La souffrance est-elle voulue par Dieu ?

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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hervé
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La souffrance est-elle voulue par Dieu ?

Message non lu par hervé » mar. 31 janv. 2006, 22:08

Bonjour à tous,

Je découvre ce forum que je trouve très intéressant. Mon père est décédé alors que j'étais jeune. Cela reste une blessure profonde.
[je peux concevoir des souffrances encore plus grandes, encore plus "injustes" et insupportables: le décès d'un enfant, image de l'innocence par exemple]. Par ailleurs, j'entends tel ou telle, lors d'évènements heureux, que c'est un don de Dieu, une grâce... Je dis alors : est-ce que la souffrance est un don "négatif" de Dieu? Est-ce la volonté de Dieu ?

[cela rejoint le "ne nous soumet pas à la tentation mais délivre-nous du mal" du Notre Père... que j'ai du mal à comprendre]
- soit les événements heureux/malheureux sont voulus par Dieu. Et j'aurais du mal à y voir un Dieu Amour
[pardonnez l'anthropomorphisme réducteur]
- soit ils sont le fruit du hasard. Dieu a créé un univers avec ses règles, ses lois physiques, etc qui s'appliquent dans leurs conséquences les plus heureuses mais aussi les plus malheureuses et qui peuvent frapper au hasard n'importe qui.
Ou y a-t-il une autre voie ?
Ou est-ce un mystère qui échappe à l'homme ?

Qu'est-ce dit l'Eglise à ce sujet ?

Merci de vos éclaircissements.


:blink:

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Hélène
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Message non lu par Hélène » mar. 31 janv. 2006, 22:49

Bonjour Hervé et cordiale bienvenue :)

La souffrance est un grand mystère difficile à sonder. Il faut d'abord partir du fait que si Dieu est Amour, Il ne peut être en aucun cas l'auteur de la souffrance et de la mort. C'est une vérité de notre foi et c'est ce que la Bible affirme. La souffrance et la mort sont les conséquences du péché (originel). Voilà un grand chapitre encore à ouvrir. Quel est donc ce fameux péché ? Pourquoi nous atteint-il jusqu'à aujourd'hui ?

La seule réponse que Dieu a trouvé (pardon aussi pour l'anthropomorphisme) pour éliminer la souffrance est de venir l'assumer...de la prendre sur Lui pour nous en libérer. Vous me direz : pourquoi alors n'a-t-il pas empêché mon père de mourir ? Ça n'est pas une libération dans le sens de l'occulter ou de l'enrayer sur cette terre ici-bas mais dans le sens de la vaincre en osant y plonger (qui perd sa vie en ce monde la gagne pour la vie éternelle) càd oser la confiance, miser tout sur Lui (non pas de s'ôter la vie par désespoir mais de la donner, de la Lui remettre jour après jour à travers nos petites et grandes misères et aussi nos réjouissances), pour en ressortir vivant de l'autre côté. Sa Mort et sa Résurrection nous donnent toutes les réponses à ce mystère. Il faut, pour cela, garder les yeux bien fixés sur Jésus en faisant le "lien" ou le "va et vient" constamment entre la Croix et la Résurrection. C'est dans l'Eucharistie, la prière et l'accueil de la Parole que nous percevons peu à peu l'insondable mystère. Par ailleurs, il faut savoir que, malgré l'apparente victoire du mal sur cette terre, Jésus l'a vaincu une fois pour toutes. C'est notre foi...

Voici que je fais toute chose nouvelle...le monde ancien s'en est allé...

Par ailleurs, du mal, le Seigneur tire toujours un plus grand bien. On peut dire qu'Il "s'en sert" d'une façon mystérieuse pour nous sauver. C'est ce qui faisait dire à Job (en substance) : Nous acceptons le bien comme une bénédiction, pourquoi n'accepterions-nous pas le mal comme une bénédiction de Dieu ?

Bien fraternellement,
Hélène
p.s.: Je peux compatire à votre souffrance : moi non plus je n'ai plus de papa...je vois maintenant que nous sommes beaucoup plus proches que durant sa vie terrestre puisque nous nous rejoignons dans la Communion des saints, dans le Coeur de Dieu.
Dernière modification par Hélène le jeu. 02 févr. 2006, 14:58, modifié 1 fois.
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Message non lu par MB » mer. 01 févr. 2006, 17:03

Bonjour

Toute ma compassion pour les moments pénibles ressentis lors de votre vie.

