Sur l'origine du mal

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
Règles du forum
Forum de discussions entre chrétiens sur les questions de théologie dogmatique
Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Cinci » mar. 09 janv. 2018, 21:35

Didyme,

Au sujet de l'extrait :
C'est aussi du même livre " souffrance " de Louis Evely ?
Oui.

;)

Avatar de l’utilisateur
TREBLA
Barbarus
Barbarus

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par TREBLA » mar. 09 janv. 2018, 23:04

Cher Christophe B,

Vous êtes un homme sincère.

Christophe B a écrit : Christophe B : lun. 08 janv. 2018

Dans mon raisonnement Dieu permet le péché pour atteindre la perfection. Le péché est rendu nécessaire à la l’humain, pour sa progression, ce qui est nécessaire à une chose ne peu lui être maléfique, sinon il n’y aurait que régression et pas de progression possible. Dans ce cas, le péché est bénéfique !

Donc, le mal est un bien.
Dieu n'est pas d'accord avec vous : Malheur à ceux qui appellent le mal [πονηρός =ponéros] bien (Isaïe 5, 20).
Christophe B a écrit : Christophe B : lun. 08 janv. 2018

Si c'est Dieu qui le dit, je m'incline.
En fait, vous vous êtes incliné.
Dernière édition par Christophe B le mar. 09 janv. 2018

Donc, le mal est un bien. (Pardon mon Dieu)
Vous avez tenu parole. Chapeau !

Que le Seigneur vous bénisse.

Trinité
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 4291
Inscription : lun. 02 févr. 2015, 22:50
Conviction : catholique

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Trinité » jeu. 11 janv. 2018, 20:04

Christophe B a écrit :
lun. 08 janv. 2018, 6:56
Trinité,

Cependant je me posais la question de la provenance du mal (par exemple) obsessionnel chez certaines personnes ,viol ,sadisme ,envie de meurtres etc... ces déviances n'atteignent pas tout le monde!
Pourquoi certains sont ils affectés de cela ,de façon bien souvent maladive et incontrôlable?

Nous débordons du thème, nous ne sommes plus dans l’origine du mal, mais dans ses conséquences. Cela ressort autant de la psychologie que de la théologie, mais je vais quand même tenter une approche, car c’est avant tout une maladie de l’âme.

D’abord il faut comprendre ce qu’est une obsession :
État psychique consistant dans la présence à l’esprit d’une préoccupation ou d’une représentation, une pensée, que la volonté ne parvient pas à écarter.

Puis une compulsion :
Désir ou besoin psychique irrésistible, considéré comme irrationnel, et qui pousse à agir afin de moins se sentir angoissé ou en détresse.

L’obsession provient d’une fissure (manque dans une solution de continuité), qui ne trouve sa finalité uniquement dans un acte réparateur, d’où la compulsion. L’obsession donne naissance à une pulsion qu’il faut absolument assouvir pour être dégagé du stress qu’elle procure.

Nos attirances ou nos répulsions proviennent de nos souvenirs et de la compréhension que nous en avons. Elles sont le résulta de notre vécu, de la sécurité ou du traumatisme que nous en avons ressenti. Nous avons besoin de reproduire ou d’éloigner l’acte qui a procuré plaisir ou souffrance, pour en avoir à nouveau la jouissance ou en être libéré.

Tout cela est le lot de notre système limbique qui développe des relations entre émotions et réponses automatique, peur, colère ou quiétude, plaisir et dépendance.
On ne peut non plus ignoré une relation entre les vices et les vertus, notre âme y est soumise, et selon moi elle imprègne le cerveau, et cela depuis sa conception.

Les exemples que vous citer provienne du désir d’imposer sa volonté à l’autre, et du plaisir qui en découle.
La déviance se produit quand nous transgressons une norme, elle devient normalité quand la volonté n’est pas réglée sur l’ordre moral établi, mais sur une moralité qui est propre à l’individu, qui provient de son éduction et de la conscience qu’il en a.
Petit exemple : Un père, qui représente l’ordre morale établi, dit à son jeune fils qu’il ne faut pas dire la vérité car cela n’apporte que des ennuis ; si le fils à déjà entendu que : « Toute vérité n’est pas bonne à dire », alors il croit son père, et devient un menteur irrépressible.

