La souffrance est-elle voulue par Dieu ?

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Grichka
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les plans du diable ...

Message non lu par Grichka » mar. 08 août 2006, 21:19

"La douleur entre dans les plans de Dieu"
Saint Josémaría Escrivá
Peut-être pourrions-nous rajouter : "la douleur entre dans les plans du diable". Certains êtres humains chutent dans une spirale infernale de déshumanisation et cela par l'épreuve douloureuse.

A coup sûr, la douleur n'entre pas dans les plans de Dieu de la même manière que dans les plans du diable.

Cordialement,
Christian
"Là où la lumière éblouie et dessèche, j'apporte de l'obscurité, là où l'obscurité perd et refroidit j'apporte de la lumière, c'est plus fort que moi." Canard boiteux

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Message non lu par Théophane » mer. 09 août 2006, 11:23

Saint Josémaría Escrivá a aussi écrit : "Dieu est mon Père même s'Il m'envoie des souffrances, Il m'aime tendrement alors même qu'Il me blesse".
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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les chemins de la foi sont tortueux !

Message non lu par Grichka » mer. 09 août 2006, 15:09

Saint Josémaría Escrivá a aussi écrit : "Dieu est mon Père même s'Il m'envoie des souffrances, Il m'aime tendrement alors même qu'Il me blesse".
J'ai quelques difficultés à accueillir intellectuellement cette formulation, et je n'aurai jamais l'audace d'affirmer une telle chose à des personnes durement frappés par un séisme, ou autre catastrophe naturelle.

Mon Dieu est un dieu libérateur et salvateur, tout le contraire d'un dieu qui minviterait à un esclavage fataliste.

J'aurai plutôt tendance à redoubler d'esprit miséricordieux à l'égard des victimes du sinistre afin qu'en cette catastrophe s'exprime néanmoins, par NOUS, la gloire de notre Père. D'autre part, le père de famille que je suis aurait tendance à être révolté d'un tel comportement de père qui aime à violenter son enfant .... pour son bien.

Mais si cela peut vous mener à plus de charité .... pourquoi pas ? Les chemins de la foi sont bien tortueux.

Cordialement
Christian
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Message non lu par nelly emont » mer. 09 août 2006, 17:40

A Christian, je compatis à votre souffrance et à celle de votre épouse. J'ai entamé hier une troisième chimiothérapie. Je crois pouvoir comprendre ce que vous dites. Je ne crois aucunement que la souffrance soit vouloue par Dieu. Que serait-un Dieu qui la voudrait ? Cependant elle existe et il faut faire avec. Et ce n'est pas facile. Amitiés.

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Message non lu par Théophane » mer. 09 août 2006, 20:55

Ce que vous oubliez c'est que la douleur est purification, mérite, rédemption, et surtout, expiation. Nous pouvons l'ennoblir en l'unissant à la Passion du Christ.
C'est pour cela que le Père a dit : "Bénie soit la douleur. Aimée soit la douleur. Sanctifiée soit la douleur... Glorifiée soit la douleur !".
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la charité seule purifie !

Message non lu par Grichka » mer. 09 août 2006, 21:54

Ce que vous oubliez c'est que la douleur est purification, mérite, rédemption, et surtout, expiation. Nous pouvons l'ennoblir en l'unissant à la Passion du Christ.
C'est pour cela que le Père a dit : "Bénie soit la douleur. Aimée soit la douleur. Sanctifiée soit la douleur... Glorifiée soit la douleur !".
Je pense que rien ne surpasse l'amour fraternel en matière de purification, de mérite, de rédemption, et d'expiation.
1 Corinthiens 16:14 Que tout ce que vous faites se fasse avec charité!
Donner gratuitement la joie, la paix, rire ensemble, et s'amuser malgré tout, écouter, compatir, soutenir, pleurer soulage la douleur.
La douleur, c'est comme le péché il peut être l'occasion d'une grâce suplémentaire, d'une compassion, d'un élan de charité supplémentaire, et pourquoi pas d'un don divin au dessus de tous les dons .... un pardon.

Le pardon sauve, mais pas la douleur en soi.
Cette exaltation de la douleur enseignée par votre maître, n'est vraiment pas la spiritualité que je vis en Christ.
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Message non lu par Théophane » jeu. 10 août 2006, 11:50

Avez-vous lu Salvifici Doloris du Serviteur de Dieu Jean-Paul II ?
« Être contemplatifs au milieu du monde, en quoi cela consiste-t-il, pour nous ? La réponse tient en quelques mots : c’est voir Dieu en toute chose, avec la lumière de la foi, sous l’élan de l’amour, et avec la ferme espérance de le contempler face à face au Ciel. »
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sado masochisme ?

