Le moins être, dans le cas du stylet de Saint Augustin, c'est d'être utilisé par le gros bout (où si vous préférez par le côté opposé à la mine). L'objet est détourné de son être premier, à savoir écrire et ne devenir qu'un banal bout de quelque chose. C'est cela le moins être.
Quant à la dialectique Dieu/mal, pour moi, cela reste un mystère : "Le mot mystère s'emploie couramment pour parler de ce qui est secret, ou caché. Les théologiens catholiques ont défini le mystère comme une vérité inaccessible à la raison, mais que Dieu donne à connaître en se révélant. Le mystère ne signifie pas que la foi et les vérités de foi soient contraires à l'intelligence et à la raison, mais qu'elles en dépassent les limites. La démarche de la raison ne suffit pas pour introduire dans la plénitude de sens des mystères, il faut une disposition intérieure d'accueil au don gratuit de Dieu." in
http://www.eglise.catholique.fr/ressour ... xiqueID=78.
Mgs a écrit :le Mal, la souffrance existent car Dieu nous veut libre et donc Il nous laisse la possibilité de choisir entre Lui et le mal. Il ne souhaite pas qu'on soit ses esclaves , ses serviteurs "incultes" ( c'est à dire , qui ne connaissent rien à la souffrance) mais Il veut qu'on soit des amis , des compagnons qui l'ont totalement choisis. C'est pour cela d'ailleurs qu'il permet le mal , qu'il nous laisse entrer en contact avec la souffrance : c'est pour nous montrer le bien et le mal et nous offrir la liberté de le choisir. De plus , la souffrance permet de grandir drastiquement , de s'améliorer et d'éviter les erreurs passées
J'ai beaucoup de mal à comprendre ce Dieu qui permettrait le mal comme jouet de Dieu ou de Satan (§ Job) ou comme moyen éducatif (comme la ceinture de nos aïeuls).
Dans ma vision réductrice et hérétique (parce que manichéenne), Dieu existe. Son existence est la source et le but de notre foi.
Le mal existe. Nous le savons parce que nous le voyons. Mais il n'est pas l'antithèse de Dieu. Son existence constituerait à nous détourner de notre être ou essence : être moins. C'est le cas du stylet de Saint Augustin : l'objet en soit n'est ni bon ni mauvais, mais son utilisation peut être bonne ou mauvaise (les cancres savent très bien détourner le stylo en sarbacane, les militaires peuvent trouver d'autres utilités au stylo pour sauver ou détruire). De même, les grandes catastrophes naturelles ne sont ni un bien, ni un mal en soi même si elles détruisent des millions de vie.
En un mot : Dieu est, le mal n'existe pas mais c'est une réalité.
D'où la question : quelle est la source du mal ? Probablement la liberté, dialectique entre Le choisir ou pas (comme vous le signalez, Mgs), choisir de chercher en Lui la réalisation plénière de notre être ou pas : c'est le péché d'Adam qui n'a pas usé de sa liberté à plein escient.
Pour en finir, à travers le livre de Job dont le thème majeur est le juste souffrant, si l'homme peut avoir foi en Dieu, Dieu a foi en l'homme.
Voilà comment je concilie Dieu et le mal, comment je vois la réalité du mal.
Evidemment cette thèse demande à être étayée ou à être réduite à néant de votre part.