Sur l'origine du mal
Publié : mar. 31 janv. 2017, 1:43
Je reprends ici une remarque que j'avais faite sur un autre fil qui me semble en fait être un tout autre sujet.
Je me pose la question de savoir si l’inclination des êtres créés vers le péché ne serait pas dû au fait de son caractère fini résultant de sa condition d’être créé. En effet, comment ce qui est finie pourrait tendre vers l’infinie (propre à la vie divine) ? Il ne peut pas de façon naturelle, il se retrouve comme face à une impossibilité, à une limite qui le fait buter et le rend inconstant dans la sainteté, ne pouvant s’y élever du fait de ses limites. On voudrait s’y diriger mais notre condition nous rattrape, nous sommes incapables de la saisir et nous retombons. Le créé ne peut pas s’unir à l’incréé, la finitude est bloquée par elle-même, le fini ne peut être l’infini, les limites qui l’entoure lui bloque le passage vers Dieu. Et il y a ici comme un parallèle de notre condition de finitude avec le péché qui justement est fini. Le péché n’est pas l’infini, la plénitude mais il a un caractère limité, propre au créé. D’ailleurs, le péché n’a aucun lien avec l’incréé, il ne « l’atteint » pas.
C’est comme si la finitude souffrait de cette impossibilité qui la faisait buter contre Dieu pour la faire revenir vers elle, ne pouvant saisir Dieu, elle retombe en elle-même et quand on retombe en soi et non vers Dieu, alors nous sommes dans le péché. Comme l’expression d’une fracture entre le créé et l’incréé. Ce qui est créé ne saurait avoir les propriétés de l’incréé. A l’incréé la sainteté, au créé le péché, expression de ses manques face à l’incréé, de ses faiblesses, de ses limites.
Alors on pourrait s’en scandaliser, se dire qu’il serait choquant de créer des êtres pour leur perte, et donc qu’une telle hypothèse n’a pas de sens. En effet, si on oubli la passion.
C’est comme s’il y avait à bien y regarder une certaine logique en fait dans tout ça. C’est-à-dire qu’il fallait bien que Dieu nous créé pour que nous existions. Mais la condition première d’un être créé est la finitude et une inclination pour le péché. Mais Dieu s’est incarné, est mort dans notre humanité pour ressusciter celle-ci comme pour répondre à cette condition du créé. Il a partagé la condition humaine pour lui faire partager par la résurrection la condition divine. Il a ainsi déifié l’homme, le fait participé à la divinité, condition sans laquelle il est tenu par le péché. En ressuscitant en Christ, l’homme peut désormais, par participation, se diriger vers Dieu et ne plus subir ce blocage originel.
Cela semble être l’ordre logique des choses en fait car le créé ne peut pas passer outre l’étape de la création, et il fallait (je suppose) que Dieu intègre en lui ce créé en l’épousant par l’incarnation. C’est ce que semble dire 1 Corinthiens 15 ; 42-47 « Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel ; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second homme est du ciel. ».
Penser que nous pouvons être saints, bons et cela sans failles, parfaitement, c’est penser que nous sommes Dieu. Il faudrait que la bonté, la sainteté nous appartiennent, que nous les ayons en substance. Or, notre condition de créature, finie, fait que nous les avons de façon accidentelle, donc sans y être infaillible. La seule façon que l’on puisse s’y tenir est par grâce divine ou par participation à la divinité par la résurrection il me semble.
On me dira que certains saints parviennent à ne plus pécher, que Marie était sans péché, mais cela leur vient d’une grâce divine, non pas de leur disposition naturelle. Et naturellement, plus une personne est tournée vers Dieu plus elle peut se détourner du péché et limiter l’erreur.
Je ne sais pas ce que vaut véritablement cette réflexion mais il m’a semblé y voir quelque chose de pas complètement aberrant.
Je me pose la question de savoir si l’inclination des êtres créés vers le péché ne serait pas dû au fait de son caractère fini résultant de sa condition d’être créé. En effet, comment ce qui est finie pourrait tendre vers l’infinie (propre à la vie divine) ? Il ne peut pas de façon naturelle, il se retrouve comme face à une impossibilité, à une limite qui le fait buter et le rend inconstant dans la sainteté, ne pouvant s’y élever du fait de ses limites. On voudrait s’y diriger mais notre condition nous rattrape, nous sommes incapables de la saisir et nous retombons. Le créé ne peut pas s’unir à l’incréé, la finitude est bloquée par elle-même, le fini ne peut être l’infini, les limites qui l’entoure lui bloque le passage vers Dieu. Et il y a ici comme un parallèle de notre condition de finitude avec le péché qui justement est fini. Le péché n’est pas l’infini, la plénitude mais il a un caractère limité, propre au créé. D’ailleurs, le péché n’a aucun lien avec l’incréé, il ne « l’atteint » pas.
C’est comme si la finitude souffrait de cette impossibilité qui la faisait buter contre Dieu pour la faire revenir vers elle, ne pouvant saisir Dieu, elle retombe en elle-même et quand on retombe en soi et non vers Dieu, alors nous sommes dans le péché. Comme l’expression d’une fracture entre le créé et l’incréé. Ce qui est créé ne saurait avoir les propriétés de l’incréé. A l’incréé la sainteté, au créé le péché, expression de ses manques face à l’incréé, de ses faiblesses, de ses limites.
Alors on pourrait s’en scandaliser, se dire qu’il serait choquant de créer des êtres pour leur perte, et donc qu’une telle hypothèse n’a pas de sens. En effet, si on oubli la passion.
C’est comme s’il y avait à bien y regarder une certaine logique en fait dans tout ça. C’est-à-dire qu’il fallait bien que Dieu nous créé pour que nous existions. Mais la condition première d’un être créé est la finitude et une inclination pour le péché. Mais Dieu s’est incarné, est mort dans notre humanité pour ressusciter celle-ci comme pour répondre à cette condition du créé. Il a partagé la condition humaine pour lui faire partager par la résurrection la condition divine. Il a ainsi déifié l’homme, le fait participé à la divinité, condition sans laquelle il est tenu par le péché. En ressuscitant en Christ, l’homme peut désormais, par participation, se diriger vers Dieu et ne plus subir ce blocage originel.
Cela semble être l’ordre logique des choses en fait car le créé ne peut pas passer outre l’étape de la création, et il fallait (je suppose) que Dieu intègre en lui ce créé en l’épousant par l’incarnation. C’est ce que semble dire 1 Corinthiens 15 ; 42-47 « Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps naturel, il ressuscite corps spirituel. S’il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C’est pourquoi il est écrit : Le premier homme, Adam, devint une âme vivante. Le dernier Adam est devenu un esprit vivifiant. Mais ce qui est spirituel n’est pas le premier, c’est ce qui est naturel ; ce qui est spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le second homme est du ciel. ».
Penser que nous pouvons être saints, bons et cela sans failles, parfaitement, c’est penser que nous sommes Dieu. Il faudrait que la bonté, la sainteté nous appartiennent, que nous les ayons en substance. Or, notre condition de créature, finie, fait que nous les avons de façon accidentelle, donc sans y être infaillible. La seule façon que l’on puisse s’y tenir est par grâce divine ou par participation à la divinité par la résurrection il me semble.
On me dira que certains saints parviennent à ne plus pécher, que Marie était sans péché, mais cela leur vient d’une grâce divine, non pas de leur disposition naturelle. Et naturellement, plus une personne est tournée vers Dieu plus elle peut se détourner du péché et limiter l’erreur.
Je ne sais pas ce que vaut véritablement cette réflexion mais il m’a semblé y voir quelque chose de pas complètement aberrant.