Message non lu par Grichka » jeu. 10 août 2006, 12:28

Cher Théophane,
J'ai lu, et sur votre proposition relu le texte Salvifici Doloris
http://www.vatican.va/roman_curia/ponti ... is_fr.html
"En expliquant la valeur salvifique de la souffrance, l'Apôtre Paul écrit: « Je complète en ma chair ce qui manque aux épreuves du Christ pour son Corps, qui est l'Eglise »

"l'Apôtre écrit-il: « Je trouve ma joie dans les souffrances que j'endure pour vous »(2). La joie vient de la découverte du sens de la souffrance, et même si Paul de Tarse, qui écrit ces paroles, y participe d'une manière très personnelle, cette découverte vaut en même temps pour les autres."

"On peut dire que l'homme souffre lorsqu'il éprouve un mal, quel qu'il soit."
Si la vocation du Christ, donc de Nous en Christ est de porter l'humanité et donc avec Nous toute la création vers un plus grand bien, dans ce cas, la souffrance prend un sens bénéfique en notre vocation christique pour celui qui s'engage pleinement en sa foi.
Je constate que tout être humain cherche à donner un sens à sa souffrance, et qu'alors que la souffrance prend sens, elle lui permet de demeurer humain. Mais une souffrance non assumée, ou négativement assumée peut conduire à l'inhumanité.
Parfois le souffrance prend sens négativement, elle accuse et porte accusation et engendrera alors des germes de haine, de violence destructrices ou suicidaires.

J'ai tiré de ce texte un enseignement édifiant pour moi. Mais je ne reconnais pas en l'esprit de ce texte, le même esprit que celui de votre maître.
Saint Josémaría Escrivá a aussi écrit : "Dieu est mon Père même s'Il m'envoie des souffrances, Il m'aime tendrement alors même qu'Il me blesse".
Le sens que prend pour moi la souffrance en Christ n'est pas d'avoir été envoyé par le Père qui m'aime, mais bien que j'accueille librement cette souffrance en Christ pour compléter notre œuvre christique.
En Christ, ma souffrance prend un sens salvateur.
Cette petite nuance me semble t'il change tout. Qu'en pensez-vous ?

Car la formulation de Josémaria Escriva prête à proposer le Père comme la cause de la souffrance subie. C'est comme si un enfant apprenait que sa mère qui l'aime était la cause des souffrances de son enfant, c'est insensé.
Pire, c'est révoltant, n'est ce pas ? C'est quoi cet amour là, du sado masochisme ?

Par contre la présence réconfortante, attentive, la compassion de la mère auprès de l'enfant souffrant donne alors sens à cette souffrance autant pour l'enfant que pour la mère, par le fait même que la souffrance de l'enfant révéle l'amour infini qui relie la mère à l'enfant.

De même ma souffrance peut porter à révéler l'amour du Christ en moi.

C'est ainsi que je le vois.

Cordialement
Christian
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Le sens de la souffrance

Message non lu par cousty » dim. 06 janv. 2008, 15:46

Bonjour,

Je viens de tomber sur vos réflexions au sujet du sens de la souffrance. pour moi, je peux vous livrer cette humble expérience :
pendant plusieurs années après la mort de mon père, j'ai vécu avec cette pensée ; Dieu l'a permis... mais finalement cette pensée m'enfermait... comme si Dieu avait à permettre ou non quoi que ce soit ! et puis c'est l'image d'un Dieu qui s'en fiche un peu, ou qui le veut quand même, comme si c'était 'nécessaire', incontournable... jusqu'à ce que je relise Ezechiel : je ne prends plaisir à la mort de personne dit Dieu. ah bon ! donc Dieu n'a pas pris de plaisir à la mort... oufff, enfin libéré !

Mais alors que fait-il de cette mort, de cette souffrance.... la réponse me fut donnée lors d'une retraite en foyer en charité, en commentaire du concile Vatican II : Dieu assume la souffrance, le péché et la mort : il en porte le poids, toutes les conséquences.... enfin je retrouve le visage de Dieu, qui est sur la face du Christ : Ne fallait-il pas que le CHrist souffrît pour entrer dans sa gloire ? ne fallait-il pas qu'il ASSUME toutes les conséquences du péché pour que le Christ tout entier entre dans la gloire !

Je vous livre bien humblement cette méditation qui me permet de porter aujourd'hui, avec le Christ, le poids de la souffrance...
Bien à vous, en Jésus, par Marie à l'ombre de Joseph

Cousty :)
passons aux barbares !

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Re: le sens de la souffrance

Message non lu par errare humanum est » dim. 06 janv. 2008, 21:27

Bonjour,

Entre Dieu l'a permit et Dieu l'assume, je ne vois pas trop la différence.

Est-ce que Dieu décide l'heure de notre mort?

