Résurrection vs Revivification

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Christophe67
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Résurrection vs Revivification

Message non lu par Christophe67 » lun. 10 juil. 2017, 11:55

Bonjour,


Je vois régulièrement des éléments qui me semblent contradictoires sur l'emploi du terme "ressusciter";
Beaucoup de catholiques affirment que seul Jésus a été ressuscité alors que d'autres exemples bibliques disent le contraire :

Le fils de la veuve de Sarepta par Elie (1 Rois 17)
Le fils de la Sunamite par Elisée (2 R 4,8-37)
En touchant les os d’Élisée, mort et enterré, un mort reprend vie (2 Rois 13:20, 21)
Pierre qui ressuscite Tabitha (Actes 9, 36-40)

Ressusciter donc, c’est vivre à nouveau après avoir été mort.
Hors en théologie, ressusciter c'est de passer de la mort à la vie éternelle. Et nous savons bien que les ressuscités de la Bible vont mourir à nouveau et que de ce point de vue, il est vrai que seul Jésus est réellement ressuscité.

Ces derniers temps je vois donc de plus en plus fréquemment le terme "revivification" employé pour les ressuscités bibliques. Il est vrai que ce terme me semble plus approprié et plus élégant, d'autant qu'il dissocie bien d'un retour à la vie terrestre plutôt qu'à la vie éternelle.
De plus toutes les résurrections de la Bible, par des prophètes, sont faites en invoquant la puissance de Dieu contrairement à Jésus qui a la puissance des miracles par lui-même, en ordonnant, et donc cette "revivification" semble également différencier l'emploi de cette puissance.

Mais, en théologie toujours, revivifier c'est ramener quelqu'un à la vie spirituelle.

Alors je m'interroge, sur la pertinence de la "revivification"; attrait par son élégance ou terminologie plus adaptée ? Doit on distinguer revivifier de ressusciter ?

Qu'en pensez-vous ?


Cordialement.

Cinci
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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » lun. 10 juil. 2017, 16:19

Bonjour,

Pour éviter la confusion, moi, je parlerais de réanimation. Dans la Bible ou dans le Nouveau Testament, quelques personnes auraient été ramenées à la vie (la fille de Jaïre, Lazare, etc.) Les sujets sont ramenés à la vie que nous connaissons sur la terre. La personne est morte, elle est ramenée à la vie.

La nouveauté dans le cas de Jésus, c'est non seulement qu'il est ramené à la vie mais il est re-crée en même temps. On dit qu'il est glorifié. Il est un homme nouveau, une création nouvelle. On parle de son corps de gloire.

il est vrai que seul Jésus est réellement ressuscité.
Ce point est discutable. Car Marie aussi est ressuscitée comme son fils. Elle aussi est glorifiée, dispose de son corps de gloire, etc. Il n'est pas impossible que les saints puissent déjà expérimenter leur condition de créature nouvelle.

:)

Cinci
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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » lun. 10 juil. 2017, 16:46

Une nouveauté radicale

En somme, qui dit résurrection, dit, aussi bien pour nous que pour Jésus, une nouveauté radicale, une vie d'un tout autre ordre que celle que nous connaissons actuellement. Il s'agit d'une entrée dans le monde de Dieu, d'une vie dans laquelle le rôle de l'Esprit Saint est certainement fondamental (1 P 3, 18) , d'une vie impossible à imaginer par l'être humain, dans la ligne de la fameuse expression empruntée par Paul à une combinaison de deux textes, Is 64,3 et Jn 3,16 :"Ce que l'oeil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, et ce qui n'est pas monté au coeur de l'homme, tout ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment." (1 Cor 2,9) . Il n'est pas trop fort de parler d'une totale transfiguration de la personne par rapport à ce qui existe avant la cassure de la mort. Pour une nouvelle naissance, c'en est toute une! Mais ne l'oublions jamais, une nouvelle naissance où le corps a bel et bien sa place, en dépit de la difficulté que représente pour plusieurs la foi en la résurrection de la chair.

