Didyme a écrit : ↑sam. 24 févr. 2024, 13:01
il n'y a pas eu d'éclaircissements apportés autre que la répétition de formules mécaniques.
Demeure donc l'incompréhension.
Il faut comprendre le Docteur Commun, Dont Vatican II dit qu’il doit être le maître des études dogmatiques; la caractère mécanique disparait pour une clarté lumineuse…
Gaudens a écrit : ↑sam. 24 févr. 2024, 11:48
J'ai appris que la Sainte Trinité était circulation d'amour, celui-ci étant donc la nature même de Dieu .Et que, de ce fait,Il nous est révélé,non comme une monade fermée sur elle-même mais bien comme aimant et créateur par nature,comme si son Amour était amené à déborder naturellement de Lui même.
Tout à fait, c’est juste une explicitation complémentaire. Sauf que Dieu n’est pas créateur « par nature » car il aurait très bien pu ne pas créer. « Amené à déborder », oui, c’est ce que St Thomas nomme le caractère diffusif du bien, mais amené n’est pas nécessité, donc pas essentiel et surtout le caractère diffusif ne contredit aucunement l’évidence que Dieu est la fin de sa création, pas la création fin de Dieu. Il n’y a pas d’autre fin ultime que Dieu lui-même, et pour Dieu lui-même.
Mais votre formulation ci-dessus a quelque chose d'inquiétant et de peu conforme à la proposition ci-dessus (qui me semble même la détruire) : vous semblez présenter Dieu comme un égocentrique invétéré, qui "aimerait les créatures pour lui même". Je ne crois pas que l'enseignement chrétien de toujours dise cela.
Ça tombe sous le sens, et la notion d’égocentrisme est anthropomorphique; nous aurions ce défaut si nous nous prenions pour Dieu, ce qui est exactement le péché d’Adam. Mais c’est la nature de Dieu lui-même que d’être le centre de tout.
Et il n’y a aucune incompatibilité avec la trinité, au contraire (bien que Dieu s’aime lui-même sans trinité, par la simple nature de sa volonté.
Ni avec le bien qui est diffusif.
Textes du docteur commun :
Somme I Q 19
Solutions : 1. Bien que rien d’extérieur à Dieu ne soit une fin pour lui-même, lui-même est la fin pour toutes les
choses qui sont faites par lui. Et cela par essence, puisqu’il est bon par son essence, ainsi qu’on l’a montré
précédemment. La fin, en effet, est formellement ce qui est bon.
2. La volonté appartient en nous à la partie appétitive. Celle-ci, bien qu’elle tire son nom du désir, n’a pas pour acte
unique de désirer ce qu’elle n’a pas, mais aussi d’aimer ce qu’elle a et d’en jouir. Et c’est sous cet aspect que la
volonté est attribuée à Dieu, car elle a toujours le bien qui est son objet puisqu’il ne diffère pas de Dieu selon
l’essence, comme on l’a dit dans la solution précédente.
3. Une volonté dont l’objet principal est un bien extérieur à celui qui veut doit être mue par quelque cause. Mais
l’objet de la volonté divine est sa bonté même, qui est son essence. C’est pourquoi, puisque la volonté de Dieu,
aussi, est son essence, ce n’est pas par un autre que soi,...
....
Dieu veut donc et que lui-même et que les
autres choses soient, lui-même étant la fin, les autres étant ordonnées à la fin,
...
3. De ce que la bonté de Dieu suffit à sa volonté il ne s’ensuit pas qu’il ne veuille rien d’autre, mais bien qu’il ne
veut rien qu’en raison de sa bonté. ...
En effet, la volonté divine a un rapport
nécessaire avec la bonté divine qui est son objet propre. Dieu veut donc nécessairement que sa bonté soit, comme
notre volonté veut nécessairement la béatitude, comme du reste toute autre faculté de l’âme a un rapport nécessaire à
son objet propre et principal, par exemple la vue à la couleur ; car il est de sa nature même qu’elle y tende. Mais les
choses autres que lui, Dieu les veut en tant qu’elles sont ordonnées à sa bonté comme à leur fin.
...
...
Dieu connaît tout ce qui est vrai, tandis qu’il ne veut pas tout ce qui est bon, si ce n’est selon qu’il se veut lui-même,
en qui, virtuellement, tout bien existe.
Ps. Chez St Thomas vouloir et aimer sont synonymes, en ce qui concerne le spirituel; du côté sensible aimer sera relatif à l'appétit sensible (tandis que volonté= appétit rationnel)