Je crois que notre rapport à la souffrance est influencé par un certain nombre de données liées au contexte culturel. Il me semble me souvenir d'un passage de la Peste de Camus, dans lequel on évoquait un prêtre ayant perdu la foi après avoir vu un enfant aux yeux crevés.
Une réaction si franche, qui arrive d'ailleurs assez souvent de nos jours, ne peut se faire que dans une société dans laquelle tout est fait pour évacuer la souffrance et pour la mettre plus bas que des notes de bas de page. La vie nous paraît sans horreur, sans souffrance, et à cause de cela, lorsqu'elles surgissent, elles nous donnent l'impression que la terre se dérobe sous nos pas.

Un exemple pour illustrer cela : dans des temps plus anciens, disons avant 1750, la souffrance était omniprésente - épidémies, famines, disettes, abandons d'enfants, médecine impuissante, etc. Si les gens de l'époque avaient eu nos réflexes, ils auraient tous perdu la foi. Or ce ne fut pas le cas, bien au contraire ! Pensons à la peste du 14ème siècle : a-t-elle rendu les gens athées ou incrédules ? Pas du tout, et même, les derniers siècles du Moyen âge sont marqués par un bouillonnement religieux impressionnant.

Nos réactions face à la souffrance sont donc très marquées par les représentations de notre époque, et il faut savoir s'en détacher au bon moment - ce qui, certes, n'est pas facile. Il n'y a donc pas de rapport automatique entre présence d'une souffrance absurde et raisonnement théologique tourné d'une manière ou d'une autre.

Bien amicalement
MB

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Message non lu par wanderer » mer. 01 févr. 2006, 17:50

Pour comprendre un peu le sens de la souffrance, je crois qu'il faut lire le livre de Job.

:)

Charles
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Message non lu par Charles » mer. 01 févr. 2006, 22:50

Bonjour Hervé

La souffrance nous renvoie immédiatement à nos limites, à notre condition de créature. Toute chose limitée dans son être est susceptible de souffrance.

Refuser de souffrir, c'est refuser ses limites et c'est souhaiter être un dieu.

Voir le Gorgias de Platon et l'escalade fulgurante par laquelle celui qui refuse de risquer d'être victime conclut immédiatement qu'il doit donc, pour s'en préserver, être le tyran le plus puissant.

C'est le même processus chez Nietzsche quand il dit : "s'il y avait des dieux, je ne supporterais pas de ne pas en être, il n'y a donc pas de dieux".

Et c'est encore la même cause de chute pour Satan, Lucifer, le plus haut parmi les anges mais pour qui ce n'était pas encore assez haut.

Le refus de la souffrance est donc un mensonge, il est la négation de notre propre identité d'êtres limités et exposés aux blessures et à la mort.

Le christianisme est un profond réalisme, il regarde toujours les choses telles qu'elles sont comme "les yeux dans les yeux" et spécialement les choses les plus difficiles à considérer : la mort, la violence, la honte, l'humiliation, la culpabilité, la maladie, l'impureté, etc.

Il le peut, et lui seul avec cette clarté et cette douceur, parce qu'il se fonde sur une liberté et un amour absolus.
Dernière modification par Charles le mer. 01 févr. 2006, 23:54, modifié 1 fois.

hervé
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Message non lu par hervé » mer. 01 févr. 2006, 23:15

Merci à tous pour vos éclaircissements, je suis encore preneur de vos lumières...

J'avoue ne pas être sûr de bien comprendre la phrase du Livre de Job "si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur." Dans le contexte, il semble que cela signifie que le malheur devrait être aussi accueilli comme un don de Dieu.
Pourquoi? est-ce parce que le malheur n'est qu'une interprétation humaine d'évènement? une illusion de notre subjectivité? est-ce parce que le bonheur comme le malheur existent objectivement et sont effectivement des dons de Dieu?

Au plaisir de vous lire

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Christophe
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Message non lu par Christophe » mer. 01 févr. 2006, 23:39

L'épreuve est parfois la pédagogie dont use le Seigneur pour nous aider à progresser...


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Charles
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Message non lu par Charles » jeu. 02 févr. 2006, 0:19

hervé a écrit :j'avoue ne pas être sûr de bien comprendre la phrase du Livre de Job "si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur."
dans le contexte, il semble que cela signifie que le malheur devrait être aussi accueilli comme un don de Dieu.

pourquoi?
est-ce parce que le malheur n'est qu'une interprétation humaine d'évènement? une illusion de notre subjectivité?
est-ce parce que le bonheur comme le malheur existent objectivement et sont effectivement des dons de Dieu?
La foi catholique soutient que le monde est bon, que la nature humaine est bonne et qu'elle n'est que "blessée" par le péché, non pas détruite par lui. Que la maladie et la mort sont des conséquences du péché. Nous ne disons pas qu'avant le péché originel l'homme n'était pas mortel mais qu'il a été créé mortel et dans une grâce qui lui conférait une immortalité imméritée. Le péché a détruit cette grâce et cet amour, et l'homme aujourd'hui meurt donc de manque d'amour.

