr. 2006, 8:26

Miles Christi, nous sommes sur ce fil pour échanger à propos de l'évangélisation, de son contenu, de ce que cela veut dire, pas pour nous jeter à la figure les turpitudes du passés.


Cela ne facilite pas le dialogue.

La primature de l'Eveque de Rome?


Le contenu de cette primature n'est pas reconnu par les églises Orthodoxes, alors que le schisme est antérieur. Les églises d'Orient ne conçoivent pas la prééminence du "siège apostolique" de Rome comme la branche latine du catholicisme.

C'est inutile de reprocher aux protestants de contester ce qui avait déjà été contesté avant, de l'intérieur du catholicisme.

Le schisme de la Réforme est une répétition du schisme Orient/Occident. La Réforme est une scission de la branche latine.

Les sources communes de l'église indivisée sont encore à rechercher et à explorer.


Les autres branches chrétiennes


Il me semble que vous êtes en désaccord avec Lumen Gentium ( mais c'est votre problème), qui a une relation profonde avec l'évangélisation.

Les liens de l'Eglise avec les chrétiens non catholiques

15. Avec ceux qui, baptisés, s'honorent du nom de chrétiens, mais ne professent pas intégralement la foi ou ne conservent pas l'unité de la communion avec le successeur de Pierre, l'Eglise se sait unie par de multiples rapports (14). Beaucoup, en effet, vénèrent la sainte Ecriture comme norme de foi et de vie; ils manifestent aussi un authentique zèle religieux, croient avec amour en Dieu le Père tout-puissant et dans le Christ, Fils de Dieu Sauveur (15), sont marqués par le baptême, qui les unit au Christ et, en outre, reconnaissent et acceptent d'autres sacrements dans leurs propres Eglises ou communautés.

Plusieurs parmi eux ont aussi l'épiscopat, célèbrent la sainte Eucharistie et cultivent la dévotion envers la Vierge Mère de Dieu (16). A cela s'ajoute la communion par la prière et d'autres bienfaits spirituels; et même une union réelle dans l'Esprit-Saint, car l'Esprit agit également en eux par ses dons et ses grâces, avec sa puissance sanctificatrice; et il a donné à certains d'entre eux une vertu qui les a fortifiés jusqu'à l'effusion de leur sang. Ainsi l'Esprit éveille-t-il en tous les disciples du Christ le désir et oriente-t-il leur activité afin que tous s'unissent pacifiquement, de la manière que le Christ a fixée, en un seul troupeau et sous un seul Pasteur (17). Et pour obtenir cette unité la Mère Eglise ne cesse de prier, d'espérer et d'agir. Elle exhorte ses fils à se purifier et à se renouveler, afin que l'image du Christ resplendisse, plus nette, sur le visage de l'Eglise.
Pour parler de ce que vous connaissez, la constitution dogmatique Lumen Gentium exclut à mon sens une relation biunivoque entre l'appartenance ethnique et culturelle et le caractère chrétien, ce qui est ce que je comprends de la thèse que vous soutenez.

La déchristianisation n'est pas la faute des philosophes, elle résulte d'un enfermement de la foi chrétienne dans un ghetto ethnique et culturel. Dans les pays qui n'ont pas de tradition d'Eglise d'Etat, comme les Etats Unis ou le Canada, les églises catholiques et orthodoxes sont en expansion.

Dans les pays qui ont une tradition d'églises d'état, les anciennes églises d'état sont en baisse, il faut réfléchir à cette notion qui a fait de l'Eglise Catholique (et des autres églises protestantes) en France au 19eme siècle , une branche du Ministère de l'Intérieur et ses ministres des fonctionnaires du ministère de l'intérieur.

La suspicion portée contre un tel système est elle totalement injustifiée?

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laiglejo
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Message non lu par laiglejo » ven. 21 avr. 2006, 12:05

OAK dit :
Miles Christi, nous sommes sur ce fil pour échanger à propos de l'évangélisation, de son contenu, de ce que cela veut dire, pas pour nous jeter à la figure les turpitudes du passés.


Cela ne facilite pas le dialogue.
Ca, c'est vrai....Il nous faut reprendre notre méditation à partir de "l'enfant prdigye" ! :o

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Miles Christi
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Message non lu par Miles Christi » ven. 21 avr. 2006, 13:45

oak a écrit :Miles Christi, nous sommes sur ce fil pour échanger à propos de l'évangélisation, de son contenu, de ce que cela veut dire, pas pour nous jeter à la figure les turpitudes du passés.


Cela ne facilite pas le dialogue.

