Souffrance, espérance et rédemption

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Voyageur » dim. 30 sept. 2018, 23:02

Nager dans le vide est épuisant. Souffrir devant une image aussi. Je sais que cela peut paraître cruel, mais les drames du bout du monde sont avant tout des images. Je ne peux rien faire d'instantané pour leur venir en aide. Je souffre de leur malheur, certes. Mais cela ne produit pas de fruit ; ni bien, ni beauté, ni justice.

Le Christ ne demanderait pas quelque chose qui se trouve hors de portée. C'est pour quoi, personnellement, je fuis l'image pour ne pas épuiser mon empathie. Parce qu'à partir d'un certain seuil, un trop plein se crée. C'est une réaction salutaire du psychisme. Il vaut donc mieux s'attarder à la misère qui se trouve couchée à sa porte. Celle que je vois parce que je me trouve à proximité.

C'est dans ces conditions que j'affirme ne connais pas cette sensation de "porter la misère du monde".
Tu m'as montré les chemins de la vie,
Tu me rempliras de joie par ta présence.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Gingko » dim. 30 sept. 2018, 23:18

Quand je vois les images du tsunami en Indonésie, je vis les souffrances des personnes qui n'ont plus de maison, comme je vis la souffrance du jeune tabassé à la sortie de la boîte de nuit à côté de chez moi.

Le cœur ressens la souffrance et la douleur qu'elle soit tout près ou au loin, si tu laisses cette sensation monter au cerveau.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Voyageur » dim. 30 sept. 2018, 23:23

Trinité a écrit :
dim. 30 sept. 2018, 22:56
Vous n'êtes pas non plus responsable du fait que vous n'ayez pas été affecté par de gros problèmes, à chaque jour suffit sa peine!
Oh ! :) Je n'ai pas dis que je ne rencontre pas de difficultés, de peines ou d'angoisses.
Simplement que je n'ai pas encore été transpercé par la souffrance.
Le cœur ressens la souffrance et la douleur qu'elle soit tout près ou au loin, si tu laisses cette sensation monter au cerveau.
Oui, mais notre capacité d'action n'est pas la même.
Là où vous n'avez aucun pouvoir, cette douleur est vaine.
Là où vous pouvez agir, elle pousse à l'action fraternelle.
Tu m'as montré les chemins de la vie,
Tu me rempliras de joie par ta présence.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Gingko » dim. 30 sept. 2018, 23:52

Voyageur a écrit :
dim. 30 sept. 2018, 23:23
Le cœur ressens la souffrance et la douleur qu'elle soit tout près ou au loin, si tu laisses cette sensation monter au cerveau.
Oui, mais notre capacité d'action n'est pas la même.
Là où vous n'avez aucun pouvoir, cette douleur est vaine.
Là où vous pouvez agir, elle pousse à l'action fraternelle.
Dans votre logique je n'ai pas de pouvoir non plus sur ce qui se passe à côté de chez moi. Je ne peux pas aller chez mon voisin pour lui dire ce que je pense de sa vie. Notre action concrète dans le monde est limitée, mais notre capacité d'empathie ne l'est pas. Si nous passons du temps à prier pour les gens qui souffrent, c'est parce que nous pensons que notre prière peut avoir une influence sur les choses.


[Le vouvoiement est d'usage dans la Cité (voir le Règlement).]

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Voyageur » lun. 01 oct. 2018, 0:19

Ce que vous pensez de sa vie ?
Ce n'est pas vraiment ce à quoi je faisais référence.
Tu m'as montré les chemins de la vie,
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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Gingko » lun. 01 oct. 2018, 0:24

Je veux dire je ne peux pas aller chez mon voisin pour lui dire qu'il éduque mal ses enfants, ou qu'il se compromet dans des affaires de corruption dans son travail. Pourtant ce qu'il fait génère des souffrances dans le monde.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par djanic » lun. 01 oct. 2018, 14:08

prodigal a écrit :
dim. 30 sept. 2018, 21:59
Si mon prochain est celui qui souffre, et dont j'ai à prendre soin, selon le sens usuel, et s'il est aussi celui qui prend soin de moi quand je souffre, selon ce que dit la parabole, c'est qu'il faut bien qu'il y ait identité entre celui qui soigne et console et celui qui est soigné et consolé. La proximité est cette relation entre ceux qui sont à la fois différents et semblables.
Mon prochain est celui dont je suis le prochain.
C'est exact puisque cela conduit à la charité envers autrui et c'est le message global du Christ mais vous ne vous basez pas dans ce cas sur la parabole de façon précise puisque selon moi ici ce n'est qu'une partie de ce message d'amour.
Selon la parabole, je suis le prochain de celui que j'aide, j'ai agit comme un proche ou un frère pour lui, mais lui peut être un adversaire. maintenant on en déduit que lorsque, je suis en difficulté, celui qui me vient en aide, agit en frère et il est donc mon prochain. Cette clarté et précision est importante me semble t-il pour gagner en précision dans la compréhension logique de Jésus Christ en Mathieu 25.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par prodigal » lun. 01 oct. 2018, 17:57

S'il est mon prochain autrui cesse d'être mon adversaire. Je ne vois pas de difficulté ici. Il me semble que vous dites ma même chose que moi, non? :)
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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par djanic » lun. 01 oct. 2018, 18:52

prodigal a écrit :
lun. 01 oct. 2018, 17:57
S'il est mon prochain autrui cesse d'être mon adversaire. Je ne vois pas de difficulté ici. Il me semble que vous dites ma même chose que moi, non? :)
Oui, mais il est votre prochain s'il vous a fait du bien, pas s'il vous fait du mal.