Seulement "où le péché abonde, la Grâce surabonde"... Cela signifie que la destruction dans laquelle l'homme est empétré est l'occasion d'une intervention de Dieu et que cette intervention relève la créature blessée au-dessus de ce qu'elle était avant sa chute.

C'est paradoxal mais Dieu fait que l'homme ne soit pas perdant du fait de sa chute. C'est pourquoi nous disons "bienheureuse faute qui nous a valu un tel Sauveur"...

La conception chrétienne du mal est unique en ce sens et ne ressemble à aucune conception païenne. Nous disons que le Christ fait subir au mal la chose qui lui est la plus opposée, il le contraint, le tord, le presse pour lui faire produire un fruit qui soit bon. Le Christ viole le mal et lui donne une fécondité contraire à sa nature mauvaise. C'est aussi pour cela que nous disons que Satan est vaincu et que tout ce qu'il peut faire se retourne contre lui. Tout ce qui arrive de mal aux hommes est depuis le Christ l'occasion d'un bien supérieur et infiniment supérieur.

Ce bien nous est donné, il a été préparé pour nous, il nous suffit de préter l'oreille à ce léger murmure du vent dans lequel la Bible dit que se trouve Dieu.

Dieu manifeste sa puissance dans sa capacité d'abaissement, il peut tout et donc aussi le rien, la souffrance, la maladie, l'emprisonnement, la mort (Mt 25, 35-40). C'est là qu'il nous rejoint en se montrant le plus à nous, évidemment pas dans le fracas du tonnerre mais ce léger murmure du vent qui peut tout envahir et tout transfigurer au moment où nous sommes dans la plus grande épreuve. C'est pourquoi il est bon de prier et de se réserver des temps de silence - d'écoute de ce que Dieu veut nous dire. Evidemment il nous dit "je t'aime" et c'est la seule chose que nous ayons vraiment besoin d'entendre.

nelly emont
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Message non lu par nelly emont » jeu. 02 févr. 2006, 12:44

L'an dernier, j'ai eu un cancer : je n'ai pas particulièrement souffert physiquement sauf évidemment une grande fatigue qui s'est accumulée et qui ne m'a pas rendu la vie facile. Par contre, je suis tombée dans une angoisse absolument épouvantable qui m'a paralysée, m'a pratiquement fait perdre toutes mes facultés (je n'ai pas lu une ligne pendant quatre mois), et m'a enfermée de telle manière qu'entendre certains mots me donnaient des vertiges. Je ne donne que les lignes générales. La première question qui se pose est "pourquoi moi". A cette question il n'y a pas de réponse. On peut la poser autrement : "pourquoi Dieu l'a t-il permis" ? pas de réponse non plus. Ce que je sais c'est qu'Il ne veut aucunement le mal. Un bien est-il sorti de ce mal ? je ne sais pas. Le seul moment quelque peu éclairant de cette période fut celui-ci. Du plus profond de mon angoisse, j'ai pensé à l'angoisse du Christ, que je ne peux me représenter dans sa réalité. Et de cette pensée, est né quelque chose qui ressemblait à : "je ne suis pas seule. Le Christ a connu l'angoisse. Et un très bref instant je me suis sentie "rejointe". Ce fut un très court moment de consolation.Puis je suis retombée dans mon angoisse. Mais je n'ai pas oublié cette expérience.
Après 9 mois de tranquillité , je suis obligée de refaire une nouvelle chimio. Il n'y a pas de pronostic vital en jeu. Mon angoisse était de retomber dans l'angoisse. Pour l'instant, ce n'est pas le cas : je travaille, ai retrouvé le chemin oublié de la prière. Ce que je sais : Dieu ne veut ni le mal, ni mon cancer, ni tous les moments difficiles que je crains d'avoir à traverser. Ils peuvent être une occasion de révolte (si par exemple je n'arrive plus à nouveau à travailler), une occasion également d'approfondissement si je m'accroche à la prière, si je vis dans la confiance, si j'accepte l'idée que je peux mourir. Le mal est un mystère. Nous ne sommes pas fait pour lui, ni pour la maladie. L'un et l'autre existent cependant. Nous ne pouvons deviner comment nous allons les confronter (on est jamais aussi fort qu'on le croit). La seule chose que nous savons, c'est que le Christ est venu vivre notre condition, qu'Il a traversé de grandes peines jusqu'à sa mort terrible. Nous pouvons nous écrouler à tout instant, mais nous pouvons toujours au minimum, penser à Jésus. Et dans les plus petites branches auxquelles nous pouvons nous raccrocher, comme par hasard, ou aidé par Dieu, ou les deux, nous pouvons nous laisser rejoindre par le Christ. ça paraît pas grand chose, mais tout est là : se laisser rejoindre et de ce bref instant peut naître une lumière qui nous soutiendra.
nelly.