Pour qu’il y ait reproduction d’un acte il faut que cet acte procure du plaisir à celui qui le commet. Il doit être rare qu’une personne reproduise sur lui-même, ou sur autrui, un acte qui le fasse souffrir, sans ressentir la moindre récompense pour lui même.

Certain se contente de peu, et on donc besoin de moins de récompense, d’autre en son gourmand et ne peuvent se passé de cette stimulation, le démon tient son rôle, il nous pousse toujours du coté ou nous allons tomber..

Dans un nombre limité de cas, la dépendance est une maladie neurologique, qui touche un ensemble de neurorécepteur qui gère le besoin en récompense du cerveau. Normalement la personne se suffit d’une unique récompense, le plaisir naît procure de la joie, et on en reste là. Dans le cas d’une déficience des neurorécepteurs une récompense ne suffit pas, il y a non saturation, et la demande est constante.

La question à se poser c’est, est ce que le problème vient du cerveau avant de venir de l’âme, ou de l’âme avant le cerveau ? Autrement dit, le corps forme t’il l’âme, ou l’âme forme t’elle le corps ? Mais est ce bien a place d’une telle question…
Bonsoir christophe B

J'ai lu attentivement la réponse que vous avez faite à mon interrogation . Je suis entièrement en accord avec votre analyse globale.Néanmoins elle n'apporte pas de réponses au" pourquoi certaines personnes, plus que d'autres sont atteintes de ces déviances"!
J'ai l'impression que le problème vient plutôt du cerveau ,avant d'atteindre l'âme!
Malheureusement,nous ne sommes pas tous logés à la même enseigne en ce qui concerne ces phénomènes!

Bonne soirée.

Christophe B
Censor
Censor
Messages : 125
Inscription : sam. 03 oct. 2015, 17:24
Conviction : Catholique
Localisation : Ile de France

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Christophe B » jeu. 11 janv. 2018, 20:22

Trinité,

Voici ma réponse.

Inhibition : Selon que l'on se réfère à la psychiatrie ou à la psychanalyse, on trouve deux définitions un peu différentes de l'inhibition. Dans la première, l'inhibition est le blocage, involontaire et souvent douloureux, de l'activation émotionnelle, avec perte de réactions ou d'initiatives. Dans la seconde, c'est la perte ou la diminution d'une fonction dont la conscience, ou une culpabilité inconsciente, interdit l'exercice. Elle est souvent liée, plus ou moins directement, à la sexualité.

Nous avons des représentations de certains actes défendus que l’on garde en mémoire. Quand il apporte du plaisir, nous avons alors un désir de les reproduire, malgré l’interdit, en soi comme fantasme, ou extérieurement. Le passage à l’acte, non virtuel, dépend du fait qu’il y est obsession, et d’un besoin compulsif.
La transgression d’un interdit donne une impression de puissance et de pouvoir, dans le dépassement d’une limite autorisé, on trouve une certaine liberté et donc de plaisir, en commettant un acte délictueux.
Le fruit que l’on a volé sur l’arbre est meilleur que celui que l’on nous donne, car il a le goût du délit.

Certain n’ose pas commettre ce délit par peur de se faire punir, il y a inhibition des pensées, on ce défend à soi même de mal faire, par peur de se faire mal, ou de se faire punir. L’inhibition provient des règles qui sont inculquées, depuis le stade du nourrisson et cela jusqu’à la fin de la vie, et de la façon dont elles sont comprises.

En fait l’inhibition provient du ressenti en l’âme, et s’imprègne dans le cerveau ensuite.

Mais on peut penser que nous ne soyons pas tous créés avec les mêmes aptitudes, face aux contingences de la vie, nous sommes le produit de notre individualité, et nous y sommes soumis. Nous réagissons donc tous différemment devant un même événement et cela malgré le fait que nous ayons la même éducation, dans le cas de jumeaux par exemple. Si Dieu le fait comme ça, c'est par ce que nous avons tous des épreuves différentes à vivre en vue de notre progression, jusqu'à accomplissement de notre perfection, et notre union avec Lui.

