Sur l'origine du mal

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Fernand Poisson
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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Fernand Poisson » jeu. 17 oct. 2019, 20:04

Merci de votre réponse, Carolus. :)
Carolus a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 17:34
Mais « en prenant en compte le péché que l'homme va commettre », Dieu considère déjà la création du temps, n’est-ce pas ?
Oui !
Carolus a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 17:34
« Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme » (CEC 422).

La venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ a eu lieu à une date spécifique, n’est-ce pas ?
Certainement.
Carolus a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 17:34
Dieu opère donc dans le temps linéaire.
Là je ne vous suis plus tout à fait. La formulation est ambiguë à mon avis. Il est certes vrai que le décret divin prend effet dans le temps, car Dieu veut qu'il en soit ainsi. Mais le décret lui-même de Dieu est a-temporel. Autrement, celui qui a créé le temps serait soumis au temps, ce qui est absurde.
Il faut donc distinguer dans l'opération divine : (i) le décret pris de toute éternité ; (ii) les effets de ce décret dans le temps.

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Carolus » sam. 19 oct. 2019, 5:04

Fernand Poisson a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 20:04
Fernand Poisson :
Merci de votre réponse, Carolus. :)
Merci de la vôtre, cher Fernand Poisson. :)
Fernand Poisson a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 20:04
Fernand Poisson :
Carolus a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 17:34
Mais « en prenant en compte le péché que l'homme va commettre », Dieu considère déjà la création du temps, n’est-ce pas ?
Oui !
MERCI !
Fernand Poisson a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 20:04
Fernand Poisson :
Carolus a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 17:34
La venue de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ a eu lieu à une date spécifique, n’est-ce pas ?
Certainement.
MERCI !
Fernand Poisson a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 20:04
Fernand Poisson :
Carolus a écrit :
jeu. 17 oct. 2019, 17:34
Dieu opère donc dans le temps linéaire.
Là je ne vous suis plus tout à fait. La formulation est ambiguë à mon avis.
Considérons le retour glorieux de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ :
CEC 524 En célébrant chaque année la liturgie de l’Avent, l’Église actualise cette attente du Messie : en communiant à la longue préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent l’ardent désir de son second Avènement (cf. Ap 22, 17).
Le retour glorieux de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ n’a pas encore eu lieu, n’est-ce pas ? :oui:

Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ opère donc dans le temps linéaire.

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Didyme
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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Didyme » sam. 17 juin 2023, 0:18

Bonjour,

J'ai envie de relancer ce fil car je prends conscience d'une facette de l'origine du mal que je ne réalise seulement maintenant alors qu'il s'agit pourtant d'une affirmation que j'ai maintes fois entendu et même affirmé sans pour autant en saisir la portée.

Il s'agit de cette affirmation que le mal n'a pas d'existence propre mais qu'il est l'absence de bien, contrairement au manichéisme qui verrait dans le bien et le mal deux principes éternelles en lutte permanente.

Or, si le mal n'a pas d'existence propre, originelle alors cela signifie qu'il résulte de la perte, d'un manque du bien.
D'ailleurs, je ne suis même pas sûr que l'on puisse dire que le mal est une absence de bien car cela renverrait l'idée que le mal existe par lui-même. Et on retomberait dans un principe du mal face au principe du bien.
Le mal n'est donc pas extérieur au bien tel qu'existant par lui-même, tel un principe du mal. Mais il n'existe que par le bien. Un bien qui se perverti, se dégrade, se défigure, se désordonne, etc.
Cette dépendance, ce lien du mal au bien est pour le moins troublant.


J'ai l'impression que l'un des plus grands mystères du mal est qu'il n'est pas étranger au bien mais qu'il en tire son origine.
Non pas que le bien soit un mal ou que le bien produise le mal mais le mal en résulte d'une certaine façon, il n'existe que par le bien.
Le terme de "mal" n'est-il pas un abus de langage d'une certaine façon ? Car on a alors l'impression qu'il n'y a que le bien, le mal étant un bien perverti, déformé.

