Distraite, j'ai réussi à fermer la fenêtre après avoir longuement rattrapé mon retard dans une dernière réponse... :-x ... Patience, je recommence. ;-)
Bonjour Christophe, Bonjour Vexillum Regis
Citation:
Selon l'Evangile, seule l'Eglise catholique est le véritable et unique moyen de salut.
Puis-je vous demander dans quel évangile ?
En dehors du si connu : " Hors de l'Eglise, pas de salut", je crois qu'il y a de nombreux passages, par exemple dans les Actes des Apôtres chapitre 4 "Il n'y a de salut par aucun autre; car sous le ciel il n'est point d'autre nom accordé aux hommes, en vertu duquel nous devions être sauvés" ou encore dans St Matthieu chapitre 18 "Si quelqu'un n'écoute aps l'Eglise qu'il vous soit comme un païen... Qui vous écoute m'écoute et qui vous méprise me méprise, et qui me méprise méprise celui qui m'a envoyé" ou encore dans St Paul, je ne suis plus certaine dans quellle épître cela se trouve, mais il est fait mention d'un seul Seigneur, d'une seule foi et d'un seul baptême.
Ces paroles de l'Evangile n'implique pas pour moi, comme je l'ai déjà dit que le salut est refusé à tout non-catholique, au contraire je pense que Dieu prend pitié des coeurs purs et des âmes droites ignorantes malgré elles de la Vérité et que ces âmes font partie par leur désir de Dieu et leurs efforts de sainteté de l'âme de l'Eglise même si elles ne font pas partie du corps de l'Eglise. Sur ce point là, je vous rejoins tout à fait, Vexillum Regis, dans ce passage-ci:
Mais il faut bien comprendre que ces personnes sauvées par une grâce exceptionnelle sont liées d'une certaine façon à l'Eglise, sacrement universel de salut (Lumen gentium, §48), dont elles tiennent leur vertu d'une manière mystérieuse et connue du Seigneur seul ; et c'est donc cette communion mystérieuse et incomplète (car non visible) qui permet à la grâce salvifique de sauver des personnes qui, sans elle, seraient condamnées.
Au vu de ceci, il me semble que l'Eglise possède non seulement la plénitude mais aussi l'exclusivité du salut, car elle n'est pas un chemin le plus sûr parmi d'autres chemins mais Le chemin du ciel, que sans le savoir les gens de coeur pur et ignorants empruntent vers Dieu. En effet, c'est par l'Eglise que chacun peut obtenir le salut, par la Passion du Christ qui a légué les mérites de son Sang à son Eglise. En effet, dans les premières paroles que Jésus prononce après la rédemption de tout le genre humain, c'est lorsqu'Il donne à ses apôtre le pouvoir de pardonner : "Les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez". Parmi les premiers fruits de la Passion, on peut donc compter l'appui de l'Eglise qui à travers les apôtres a reçu le pouvoir de mener ses membres vers le ciel, de les guider dans leur aspiration vers Dieu et leur volonté de répondre à l'Amour divin. Aussi, il me semble que l'Eglise catholique n'est pas seulement une disposition pour le salut, mais une condition. Certes cette condition ne suffit pas et malheureusement combien de membres du corps de l'Eglise se sont retranchés de son âme en se détournant du Christ. A mon avis, il y a nécessité de proclamer plus clairement la nécessité de l'attache ou du retour à l'Eglise catholique. L'Eglise est le cep de vigne, ses membres sont les sarments et il faut être attachée à elle pour recevoir la sève, la grâce du Christ qui vivifie chacun des membres et le fructifie.
Pour revenir au texte de Vatican 2, le point qui me pose problème encore est l'affirmation de la possession de moyens de salut par les autres religions. Je parlerais plutôt d'une possibilité de salut pour tous les hommes de toutes les confessions, ce salut ayant lieu soit par un retour à l'Eglise catholique, soit en cas d'ignorance par une participation à l'âme de l'Eglise. La différence peut paraître infime, mais le premier cas néglige le fait que Dieu n'a pu créer son Eglise inutilement, qu'Il ne l'aurait pas fait et proclamé unique, s'il y avait ailleurs des moyens de salut. Cela est important pour donner aux hommes du monde entier une impulsion vers l'Eglise catholique, une impulsion qui est sûrement moins forte si l'on affirme que leur religion possède des moyens de salut. Je ne sais pas si je suis bien claire, mais je voudrais faire la différence entre le droit de tous les hommes au salut et le droit unique de l'Eglise catholique à les y conduire. Je précise en tenant toujours compte de la participation des coeurs purs à l'âme de l'Eglise.
Il ne me semble pas retourner à l'état d'esprit du judaïsme ancien en affirmant ces principes. Jésus est venu parfaire la loi, non l'abolir, la loi était une base qui a été sublimée mais non détruite. Certes toutes ces discussions sur la foi son vaines, si nous ne vivons pas de Charité, si nous essayons pas de vivre dans et par l'Amour du Christ. St Paul dans sa magnifique épître le dit lui même, même la foi sans la charité n'est rien. Cependant, l'Amour nécessite la connaissance. Plus on connaît, plus on est capable d'aimer. Aussi le désir naturel de l'homme vers une transcendance vers un Dieu peut devenir Amour de Dieu dans la mesure où l'homme cherche à connaître Dieu, dans la mesure où il cherche à s'en approcher. L'Eglise catholique, seule puisqu'elle possède la Vérité, est capable de donner à l'homme la connaissance de Dieu, une connaissance qui n'est jamais terminée, puisque Dieu est infini, et plus on connaît, plus on aime et plus on aime, plus on connaît...