Et le mieux c'est de reprendre le verset :
36 Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands?» 37 «C'est celui qui a agi avec bonté envers lui»,
La question n'est pas pour Jésus de savoir si celui qui est tombé est le prochain, mais lequel des trois passants a été le prochain de celui qui a été attaqué. Pour être déclarer prochain, frère, d'autrui il vous faut avoir fait du bien à ce dernier qui peut être une personne qui vous déteste et ne vous considère pas comme fréquentable et encore moins comme, son prochain. Et même après l'avoir sauvé, il pourrait vous dire qu'il ne vous avait rien demandé. Lui à votre place il vous laisserait sur mourir et en rirait bien.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par prodigal » lun. 01 oct. 2018, 21:04

Je pense que lorsque quelqu'un est dans le besoin il n'y a pas à se poser la question de savoir s'il sera reconnaissant ou non. Etre son prochain suffit, mais ne suspend pas sa liberté bien entendu. Je n'ai pas à décider pour lui de ce qu'il pense.
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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Trinité » lun. 01 oct. 2018, 21:50

Puisque l'on parle de souffrance! Je ne sais pas s'il faut créer un autre fil ou rester sur celui-ci? La modération jugera.

Ce soir au journal télévisé, on évoquait la mort de Charles Aznavour, grande figure de la variété Française et internationale. La majorité du journal a été consacrée à sa vie, ce qui me semble normale puisqu'il est au niveau des médias représentatif d'une figure nationale à ce niveau.
Et puis...tout à coup..., d'une façon laconique, la présentatrice nous a fait un historique des milliers de morts relatifs aux catastrophes d'Indonésie, avec des images morbides de recherche de cadavres!

J'ai ressenti comme une gène et un décalage entre ces deux événements!

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Cinci » lun. 01 oct. 2018, 23:01

Bonjour,
Trinité a écrit :
A l'instar de Jésus qui a souffert pour le pardon de nos péchés, la souffrance est elle nécessaire pour notre rédemption? [...]
Il semble que ce soit le cas ! Je dirais que la souffrance peut représenter un moyen par lequel des coeurs endurcis peuvent être amenés à changer. C'est le sens de la pénitence en tout cas. C'est le sens de la rédemption de l'homme, qui se réalise à travers une certaine souffrance et après la chute.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Trinité » lun. 01 oct. 2018, 23:21

Cinci a écrit :
lun. 01 oct. 2018, 23:01
Bonjour,
Trinité a écrit :
A l'instar de Jésus qui a souffert pour le pardon de nos péchés, la souffrance est elle nécessaire pour notre rédemption? [...]
Il semble que ce soit le cas ! Je dirais que la souffrance peut représenter un moyen par lequel des coeurs endurcis peuvent être amenés à changer. C'est le sens de la pénitence en tout cas. C'est le sens de la rédemption de l'homme, qui se réalise à travers une certaine souffrance et après la chute.
Bonjour Cinci,

D'où je poursuis avec ceci: Il est patent de constater, que tout le monde ne supporte pas les mêmes souffrances!

Il y a des gens qui souffrent beaucoup et d'autres ...très peu, ou pour le moins qui ont eu des vies très ...tranquilles, et j'en connais!
Peux t'on en déduire que ces personnes là n'ont pas gagné leur paradis, car elles n'ont pas été confrontées à la souffrance?

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par Cinci » lun. 01 oct. 2018, 23:39

Encore que ..
Trinité
Il est patent de constater, que tout le monde ne supporte pas les mêmes souffrances!
Il y a des gens qui souffrent beaucoup et d'autres ...très peu, ou pour le moins qui ont eu des vies très ...tranquilles, et j'en connais!
Peux t'on en déduire que ces personnes là n'ont pas gagné leur paradis, car elles n'ont pas été confrontées à la souffrance?
Il y a quand même un certain "mystère" dans la destinée de chaque personne.

Oui, c'est évident que pour faire un chrétien acceptable ou juste pour dire "Je veux être sauvé !" : il ne nécessite pas que chacun soit descendu dans la fosse au lion comme pour le cher Ignace d'Antioche au Ier siècle. Ce serait bien désespérant !