Il me semble que vous êtes en désaccord avec Lumen Gentium ( mais c'est votre problème), qui a une relation profonde avec l'évangélisation.

Les liens de l'Eglise avec les chrétiens non catholiques

15. Avec ceux qui, baptisés, s'honorent du nom de chrétiens, mais ne professent pas intégralement la foi ou ne conservent pas l'unité de la communion avec le successeur de Pierre, l'Eglise se sait unie par de multiples rapports (14). Beaucoup, en effet, vénèrent la sainte Ecriture comme norme de foi et de vie; ils manifestent aussi un authentique zèle religieux, croient avec amour en Dieu le Père tout-puissant et dans le Christ, Fils de Dieu Sauveur (15), sont marqués par le baptême, qui les unit au Christ et, en outre, reconnaissent et acceptent d'autres sacrements dans leurs propres Eglises ou communautés.

Plusieurs parmi eux ont aussi l'épiscopat, célèbrent la sainte Eucharistie et cultivent la dévotion envers la Vierge Mère de Dieu (16). A cela s'ajoute la communion par la prière et d'autres bienfaits spirituels; et même une union réelle dans l'Esprit-Saint, car l'Esprit agit également en eux par ses dons et ses grâces, avec sa puissance sanctificatrice; et il a donné à certains d'entre eux une vertu qui les a fortifiés jusqu'à l'effusion de leur sang. Ainsi l'Esprit éveille-t-il en tous les disciples du Christ le désir et oriente-t-il leur activité afin que tous s'unissent pacifiquement, de la manière que le Christ a fixée, en un seul troupeau et sous un seul Pasteur (17). Et pour obtenir cette unité la Mère Eglise ne cesse de prier, d'espérer et d'agir. Elle exhorte ses fils à se purifier et à se renouveler, afin que l'image du Christ resplendisse, plus nette, sur le visage de l'Eglise.


Il n'est pas dit dans le passage que vous citez que "l'Eglise les honore du nom de chrétiens" mais qu'ils "s'honorent du nom de chrétiens", ici la relation à l'identité chrétienne n'est pas transitive mais purement réflexive. Mais si vous êtes réellement chrétien vous ne verrez pas, je pense, d'inconvénient à vous joindre à cette prière, avant que nous continuions notre dialogue entre chrétiens:



PRIÈRE EN RÉPARATION DES INJURES CONTRE LA SAINTE VIERGE

Vierge bénie, Mère de Dieu, du haut du Ciel où vous régnez, daignez abaisser vos regards sur ce pauvre pécheur, votre serviteur. Bien qu'il ait conscience de son indignité, du plus profond de son coeur il vous loue et il vous glorifie comme la plus pure, la plus sainte et la plus belle de toutes les créatures, afin de réparer les outrages dont se rendent coupables envers vous tant de langues impies et blasphématrices. Il bénit votre saint Nom; il bénit vos sublimes privilèges comme la vraie Mère de Dieu, laquelle, toujours Vierge, et conçue sans la tache du péché, avez coopéré à la rédemption du genre humain. Il bénit le Père éternel qui vous a élue entre toutes pour sa Fille; il bénit le Verbe Incarné qui, dans votre sein très pur, a revêtu la nature humaine et a fait de vous sa Mère; il bénit l'Esprit-Saint qui vous a choisie pour son Épouse. Pénétré de reconnaissance, il bénit la très sainte Trinité qui vous a élue et comblée à ce point que votre dignité vous place au-dessus de toutes les créatures.

Vierge sainte, Vierge miséricordieuse, obtenez à ceux qui vous offensent qu'ils rentrent en eux-mêmes et daignez agréer ce pauvre hommage de votre serviteur. Obtenez-lui de votre divin Fils le pardon de ses péchés. Ainsi soit-il.


Allez-vous me dire que cette déclaration ci-après de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi élaborée il y a à peine 6 ans de cela par le Pape actuel est une turpitude du passé ?


CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI

DÉCLARATION
"DOMINUS IESUS"
SUR L'UNICITÉ ET L'UNIVERSALITÉ SALVIFIQUE
DE JÉSUS-CHRIST ET DE L'ÉGLISE


La mission universelle de l'Église naît du commandement de Jésus-Christ et se réalise au long des siècles par la proclamation du mystère de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit, et du mystère de l'incarnation du Fils, comme événement salvifique pour toute l'humanité. Tels sont les contenus fondamentaux de la profession de foi chrétienne: « Je crois en un seul Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre, de l'univers visible et invisible. Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles: Il est Dieu, né de Dieu, Lumière, né de la Lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu, engendré, non pas créé, de même nature que le Père, et par Lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, Il descendit du ciel; par l'Esprit Saint, Il a pris chair de la Vierge Marie, et S'est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, conformément aux Écritures, et Il monta au ciel; Il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts; et son Règne n'aura pas de fin. Le crois en l'Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie. Il procède du Père et du Fils; avec le Père et le Fils, Il reçoit même adoration et même gloire; Il a parlé par les prophètes. Je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique . Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J'attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir ».