Mais certaine altération peuvent dénaturé le psychisme, comme l’usage de substance (alcool, drogue, médicament), ou problème neurologique, il s’en suit alors une inhibition plus prononcé, ou au contraire une désinhibition.

En espérant vous venir en aide :)

Trinité
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 4291
Inscription : lun. 02 févr. 2015, 22:50
Conviction : catholique

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Trinité » ven. 12 janv. 2018, 1:15

Christophe B a écrit :
jeu. 11 janv. 2018, 20:22


. Dans la seconde, c'est la perte ou la diminution d'une fonction dont la conscience, ou une culpabilité inconsciente, interdit l'exercice. Elle est souvent liée, plus ou moins directement, à la sexualité.

Je dirais que le trouble obsessionnel et compulsif prends le pas sur la conscience

Nous avons des représentations de certains actes défendus que l’on garde en mémoire. Quand il apporte du plaisir, nous avons alors un désir de les reproduire, malgré l’interdit, en soi comme fantasme, ou extérieurement. Le passage à l’acte, non virtuel, dépend du fait qu’il y est obsession, et d’un besoin compulsif.
La transgression d’un interdit donne une impression de puissance et de pouvoir, dans le dépassement d’une limite autorisé, on trouve une certaine liberté et donc de plaisir, en commettant un acte délictueux.
Le fruit que l’on a volé sur l’arbre est meilleur que celui que l’on nous donne, car il a le goût du délit.

C'est évident!

Certain n’ose pas commettre ce délit par peur de se faire punir, il y a inhibition des pensées, on ce défend à soi même de mal faire, par peur de se faire mal, ou de se faire punir. L’inhibition provient des règles qui sont inculquées, depuis le stade du nourrisson et cela jusqu’à la fin de la vie, et de la façon dont elles sont comprises.

Cela c'est le language "psy" je n'en suis pas convaincu!

En fait l’inhibition provient du ressenti en l’âme, et s’imprègne dans le cerveau ensuite.

N'est ce pas le contraire?

Mais on peut penser que nous ne soyons pas tous créés avec les mêmes aptitudes, face aux contingences de la vie, nous sommes le produit de notre individualité, et nous y sommes soumis. Nous réagissons donc tous différemment devant un même événement et cela malgré le fait que nous ayons la même éducation, dans le cas de jumeaux par exemple. Si Dieu le fait comme ça, c'est par ce que nous avons tous des épreuves différentes à vivre en vue de notre progression, jusqu'à accomplissement de notre perfection, et notre union avec Lui.

C'est là qu'intervient mon questionnement!

Pouquoi tant de différences ? Ces toubles obsessionnels et incontrôlables sont tellement dramatiques!

Mais certaine altération peuvent dénaturé le psychisme, comme l’usage de substance (alcool, drogue, médicament), ou problème neurologique, il s’en suit alors une inhibition plus prononcé, ou au contraire une désinhibition.

En l'occurrence ,j'aurais tendance à être plus indulgent avec ces personnes ,puisque c'est le fait de leur état qu'elles en arrive à ces problèmes!

Ps:
Excusez moi ,je n'ai jamais été capable de mettre en page un dialogue sur le site!
C'est pas faute d'explications pourtant! :D

Christophe B
Censor
Censor
Messages : 125
Inscription : sam. 03 oct. 2015, 17:24
Conviction : Catholique
Localisation : Ile de France

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Christophe B » ven. 12 janv. 2018, 17:45

Trinité,
Je dirais que le trouble obsessionnel et compulsif prend le pas sur la conscience.
Le désir que l’on ressent nous pousse à vouloir reproduire le plaisir que nous avons vécu.
En fait l’inhibition provient du ressenti en l’âme, et s’imprègne dans le cerveau ensuite.