Mais il y a le fait inverse, à savoir que le confort représente un certain danger réel pour le salut de la plupart des gens. Il est bien connu que la richesse endort, stupéfie,; il peut venir chloroformer le sujet, le confort. L'individu qui ne connaît pas l'échec dans sa vie tend souvent à devenir plus orgueilleux, insensible, vaniteux dur, fermé, propre juste, Plus l'on se sent roi et maître de sa destinée, en contrôle, efficace, champion, et moins l'on a besoin de Dieu.

Donc, je pourrais juste déduire que Dieu sait sans doute ce qu'il fait avec chacun.

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Re: Souffrance, espérance et rédemption

Message non lu par ancolie » mar. 02 oct. 2018, 6:51

Cinci a écrit :
lun. 01 oct. 2018, 23:39
Oui, c'est évident que pour faire un chrétien acceptable ou juste pour dire "Je veux être sauvé !" : il ne nécessite pas que chacun soit descendu dans la fosse au lion comme pour le cher Ignace d'Antioche au Ier siècle. Ce serait bien désespérant !

Mais il y a le fait inverse, à savoir que le confort représente un certain danger réel pour le salut de la plupart des gens. Il est bien connu que la richesse endort, stupéfie,; il peut venir chloroformer le sujet, le confort. L'individu qui ne connaît pas l'échec dans sa vie tend souvent à devenir plus orgueilleux, insensible, vaniteux dur, fermé, propre juste, Plus l'on se sent roi et maître de sa destinée, en contrôle, efficace, champion, et moins l'on a besoin de Dieu.
Cinci,

Cette question n'est pas aussi simple.

Si je crois que le confort et la richesse peuvent en effet être un danger pour le salut de certaines personnes, pas nécessairement pour la plupart d'entre elles, je crois tout autant que la pauvreté et la misère peuvent aussi être des facteurs de perdition .
Tout dépend de ce qu'on en fait.

L'aisance, la richesse, la souffrance et la misère ne sont en fait ni bons ni mauvais, Ce sont simplement ce qui nous arrive, les circonstances de la vie dans lesquelles nous sommes plongés. C'est notre subjectivité qui les classe en "bien" ou "mal". Ce qui peut s'avérer bon ou mauvais, c'est la façon dont nous réagissons à ce qui nous arrive, ce sont les choix que nous faisons face à différentes situations.

Je crois que tous les êtres humains, peu importe leur statut social, portent en eux un besoin d'absolu, un désir de comprendre le sens de leur existence, d"accéder à une vie spirituelle au-delà de leur égo et des préoccupations quotidiennes. Certains vont suivre cette voix intérieure qui les amène à se libérer des attachements, à approfondir leur réflexion sur eux-mêmes et le monde dans lequel ils vivent. D'autres vont céder à leurs faiblesses, à leur égo et choisir la facilité et la futilité, qu'ils soient riches ou pauvres, en santé ou malades.

La richesse et la pauvreté, le confort et la misère sont les uns comme les autres des chemins de croix. Il y a des gens riches et doués à qui tout sourit dans la vie qui, comme vous le décrivez, cèdent à l'orgueil et à l'égocentrisme. Cette tentation est forte et il est relativement facile d'y céder. Cela conduit immanquablement à la misère morale .

Il n'est pas si rare de voir que des gens qui aux yeux de tous ont 'tout pour être heureux' finissent par vivre de profondes dépressions et en viennent même au suicide. C'est dans ce sens que leur confort est aussi leur chemin de croix. Il leur appartient de résister à cette tentation et d'écouter leur voix intérieure qui cherche à les diriger vers Dieu.

D'autres, dans les mêmes circonstances vont prendre conscience d'être des privilégiés sur le plan social et matériel, remercier Dieu et la vie pour tout ce qu"ils ont reçu, sans devenir esclaves de ces bienfaits, car ils prendront conscience que tout cela peut aussi les conduire vers le vide intérieur s'ils s'y attachent.

Il y a des riches aimants qui se préoccupent de la misère des autres, qu'elle soit physique, morale ou matérielle. Il n'y a pas de contradiction dans le fait d'être beau, riche et en santé et d'éprouver une réelle compassion pour ses frères humains, quels qu'ils soient, et vivre et agir en fonction de cette compassion.

Pour ce qui est des perdants à la loterie de la vie, ceux qui vivent des échecs et qui souffrent, certains d'entre eux vont se servir courageusement de leurs épreuves pour apprendre, grandir, approfondir leur vie spirituelle et leur vison de la vie et du monde.
D'autres vont céder à l'apitoiement, à l'envie, à l'amertume et devenir méchants voire haineux envers leurs semblables. Cela non plus, ce n'est pas rare.

Il y a une tendance agaçante dans les milieux religieux à sanctifier la misère et la souffrance, à condamner l'aisance, et à extrapoler ces jugements aux êtres qui vivent ces deux situations. Il y a le "bon pauvre" qui ira tout droit au ciel. Et il y a à l'opposé celui qui a tout reçu de la vie, qui réussit tout ce qu'il entreprend, qui a donc le potentiel d'être un salaud et qui l'est probablement. Rien n'est plus faux. C'est aussi bête que de dire qu'une femme belle est probablement aussi superficielle et stupide.

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