Comment aussi concevoir un mal absolu dans ces conditions ?
Peut-il y avoir un mal dans lequel ne se trouve nulle trace de bien, du moins nulle trace originelle ?


Pris sous cette angle, je trouve que la question de l'origine du mal ouvre de nombreuses questions.

Mais peut-être me suis-je simplement égaré dans mes raisonnements.
L'autre est un semblable.

Ombiace
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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Ombiace » sam. 17 juin 2023, 6:17

Bonjour à tous,
Didyme, vous écrivez :
Didyme a écrit :
sam. 17 juin 2023, 0:18
si le mal n'a pas d'existence propre, originelle alors cela signifie qu'il résulte de la perte, d'un manque du bien.
Il me semble qu'il faudrait introduire l'idée de "sens" car, comme l'écrivait Prodigal sur le fil "le mal", la réalité du bien et du mal n'existe que dans leur antagonisme qui les rend "existants" l'un en fonction de l'autre. Mais pour appréhender ces réalités, il faut avoir l'expérience sensorielle, qui permet également d'en dégager du sens, et là, un sens non exhaustivement sensoriel, mais débouchant sur la notion de
"signification"
Or, pour percevoir le "sens", il faut "sentir", donc exister, donc, vivre.
Ces deux notions me semblent donc liées au vivant, que ce soit la créature ou le Créateur.
Et encore, ces deux notions ne sont valides qu'au travers du vivant, car même si l'on envisage que des fantômes peuvent "inexister" autour de nous, je présume que c'est pour "hanter", c'est à dire "vivre par procuration" au travers du vivant.
Si je ne m'égare pas en écrivant cela, c'est donc que c'est exclusivement par le "vivant" que les sens et les significations du bien et du mal ont leur origine.
Un autre élément est que ces sens et significations sont à priori subjectifs, même si sur ce fil, nous espérons trouver des réponses objectives.

Ces "définitions" introduites, je vous dirais, concernant la citation ci dessus, et dans ma subjectivité donc, que vous me semblez omettre ce vaste pan de l'histoire chrétienne qu'est la "douleur", perceptible exclusivement par les sens du vivant.

Les "tourments" seraient aux "fantômes" ce que la douleur est à la créature en vie, mais de même que j'écrivais, pour rendre à la vie ce qui est à la vie, et à la mort ce qui est à la mort :
"la vie, elle, au moins, on peut la voir mourir", (contrairement à la mort),
j'ajouterais :
"la douleur, elle, au moins, on peut entendre son gémissement".
La douleur, pour conclure, n'est pas à proprement parler une
Didyme a écrit :
sam. 17 juin 2023, 0:18
perte
ou un
Didyme a écrit :
sam. 17 juin 2023, 0:18
manque du bien
, pourtant on peut la ranger dans la catégorie du mal.
Or, la seule manière de "perdre" la douleur, c'est de perdre ses sens.. sensoriels. Mais "perdre ses sens sensoriels" n'est pas un bien, dans l'absolu.
Il me semble que c'est à prendre en compte

(Je réfléchis à vos autres questions)

cmoi
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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par cmoi » sam. 17 juin 2023, 6:19

Je pense que vous raisonnez à l'envers, oubliant de placer Dieu dans tout cela.
C'est parce que Dieu seul est le bien, qu'il est le créateur, et qu'il n'est que bien, que le mal n' a pas d'existence par lui-même.
Mais l'origine du mal n'est pas en Dieu, elle est dans Satan. elle n'est pas dans le bien donc.
Ce sentiment de "vide", ou d'inexistence vient de là : car sans Dieu, aucune créature ne durerait/vivrait/survivrait mais que c'est la créature (ce néant face à Dieu, qui ne vit que par Dieu) qui donne au mal une existence qu'il n'aurait pas sans quoi.
Il y a certes aussi comme un effet de contagion du mal, qu'on appelle la tentation, mais c'est autre chose...
Par le mal la créature s'imagine ou rêve d'être, d'être autonome, d'être à l'origine de quelque chose, c'est là l'orgueil et le péché premier, fondamental. Or elle n'est à l'origine de rien, car du mal mais qui est pur néant car refus de Dieu - idée qui dérange, ce pour quoi on cherche à le rattacher quelque part à quelque chose qui ne peut être que le bien. Mais c'est oublier la liberté, qui n'est qu'un attribut donné à la créature.