N'est ce pas le contraire?
« J’ai envie de toucher la flamme qui m’attire, ne connaissant pas le résulta je commet l’acte, je me brûle, je suis averti de ne pas recommencer. »

Dans le cas d’une correction reçu après une bêtise, la correction qui est inhibitrice, est vécu avant que le cheminement ne ce face dans les méandres du cerveau.
Cela c'est le language "psy" je n'en suis pas convaincu!
Pourtant nos raisonnement son aussi le produit de notre psychologie.
Nous sommes le fruit d’une histoire, mais nous ne tombons pas tous du même arbre, certain on connu la grêle, d’autre un temps radieux.
Mais il y a une chose commune à tous, nous péchons par plaisir, et ce plaisir doit être punit quand il est délictueux. Si vous n’êtes pas punis quand vous faite le mal, si rien ne vient corriger le défaut, vous recommencer, car vous vous sentez à l’abris. Ce qu’il y a d’important ce sont les valeurs que l’on nous a inculquer et la façon dont elles sont assimilés, le respect de la liberté d’autrui en est une grande, quand elle est comprise elle permet de ne pas imposé sa volonté à l’autre, de le laissé vivre lui aussi.
Mais on peut penser que nous ne soyons pas tous créés avec les mêmes aptitudes, face aux contingences de la vie, nous sommes le produit de notre individualité, et nous y sommes soumis. Nous réagissons donc tous différemment devant un même événement et cela malgré le fait que nous ayons la même éducation, dans le cas de jumeaux par exemple. Si Dieu le fait comme ça, c'est par ce que nous avons tous des épreuves différentes à vivre en vue de notre progression, jusqu'à accomplissement de notre perfection, et notre union avec Lui.

C'est là qu'intervient mon questionnement!

Pouquoi tant de différences ? Ces toubles obsessionnels et incontrôlables sont tellement dramatiques!
En fait, nous ne sommes pas tous sur un même pied d’égalité face à la sagesse.
Dans Job 28-28 il y est dit : La crainte du seigneur, c’est la sagesse. S’écarter du mal, c’est l’intelligence.
La sagesse se compose de la conscience de soi et des autres, de la justice, la prudence et de la tempérance, elle s’appuie sur la raison donc la connaissance du bien et du mal, elle se renforce avec l’age par l’apprentissage.

Mais revenons à l’origine, la faute fut commise par nos premiers parents, ils ont désobéis, poussé par le mensonge de Satan. Ils n’ont fait confiance qu’à leur jugement sans connaître les valeurs de bien et de mal, comme le petit enfant quand il est insensé. Ne reproduisons nous pas aussi la faute première pour assouvir notre plaisir, nous mentant à nous même, en niant l’avertissement donner par les plus grands ?
Adam et Ève ont été corrigés, mais le somme nous à chaque fois que nous le méritons, devenons nous sage avec le temps ?!

Mais vous allez me dire : Pourquoi tant de différence ?
Je vous répondrais tout simplement que c’est par ce que Dieu nous veut tous « unique » !

Nous sommes tous le produit de nos défaut !

Trinité
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 4291
Inscription : lun. 02 févr. 2015, 22:50
Conviction : catholique

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Trinité » ven. 12 janv. 2018, 20:07

Christophe B a écrit :
ven. 12 janv. 2018, 17:45


Mais vous allez me dire : Pourquoi tant de différence ?
Je vous répondrais tout simplement que c’est par ce que Dieu nous veut tous « unique » !

Nous sommes tous le produit de nos défaut !
Sans doute !

On peut espérer que nous seront jugés suivant" nos talents"(voir parabole) à cet égard il y a d'énormes différences!

Christophe B
Censor
Censor
Messages : 125
Inscription : sam. 03 oct. 2015, 17:24
Conviction : Catholique
Localisation : Ile de France

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Christophe B » ven. 12 janv. 2018, 21:37

Pour Dieu nos défauts relève nos qualités ! :)

Avatar de l’utilisateur
Didyme
Senator
Senator
Messages : 949
Inscription : dim. 16 août 2009, 12:42
Conviction : Catholique

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Didyme » lun. 13 mai 2019, 17:26

Je m'interrogeais sur le péché originel et il y a deux points qui me travaillent.