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Message non lu par wanderer » jeu. 02 févr. 2006, 14:42

Je tiens à remercier Nelly pour son témoignage très touchant et soyez assurée de notre prière dans ce moment difficile.

Je crois que pour parler de la souffrance humaine et de Dieu, il convient de parler de l'eucharistie, sacrement de l'amour par excellence et surtout transformation de la souffrance en amour. Je n'ai jamais connu la maladie à mon jeune âge, mais j'essaie de me dire que si elle arrive un jour, alors la réponse à cette douleur sera l'eucharistie, le sacrement où la douleur du Christ devient amour. Alors peut-êtte que grâce à Dieu, j'aurai la force de transformer cette douleur en amour pour Dieu et pour le prochain, peut-être même je soutiendrai les autres malades dans la prière plus que je ne le fais maintenant à ma grande honte.

A ce propos, je colle un texte de Benoît XVI que j'aime beaucoup et auquel je pense souvent depuis mon pélerinage à Cologne.
Chers jeunes!

Devant la sainte Hostie, dans laquelle Jésus s'est fait pour nous pain qui soutient et nourrit notre vie de l'intérieur (cf. Jn 6, 35), nous avons commencé hier soir le cheminement intérieur de l'adoration. Dans l'Eucharistie, l'adoration doit devenir union. Dans la Célébration eucharistique, nous nous trouvons en cette "heure" de Jésus dont parle l'Evangile de Jean. Grâce à l'Eucharistie son "heure" devient notre heure, sa présence au milieu de nous. Avec ses disciples, Il a célébré la cène pascale d'Israël, le mémorial de l'action libératrice de Dieu qui avait conduit Israël de l'esclavage à la liberté. Jésus suit les rites d'Israël. Il récite sur le pain la prière de louange et de bénédiction. Mais ensuite, se produit quelque chose de nouveau. Il ne remercie pas Dieu seulement pour ses grandes oeuvres du passé; il le remercie pour sa propre exaltation, qui se réalisera par la Croix et la Résurrection, et il s'adresse aussi aux disciples avec des mots qui contiennent la totalité de la Loi et des Prophètes: "Ceci est mon Corps donné pour vous en sacrifice. Ce calice est la Nouvelle Alliance en mon Sang". Il distribue alors le pain et le calice, et en même temps il leur confie la mission de redire et de refaire toujours de nouveau en sa mémoire ce qu'il est en train de dire et de faire en ce moment.

Qu'est ce qui est en train de se passer? Comment Jésus peut-il donner son Corps et son Sang? Faisant du pain son Corps et du vin son Sang, il anticipe sa mort, il l'accepte au plus profond de lui-même et il la transforme en un acte d'amour. Ce qui de l'extérieur est une violence brutale - la crucifixion -, devient de l'intérieur l'acte d'un amour qui se donne totalement. Telle est la transformation substantielle qui s'est réalisée au Cénacle et qui visait à faire naître un processus de transformations, dont le terme ultime est la transformation du monde jusqu'à ce que Dieu soit tout en tous (cf. 1 Co 15, 28). Depuis toujours, tous les hommes, d'une manière ou d'une autre, attendent dans leur coeur un changement, une transformation du monde. Maintenant se réalise l'acte central de transformation qui est seul en mesure de renouveler vraiment le monde: la violence se transforme en amour et donc la mort en vie. Puisque cet acte change la mort en amour, la mort comme telle est déjà dépassée au plus profond d'elle-même, la résurrection est déjà présente en elle. La mort est, pour ainsi dire, intimement blessée, de telle sorte qu'elle ne peut avoir le dernier mot. Pour reprendre une image qui nous est familière, il s'agit d'une fission nucléaire portée au plus intime de l'être - la victoire de l'amour sur la haine, la victoire de l'amour sur la mort. Seule l'explosion intime du bien qui vainc le mal peut alors engendrer la chaîne des transformations qui, peu à peu, changeront le monde. Tous les autres changements demeurent superficiels et ne sauvent pas. C'est pourquoi nous parlons de rédemption: ce qui du plus profond était nécessaire se réalise, et nous pouvons entrer dans ce dynamisme. Jésus peut distribuer son Corps, parce qu'il se donne réellement lui-même.

