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par Héraclius » ven. 22 juil. 2016, 13:43
hussard a écrit :Héraclius a écrit :la liberté parfaite des Saints vient du fait qu'il vivent de leur choix de Dieu. Mais si ils n'avaient pas choisis Dieu avant la vision, ils ne seraient pas vraiment libre - ni vraiment saints car sans mérites.
En ayant eu la vision béatifique, ils auraient choisi Dieu comme Marie ou Jésus et n'auraient donc pas péché : ça n'aurait pas enlevé leur liberté... je peux me tromper mais on serait dans le même cas de figure que Marie ou Jésus, qui sont bien libres, tout en étant impeccables.
Ensuite, effectivement dans ce cas, les saints n'auraient pas de mérite, mais pourquoi Dieu conditionnerait-il notre bonheur à un quelconque mérite de notre part si ça doit conduire la majorité des hommes à la damnation ? N'aurait-il pas mieux valu ne pas conditionner le Salut à notre mérite ?
Parce que ce que cherche Dieu, c'est entretenir une relation d'Amour avec nous. C'est de faire de nous des êtres Saints avec le Seul Saint, de faire de nous des dieux par participation à la divinité (dieux au sens du psaume, cela va de soi).
Le mérite d'Amour est la seule valeur objective du monde, et c'est pour cela que Dieu a dû risquer l'existence du mal pour trouver parmis nous un peuple saint qui puisse prendre part à Sa Vie Trinitaire et aimer véritablement, c'est à dire librement.
C'est tout le sens de la création et de la souffrance : créer des êtres aimants, des "adorateurs en esprit et en vérité".
C'est en ce sens que je dit qu'au fond, la béatitude n'est qu'une conséquence de la fin en soi (l'amour) et non la fin en soi ; en effet, au fond, c'est dans le désintéressement que se trouve le sommet de l'Amour. Sainte Thérèse voulait ainsi ôter les "écrans" du paradis et de l'enfer des yeux des hommes pour qu'ils puissent voir Dieu seul et l'aimer pour ce qu'il est. On aime pas Dieu pour l'acquérir comme source de béatitude, on aime Dieu pour lui-même.
Je ne prétend pas là dire le vrai ; qu'on me corrige si je me tompe.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)