D'une, la conception classique du péché originel oblige-t-elle nécessairement d'avoir une lecture littérale de la Genèse ?
Ou du moins, de considérer Adam et Eve comme des personnages historiques ?

D'autre part, avec le péché originel il y a une condamnation à l'enfer et une perdition des hommes, mais ceci sans considération aucune du libre-arbitre de chacun, étant donné que c'est un péché et une condamnation héritée. Cela m'interpelle fortement étant donné la condition absolue mise sur le libre-arbitre, la liberté en ce qui concerne le péché et la damnation ?!
L'autre est un semblable.

Trinité
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 4291
Inscription : lun. 02 févr. 2015, 22:50
Conviction : catholique

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Trinité » lun. 13 mai 2019, 21:26

Didyme a écrit :
lun. 13 mai 2019, 17:26
Je m'interrogeais sur le péché originel et il y a deux points qui me travaillent.

D'une, la conception classique du péché originel oblige-t-elle nécessairement d'avoir une lecture littérale de la Genèse ?
Ou du moins, de considérer Adam et Eve comme des personnages historiques ?

D'autre part, avec le péché originel il y a une condamnation à l'enfer et une perdition des hommes, mais ceci sans considération aucune du libre-arbitre de chacun, étant donné que c'est un péché et une condamnation héritée. Cela m'interpelle fortement étant donné la condition absolue mise sur le libre-arbitre, la liberté en ce qui concerne le péché et la damnation ?!
bonsoir Dydime,

Je pense que le "libre arbitre" commence au péché originel, puisqu'il y a eu un choix à faire d'Adam et Eve dans le cadre de "la pomme"!
On en a parlé sur d'autres fils , en ce qui me concerne la Genèse , il ne faut pas suivre le texte de façon littérale mais dans le sens allégorique , par contre, il m'est avis que c'est l'idée générale qu'il faille suivre!
En ce qui concerne Adam et Eve, il y a bien eu un moment ou l'homme a été différencié de l'animal!

Avatar de l’utilisateur
Carolus
Barbarus
Barbarus

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Carolus » lun. 13 mai 2019, 21:55

Trinité a écrit :Trinité :
Je pense que le "libre arbitre" commence au péché originel, puisqu'il y a eu un choix à faire d'Adam et Eve dans le cadre de "la pomme"!
Vous avez raison, cher Trinité. :(
CEC 398 Dans ce péché, l’homme s’est préféré lui-même à Dieu, et par là même, il a méprisé Dieu : il a fait choix de soi-même contre Dieu, contre les exigences de son état de créature et dès lors contre son propre bien.
Malheureusement, l'homme a fait le mauvais choix. :(

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Cinci » mar. 14 mai 2019, 4:19

Didyme :

D'une, la conception classique du péché originel oblige-t-elle nécessairement d'avoir une lecture littérale de la Genèse ?
Ou du moins, de considérer Adam et Eve comme des personnages historiques ?
Je ne pense pas.

Non, car l'on peut tenir à conserver la doctrine du péché originel de l'Église, mais sans devoir tomber dans le littéralisme des chrétiens fondamentalistes.

D'autre part, avec le péché originel il y a une condamnation à l'enfer et une perdition des hommes
Je ferais remarquer que la "croyance à l'enfer éternel ou à la perdition possible des hommes" est une croyance indépendante de la doctrine chrétienne sur le péché originel.

Ne prendre qu' un seul exemple : tous les musulmans doivent croire qu'un enfer éternel est chose possible et qu'au final Dieu devrait y précipiter dedans une bonne masse de pécheurs condamnés. Les musulmans le pensent. Ils y croient. Et pourtant la notion de péché originel n'existe pas dans le Coran. La notion de péché originel est une notion tout à fait étrangère à l'islam.

Il faut voir

Il faut s'appeler saint Augustin et oeuvrer à l'église catholique d'Hippone pour parler de péché originel. La doctrine sur le péché originel correspond à un approfondissement théologique légitime et consécutif à la venue et à la reconnaissance de Jésus comme Sauveur et Fils de Dieu.