Cette première transformation fondamentale de la violence en amour, de la mort en vie, entraîne à sa suite les autres transformations. Le pain et le vin deviennent son Corps et son Sang. Cependant, la transformation ne doit pas s'arrêter là, c'est plutôt à ce point qu'elle doit commencer pleinement. Le Corps et le Sang du Christ nous sont donnés afin que, nous-mêmes, nous soyons transformés à notre tour. Nous-mêmes, nous devons devenir Corps du Christ, consanguins avec Lui. Tous mangent l'unique pain, mais cela signifie qu'entre nous nous devenions une seule chose. L'adoration, avons-nous dit, devient ainsi union. Dieu n'est plus seulement en face de nous, comme le Totalement Autre. Il est au-dedans de nous, et nous sommes en Lui. Sa dynamique nous pénètre et, à partir de nous, elle veut se propager aux autres et s'étendre au monde entier, pour que son amour devienne réellement la mesure dominante du monde. Je trouve une très belle allusion à ce nouveau pas que la dernière Cène nous pousse à faire dans les différents sens que le mot "adoration" a en grec et en latin. Le mot grec est proskynesis. Il signifie le geste de la soumission, la reconnaissance de Dieu comme notre vraie mesure, dont nous acceptons de suivre la règle. Il signifie que liberté ne veut pas dire jouir de la vie, se croire absolument autonomes, mais s'orienter selon la mesure de la vérité et du bien, pour devenir de cette façon, nous aussi, vrais et bons. Cette attitude est nécessaire, même si, dans un premier temps, notre soif de liberté résiste à une telle perspective. Il ne sera possible de la faire totalement nôtre que dans le second pas que la dernière Cène nous entrouvre. Le mot latin pour adoration est ad-oratio - contact bouche à bouche, baiser, accolade et donc en définitive amour. La soumission devient union, parce que celui auquel nous nous soumettons est Amour. Ainsi la soumission prend un sens, parce qu'elle ne nous impose pas des choses étrangères, mais nous libère à partir du plus profond de notre être.

Revenons encore à la dernière Cène. La nouveauté qui s'y est produite, résidait dans la nouvelle profondeur que prenait l'ancienne prière de bénédiction d'Israël, qui devient alors la parole de la transformation et nous donne à nous de participer à l'heure du Christ. Jésus ne nous a pas donné la mission de répéter la Cène pascale, qui, du reste, en tant qu'anniversaire, ne peut pas se répéter à volonté. Il nous a donné la mission d'entrer dans son "heure". Nous y entrons grâce à la parole qui vient du pouvoir sacré de la consécration - une transformation qui se réalise par la prière de louange, qui nous met en continuité avec Israël et avec toute l'histoire du salut, et qui en même temps nous donne la nouveauté vers laquelle cette prière tendait par sa nature la plus profonde. Cette prière - appelée par l'Eglise "prière eucharistique" - constitue l'Eucharistie. Elle est parole de pouvoir, qui transforme les dons de la terre de façon tout à fait nouvelle en don de soi de Dieu et qui nous engage dans ce processus de transformation. C'est pourquoi nous appelons cet événement Eucharistie, traduction du mot hébraïque beracha - remerciement, louange, bénédiction, et ainsi transformation à partir du Seigneur: présence de son "heure". L'heure de Jésus est l'heure où l'amour est vainqueur. En d'autres termes: c'est Dieu qui a vaincu, parce qu'Il est l'Amour. L'heure de Jésus veut devenir notre heure et elle le deviendra, si nous-mêmes, par la célébration de l'Eucharistie, nous nous laissons entraîner dans ce processus de transformations que le Seigneur a en vue. L'Eucharistie doit devenir le centre de notre vie. Ce n'est ni positivisme ni soif de pouvoir, si l'Eglise nous dit que l'Eucharistie fait partie du dimanche. Au matin de Pâques, les femmes en premier, puis les disciples, eurent la grâce de voir le Seigneur. Depuis lors, ils surent que désormais le premier jour de la semaine, le dimanche, serait son jour à Lui, le jour du Christ. Le jour du commencement de la création devenait le jour du renouvellement de la création. Création et rédemption vont ensemble. C'est pour cela que le dimanche est aussi important. Il est beau qu'aujourd'hui, dans de nombreuses cultures, le dimanche soit un jour libre ou, qu'avec le samedi, il constitue même ce qu'on appelle le "week-end" libre. Ce temps libre, toutefois, demeure vide si Dieu n'y est pas présent. Chers amis! Quelquefois, dans un premier temps, il peut s'avérer plutôt mal commode de devoir prévoir aussi la Messe dans le programme du dimanche. Mais si vous en prenez l'engagement, vous constaterez aussi que c'est précisément ce qui donne le juste centre au temps libre. Ne vous laissez pas dissuader de participer à l'Eucharistie dominicale et aidez aussi les autres à la découvrir. Parce que la joie dont nous avons besoin se dégage d'elle, nous devons assurément apprendre à en comprendre toujours plus la profondeur, nous devons apprendre à l'aimer. Engageons-nous en ce sens - cela en vaut la peine! Découvrons la profonde richesse de la liturgie de l'Eglise et sa vraie grandeur: nous ne faisons pas la fête pour nous, mais c'est au contraire le Dieu vivant lui-même qui prépare une fête pour nous. En aimant l'Eucharistie, vous redécouvrirez aussi le sacrement de la Réconciliation, dans lequel la bonté miséricordieuse de Dieu permet toujours un nouveau commencement à notre vie.
Le texte intégral http://www.vatican.va/holy_father/bened ... ay_fr.html