Source : Marie-Thérèse Nadeau (Soeur, Congrégation de Notre-Dame; professeure de théologie dogmatique au Collège dominicain de philosophie et de théologie d'Ottawa, diplômé de la Sorbonne et de l'Institut catholique de Paris) , Que deviennent les morts?, Médiaspaul, p.110

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Altior » lun. 10 juil. 2017, 22:09

Cinci a écrit :
lun. 10 juil. 2017, 16:19
Marie aussi est ressuscitée comme son fils.
Pas tout à fait. Dans le cas de Notre Seigneur nous avons la certitude, dans le cas de la Sainte Vierge nous avons une hypothèse seulement.
Car seulement quelqu'un qui est mort peut être ressuscité. Or, nous ne savons pas si la Sainte Vierge a connu la mort.

En ce qui concerne la question du fil, le terme "revivification" ne me paraît pas un choix trop heureux. Car, d'un côté, c'est un terme compliqué: compliqué à écrire et encore plus compliquer à prononcer.

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Christophe67
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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Christophe67 » mar. 11 juil. 2017, 11:54

Bonjour Cinci et Altior,

Cinci a écrit :
lun. 10 juil. 2017, 16:19
il est vrai que seul Jésus est réellement ressuscité.
Ce point est discutable. Car Marie aussi est ressuscitée comme son fils. Elle aussi est glorifiée, dispose de son corps de gloire, etc. Il n'est pas impossible que les saints puissent déjà expérimenter leur condition de créature nouvelle.

Juste un aparté sur ce point pour éviter de dévier du sujet : il est vrai que je n'avais pas pensé à cela concernant la résurrection à la vie éternelle. Je m'étais penché principalement sur les ressuscités/revivifiés par des prophètes ou apôtres. des vivants qui allaient mourir à nouveau. C'est pour cela que je n'avais pas cité ceux de Jésus et que j'en ai oublié la Vierge Marie. Merci pour ce rappel.

Altior a dit :
Pas tout à fait. Dans le cas de Notre Seigneur nous avons la certitude, dans le cas de la Sainte Vierge nous avons une hypothèse seulement.
Dans sa définition du dogme de l’'Assomption ( Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950), Pie XII laisse en effet la question ouverte :

« C'est pourquoi, après avoir adressé à Dieu d'incessantes et suppliantes prières, et invoqué les lumières de l'Esprit de vérité, pour la gloire du Dieu Tout-Puissant, qui prodigua sa particulière bienveillance à la Vierge Marie, pour l'honneur de son Fils, Roi immortel des siècles et vainqueur de la mort et du péché, pour accroître la gloire de son auguste Mère et pour la joie et l'exultation de l'Église tout entière, par l'autorité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, des bienheureux Apôtres Pierre et Paul, et par la Nôtre, Nous proclamons, déclarons et définissons que c'est un dogme divinement révélé que Marie, l'Immaculée Mère de Dieu toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie terrestre, a été élevée en âme et en corps à la gloire céleste. »

Un texte intéressant sur le sujet : Assomption, en quel sens Marie est-elle « morte » ?

Cordialement.

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » mar. 11 juil. 2017, 21:12

Merci Christophe,

Oui, et puis c'est vrai que le texte abordant la question de la "mort" de Marie est pertinent. Un aparté? Je suis preneur.

;)


Je pense aussi que le phénomène de la mort peut être abordé sous deux aspects différents. Il y a la mort sans le péché originel, il y a la mort affectée par le péché. Nous qui sommes affectés par le péché originel, nous devons vivre l'étape de la mortalité sous un mode pénitentiel, dans la souffrance, la peine, l'angoisse et tout. En dehors du péché originel, la mort existe également. Mais la qualité de cette mort est différente de la nôtre. Marie est "morte" de la bonne façon.

C'est la spécificité du Christ qui est en jeu derrière dans tout cela. Car Lui qui n'a pas connu le péché n'aurait pas dû mourir comme il est mort, dans la peine, le trouble, la souffrance, etc. Mais il a accepté de souffrir notre mort, de porter nos peines afin de nous en délivrer.

[...]

Sans le péché, la "bonne mort" tiendrait plutôt de la transfiguration, du changement d'état sans souffrance, sans corruption, de la re-création indolore permettant de passer avec notre corps renouvelé (corps spirituel) dans le "monde de Dieu", pour reprendre l'expression de Bockel plus haut.