Parce que c'est Jésus qui nous révèle le mieux à quel point nous sommes pécheurs, très loin de l'idéal. La notion de péché originel suit la "désacralisation" de la Loi à quelque part. La notion peut apparaître suite à l'arrachement de la Loi à une sorte de statut d'idole. C'est Jésus qui fait ça. Jésus et Jésus seul.

La Loi peut dire de ne pas convoiter la femme de son prochain. Et un légaliste peut être certain de ne pas être en infraction avec la Loi, du moment qu'il ne se sera pas emparer physiquement de la femme du voisin. "Je ne suis pas coupable !" ; "Je suis en règle". C'est faux menteur, réplique Jésus. Il suffit pour cela que tu aies désiré tout autre femme que ton épouse légitime, que tu l'aies désiré dans ton coeur un quart de milliseconde. Le péché est bien installé dans l'homme et cette installation n'a rien à voir avec la Loi, est plus profonde que la Loi. Moralité ? Péché originel.

Si je récapépète ...

Le pharisaïsme est une religion de la Loi de Moïse; l'islam une religion de la Loi d'Allah ou le juridisme d'un Dieu suprême qui s'impose de l'extérieur. Mais le christianisme est la religion du Verbe incarné, de ce Fils qui nous dit qui est le Père et qui est l'homme en vérité; à quoi les hommes sont appelés. Il sont appelés à être des fils, pour participer de la vie de Dieu, de la sainteté de Dieu. Ça, c'est Jésus. Et c'est cela qui nous révèle le péché originel. Jésus nous révèle ce qui manque aux hommes sans Lui. La connaissance du manque = prise de conscience de ce péché primordial; ce qui est à la racine de tous les autres péchés. Ne pas connaître Dieu comme étant notre Père, ne pas savoir que nous sommes des fils (que nous ne manquerons de rien, tout ce qui est à moi est à toi, etc.)

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Cinci » mar. 14 mai 2019, 5:05

D'autre part, avec le péché originel il y a une condamnation à l'enfer et une perdition des hommes, mais ceci sans considération aucune du libre-arbitre de chacun, étant donné que c'est un péché et une condamnation héritée.
Ce n'est pas ainsi que j'expliquerais les choses. Avec le péché originel il n'y a pas nécessairement condamnation à l'enfer éternel.

Non

Ce que l'Église dit c'est qu'avec le péché originel et sans Jésus - avant sa venue ou avant qu'il ait pu avoir été glorifié par son Père, avant ce que Jésus peut faire comme grand prêtre et en intercédant pour nous, etc. - l'humanité se trouve privée de la justice suprême.

Avant Jésus, les hommes ne peuvent pas voir Dieu (ne peuvent entrer dans la vision béatifique). L'Église ne raconte pas qu'à raison du péché originel le Père Abraham devrait fatalement aboutir dans l'enfer de flammes et de soufre et où se trouverait la Bête et le faux prophète !

Les hommes sont crées pour voir Dieu. Or sans Jésus ils ne le peuvent. Mais "ne pas voir Dieu" ne rime pas avec le fait de devoir crécher dans l'enfer de Dante. Les justes défunts de l'Ancien Testament et qui passent dans le sein d'Abraham : ils ne sont pas engloutis dans l'enfer des esprits malins et déchus, dans le royaume de Satan. Ils reposent tout simplement dans l'attente du Sauveur promis.

Bref ...

Le péché originel empêche les hommes d'entrer dans la justice suprême de Dieu. L'humanité se trouve privée de la gloire. Mais Jésus peut nous y faire entrer, dans cette gloire. Il est ce chemin, la vérité et la vie. Jésus vient combler ce manque.