La Révélation chrétienne est lumineuse et simple, pourquoi tout compliquer comme si elle n'existait pas ?
Vous raisonnez en animistes (ou allant vers, ce qui est un progrès par rapport à beaucoup d'autres doctrines, mais pas par rapport à la foi chrétienne), comme si l'origine de la vie était en nous. Mais elle est en Dieu.
Je vous rappelle que la doctrine chrétienne a toujours considéré qu'il n'y avait pas de conception sans intervention divine. Par conséquent avoir la vie "en" soi" ce n'est pas en être à l'origine, pas même par l'acte de génération, cet "en soi" ne concerne que nous et non la vie.
Conséquence : le bien et le mal ne peuvent pas être mis en rapport comme vous le faites, c'est du relativisme.
Dieu seul est la vie. Jésus aussi l'a affirmé, façon pour lui de s'identifier envers nous.
Sans Dieu, bien et mal ne sont que les 2 extrêmes opposés d'une ligne à deux infinis (mais un seul l'est des deux côtés) dont les points, seraient-ils de départ, seraient impossibles à qualifier, pas même à situer l'un envers l'autre - puisqu'en réalité, leurs origines sont distinctes.

S'il fallait intellectualiser à l'extrême, trouver un paradoxe, ce serait que l'existence du mal ici bas est une preuve de l'existence de Dieu, du moins un aiguillon pour le chercher (et non une preuve du contraire)

Pourquoi tourner le dos à la théologie et chercher dans la philosophie ce qu'elle ne pourra vous donner sans faire appel à la théologie !

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Ombiace » dim. 18 juin 2023, 0:34

Didyme a écrit :
sam. 17 juin 2023, 0:18
D'ailleurs, je ne suis même pas sûr que l'on puisse dire que le mal est une absence de bien car cela renverrait l'idée que le mal existe par lui-même
Bonjour,
Comme vous le suggérez, et comme cmoi également le souligne, le mal est peut-être "incarné" (au sens figuré) par notre ennemi.
Il me semble qu'il convient donc de distinguer le niveau "intentionnel".
Comme le dit aussi Jésus en Mt 15,
19 Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations.
Il y parle de ce qui rend l'homme "impur", et non d'un mal à proprement parler, cependant : Le mal peut donc peut-être aussi s'envisager sous l'angle de l'impureté..

De la relation entre Satan et le mal, je ne sais pas grand chose.
Le plus probable pour moi est qu'il ne s'agisse que d'un instrument dans ses mains.
Le mal intentionnel viendrait des tentations, qu'il manie en quantité, à distinguer du mal sensoriel dont il n'a peut-être pas davantage le monopole, à supposer qu'il l'instrumentalise aussi

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par aldebaran » dim. 18 juin 2023, 10:31

Bonjour Ombiace,
Je préférais votre première idée.
Je dirais que le mal est un concept, une idée, et donc n'existe pas tant qu'il n'y a personne pour se le figurer.
Au début était Dieu, parfait, éternel, exempt de toute pensée ou action mauvaise : le mal n'existait pas.

Puis Dieu a créé des êtres, certes parfaits, mais pas égaux à Dieu dans Sa Force, et à qui il a été accordé la liberté du libre arbitre. Les anges d'abord. Les anges tenaient leur perfection de leur connexion à Dieu, très présente, et à leur obéissance. Pourtant l'un d'eux, Lucifer, accumula dans son cœur une jalousie de Dieu et voulu avoir les mêmes prérogatives, pensant se suffire à lui-même. L'idée du mal, donc son existence puisque perçu par Lucifer, apparu spontanément (sans création ni créateur). Et en se rebellant contre Dieu, en coupant sa connexion et en corrompant bien d'autres anges (1/3), il devint le contraire de Dieu. Dieu était Amour, Bonté et Justice, il devint et personnifia la haine, la cruauté et l'injustice. Plus tard il arriva à corrompre les premiers parents également.

