Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
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Forum de discussions entre chrétiens sur les questions de théologie dogmatique
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- perceval87
- Ædilis
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Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Pour parler de Dieu, nous utilisons facilement une figure de style appelée : l’oxymore ( Réunir à l'intérieur d'une même expression deux mots aux sens opposés ; ex: un silence assourdissant, un noir lumineux...)
Comment la raison y trouve t-elle son compte ? Peut-être s’agit-il simplement de l’opposition expérience – théologie ? Un philosophe allemand du 20e siècle aurait écrit que tout discours sur Dieu pourrait bien être oubli de Dieu...
L’oxymore théologique permet de dire ce qui se dévoile en se cachant, ce qui se montre en s’entourant d’obscurité et de mystère. La pensée du divin est une pensée double, voire paradoxale : la force de Dieu ne se ne se montre que dans sa faiblesse et le scandale de la croix accompagne toujours l’espérance de la résurrection…!
Comment la raison y trouve t-elle son compte ? Peut-être s’agit-il simplement de l’opposition expérience – théologie ? Un philosophe allemand du 20e siècle aurait écrit que tout discours sur Dieu pourrait bien être oubli de Dieu...
L’oxymore théologique permet de dire ce qui se dévoile en se cachant, ce qui se montre en s’entourant d’obscurité et de mystère. La pensée du divin est une pensée double, voire paradoxale : la force de Dieu ne se ne se montre que dans sa faiblesse et le scandale de la croix accompagne toujours l’espérance de la résurrection…!
« Et toi, qu’en penses-tu ? » dit Jésus. ( Luc 10,25 )
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- Barbarus
Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
La théologie part de l'image que Dieu a voulu placé en l'humain. Il est vrai qu'une image révèle et cache à la fois, il en est de même pour une parole. Voila pour quoi la théologie négative : Dieu n'est pas a sa place avec la théologie du signifiant signifié, là encore le signifiant peut cache et révèle le signifié. Cela provient du mystère de l'incarnation où Jésus Dieu fait homme, révèle et cache Dieu tout en montrant le chemin pour l'atteindre. Pour parler de Dieu, nous sommes obligés de parler non pas de ce que je vis mais du sens que je donne à ce que je vis en reconnaissant l'image de Dieu en moi et sa présence à ma vie. Ainsi je peux révéler à d'autre ce Dieu qui me parle.
Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Bonjour,
Pouvez-vous donner des exemples d'oxymores en théologie ? Je ne comprend pas.
Merci.
papayou
Pouvez-vous donner des exemples d'oxymores en théologie ? Je ne comprend pas.
Merci.
papayou
- perceval87
- Ædilis
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- Inscription : mer. 06 mai 2009, 16:59
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Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Mais, ne pourrait-on pas dire: " Vois ce que je vis, et tu sauras quel sens je donne à ce que je vis . Point! "Pour parler de Dieu, nous sommes obligés de parler non pas de ce que je vis mais du sens que je donne à ce que je vis
Mais dire ceci... à la limite c'est reconnaitre ne pas pouvoir parler de Dieu; ce qui est l'idée de départ, si on veut faire de la théologie ... ...!
Oui, je retiens que: parler de Dieu, c'esr reconnaitre en moi: le
...sens que je donne à ce que je vis en reconnaissant l'image de Dieu en moi et sa présence à ma vie
Et bien je pensais à "la faiblesse de Dieu" ...ou beaucoup d'expressions qu'utilise Zundel, et qui peuvent ensuite ne plus apparaitre comme tel ( comme un oxymore ); par contre elles sont très éclairantes... Cela ne rejoint-il pas d'ailleurs certains paradoxes zen ( koans ... )des exemples d'oxymores en théologie ?
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- Pater civitatis
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Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Bien sûr les oxymores peuvent dire quelque chose de Dieu. Mais il n'y a pas que cela. Je vous invite à lire un saint Thomas, un Dun Scot ou un saint Augustin, vous ne trouverez pas beaucoup d'oxymorons !
