hussard a écrit :
Autrement dit, l'immortalité du sujet n'est pas un critère déterminant pour déterminer le comportement moral à avoir envers lui.
C'est juste ! que l'on croit à la résurrection de nos animaux ou pas ne détermine pas notre devoir moral de bien les traiter. Nous avons un devoir de respect de la création et des créatures, et ce respect là nous humanise : "on reconnaît la grandeur d'une nation à la manière dont elle traite ses animaux" Gandhi
Héraclius a écrit :
Je ne suis pas sûr qu'il soit forcément de foi catholique que les animaux ont une forme d'âme. Je crois plus aux animaux-machines de Descartes.
La notion cartésienne d'animal - machine a été une catastrophe en occident, elle a autorisé les pires atrocités sur les animaux : les machines ne souffrent pas en effet, voyons, ce ne sont que des réflexes ! Descartes lui -même a dit qu'il a fait des expériences sur des chiens qu'il a "ouvert tous vifs" ! Bref, une folie de vivisection s'est emparée des scientifiques grâce à Descartes et son incroyable insensibilité à la douleur d'un être sans défense qu'il était capabale de torturer pour la science. période dont on sort peu à peu à grand peine et c'est seulement l'année dernière que les animaux ont été reconnus par la loi française comme des êtres sensibles et non plus comme des biens meubles !!!
Qu'on ne me parle plus de cette monstruosité de l'animal-machine, elle a fait trop de mal...et certainement fait commettre de très graves péchés envers la création et envers Dieu par la maltraitance des créatures.
Héraclius a écrit :
Je ne vois surtout pas tellement l'intérêt. Cela me semble aussi futile que ceux qui se font enterrer avec leur objet ou porte-bonheur favvori dans l'espoir d'en disposer dans l'autre monde. Le Ciel est perfection absolue, contemplation totale et absolue de Dieu et du prochain. Nos petites préférences du temps présent, nos petites affections seront consummés dans le feu blanc d'un jaissement d'Amour-don-total d'une magnititude infinie. Dans ce feu infinement suffisant et sans cesse renouvelé en lui-même, quel serait le rôle de Fluffy, cette créature certes crée par Dieu mais incapable d'Amour véritable, machine chantant certes la gloire de Dieu par son existence mais incomparable à un Saint présentant l'encens de sa prière devant Dieu ou du Souverain Trine lui-même ?
Si vous n'avez pas le sens spirituel des animaux qui est une grâce donnée par Dieu, je ne sais comment vous le faire comprendre...
L'animal a un petit coeur qui donne un amour véritable, une pureté que certains reçoivent et d'autres pas, c'est une question de pont entre deux mondes. Les animaux vivent dans un monde différent mais il y a des ponts, et se tenir sur ce pont est une grâce très belle, c'est une grande expérience spirituelle, c'est recevoir un courant d'amour spécial qu'aucun humain ne peut donner, un amour autre. Ils sont à leur manière gardiens de l'invisible et témoins de Dieu, nous ne pouvons les enfermer dans nos petites classifications religieuses et chaque chose bien à sa place, Non, c'est une ouverture vers l'autre, vers l'ailleurs, un déplacement.
Voici un extrait de
Lauda to si du pape François parlant de Saint François d'Assise qui illustre bien ce que je veux dire à propos de cette relation sainte avec l'animal :
"Son témoignage nous montre aussi qu’une écologie intégrale requiert une ouverture à des catégories qui transcendent le langage des mathématiques ou de la biologie, et nous orientent vers l’essence de l’humain. Tout comme cela arrive quand nous tombons amoureux d’une personne, chaque fois qu’il regardait le soleil, la lune ou les animaux même les plus petits, sa réaction était de chanter, en incorporant dans sa louange les autres créatures. Il entrait en communication avec toute la création, et il prêchait même aux fleurs « en les invitant à louer le Seigneur, comme si elles étaient dotées de raison ».[19] Sa réaction était bien plus qu’une valorisation intellectuelle ou qu’un calcul économique, parce que pour lui, n’importe quelle créature était une sœur, unie à lui par des liens d’affection. Voilà pourquoi il se sentait appelé à protéger tout ce qui existe. Son disciple saint Bonaventure rapportait que,
« considérant que toutes les choses ont une origine commune, il se sentait rempli d’une tendresse encore plus grande et il appelait les créatures, aussi petites soient-elles, du nom de frère ou de sœur ».[20]Cette conviction ne peut être considérée avec mépris comme un romantisme irrationnel, car elle a des conséquences sur les opinions qui déterminent notre comportement. Si nous nous approchons de la nature et de l’environnement sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté dans notre relation avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, du consommateur ou du pur exploiteur de ressources, incapable de fixer des limites à ses intérêts immédiats. En revanche, si nous nous sentons intimement unis à tout ce qui existe, la sobriété et le souci de protection jailliront spontanément. La pauvreté et l’austérité de saint François n’étaient pas un ascétisme purement extérieur, mais quelque chose de plus radical : un renoncement à transformer la réalité en pur objet d’usage et de domination."
Bien à vous,
Axou