Alice

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Re: le sens de la souffrance

Message non lu par Boris » lun. 07 janv. 2008, 12:42

Bonjour Alice,
errare humanum est a écrit :Bonjour,
Entre Dieu l'a permit et Dieu l'assume, je ne vois pas trop la différence.
Est-ce que Dieu décide l'heure de notre mort?
Alice
Si Dieu décide de l'heure de notre mort, cette heure n'en est pas pour autant inscrite à l'avance.

Dieu permet la souffrance car il nous laisse libre : c'est en cela qu'il permet la souffrance.
Mais la souffrance nous rapproche du Christ et de sa Passion et crucifixion.

Il est vrai que dans le même temps Dieu assume la souffrance : Il n'en rejette pas les conséquences mais les accepte. Il les accepte en les ayant vécu Lui-même par le Christ.

Même si c'est l'Homme qui est à l'origine de la souffrance (péché originel, tortures, péchés en tous genres, ...), Dieu l'assume aussi pour lui :
Liturgie de la Vigile Pascale, chant de l'Exultet, chantée par le Diacre une fois l'assemblée entrée dans l'église a écrit :O felix culpa, quae talem ac tantum meruit habere redemptorem!
O heureuse faute, qui nous a valu un tel Rédempteur !
- dès la faute d'Adam et Eve, Dieu prévoit l'Incarnation du Christ pour nous racheter à tout prix du péché.
Dieu assume donc même les souffrances dont Il n'a aucune responsabilité, sinon celle de nous laisser libre et de ne pas intervenir.
UdP,
Boris

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Re: Le sens de la souffrance

Message non lu par DavidB » lun. 07 janv. 2008, 18:39

Bonjour à tous,

La paix du christ soit sur vous.

Pour ma part, je ne vois pas ce que la souffrance a à voir avec Dieu, puisqu'il nous promet un monde où il n'y en aura plus...

La souffrance est inévitable, à cause de notre nature, à cause de nos libertés blessées et celles des autres, etc. Seulement, dans la souffrance, il y a deux options. Chercher à la fuir pour se sauver soi-même ou l'assumer dans un don d'amour.

Il me semble que celui qui vit en Dieu verra en la souffrance une occasion d'"amplifier" ses dons d'amour et de miséricorde. Celui qui ne vit pas en Dieu verra dans la souffrance une occasion d'hair le monde et d'être frustré de son existence.

Quand je travaille, je souffre souvent à quelque part, moi c'est très souvent les genoux, quand quelqu'un me fait du mal ou du mal à ceux que j'aime, je souffre aussi. Mais quelle option je choisi dans cette souffrance? L'amour coute que coute, l'acceptation de la souffrance dans le don de soi choisissant de donner même si ça fait mal ou le replis sur soi pour se sauver soi-même?

La souffrance en elle-même ne vaut rien. C'est la façon dont elle est assumée qui importe, il me semble.

David
Comme un petit enfant, moi aussi, je veux me laisser prendre dans les bras de Dieu, mon Père en Jésus-Christ, me laisser asseoir sur ses épaules, et voir enfin, devant moi, au loin, s'élargir mes horizons.

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Re: Le sens de la souffrance

Message non lu par Boris » lun. 07 janv. 2008, 20:15

Je voudrais nuancer votre propos :
DavidB, avec modification a écrit :Seulement, dans la souffrance, il y a deux options. Chercher à la fuir pour se sauver PAR soi-même ou l'assumer dans un don d'amour.
Je pense que ce "par soi-même" montre combien la souffrance doit être un don d'amour, car seul Dieu peut nous sauver, pas nous.
UdP,
Boris

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Re: Le sens de la souffrance

Message non lu par errare humanum est » lun. 07 janv. 2008, 20:47

Bonsoir,
Quand vous dites que seul Dieu peut nous sauver, qu'est ce que vous entendez par là?

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Re: Le sens de la souffrance

Message non lu par Boris » lun. 07 janv. 2008, 20:58

errare humanum est a écrit :Bonsoir,
Quand vous dites que seul Dieu peut nous sauver, qu'est ce que vous entendez par là?
Que l'Homme ne peut pas se sauver lui-même : il a besoin de Dieu.

Or c'est justement l'erreur de la société actuelle : refus de Dieu et volonté de se sauver par elle-même (et donc par la science).

Or la science n'est qu'un outil dénué de conscience. Sans morale, la science donne le mal : Hitler, le Communisme, l'avortement, la pilule (qui conduit à l'avortement), ...

Comme la Morale vient de Dieu et que la société rejette Dieu, alors la science conduit à l'immoral et l'homme à sa perte (qui se traduit par la désespérance et l'individualisme).

Je pense que Spe Salvi montre très bien tout cela (je ne l'ai pas encore lu).
UdP,
Boris

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