Conclusion : à partir du moment où des créatures ont le libre arbitre et doivent obéissance au Dieu unique omniscient qui sait ce qui bon pour elles, je dirais que la potentialité du mal existe via la potentialité de la désobéissance. Il fallait l'orgueil d'une créature et la révolte pour que cette créature personnifie le mal. Le Mal est donc Satan en personne, Lucifer déchu et exilé avec les autres anges déchus les démons.

C'est complexifié par le fait que Dieu est immuable, tout est un éternel présent pour Lui. Dieu avait connaissance de toute éternité que l'ange se retournerait contre lui, et que son fils Jésus-Christ devrait racheter l'homme (pour Satan la faute est trop grave de part sa proximité initiale, sans repentance de sa part...). Le mal est une potentialité du libre arbitre des créatures et de leur choix de désobéir. Et plus l'esprit de la créature était éclairé par Dieu et plus la faute de la désobéissance fut grave, et plus la plongée dans le mal fut profonde.
Dieu parlait couramment et conseillait les premiers parents, c'est pourquoi la faute fut suffisamment grave pour justifier la conséquence du péché originel sur toute la descendance, et la nécessité du Rédempteur Jésus-Christ.

Mal potentiel, puis Mal personnifié en Satan.

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Ombiace » dim. 18 juin 2023, 13:20

aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 10:31
Bonjour Ombiace,
Bonjour aldebaran, c'est une joie de vous lire à nouveau
aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 10:31
à partir du moment où des créatures ont le libre arbitre et doivent obéissance au Dieu unique omniscient qui sait ce qui bon pour elles, je dirais que la potentialité du mal existe via la potentialité de la désobéissance.
C'est aussi comme cela que je le vois, ou encore.. Je dirais que le mal ne doit pas son existence à une "malveillance" de Dieu, comme certains le pensent, mais bien plutôt à sa "bonté".
Car en effet, si la liberté est un bien, il lui faut, pour être une authentique liberté, lui adjoindre des options.
Le bien à lui seul ne pourrait en effet satisfaire à ce que la liberté requiert pour exister, car en lui seul, il n'y a pas de choix, et donc, point de liberté..

Donc pour moi, l'option du mal existe de par la bonté de Dieu, contrairement à ce que souvent on pense..
aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 10:31
Dieu parlait couramment et conseillait les premiers parents, c'est pourquoi la faute fut suffisamment grave pour justifier la conséquence du péché originel sur toute la descendance, et la nécessité du Rédempteur Jésus-Christ.
Ce qui m'interroge dans ce que vous écrivez là, et qui fait partie, je crois de la foi catholique, c'est cette "transmission" du péché aux descendants qui n'ont pourtant pas commis la faute originelle (à priori).
C'est une question qui a du être beaucoup débattue, mais jusqu'ici, elle ne me passionnait pas, du coup, je l'envisage comme un novice : Plus ou moins pour la première fois.

Je me remémore aussi de l'aveugle de naissance, dont Jésus dit que sa cécité n'a pas pour origine une faute de ses parents.

Il semble valider par là l'idée que la transmission de la faute n'est pas systématique, contrairement à ce qu'on nous apprend, s'agissant du péché originel.

Donc, puisque Dieu n'est pas injuste, comment interpréter cette transmission du péché originel ?
J'entrevois plusieurs réponses hypothétiques, parmi lesquelles :

1. Ce n'est pas injuste, car les bébés accomplissent ou cautionnent le péché originel à leur tour, rien qu'en naissant
2. Ce n'est pas injuste, dans la mesure où Dieu n'est pas là pour "éponger" une faute, et qu'il s'agit de faire grandir l'humanité en responsabilisation..
3. C'est injuste, mais l'esprit de partage et de responsabilisation suppose de répartir la faute sur l'ensemble des générations.