Je trouve ça si beau. Pour le chrétien, toute souffrance doit être transformée en don de soi, voilà je crois le sens réel de la souffrance.

Cordialement,

Wanderer

:)

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Hélène
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Message non lu par Hélène » dim. 05 févr. 2006, 22:47

À mon tour, je tiens à remercier Nelly pour son témoignage que je trouve très touchant...et réaliste.

Hervé, je vous transmets l'homélie du jour du père prieur de notre communauté. Il me semble qu'elle donne une piste à explorer à cette question de la souffrance. Aujourd'hui l'Église médite sur la souffrance de Job et les guérisons que Jésus opère pour nous relever.
« La vie de l’homme est une corvée ! ». Ce genre d’affirmation dérange. Parce qu’elle sonne vrai. Parce qu’elle est nôtre. Parce qu’elle est dans la Bible. Parce que la liturgie prétend qu’elle peut nourrir notre prière de ce jour…

Job a le sens de l’image qui touche. Il compare l’homme à un esclave qui ne subsiste que par un travail forcé, qui peine sous la charge sans qu’elle ne lui apporte de sécurité pour l’avenir ni de satisfaction pour le présent. Il travaille pour un autre et sait que dans sa vie, il n’y a plus de place pour le bonheur. Il n’espère même plus la guérison qui le soulagerait de ses maux ni le repos qui apaiserait son sommeil : il sait que la mort emporte bientôt tout cela, tout répit est vain. Bref, une seule solution réaliste : le « zéro espérance » !

Pourtant, au milieu de cette nuit de l’absurde, une lumière jaillit : « Souviens-toi ! », « Souviens-toi, Seigneur » ! Ce sont les premiers mots de la prière d’Israël… « Souviens-toi Israël, le Seigneur est Un ». Ce sont les mots qu’on retrouve dans bon nombre de psaumes. Au cœur de sa détresse, Job tutoie donc Dieu et lui demande de se souvenir de son amour, de son Alliance. « Souviens-toi, ma vie n’est qu’un souffle », c'est-à-dire « Seigneur, vois ma faiblesse, souviens-toi aujourd’hui car demain il sera trop tard ».

Quelle espérance ! Job nous rappelle que le Seigneur est proche, que Dieu est présent au fond de nos abîmes. Il est bon de se le rappeler. En effet, notre souffrance peut être telle que tout le champ de notre conscience soit tout occupé par elle, au point que notre regard sur Dieu est marqué par cette souffrance. Il nous est méconnaissable. Notre souffrance défigure Dieu.

Dans une telle impasse, Job nous révèle qu’il reste toujours une issue, il existe un chemin vers Dieu, dont la porte d’entrée est notre sens inné de l’absurdité de la souffrance. Notre être qui s’insurge contre la souffrance est justement celui que Dieu atteint. Le cœur en révolte contre le mal subi est celui qui a un passé en commun avec le Bon-Dieu et qui peut lui dire dans l’intimité : « Souviens-toi de ton amour ».

Il n’est pas possible en effet qu’il nous laisse sombrer dans le non-sens du mal. Le Créateur a en effet ordonné magnifiquement le monde où nous vivons. Il déborde de sens. Il indique sa source et son terme. Le psalmiste le reconnaît quand il s’écrit : « Il compte le nombre des étoiles, il donne à chacune un nom ». C’est en-soi une vraie bonne nouvelle. L’univers a été par Dieu, et ça change tout. « Alleluia », clame-t-il encore, vive le Dieu qui libère son peuple, vive le Dieu qui « guérit les cœurs brisés et soigne les blessures » ! C’est un cri de victoire et reconnaissance qui fait taire la plainte de la souffrance. Dieu a toujours le dernier le mot, qui est l’amour.

La preuve nous en est donnée dans l’évangile. Jésus se penche vers les malades, et les guérit tous. En les libérant, il montre que qu’il ne veut pas la maladie et la souffrance qui accablent l’homme. Elles ne sont jamais bonnes en elles-mêmes, même s’il est possible d’en faire un chemin de croissance spirituelle.