4. La pérennité de l'annonce missionnaire de l'Église est aujourd'hui mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto mais aussi de iure (ou en tant que principe) . Elles retiennent alors comme dépassées des vérités comme par exemple le caractère définitif et complet de la révélation de Jésus-Christ, la nature de la foi chrétienne vis-à-vis des autres religions, l'inspiration des livres de la Sainte Écriture, l'unité personnelle entre le Verbe éternel et Jésus de Nazareth, l'unité de l'économie du Verbe incarné et du Saint-Esprit, l'unicité et l'universalité salvifique du mystère de Jésus-Christ, la médiation salvifique universelle de l'Église, la non-séparation, quoique dans la distinction, entre le Royaume de Dieu, le Royaume du Christ et l'Église, la subsistance de l'unique Église du Christ dans l'Église catholique.

Ces théories s'appuient sur certains présupposés de nature philosophique ou théologique qui rendent difficiles la compréhension et l'accueil de la vérité révélée.


Cette distinction n'est pas toujours présente dans la réflexion actuelle, ce qui provoque souvent l'identification entre la foi théologale, qui est l'accueil de la vérité révélée par le Dieu Un et Trine, et la croyance dans les autres religions, qui est une expérience religieuse encore à la recherche de la vérité absolue, et encore privée de l'assentiment à Dieu qui se révèle. C'est là l'un des motifs qui tendent à réduire, voire même à annuler, les différences entre le christianisme et les autres religions.


À propos de la vraie religion, les Pères du Concile Vatican II ont affirmé: « Cette unique et vraie religion, nous croyons qu'elle subsiste dans l'Église catholique et apostolique à qui le Seigneur Jésus a confié le mandat de la faire connaître à tous les hommes, lorsqu'il dit aux apôtres: “Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit” (Mt 28,19-20). Tous les hommes, d'autre part, sont tenus de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne Dieu et son Église ; et quand ils l'ont connue, de l'embrasser et de lui être fidèles »



Donné à Rome, au siège de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 6 août 2000, en la fête de la Transfiguration du Seigneur.

Joseph Card. Ratzinger
Préfet




oak a écrit :
Pour parler de ce que vous connaissez, la constitution dogmatique Lumen Gentium exclut à mon sens une relation biunivoque entre l'appartenance ethnique et culturelle et le caractère chrétien, ce qui est ce que je comprends de la thèse que vous soutenez.

Nous nous sommes mal compris, je ne soutiens pas du tout cette thèse, puisque si l'on compare le degré d'hétérogénéité raciale de la France et de l'Allemagne on s'aperçoit qu'il est beaucoup plus élevé en France mais pourtant que c'est l'Allemagne qui a eu le plus de mal à réaliser son unité et qui la première a plongé en grande partie dans l'hérésie protestante source de divisions internes, sans parler de la période du XXème s. Je suis même prêt à prendre le pari que si en France nous avions un catholicisme fort exercant son influence bénéfique au travers des lois civiles, des moeurs et de l'Education nous ne connaîtrions plus aucun problème d'immigration et d'intégration. Ce ne sont pas les catholiques qui ont fait l'amalgame entre race et religion, jetant un discrédit non mérité sur le christianisme, ce sont les WASP(s) (White Anglo-Saxon Protestants).


oak a écrit :
La déchristianisation n'est pas la faute des philosophes, elle résulte d'un enfermement de la foi chrétienne dans un ghetto ethnique et culturel. Dans les pays qui n'ont pas de tradition d'Eglise d'Etat, comme les Etats Unis ou le Canada, les églises catholiques et orthodoxes sont en expansion.


Dans les pays qui ont une tradition d'églises d'état, les anciennes églises d'état sont en baisse, il faut réfléchir à cette notion qui a fait de l'Eglise Catholique (et des autres églises protestantes) en France au 19eme siècle , une branche du Ministère de l'Intérieur.

La suspicion portée contre un tel système est elle totalement injustifiée?