L'enfer éternel concerne celui-là qui n'est pas en mesure de pouvoir accueillir cette vie de Dieu, qui est replié sur lui-même, le coeur sclérosé et les écoutilles rouillées à force de les avoir tenu bien fermé pendant si longtemps. C'est celui-là dont la vision de Dieu n'en pourrait que le brûler, le torturer. C'est comme ces esprits impurs à qui Jésus permettrait d'aller se jeter dans les abîmes (loin de sa face), après les avoir chassé de leur place, s'étant accroché après la vie d'un enfant de Dieu.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Cinci » mar. 14 mai 2019, 5:43

sans considération aucune du libre-arbitre de chacun, étant donné que c'est un péché et une condamnation héritée.
Sans considération ? Mais Dieu considère justement l'usage qui est fait de notre propre liberté de jugement et de décision. Si le juste de l'Ancien Testament n'aboutit pas dans l'enfer de flammes et de soufre, c'est justement à raison de ce que le juste aura voulu faire de sa vie, de ce que le Samaritain décide de faire, de rechercher et tout.

Ce qui est hérité dans un premier temps, c'est bien la privation de la gloire ou privation de la justice suprême, privation de la sainteté, etc. Être privé de la gloire n'est pas être condamné à l'enfer éternel.

Avatar de l’utilisateur
Archidiacre
Quæstor
Quæstor
Messages : 380
Inscription : sam. 29 juil. 2017, 14:45
Conviction : Catholique.

Re: Sur l'origine du mal

Message non lu par Archidiacre » mar. 14 mai 2019, 10:57

Bonjour,

Le catéchisme répond me semble-t-il à tes questions:
Pour lire le récit de la chute

390 Le récit de la chute (Gn 3) utilise un langage imagé, mais il affirme un événement primordial, un fait qui a eu lieu au commencement de l’histoire de l’homme (cf. GS 13, § 1). La Révélation nous donne la certitude de foi que toute l’histoire humaine est marquée par la faute originelle librement commise par nos premiers parents (cf. Cc. Trente : DS 1513 ; Pie XII : DS 3897 ; Paul VI, discours 11 juillet 1966).
Ce qui montre que cet élément particulier (les parents sur qui repose la première faute) n'est pas - au regard de l'Eglise - un fait imagé, contrairement à d'autres. Pour ce qui est de la liberté de chacun:
C’est un péché qui sera transmis par propagation à toute l’humanité, c’est-à-dire par la transmission d’une nature humaine privée de la sainteté et de la justice originelles. Et c’est pourquoi le péché originel est appelé " péché " de façon analogique : c’est un péché " contracté " et non pas " commis ", un état et non pas un acte.

405 Quoique propre à chacun (cf. Cc. Trente : DS 1513), le péché originel n’a, en aucun descendant d’Adam, un caractère de faute personnelle. C’est la privation de la sainteté et de la justice originelles, mais la nature humaine n’est pas totalement corrompue : elle est blessée dans ses propres forces naturelles, soumise à l’ignorance, à la souffrance et à l’empire de la mort, et inclinée au péché (cette inclination au mal est appelée " concupiscence "). Le Baptême, en donnant la vie de la grâce du Christ, efface le péché originel et retourne l’homme vers Dieu, mais les conséquences pour la nature, affaiblie et inclinée au mal, persistent dans l’homme et l’appellent au combat spirituel.

[...]

Un dur combat...

407 La doctrine sur le péché originel – liée à celle de la Rédemption par le Christ – donne un regard de discernement lucide sur la situation de l’homme et de son agir dans le monde. Par le péché des premiers parents, le diable a acquis une certaine domination sur l’homme, bien que ce dernier demeure libre.
[...]

409 Cette situation dramatique du monde qui " tout entier gît au pouvoir du mauvais " (1 Jn 5, 19 ; cf. 1 P 5, 8) fait de la vie de l’homme un combat :
Un dur combat contre les puissances des ténèbres passe à travers toute l’histoire des hommes ; commencé dès les origines, il durera, le Seigneur nous l’a dit, jusqu’au dernier jour. Engagé dans cette bataille, l’homme doit sans cesse combattre pour s’attacher au bien ; et non sans grands efforts, avec la grâce de Dieu, il parvient à réaliser son unité intérieure (GS 37, § 2).
Le libre arbitre ne peut donc pas effacer le péché originel, certes, mais il rend l'homme responsable de se "battre" pour renoncer au péché et d'accepter les grâces de Dieu offertes pour s'en laver.
http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P1D.HTM
Chaîne Youtube: https://www.youtube.com/c/Archidiacre

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 89 invités