Le seul état que Dieu désire pour nous est celui de ressuscité. C’est ce qu’atteste la guérison de la belle-mère de Simon. Jésus la prend par la main et la fait se lever, montrant ainsi qu’il veut pour l’humanité malade du péché et de ses conséquences, la gloire de la résurrection. Il nous montre aussi combien Job visait juste. Jésus qui guérit est un Dieu proche. Dans cette scène que nous rapporte saint Marc, pas de grand discours, pas de considérations sur l’origine de la maladie, sur la façon dont elle a pu être contractée. Il n’y a pas, cette fois-ci, de public qui se presse à la porte, il n’y a pas de question qui oppose les témoins, aucun étonnement. Tout est simple et naturel. Dans l’intimité d’une maison, dans le calme d’un foyer, Dieu donne sa réponse aux cris de Job, elle se dit dans le silence de la main ten due de Jésus, qui relève et rend la vie.

Bien entendu, les nouvelles vont vite. Entre amis, entre voisins, on ne se cache pas ces choses-là, au contraire. Aussi, le soir venu, c'est-à-dire lorsque la prescription sabbatique de compter ses pas arrive à son terme, tous accourent, tous demandent la guérison, la fin de leur souffrance. Et, avec la même simplicité, Jésus guérit, Jésus chasse les démons.

Et Jésus impose le silence aux démons qu’il chasse. Il les fait taire parce qu’ils disent que Jésus est le Messie. En effet, en divulguant une information qui pourrait être mal comprise, Jésus pourrait être pris pour un autre. Il ne suffit pas de dire que Jésus est le Messie pour découvrir le Père qu’il révèle, il faut accueillir de lui quel Messie il dit être. Là est la raison profonde de son ordre de silence. Jésus à autre chose à nous dire et il doit être entendu.

Sans faire passer le disciple avant le maître, nous entendons cette détermination de Jésus en écho dans le cri de saint Paul : « Malheur à moi, si je n’annonce pas l’évangile ». « C’est pour cela que je suis sorti » dit Jésus. Les deux expressions sont équivalentes. Jésus n’est pas venu pour attirer les foules autour d’un thaumaturge mais pour les enseigner, les rassembler et les conduire à la maison du Père. S’il fait taire les démons, s’il ne répond pas à l’appel pressant de la foule au petit matin, c’est pour que son propre enseignement soit entendu. Et en se mettant en marche, il nous enseigne que lui, le Dieu qui se fait proche, il est ailleurs. Il est au-delà de nos attentes, car elles sont trop petites pour le contenir.

Au terme de l’évangile, Jésus se remet ouvre un chemin où nous sommes tous invités à le suivre. Là est sans doute le plus grand enseignement à mettre en œuvre pour notre semaine à venir. Tout ce que Jésus a fait est destiné à être imité par ses disciples. Les demandes que nous lui adressons sont sans doute légitimes, notre attente d’être relevés comme la belle-mère de Simon est grande, mais nous ne vivrons de la joie de la résurrection que lorsque nous saurons modeler l’emploi du temps de nos journées sur cette journée ordinaire de Jésus que saint Marc vient de nous raconter. On ne peut pas vivre de lui sans vivre comme lui. Nous n’aurons sans doute pas à marcher à travers le pays ni à résister aux assauts de la ville entière, mais nous reconnaîtrons la présence du ressuscité qua nd à tout instant de nos journées nous serons tout tournés vers Dieu et vers nos frères, Dieu rencontré dans la prière, nos frères aidés à se mettre debout et à retrouver la dignité des fils de Dieu, la joie de servir notre maître. Car ce dont nous avons le plus besoin n’est pas d’être soulagés de nos souffrances, mais d’être sauvés. Or voici qu’il vient en nos maisons celui qui porte le salut, accueillons-le.

Frère Dominique
Famille de saint Joseph
Source: http://www.homelie.info
Pour répondre à votre question, je crois que la souffrance, bien que subjective (une souffrance pour un n'est pas forcément une souffrance pour l'autre), est bien objective. Notre humanité est solidaire dans la souffrance. Ça n'est pas psychosomatique que de souffrir. Une souffrance est une souffrance et pas parce que subjectivement une souffrance serait moindre pour un qu'elle n'est pas pour celui qui souffre. Il n'y a pas de petite ou de grande souffrance, il n'y a que la souffrance (à ne pas confondre avec les différents niveaux de la douleurs). Jésus est venu l'assumer...petite et grande souffrance. Ma souffrance n'est pas moindre parce que quelqu'un d'autre souffre plus que moi. On peut "se consoler" en voyant les autres mais notre souffrance ne s'en va pas pour autant ou n'est pas diminuée à l'idée que quelqu'un souffre plus que moi ailleurs dans le monde.