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » mar. 11 juil. 2017, 21:39

Altior,
Car seulement quelqu'un qui est mort peut être ressuscité. Or, nous ne savons pas si la Sainte Vierge a connu la mort.
Elle n'a pas connu ce qui est l'expérience commune de la mort, soit le genre de mort qui afflige les descendants d'Adam pécheurs. Mais elle a bien dû expérimenter un changement de sa condition corporelle, un changement d'état. Ce changement représente cette "mort" au monde. Si vous voulez, vous pouvez le voir comme le fait que Marie se serait étendue comme pour dormir, pour se relever ensuite transformée ou changée (= résurrection) .

C'est toujours Marie, la même Marie et avec son corps ... mais changé. En terme de résurrection, c'est comme pour Jésus! Marie ne se trouve pas actuellement dans la condition ordinaire de Lazare ramené des morts. Non, Marie est dans la condition des ressuscités pour vivre de l'Esprit, etc.

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » mar. 11 juil. 2017, 22:04

Jésus a connu notre mort. C'est ce que l'on dit dans notre credo et lorsqu'on précise qu'il est descendu aux enfers (cf. inferis; "lieux inférieurs").

On ne dira pas que Marie est descendu aux enfers! Certes, non! Mais Marie est monté aux cieux directement. On parle d'une "assomption" dans son cas. Cette "assomption" n'est pas chose réalisable avec un corps relevant de la biologie normale terrestre. Il a bien fallu qu'un changement majeur intervienne chez elle. La "mort" c'est ce changement.

Marie serait comme le prototype du chrétien baptisé et renouvellé ... ensuite appelé à vivre éternellement avec Jésus ... pour passer directement au ciel à la fin de sa vie sur terre, sans descendre aux enfers mais directement comme les saints (ni enfers ni purgatoire) au Royaume des cieux. Marie c'est le parcours idéal.

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » mer. 12 juil. 2017, 14:30

Complément :

La mort dans l'Écriture

Il est naturel pour l'être humain, comme pour toutes les autres créatures, de mourir. Achèvement normal de l'existence, la mort n'a donc pas à être vu comme une punition. Mais est-ce bien l'enseignement de l'Écriture? Nous qui sommes habitués à faire un lien entre la mort et le péché, nous n'avons quand même pas pu inventer cela.

De fait, s'il n'est pas faux à partir de l'Écriture de relier d'une certaine façon la mort au péché ainsi que nous le développerons au point suivant on ne peut pas dire pour autant que la Bible s'exprime ainsi du début à la fin. Pour peu qu'on passe en revue certains textes bibliques plus anciens, on en arrive vite à la conclusion que, pour tous, la mort est inévitable, qu'elle paraît avoir fait partie du plan primitif de Dieu. Même pour un Abraham qui s'éteindra âgé et rassassié de jours (Gn 25,8), le couperet de la mort n'en devait pas moins tombé sur lui à un moment donné. Il n'y avait pas d'exception à ce "chemin de tout le monde" évoqué au chapitre 2, verset 2 du Premier livre des Rois.

Il ne fait aucun doute que la Bible, pour une part, se représente la mort comme le mal physique lié à la condition fragile de toute créature. Il n'est en tout cas jamais dit expressément au début de la Genèse que l'être humain aurait été crée "immortel". Marc Oraison est formel là-dessus :

"L'idée d'un temps primitif où l'être humain n'aurait pas été mortel choque réellement. Or cette idée n'est pas biblique, ni même sémitique; elle vient de la philosophie grecque."

Et notre auteur d'ajouter :

"Si l'on regarde de près le texte biblique, ce que le péché, cette attitude inaugurale de la liberté humaine dans sa signification de rupture, introduit, ce n'est pas explicitement la mort comme telle, mais la souffrance."