Toute la haine luciférienne et le désir de renverser toute autorité et tradition pour semer le chaos sont remarquablement exprimés dans "Les mots" de Sartre, la déchristianisation elle est là:


Il n'y a pas de bon père, c'est la règle; qu'on n'en
tienne pas grief aux hommes mais au lien de paternité
qui est pourri.
Faire des enfants, rien de mieux; en
avoir, quelle iniquité! Eût-il vécu, mon père se fût
couché sur moi de tout son long et m'eût écrasé. Par
chance, il est mort en bas âge; au milieu des Énées qui
portent sur le dos leurs Anchises, je passe d'une rive à
l'autre, seul et détestant ces géniteurs invisibles à cheval
sur leurs fils pour toute la vie; j'ai laissé derrière moi un
jeune mort qui n'eut pas le temps d'être mon père et qui
pourrait être, aujourd'hui, mon fils.


Les hommes, je m'en foutais , mais,
puisqu'il fallait en passer par eux, leurs pleurs de joie
me feraient savoir que l'Univers m'accueillait avec
reconnaissance. On pensera que j'avais beaucoup
d'outrecuidance; non: j'étais orphelin de père. Fils de
personne, je fus ma propre cause, comble d'orgueil et
comble de misère; j'avais été mis au monde par l'élan
qui me portait vers le bien.




pour échapper au délaissement de la
créature, je me préparais la plus irrémédiable solitude
bourgeoise: celle du créateur.
On ne confondra pas ce
coup de barre avec une véritable révolte: on se rebelle
contre un bourreau et je n'avais que des bienfaiteurs. Je
restai longtemps leur complice. Du reste, c'étaient eux
qui m'avaient baptisé don de la Providence: je ne fis
qu'employer à d'autres fins les instruments dont je
disposais.




In cruce salus. In cruce vita. In cruce protectio ab hostibus. In cruce robur mentis. In cruce gaudium spiritus. In cruce virtus summa. In cruce perfectio sanctitatis. Non est salus animae, nec spes æternæ vitæ, nisi in cruce. Tolle ergo crucem et sequere Jesum, et ibis in vitam æternam.


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Message non lu par laiglejo » ven. 21 avr. 2006, 13:58

Alors là, Miles Christi, tout ce que vous venez de dire est "raide" mais exact et, malheureusement :( , je m'incline ! :o

oak
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Message non lu par oak » ven. 21 avr. 2006, 14:46

Nous nous sommes mal compris, je ne soutiens pas du tout cette thèse, puisque si l'on compare le degré d'hétérogénéité raciale de la France et de l'Allemagne on s'aperçoit qu'il est beaucoup plus élevé en France mais pourtant que c'est l'Allemagne qui a eu le plus de mal à réaliser son unité et qui la première a plongé en grande partie dans l'hérésie protestante source de divisions internes, sans parler de la période du XXème s. Je suis même prêt à prendre le pari que si en France nous avions un catholicisme fort exercant son influence bénéfique au travers des lois civiles, es moeurs et de l'Education nous ne connaîtrions plus aucun problème d'immigration et d'intégration. l



Il n'existe pas d'hétérogénéité raciale entre la France et l'Allemagne. En affirmant ceci vous prenez une posture contre la révélation biblique. (Une seule espèce humaine d'où tous les humains sont nés).

Ce que vous racontez sur l'Allemagne se réfère à une pure mythologie, un fantasme... (Où se situent donc les Walkiries dans votre fantasme ?).

Le catholicisme fort a existé en France pendant des siècles, et même pendant le 19ème siècle où les responsables étaient des fonctionnaires du ministère de l'intérieur. (Avec tout l'appui de l'état)

Souhaitez vous restaurer cet état de fait et remettre l'église catholique sous la tutelle du ministère de l'intérieur ? Je ne sais pas si les évêques de France vont approuver ce souhait. (fonctionnaires d'état du ministère de la Police... quel avenir !!)

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Message non lu par laiglejo » ven. 21 avr. 2006, 15:26

Reprenons cette méditation de "l'enfant prodigue" qui correspond à notre temps et où Miles Christi m'a devancée.
14 Lorsqu'il eut tout dépensé, survint une grande famine dans ce pays, et il
commença à sentir le besoin.
Nous devons interpréter ce verset de deux façons.

Comme le disait justement Miles Christi, la négation de Dieu de philosophes comme Jean-Paul Sartre a préparé l'époque de la jouissance dans laquelle on vit, jouissance effrénée qui, avec le refus de la lumière divine, nous conduit à l'épuisement des richesses naturelles et à l'aube de famines mondiales.