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Leonhard
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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Leonhard » dim. 18 juin 2023, 15:21

Bonjour,
Ombiace a écrit :
dim. 18 juin 2023, 13:20
Je dirais que le mal ne doit pas son existence à une "malveillance" de Dieu, comme certains le pensent, mais bien plutôt à sa "bonté".
Car en effet, si la liberté est un bien, il lui faut, pour être une authentique liberté, lui adjoindre des options.
Le bien à lui seul ne pourrait en effet satisfaire à ce que la liberté requiert pour exister, car en lui seul, il n'y a pas de choix, et donc, point de liberté..
Si nous considérons uniquement la conception catholique de la liberté, nous pouvons dire que celle-ci ne réside que dans le bien, absolument pas dans le mal. Ainsi, pour exister, la liberté n'est pas dépendante d'un choix. Elle est davantage un chemin, une voie à suivre.
Le choix que nous pouvons faire entre le bien et le mal se présente comme étant une liberté, mais c'est une fausse liberté. Sans influence, ni du mal ni de notre blessure due au péché, nous ne choisirions jamais le mal.

Bon dimanche à vous.

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Ombiace » dim. 18 juin 2023, 18:14

Bonjour Leonhard,
Merci pour cette dernière donnée
Leonhard a écrit :
dim. 18 juin 2023, 15:21
Si nous considérons uniquement la conception catholique de la liberté, nous pouvons dire que celle-ci ne réside que dans le bien, absolument pas dans le mal
Leonhard a écrit :
dim. 18 juin 2023, 15:21
Ainsi, pour exister, la liberté n'est pas dépendante d'un choix.
Il est vrai que pour "définir" la liberté, Jésus la met en porte à faux avec l'esclavage au péché, dans Jn,8,
34 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché.
et Jn 8,
36 Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres
Et donc, précisément, il me semble que cette liberté dont parle Jésus n'a cependant de sens, (peut-être aussi d'existence) que dans la mesure où le mal existe là aussi, (ou "inexiste", pour reprendre mes mots) et cette fois, sous sa forme peccamineuse.
Leonhard a écrit :
dim. 18 juin 2023, 15:21
Bon dimanche à vous.
Pareillement

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par aldebaran » dim. 18 juin 2023, 19:48

Merci :)
Ombiace a écrit :Donc pour moi, l'option du mal existe de par la bonté de Dieu, contrairement à ce que souvent on pense..
Oui je suis d'accord avec vous. Avec mes mots je le formulerais ainsi:
Dieu se suffit à Lui-même, de toute éternité ; Il n'avait donc aucune nécessité à créer des êtres. Mais Il l'a fait, par amour, pour les aimer et être aimé d'eux. L'amour n'a de sens qu'avec un être intelligent et disposant d'un libre arbitre. Pour autant cette liberté a une conséquence : que la créature puisse se détourner de son Créateur et s'opposer à Ses commandements. Bien que ce soit presque inconcevable puisque la créature est éclairée par le Dieu Amour et dispose de tout pour être heureuse, de fait une et non des moindres s'est détournée et s'est même rebellée. Donc le mal n'est pas voulu, mais une option ouverte, une potentialité découlant du libre arbitre. Et de fait une créature s'est bien rebellée pour devenir le Mal personnifié.
J'ai envie de dire, en toute éternité, ce qui est potentiel se réalise forcément (implication de l'infini). Le potentiel est venu du libre arbitre des créés. Le libre arbitre étant une bonne chose, une décision bonne de Dieu, mais donnant à l'homme une responsabilité et une possibilité de rébellion, bien qu'Il lui ait donné les moyens de rester fidèle, Ses guides lumineux et Ses commandements.

Pour la transmission du péché originel, il faut le considérer pour ce qu'il est, reporté dans les écritures : la conséquence pour Adam et Eve est, étant souillés du péché et de la connaissance du mal (et non plus uniquement de l'éclairage bienveillant de Dieu), de ne plus pourvoir rester dans le paradis terrestre. Autrement dit les enfants naitront dans la douleur, les hommes subiront la mort et gagneront leur pain à la sueur de leur front. Et avec leur connaissance du mal, ils pourront très facilement faire de mauvaises actions et blesser le prochain.
Donc la perpétuation du péché originel est plus une conséquence de la faute des parents qui se coupent de la lumière directe de Dieu, que d'une punition de Dieu sur la descendance générations après générations.
Dieu enverra son fils bien-aimé le Christ Rédempteur pour racheter à la fois les parents et la descendance. La faute étant grave (car les parents étaient en pleine connaissance), il fallait le sacrifice du Dieu homme pour racheter l'homme.