Par conséquent, tiré de la poussière du sol (Gn 2,7), l'être humain est appelé à revenir à cette poussière (Gn 3,19). Ayant même origine corporelle que celle des animaux et des oiseaux du ciel façonnés eux aussi du sol par Dieu (Gn 2,19), on ne peut pas s'attendre à ce que l'être humain connaisse en définitive un sort différent du leur. Qohélèt 12, 1-7, fidèle en cela à la Genèse, n'entretient d'ailleurs aucune ambiguïté à propos de la fin inéluctable de l'existence humaine :

"Souviens-toi de ton Créateur aux jours de ton adolescence, avant que viennent les jours mauvais ... et que la poussière retourne à la terre comme elle en était venue, et le souffle à Dieu qui l'avait donné."

[...]

Il suffit, quand bon lui semble, que Dieu retire le souffle, fonction du corps vivant, identique chez l'homme et l'animal, pour que l'être qui en bénéficiait retourne à la poussière originelle et expire.


La marque du péché sur la mort

S'il est vrai que, comme tout être vivant, l'être humain doit mourir tout simplement parce qu'il est crée et fini, il n'en demeure pas moins tout aussi vrai qu'une lecture judéo-chrétienne du mystère de la mort permet de voir un lien entre le péché, puissance de destruction du coeur, et la mort, puissance de destruction de la chair. Ce lien est, par exemple, clairement attesté par Paul qui nous présente la mort en Rm 6,23 comme le salaire du péché. C'est d'ailleurs précisément un verset du genre qui laisse croire à plusieurs que l'être humain ne serait pas mortel si Adam et Ève n'avaient pas péché. Or, vous le verrez à l'instant, cette affirmation de Paul se doit d'être comprise de manière correcte pour éviter toute confusion.

En effet, l'Apôtre n'est pas en train de dire à cet endroit que, sans le péché, l'être humain n'aurait jamais à mourir physiquement ou biologiquement. Pour lui, il s'agit de tout autre chose. Dans ce verset, la mort a le sens de perdition ou, si vous préférez, de fin absolue, de non-ouverture vers une "vie éternelle" après l'événement de la mort physique. C'est bien différent! Vous aurez du même coup compris que, non responsable de sa mort biologique, l'être humain le devient relativement à cette mort englobante.

Vous aurez peut-être également deviné que, sans le péché, la mort existerait, mais non comme ce qu'elle est devenue par la faute de l'homme et de la femme. Un peu comme les patriarches d'autrefois s'endormaient en paix dans la mort au terme d'une longue vie de prospérité qui faisait leur bonheur, de même, nous aussi aurions pu mourir en paix et tranquille sans cette incertitude concernant l'après-mort, sans cette peur du jugement de Dieu qui se rattache inévitablement au péché. L'exégète Pierre Grelot ne dit pas autre chose :

Le même processus de dissolution organique se serait présenté dans des conditions toutes différentes, si la vie familiale d'amitié avec Dieu, liée à la justice originelle, en avait institué le cadre et éclairé la finalité ultra-terrestre. Ici l'intuition poétique de Péguy se montre beaucoup plus réaliste que les constructions compliquées des théologiens médiévaux :"Ce qui depuis ce jour est devenu la mort n'était qu'un naturel et tranquille départ." (Ève) Par l'entrée du péché dans le monde, ce départ a changé de sens et revêtu des modalités "contre nature". Si les choses avaient tournées autrement, sans doute ce départ nécessaire aurait-il eu le caractère d'une ultime mutation, où l'être corporel et animal de l'homme aurait revêtu un mode nouveau d'existence, (Pierre Grelot, Réflexions sur le problème du péché originel, Tournai, coll. "Cahiers de l'actualité religieuse", no 24, 1968, p. 114)

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » mer. 12 juil. 2017, 16:26

Christophe,
Hors en théologie, ressusciter c'est de passer de la mort à la vie éternelle. Et nous savons bien que les ressuscités de la Bible vont mourir à nouveau
Parce que - je suis en train de songer - le terme peut être employé juste pour signifier que la personne "se lève à nouveau debout". Si la personne est comme endormie, elle est alors "réveillée". La "résurrection de la personne" peut se comprendre comme le fait d'être remis à nouveau en relation vivante avec Dieu et avec les autres.

