Re: L'homme, le péché, l'enfer et Dieu
Publié : dim. 22 janv. 2017, 17:39
Sur la question d'un "non" définitif de la créature, et des versets qui semblent confondre le péché et la personne, ou penser des êtres irrécupérables, il y a le point de vue du théologien Jean Elluin sur un enfer chirurgical qui sépare en chaque personne la part mauvaise, le péché de la part bonne. Enfer médicateur aussi soutenu par Didyme l'aveugle, saint Ambroise.
Il est vrai que lorsqu'on lit des passages comme Matthieu 25 ; 31-46, il y a comme un flou en fait car l'expérience veut que les choses ne sont pas si absolues en l’homme, si manichéennes pour que ce soit ou tout blanc ou tout noir mais qu’il est évident que chacun est aussi bien noir que blanc.
J'avoue que personnellement, quand j'ai commencé à lire le NT c'est déjà quelque chose qui me choquait à l'époque que ces passages tels aussi 1 corinthiens 6 ; 9-10 "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu."
Qui est si parfait ?
Ce point de vue d'une séparation à l'intérieur de chaque être où l'on trouve et le juste et l'injuste, plutôt qu'une séparation entre des êtres, parfaitement justes d'un côté et parfaitement injustes de l'autre, semble aussi se joindre à certaines « révélations » mystiques comme Julienne de Norwich qui dit « En toute âme qui sera sauvée il y a une volonté bonne qui n’a jamais consenti au péché, et n’y consentira jamais. Car de même qu’il y a, dans la nature inférieure de l’homme, une volonté animale qui peut ne vouloir aucun bien, de même il y a une volonté bonne, en sa partie supérieure, qui ne peut jamais vouloir le mal, mais ne veut jamais que le bien. ». De même, Maître Eckhart : « Je l’ai dit bien des fois : il y a dans l’âme une puissance que n’atteint ni le temps ni la chair ; elle émane de l’esprit, reste dans l’esprit et est totalement spirituelle », « C’est une étincelle qui ne veut rien d’autre que Dieu », « C’est quelque chose qui est en tout temps attaché à Dieu et ne veut jamais le mal. Même dans l’enfer, elle est inclinée au bien ; elle s’oppose dans l’âme à tout ce qui n’est ni pur ni divin et invite constamment à ce festin ». Et l’apôtre Jean « Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché, parce que le germe divin demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3 ; 9)
Ça me fait penser également à Adrienne Von Speyr qui dit « Ainsi celui qui a été pécheur se trouve certes maintenant plus proche du Seigneur, mais il est en même temps, en tant que pécheur, représenté en enfer de manière négative. Il sait qu'une effigie de lui, plus ou moins grande - sa taille, il ne la connaît pas, cela ne le regarde pas -, se trouve en enfer, enterrée et rejetée. Ce péché tout à fait personnel, qui est exclusivement sien, est présent enfer. Et ce, avec une part de lui-même, avec la part où le péché a vécu et prospéré »
D’une, cela semble confirmer qu’il y a en chaque être, même profondément ancré dans le péché, une part attachée à Dieu qui fait que nous avons l’être en nous, qui nous est donné de Dieu et qui ne peut « totalement » disparaître comme d’un « non » définitif de la créature, un rejet absolue, une créature devenue le péché, le péché en tant que personne. Cela ne se peut pas car nous ne pouvons « être » sans Dieu et cet être ne vient pas de nous mais vient de Dieu.
D’autre part, on retrouve un peu l’idée d’une séparation chirurgicale développée par Jean Elluin, ou en tout cas, qu’il reste toujours une part bonne à sauver en chaque être.
Il est vrai que lorsqu'on lit des passages comme Matthieu 25 ; 31-46, il y a comme un flou en fait car l'expérience veut que les choses ne sont pas si absolues en l’homme, si manichéennes pour que ce soit ou tout blanc ou tout noir mais qu’il est évident que chacun est aussi bien noir que blanc.
J'avoue que personnellement, quand j'ai commencé à lire le NT c'est déjà quelque chose qui me choquait à l'époque que ces passages tels aussi 1 corinthiens 6 ; 9-10 "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu."
Qui est si parfait ?
Ce point de vue d'une séparation à l'intérieur de chaque être où l'on trouve et le juste et l'injuste, plutôt qu'une séparation entre des êtres, parfaitement justes d'un côté et parfaitement injustes de l'autre, semble aussi se joindre à certaines « révélations » mystiques comme Julienne de Norwich qui dit « En toute âme qui sera sauvée il y a une volonté bonne qui n’a jamais consenti au péché, et n’y consentira jamais. Car de même qu’il y a, dans la nature inférieure de l’homme, une volonté animale qui peut ne vouloir aucun bien, de même il y a une volonté bonne, en sa partie supérieure, qui ne peut jamais vouloir le mal, mais ne veut jamais que le bien. ». De même, Maître Eckhart : « Je l’ai dit bien des fois : il y a dans l’âme une puissance que n’atteint ni le temps ni la chair ; elle émane de l’esprit, reste dans l’esprit et est totalement spirituelle », « C’est une étincelle qui ne veut rien d’autre que Dieu », « C’est quelque chose qui est en tout temps attaché à Dieu et ne veut jamais le mal. Même dans l’enfer, elle est inclinée au bien ; elle s’oppose dans l’âme à tout ce qui n’est ni pur ni divin et invite constamment à ce festin ». Et l’apôtre Jean « Quiconque est né de Dieu ne commet pas le péché, parce que le germe divin demeure en lui, et il ne peut pas pécher, parce qu’il est né de Dieu » (1 Jean 3 ; 9)
Ça me fait penser également à Adrienne Von Speyr qui dit « Ainsi celui qui a été pécheur se trouve certes maintenant plus proche du Seigneur, mais il est en même temps, en tant que pécheur, représenté en enfer de manière négative. Il sait qu'une effigie de lui, plus ou moins grande - sa taille, il ne la connaît pas, cela ne le regarde pas -, se trouve en enfer, enterrée et rejetée. Ce péché tout à fait personnel, qui est exclusivement sien, est présent enfer. Et ce, avec une part de lui-même, avec la part où le péché a vécu et prospéré »
D’une, cela semble confirmer qu’il y a en chaque être, même profondément ancré dans le péché, une part attachée à Dieu qui fait que nous avons l’être en nous, qui nous est donné de Dieu et qui ne peut « totalement » disparaître comme d’un « non » définitif de la créature, un rejet absolue, une créature devenue le péché, le péché en tant que personne. Cela ne se peut pas car nous ne pouvons « être » sans Dieu et cet être ne vient pas de nous mais vient de Dieu.
D’autre part, on retrouve un peu l’idée d’une séparation chirurgicale développée par Jean Elluin, ou en tout cas, qu’il reste toujours une part bonne à sauver en chaque être.