L'oxymoron est une figure de rhétorique. Dans le cadre d'un discours sur Dieu, ou une expérience de Dieu, elle sert surtout à amener le lecteur à la contemplation d'une réalité divine en le plaçant dans la tension exercée par l'oxymore.
Si théologie et rhétorique sont tout à fait compatibles, la théologie n'use pas systématiquement de figures de styles, loin de là. Elle peut-être très "conceptuelle" et éviter tout usage de formule de rhétorique plaçant le lecteur dans une tension.
L'oxymoron est une figure de rhétorique. Dans le cadre d'un discours sur Dieu, ou une expérience de Dieu, elle sert surtout à amener le lecteur à la contemplation d'une réalité divine en le plaçant dans la tension exercée par l'oxymore.
Si théologie et rhétorique sont tout à fait compatibles, la théologie n'use pas systématiquement de figures de styles, loin de là. Elle peut-être très "conceptuelle" et éviter tout usage de formule de rhétorique plaçant le lecteur dans une tension.
- coeurderoy
- Pater civitatis
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Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
[quote="perceval87"] Un philosophe allemand du 20e siècle aurait écrit que tout discours sur Dieu pourrait bien être oubli de Dieu...
quote]
Car Dieu, même s'il peut être appréhendé de façon discursive n'est pas dans dans le discours de l'homme mais dans le Verbe, éternellement proféré et incarné en Son Fils et dans la Parole vivante et agissante au sein Corps Mystique qui est l'Eglise.
In Christo !
quote]
Car Dieu, même s'il peut être appréhendé de façon discursive n'est pas dans dans le discours de l'homme mais dans le Verbe, éternellement proféré et incarné en Son Fils et dans la Parole vivante et agissante au sein Corps Mystique qui est l'Eglise.
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"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"
Saint Bernard de Clairvaux
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- Barbarus
Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Du fait de la relation de Dieu à son peuple sous le régime de l'élection et de l'alliance et du fait de son incarnation en Jésus Christ, nous pouvons parler de Dieu avec des mots à harmonique de sens comme lumière et ténèbres, comme vent, source et esprit, comme lèpre et péché, comme amour éros et agapé ..... Il me semble que Maurice Zundel joue sur ces harmoniques de sens pour nous faire entrer dans la présence de Dieu au quotidien.
Avec l'élection, l'alliance, l'incarnation nous sommes sous le régime sacramentel où le quotidien devient matière à dire et à rendre efficace l'action de Dieu envers chacun. Du fait que Dieu prend des paroles d'homme pour se dire, les hommes peuvent prendre leur paroles pour dire ce qu'il découvre de Dieu. Si non on ne pourrait rien dire de Dieu.
Avec l'élection, l'alliance, l'incarnation nous sommes sous le régime sacramentel où le quotidien devient matière à dire et à rendre efficace l'action de Dieu envers chacun. Du fait que Dieu prend des paroles d'homme pour se dire, les hommes peuvent prendre leur paroles pour dire ce qu'il découvre de Dieu. Si non on ne pourrait rien dire de Dieu.
- coeurderoy
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Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Pour renchérir, Touriste, toute vie est parole de Dieu, plus manifestement et clairement, toute vie du chrétien agissant sous la motion de la Grâce : c'est une forme d'épiphanie ou de "diaphanie" : à la manière d'un "transparent", d'un vitrail, le saint, comme le Fils, nous parle du Père et le rayonne en nous attirant vers Lui. En ce sens on peut mesurer combien la Parole divine est plus particulièrement agissante dans les membres vivants du Corps Mystique. C'est, personnellement une donnée de la foi que je n'ai pu pleinement mesurer qu'à travers la faiblesse et la misère humaines de ce Corps, notre Eglise bien-aimée...