Au temps de Jésus, chez les Juifs : on comprenait le fait de mourir comme le fait de "descendre aux enfers" (aboutir au pays de l'ombre, schéol, "être éloigné de la Face du Seigneur", rupture des communications, etc.) Or ce que Jésus fait avec Lazare c'est bien aussi de le remettre en relation vivante avec Dieu et avec les autres.

C'est très intéressant tout cela. Parce que c'est tout l'oeuvre de Jésus qui consiste toujours à "réveiller" les personnes d'une manière ou d'une autre, les ramener à la vie et jusqu'à cette "vie en plénitude". Tous les miracles de Jésus ont la même fonction. La guérison du lépreux, du paralytique, du possédé vivant dans les tombeaux, de l'aveugle-né; que ce soit la Samaritaine ou en passant par la pécheresse ("prostituée") qui vient verser le contenu d'un flacon de parfum sur les pieds de Jésus.

"Je suis la voie, la vérité et la vie", disait Jésus.

Les rétablissements partiels que sont les miracles ("Lazare ramené à la vie") sont des indices de la vérité de ce que dit Jésus au sujet de la fameuse "vie en plénitude". On pourrait peut-être voir la vie chrétienne comme un continuum de "résurrections". La foi c'est déjà le rétablissement de l'espoir (première étape) ou le fait de "renaître à la joie" comme dans l'histoire évangélique de Zachée ou celle des disciples d'Emmaüs. L'Évangile, c'est incroyablement émouvant.

C'est émouvant mais à condition d'avoir foi, de pas avoir le coeur trop abîmé, endurci suite à des blessures reçues et accumulées. Tant qu'une rigidité protectrice ou une plus ou moins lente ossification interne du "cardia" ne vient pas empêcher la libre circulation des bonnes énergies, avec son cortège ensuite de désespérance, de déprime, d'hébétude, d'étroitesse, d'indifférence affectée (peuh!) .

Il n'y a rien qui représente mieux la mort que cette image de fermeture à Dieu et aux autres ("menteur!";"Je n'ai confiance qu'en l'argent et dans ma balance électronique") - Tu es déjà mort, mon ami.

Le cas de Lazare

Il est descendu une fois aux enfers. Et Jésus le ramène à la vie. Je suppose qu'à la fin de sa vie sur terre, Lazare sera monté directement au ciel à l'instar de Marie. Lazare n'aura pas eu à revivre deux fois la même mort. La vie de Lazare est aimantée par celle de Jésus qui le tire plus avant. Lazare ne revient pas en arrière.

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Christophe67 » mer. 12 juil. 2017, 17:20

Bonjour Cinci,


Merci pour vos interventions.
J'en ai fais lecture mais Je ne réponds pas pour le moment, je laisse maturer car je suis en plein brainstorming avec certaines acceptions.
Je sens une influence du milieu médical dans lequel je travaille sur certains termes, en plus j'ai vraiment besoin de vacances ;)


Cordialement.

Cinci
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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Cinci » jeu. 13 juil. 2017, 13:08

Je vois.

:)

Bonne pause!

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Re: Resurrection vs Revivification

Message non lu par Christophe67 » jeu. 27 juil. 2017, 13:57

Finalement l'Esprit finit toujours par répondre. Amen.

La réponse que je cherchais se trouve dans la dernière vidéo de la playlist "Credo" sur KTOtv : La résurrection est un fait historique.
Le corps ressuscité, avec lequel il se présente à eux, est le même que celui qui a été martyrisé et crucifié puisqu'il porte encore les traces de sa Passion. C'est un corps authentique et réel, mais qui possède en même temps des propriétés nouvelles, celles d'un corps glorieux.

...

La Résurrection de Jésus ne fût pas un simple retour à la vie terrestre comme ce fut le cas pour les résurrections qu'il avait accomplies avant Pâques, mais les personnes miraculées retrouvaient une vie terrestre ordinaire. A un certain moment ils mourront de nouveau, ils avaient juste été "revivifiés".

C'est assez proche de ce que vous disiez , Cinci, dans votre première intervention, mais le terme réanimation (qui pour moi en tant que personnel de santé ne trouvait pas sa place dans ce champ d'acception) m'avait troublé dans une réflexion en ce sens ;)

Merci d'avoir participé à mon questionnement. Cordialement.

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