Bon courage pour la suite,
Hélène
"Le Père n'a dit qu'une seule Parole, c'est son Fils et, dans un éternel silence, il la prononce toujours". (Saint Jean de la Croix)

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zora
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Re: La souffrance est-elle voulue par Dieu ?

Message non lu par zora » mar. 09 mai 2006, 23:44

Bonsoir à tous !

Alors pour répondre à la question de hervé je ne pense pas que la souffrance soit voulue de Dieu (au moins pas la plupart de souffrances). Après tout Dieu a donné la libre volonté aux hommes et ça qu’a été donné a été donné. Les hommes en abusent souvent et ils en paient les conséquences soit eux-mêmes soit les autres personnes à cause de leurs actes. J’ai souvent entendu parler de personnes qui ont perdu la foi après avoir vécu des tragédies soit personnelles soit vu et entendu pour les choses mauvaises et injustes dans la vie. Mais Dieu ne peut pas tenir toute l’humanité en chaque moment et chaque situation et que l’homme soit quand même libre à choisir (ou je le crois ainsi ?)

Cordialement
zora
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elanor
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Message non lu par elanor » mer. 10 mai 2006, 16:24

la souffrance est un mal contre laquelle il faut lutter,que ce soit pour les autres ou pour soi-même,physique ou morale.personne ne peut y échapper,croyant ou incroyant.
mais on peut voir à quel point le croyant peut se sentir aidé de Dieu:de nombreux chrétiens atteints de maux très douloureux ou d'handicaps très graves avaient la joie de Dieu sur leurs visages et ils la communiquaient aux autres.face à la mort d'un proche,bien sûr qu'il y a la douleur,mais combien de croyants ont éprouvé en même temps l'espérance de la résurrection et du Salut,avec même de la joie mêlée à la douleur.de plus,ceux qui soulagent la souffrance des autres,semblables à Simon de Sirène,témoignent très souvent de leur joie de se donner,même s'ils ne l'avaient pas recherchée.le pardon face à un mal irréparable apporte la paix dans les relations humaines.
même des non-croyants,lorsqu'ils se donnent pour soulager autrui,peuvent voir la joie inscrite sur leurs visage,sans l'avoir calculée.

Grichka
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Message non lu par Grichka » mar. 08 août 2006, 17:46

bonjour,

La plus grande souffrance est de se sentir seul, sans amour, abandonné de tous.
Mère Térésa
Nous pourrions donc dire que les souffrances des uns et des autres, et mes souffrances sont l'occasion de nous libérer de la plus grande des souffrance celle de se sentir seul, sans amour, abandonné de tous.

Douillet par naturel, je n'ai jamais couru après les souffrances, bien plutôt j'ai cherché à les éviter.
Jusqu'au jour, où la souffrance m'a arraché les tripes,
et s'est faite, depuis ma compagne quotidienne.

Il ne s'agissait pas d'une souffrance physique,
mais de la souffrance d'assister impuissant aux souffrances de tout ordre de ma très chère épouse atteinte d'un cancer.

Finalement en cette compagnie redoutable de la souffrance, j'ai fini par m'accomoder ….
vers un amour conjugal et familial encore plus profond qu'auparavant,
vers un dépouillement d'aspects encombrants et superficiels de mon existence,
vers un détachement, et paradoxalement un attachement plus profond à ceux que j'aime,

curieusement, cette souffrance a engendré …
un bonheur de vivre tout simplement ….
une sorte de paix dans la souffrance accueillie !

Je n'ai jamais pensé une seule seconde que le Christ est auteur de souffrances,
mais plutôt qu'en le Christ, toute souffrance humaine est source de délivrance, de salut pour tous.


Image
Mon épouse est toujours vivante, toujours en traitement ….
Il me semble que l'on ne guérisse jamais définitivement d'un cancer,
que l'on apprenne simplement à vivre le mieux possible avec cette maladie.
Il faut accepter l'amour avec tout son cortège de souffrances, parce que l'amour ne vient pas sans souffrance, et c'est par là qu'il est grand ! Roger Fournier Le cercle des arènes
Cordialement
Christian
"Là où la lumière éblouie et dessèche, j'apporte de l'obscurité, là où l'obscurité perd et refroidit j'apporte de la lumière, c'est plus fort que moi." Canard boiteux

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Théophane
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Message non lu par Théophane » mar. 08 août 2006, 18:47

"La douleur entre dans les plans de Dieu"
Saint Josémaría Escrivá
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
Bienheureux Álvaro del Portillo (1914-1994)

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