C'est vrai. C'est pourquoi l'on dit que des pécheurs ou même des criminels plus ou moins endurcis commencent certainement par rechercher le bonheur qui est un bien. Leur erreur c'est qu'ils auront emprunté alors le mauvais chemin au départ, une voie qui n'était qu'une illusion, et qui, au final, leur rapporterait non pas le bonheur mais le malheur*.Christophe B a écrit :
Mais on peut chercher un bien pour soi, en se le procurant soi même, on ne trouve cependant pas le bonheur en soi.
Si vous voulez, mais l'amour provenant de l'autre ne sera pas éprouvé comme une béatitude, comme une joie reposante, parce qu'il sera perçu plutôt comme de l'amour faux, attendu que le sujet aimé ici vivrait dans le mensonge et non dans la lumière. Cet amour reçu ne profite pas au sujet concerné.Mais si la personne n’aime pas, elle aime être aimé ! N’est ce pas une forme de recherche de bien en soi ?
Si vous êtes un tyran dans le genre de Joseph Staline, vous aimerez certainement entendre des choeurs chanter des hymnes à votre gloire, voir une foule de courtisans vous embrasser les pieds. Sauf que le tyran ne se fait pas d'illusion sur la valeur réelle de sa propre personne et il ne s'aime pas vraiment. Les louanges reçues sont comme du théâtre, de la comédie qui n'est pas drôle. L'injuste qui n'ambitionne pas de revenir de son injustice, pour changer et adopter enfin le système de valeur divin : il ne retire rien de la moindre caresse que sa pauvre maman aurait pu lui avoir donné à six ans, celles que des prostituées auraient pu lui avoir prodigué plus tard à moins qu'il aurait pu en recevoir aussi d'une amante quelconque ... un temps ... avant de l'avoir fait empoisonnée. Rien !
Des âmes damnées ... des Hérode le Grand, des Charles Manson ... C'est comme des étoile noire, des astres froids. L'individu ne peut pas s'aimer, tout au plus s'être forgé une sorte de carapace de fierté dans la distinction. "Jamais le monde n'aura vu de plus grand criminel que moi"; "C'est moi qui est le plus capable de faire obéir un maximum de sous-fifres"; "Je suis celui que l'on ne possède pas."; "J'ai tout compris les rouages du système Dieu et je ne suis pas d'accord. Je ne vais pas me trahir." ; "J'ai le droit de prendre la porte de sortie ? Je la prends.", etc.
Dans un pénitencier à sécurité maximum peuvent se trouver mêlés des âmes damnées irrécupérables avec des criminels pouvant finir par se convertir.
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* C'était beaucoup le thème du film Le prisonnier d'Alcatraz, vieux film des années 1960 de John Frankeinheimer. L'histoire du criminel apparemment endurci mais qui fini par être réhabilité. Parce qu'il aura accepté de se laisser toucher et émouvoir par un pinson chantant découvert un jour d'orage. L'anecdote dans le film opérant ici un peu comme la "petite brise" dans l'Ancien Testament, la présence de Dieu perçu par le prophète Élie. Il prenait cette rencontre pour que le misérable (parlant du prisonnier) commençât à sortir de lui-même. Le fait de se dépenser gratuitement pour un plus faible, s'ingénier à soigner un oiseau blessé amène petit à petit le criminel à changer son propre regard sur lui-même. Histoire d'une conversion ! Burt Lancaster dans le film peut réaliser ce que Satan n'aurait pas pu faire : sortir de soi pour commencer d'apprendre à aimer.