Cet appétit de jouissance ne touche pas que les biens matériels mais aussi les biens spirituels par le refus de la croix pour l'appétit du senti (charismes)

D'autre part, "l'homme étant créé à l'image de Dieu" ce refus du créateur et de la croix conduit à une faim et une soif spirituelle de plus en plus grande qu'il croit satisfaire en consommant immodérément les biens de la chair et les jouissances spirituelles
15 Et il alla se mettre au service d'un habitant de ce pays, qui l'envoya dans
ses champs paître des porcs.
16 Et il eût bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les
porcs, mais personne ne lui en donnait.
Cet engrenage de consommation pour compenser son vide spirituel, conduit le fils prodigue à se mettre au service des porcs et convoiter leur nourriture.
Or, nous savons la réputation qu'ont les porcs dans le nouveau testament !

Pour mémoire :
Marc 5
12 Et ils lui firent cette prière : " Envoyez-nous dans les porcs, afin que nous
entrions dedans. "
13 Il le leur permit; et les esprits impurs sortirent et entrèrent dans les
porcs, et le troupeau,
Nous voyons ainsi à quel service nous conduit cet appétit de jouissances matérielles et spirituelles........


(à suivre)

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Message non lu par laiglejo » ven. 21 avr. 2006, 15:54

Curieuse d'ailleurs cette phrase de Jean-Paul II
"Chrétiens de Lyon, de Vienne, de France, que faites-vous de l’héritage de vos glorieux martyrs ? Certes, aujourd’hui, vous n’êtes pas livrés aux bêtes, on ne cherche pas à vous mettre à mort à cause du Christ. Mais ne faut-il pas reconnaître qu’une autre forme d’épreuve atteint subrepticement les chrétiens ? Des courants de pensée, des styles de vie et parfois même des lois opposées au vrai sens de l’homme et de Dieu, minent la foi chrétienne dans la vie des personnes, des familles et de la société. Les chrétiens ne sont pas maltraités, ils jouissent même de toutes les libertés
qu'il faut mettre en parallèle avec ceci :

Marc 5
15 Et il alla se mettre au service d'un habitant de ce pays, qui l'envoya dans
ses champs paître des porcs.
16 Et il eût bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les
porcs, mais personne ne lui en donnait.
dans le premier cas, les chretiens ont été la nourriture des bêtes mais leur martyr a ensemencé la chrétienté tandis que dans le deuxième cas les hommes mangent la nourriture des bêtes et le monde se déchristianise......

oak
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Message non lu par oak » ven. 21 avr. 2006, 18:23

dans le premier cas, les chretiens ont été la nourriture des bêtes mais leur martyr a ensemencé la chrétienté tandis que dans le deuxième cas les hommes mangent la nourriture des bêtes et le monde se déchristianise......
Oui cela me fait penser au verset qui dit "prends ta croix et suis moi"... Du point de vue qui m'a été transmis, l'imitation de Jésus Christ est cette imitation dans les difficultés et les soufrances. Les Apotres ne les ont pas recherché spécifiquement (ce n'est pas du masochisme) mais le "martyre" est un mot grec qui signifie "témoignage" /martureo.... Et le témoignage est ce que l'on rend quand on explique l'évangile (ce qui est le rôle des évangélistes...).

Il ne s'agit dont pas de "vendre un produit", mais de "montrer l'exemple", et cela se rattache à une parole conséquente, de quelqu'un qui assume ses choix (sans spécifiquement rechercher les difficulté , St Ignace et St Polycarpe ont changé de résidence plusieurs fois alors qu'on les recherchait).

L'évangélisation est un enjeu difficile, certes, mais , être chrétien est aussi un enjeu difficile, qu'en pensez vous?

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laiglejo
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Message non lu par laiglejo » ven. 21 avr. 2006, 19:20

OAK dit :
Oui cela me fait penser au verset qui dit "prends ta croix et suis moi"... Du point de vue qui m'a été transmis, l'imitation de Jésus Christ est cette imitation dans les difficultés et les soufrances.
Plus exactement, c'est "se donner" au lieu de "prendre". Ca ne conduit pas forcément au martyre "physique". L'homme est enclin par sa nature à prendre et à jouir depuis l'origine.

Genèse 3
ton désir se portera vers ton mari, et il dominera sur toi. "
Donc se donner est à l'encontre de sa nature et provoque une désappropriation, une souffrance, une mort (mortfication).
Jean 12
24.En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il
demeure seul;
25.Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie, la perdra; et celui
qui hait sa vie en ce monde, la conservera pour la vie éternelle.
La croix est là dans cet ecartèlement de l'être humain entre la possession et le don.

L'évangélisation, si elle consiste à transmettre une parole sans être accompagnée par cette sanctfication personnelle ne portera pas de bons fruits durables parceque parcequ'elle sera dans le domaine de "l'avoir", de la possession

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