et pour en revenir à l'oxymore, oui Il me parle davantage dans Sa faiblesse, Son abaissement : Dieu qui se rend "infans", celui qui ne parle pas, attaché et emprisonné dans les langes, remis à nous dans l'Eucharistie et présent dans le "petit" Tabernacle comme dans l'immensité des espaces créés par Lui... Dieu infiniment fragile et précieux parce que remis entre nos mains....
et pour en revenir à l'oxymore, oui Il me parle davantage dans Sa faiblesse, Son abaissement : Dieu qui se rend "infans", celui qui ne parle pas, attaché et emprisonné dans les langes, remis à nous dans l'Eucharistie et présent dans le "petit" Tabernacle comme dans l'immensité des espaces créés par Lui... Dieu infiniment fragile et précieux parce que remis entre nos mains....
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Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Si, tout de même, dans le commentaire de st Thomas sur les Noms divins du pseudo-Denys, il y a des oxymores, nécessairement, puisqu'il s'agit de théologie négative.jeanbaptiste a écrit :Bien sûr les oxymores peuvent dire quelque chose de Dieu. Mais il n'y a pas que cela. Je vous invite à lire un saint Thomas, un Dun Scot ou un saint Augustin, vous ne trouverez pas beaucoup d'oxymorons !
L'oxymoron est une figure de rhétorique. Dans le cadre d'un discours sur Dieu, ou une expérience de Dieu, elle sert surtout à amener le lecteur à la contemplation d'une réalité divine en le plaçant dans la tension exercée par l'oxymore.
Si théologie et rhétorique sont tout à fait compatibles, la théologie n'use pas systématiquement de figures de styles, loin de là. Elle peut-être très "conceptuelle" et éviter tout usage de formule de rhétorique plaçant le lecteur dans une tension.
Mais il me semble que ces oxymores sont plutôt du langage mystique que théologique, car il s'agit surtout de montrer à quel point le langage humain est impuissant à parler de Dieu. Je pense aussi au "mourir de ne pas mourir" de st Jean de la Croix, ce genre de choses.
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- Pater civitatis
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Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Oui, tout à fait, je suis allé un peu viteSi, tout de même, dans le commentaire de st Thomas sur les Noms divins du pseudo-Denys, il y a des oxymores, nécessairement, puisqu'il s'agit de théologie négative.
Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
Merci.perceval87 a écrit :Et bien je pensais à "la faiblesse de Dieu" ...ou beaucoup d'expressions qu'utilise Zundel, et qui peuvent ensuite ne plus apparaitre comme tel ( comme un oxymore ); par contre elles sont très éclairantes... Cela ne rejoint-il pas d'ailleurs certains paradoxes zen ( koans ... )des exemples d'oxymores en théologie ?
Mais pour ce qui est des koans je pense que la grande différence est que ces derniers nous renvoient à nous mêmes alors que l'oxymore en théologie nous renvoit au divin, indicible et ineffable.
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- Barbarus
Re: Parler de Dieu, ou parler de ce que je vis
la raison est dépassée par l'infinité de Dieu,
C'est ce que dit Sainte Thérèse d'Avila. Mais en retour l'infinité de Dieu éclaire notre raison et nous permet de nous connaître par l'Autre qui est plus intime à nous même que nous même Saint Augustin.
L'oxymore serait le langage qui permettrait de dire et l'infini de Dieu et sa proximité intime à chacun de nous.
Cela par certains côtés rejoindrait le langage poétique où le poète jongle avec les mots pour nous faire entrevoir l'invisible.
C'est ce que dit Sainte Thérèse d'Avila. Mais en retour l'infinité de Dieu éclaire notre raison et nous permet de nous connaître par l'Autre qui est plus intime à nous même que nous même Saint Augustin.
L'oxymore serait le langage qui permettrait de dire et l'infini de Dieu et sa proximité intime à chacun de nous.
Cela par certains côtés rejoindrait le langage poétique où le poète jongle avec les mots pour nous faire entrevoir l'invisible.
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