Dans ces affaires de Mal ou de punitions, la cause en est toujours un choix de désobéissance ou un manque de foi.

Même pour l'enfer, Dieu ne force pas les entêtés dans leur refus d'aimer Dieu à rejoindre le Paradis, case Purgatoire ou non.
La créature a toujours un maitre, bien fou celui qui croit le contraire. Soit le Dieu bon, soit Satan le cruel. La créature choisit son maitre en réalité, ce qui est un peu l'essence de l'épreuve terrestre.

Le libre arbitre, toujours et encore, les choix de la créature et leurs conséquences sur son destin.

Ce n'est pas un hasard si les vrais athées font tout pour nier le libre arbitre ou leur liberté de choix.

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Ombiace » dim. 18 juin 2023, 20:58

aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 19:48
Oui je suis d'accord avec vous. Avec mes mots je le formulerais ainsi:
Je suis également d'accord avec votre formulation, avec peut-être une précision, que je soumets à votre appréciation, n'étant pas certain de mon fait :
Dieu semble bien avoir voulu le mal de la croix, ce qui, bien entendu, ne signifiait pas qu'Il voulait du mal à son Fils.
Peut-être (?!?!) était ce là une manière de "dissoudre" la loi du Talion dans le corps de Jésus, afin qu'elle ne soit pas abolie, mais accomplie intégralement, dans et par sa chair..
Si je ne me suis pas égaré en écrivant cela, on pourrait encore dire que le mal aura été "soigné" par le mal (J'entends : le péché aura été vaincu par la crucifixion de Jésus), la crucifixion étant un péché de plus des hommes, et étant aussi la volonté de Dieu de permettre le mal à l'état d'option potentielle , au sens où vous l'écriviez et complémentairement au bien, que, ce mal subissant, Jésus accomplit :
aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 19:48
La faute étant grave (car les parents étaient en pleine connaissance), il fallait le sacrifice du Dieu homme pour racheter l'homme.
aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 19:48
Donc la perpétuation du péché originel est plus une conséquence de la faute des parents qui se coupent de la lumière directe de Dieu, que d'une punition de Dieu sur la descendance générations après générations.
Et pensez vous, svp, que cela soit plutôt juste, plutôt injuste ? Et pourquoi ?
aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 19:48
Le libre arbitre, toujours et encore, les choix de la créature et leurs conséquences sur son destin.

Ce n'est pas un hasard si les vrais athées font tout pour nier le libre arbitre ou leur liberté de choix.
Peut-être la dimension de l'engagement fait elle peur aux athées ???

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par prodigal » dim. 18 juin 2023, 21:18

aldebaran a écrit :
dim. 18 juin 2023, 19:48
Ce n'est pas un hasard si les vrais athées font tout pour nier le libre arbitre ou leur liberté de choix.
Cher aldebaran,
ce que vous dites est fort intéressant et c'est pour cela que j'y mets mon grain de sel, mais ce n'est pas exact. Ce serait exact si à la place d'athée vous aviez dit scientiste, mais tous les athées ne sont pas scientistes, loin de là. C'est d'ailleurs une bonne ligne de démarcation : posons qu'il y a deux catégories d'athées, les scientistes et les autres, le plus connu de ces derniers étant Jean-Paul Sartre.
Pour en revenir au sujet, ce qui me frappe, c'est que le mal, tout inexistant qu'il soit selon certains messages, tout à fait estimables, eh bien le mal, quoi qu'on dise, s'impose par son évidence. Il est là. Nous le savons tous. :-@
"Dieu n'a pas besoin de nos mensonges" (Léon XIII)

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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Ombiace » lun. 19 juin 2023, 2:27

Bonjour cher Prodigal,
Vous écrivez :
prodigal a écrit :
dim. 18 juin 2023, 21:18
Pour en revenir au sujet, ce qui me frappe, c'est que le mal, tout inexistant qu'il soit selon certains messages, tout à fait estimables, eh bien le mal, quoi qu'on dise, s'impose par son évidence. Il est là. Nous le savons tous
Votre remarque porte peut-être sur ma contribution, puisque je fais la part belle au verbe "inexister"

Je dirais, pour la fin de votre citation :
Je ne vous le fais pas dire !