Par rapport au substit in, Vexilum Regis, mon questionnement principale était: pourquoi utiliser ce verbe substitit au lieu d'un simple est d'équivalence. Pour moi l'Eglise catholique est l'Eglise de Dieu et non pas seulement ce qu'il en subsiste ou ce qui en a été gardé. Je crois qu'il y a tout de même une petite différence d'intensité entre les deux, en tout cas par rapport à l'étymologie latine.
Je reviens peut-être sur la différence entre les religions non-chrétiennes et les non-catholiques. Dans un précédent poste, je voulais dire, et j'ai dû mal m'exprimer, qu'un protestant, mais je ne veux pas généraliser du tout, serait probablement plus sensible qu'un hindou au Christ dans le sens que l'horizon catholique est moins éloigné de lui. Il a déjà connaissance de l'Ecriture...Je ne voulais aucunement signifier par là que ses chances de salut sont supérieures à celles de l'hindou. Le salut est le mystère de Dieu et de la grâce et ce n'est pas nous qui pouvons juger le cas par cas des âmes.
J'espère avoir été plus claire sur mon opinion au sujet du texte lui-même de Vatican 2 au sujet de l'oeucuménisme. Le problème pour moi vient aussi et surtout des interprétations postérieures qui en ont été faites et qui, à mon avis, se distinguent plus radicalement de la foi catholique et qui ont conduit à des actes que je ne peux corroborer. Je développerai cela dans un prochain post.
La parité, condition du dialogue, signifie égale dignité personnelle des parties, non pas égalité des doctrines et encore moins égalité entre Jésus-Christ — Dieu lui-même fait homme — et les fondateurs des autres religions
Si je suis tout à fait d'accord avec la deuxième partie de ce passage, la première ne me satisfait pas complèteemnt. Il me semble évident que lors d'un dialogue avec d'autres religions le catholique doit être envers les autres personnes animé de la charité et de la douceur du Christ. Cependant, je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il y ait égale dignité personnelle des parties. A la base il me semble que la définition de la dignité est différente de celle que je tiens pour juste. A mon avis, la dignité humaine réside dans le fait que l'homme est capable de Dieu, capable de surpasser sa nature mortelle pour continuer à vivre après la mort dans la vie éternelle, dans le fait qu'il est capable de passer du naturel au surnaturel, de vivre d'esprit, de vivre d'amour, de vivre de Dieu. La dignité personnelle dépend, à mon sens, de la réponse que nous donnons à ce destin merveilleux qui est proposé à tous les hommes. Ainsi, en prenant un exemple extrême, je ne pourrais pas dire qu'un assassin est aussi digne de son humanité qu'un innocent. Je crois que la dignité s'accroit en fonction qu'on se rapproche de Dieu et qu'on répond à son appel et à sa volonté. Différence de dignité, je le précise, ne veut pas dire différence dans l'attitude de charité qu'il faut avoir envers tous les prochains " Seigneur, tu auras d'autant plus pitié de ceux en qui tu as déjà eu tant de fois l'occasion d'excercer ta miséricorde" St Augustin. Suite à cela, je ne peux pas mettre sur le pied d'égalité par rapport à la dignité personnelle un prêtre et un chef musulman par exemple. Le premier a été marqué par un sacrement du signe du Christ et il est destiné à agir comme un deuxième Christ à l'autel. Cela, à mon avis, marque tout de même une différence de dignité.
Admettre dans le même temps que les membres de l'Eglise, y compris le Saint-Père qui la dirige, sont sujets à l'erreur et que l'Eglise est infaillible relève du grand écart (sur ce point, je ne parle qu'en mon nom propre).
C'est pourtant le grand écart qui existe entre Dieu, sa grandeur, l'infini de son Amour et la faiblesse de l'homme, sa petitesse et son intelligence finie. Ce qui est magnifique c'est que ce grand écart est destiné à disparaître si l'homme répond à l'appel de Dieu, la créature est destinée à partager le bonheur du Créateur. Aussi fou que cela puisse paraître, c'est la folie de l'Amour de Dieu qui dépasse notre compréhension.
Les membres de l'Eglise sont des hommes encore et toujours auxquels Dieu laisse le plein excercice de leur libre arbitre, ils ne sont pas à l'abri de l'erreur et n'ont pas en eux-même la garantie de la vérité, cela voudrait dire que tout homme qui devient pape ou cardinal est en quelque sorte prédestiné, certain d'être sauvé sans qu'il y ait usage de sa liberté et de sa volonté. Le catholique est sujet aux péchés, il est appelé à la perfection de Dieu, mais cet appel n'enlève pas son statut de pécheurs. Par contre l'Eglise de Dieu, l'Eglise catholique, elle, est sainte car son fondateur Jésus est saint et que la grâce obtenu par sa Passion sanctifie, car sa doctrine et ses sacrements présentent tous les moyens pour faire de ses membres des saints... St Paul proclame cette sainteté de l'Eglise dans l'épître aux Ephésiens chapitre 5
"Jésus-Christ a aimé l'Eglise jusqu'à ce livrer pour elle afin de la sanctifier... pour se donner à Lui-même une Eglise pleine de gloire, qui n'ait ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais qui soit sainte et immaculée."
Je pense donc que la perfection de l'Eglise tient du fait qu'elle est corps mystique du Christ et non pas une institution purement humaine en proie au mauvais usage de la liberté et à l'infidélité à la grâce.
Certes, je ne prétends pas comprendre pleinement la sainteté de l'Eglise, je pense qu'il y a là un certain mystère dont la portée n'est pas totalement accessible à nos esprits humains.Cette sainteté peut sembler voiler parfois par l'infidélité des membres mais elle est toujours là, cachée parfois aux yeux du monde, comme les trois jours du Christ dans le tombeau, elle est toujours là, intimement lié à l'Eglise et à la promesse du CHrist : " Les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle"
Que Dieu vous garde
Bien à vous
Amica