C'est bien pourquoi dans l'autre fil ("le mal"), avais je mentionné la relation entre la vie et la mort par ma petite phrase (la vie, elle, au moins, on peut la voir mourir, contrairement à la mort), qui illustre à mon sens toute la considération que la mort capte sur la vie, chez les personnes fascinées comme des adolescents peuvent l'être par elle.

Quant au début de la citation, il me faut préciser qu'en ce qui me concerne, j'écris bien :
Ombiace a écrit :
dim. 18 juin 2023, 18:14
le mal existe (...), (ou "inexiste", pour reprendre mes mots)
Or, je n'écris pas : "le mal est inexistant", comme vous l'écrivez, et qui ne relève pas de ma pensée. Il y a une nuance. Pour clarifier et illustrer encore mieux, disons que :
1. "Inexister", pour moi, c'est ce que fait la mort lorsqu'elle cherche à capter l'attention, les honneurs, etc.. qui devraient aller à la vie;
2. "Être inexistant", c'est donc différent. Cela a plus à voir avec le néant
3. "Exister", c'est ce que fait la vie

Voilà ce que j'entendais préciser, car votre remarque me donne à penser que je n'étais pas assez clair

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aldebaran
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Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par aldebaran » lun. 19 juin 2023, 16:40

Ombiace a écrit :Dieu semble bien avoir voulu le mal de la croix, ce qui, bien entendu, ne signifiait pas qu'Il voulait du mal à son Fils.
Bonjour Ombiace,
Il est facile de confondre savoir et vouloir si ce savoir couvre le futur. Dieu savait que le Christ serait combattu et finalement crucifié par les castes dominantes des pharisiens et des Saducéens (avec l'assentiment des Hérodiens). Mais ce sont bien les hommes de ces castes qui à l'époque ont condamné Jésus et ont envoyé Jésus à Pilate pour le mettre à mort. Dieu ne les a pas forcé! On en revient toujours au libre arbitre.
Il est même à noter que Dieu accepte de rogner Son Pouvoir (Il pouvait réduire en cendres les opposants au Christ d'une seule pensée). Non Dieu respecte toujours le libre arbitre de l'homme, quitte à ce que ce dernier se perde et se damne.
La crucifixion du Christ a pour signification que l'homme accueille mal la parole de Dieu, et certains la refuse même avec force et violence. Raison d'un enfer non vide.

Concernant le péché originel qui se perpétue, étant une conséquence la notion du juste et de l'injuste ne se pose pas vraiment, c'est ainsi. La question serait plutôt pour nous : "Mais pourquoi nos parents ont-ils croqué cette fichue pomme?" :/ . Mais question qu'il vaut mieux ne pas poser, car à leur place peut-être aurions nous fait de même ou encore pire. "Ne juge pas de peur d'être jugé toi-même".
Et finalement je préfère être un racheté que celui qui aurait provoqué la Chute de l'humanité.

Après il y a la notion de confiance : à partir du moment où nous avons une foi établie, il faut faire confiance à Dieu qui sait avec perfection les tenants et les aboutissants, et ce qui est bon (je dirais au mieux) pour nous. C'est d'ailleurs la chaine qui répond au libre arbitre : Dieu omniscient et Bon -> Dieu éclaire désormais partiellement l'homme au travers des évangiles et de l'Eglise -> l'homme obéit, mais non comme un esclave pour exécuter les tâches du maitre mais pour son bonheur présent et futur. Sans Dieu la créature s'égare et fait de mauvais choix.
Dernière modification par aldebaran le lun. 19 juin 2023, 20:01, modifié 2 fois.

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