La splendeur eucharistique du mariage

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Héraclius
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Héraclius » dim. 21 juin 2015, 1:44

j'ai vérifié les enseignements autorisés , mais désolé aucun ne dit que le "don de soi" en lui même est une finalité, ni même un bien dans le mariage, et St Augustin est même allé jusqu'à dire que l'union qui ne vise pas la procréation dans le mariage est un péché véniel, bon là c'est son opinion. Donc juste pour mettre les points sur les i, que qualifier le "don de soi" comme un bien n'est pas ce que l'Eglise enseigne officiellement, voilà la vérité qu'on a voulu censurer.
C'est pas une grande nouvelle que le refus de la procréation dans le couple soit péché...

Et le "bien des époux", ce n'est pas un bien ?

J'ai l'impression que vous comprenez toujours ce que je dis comme une apologie du plaisir comme finalité, ce qui est lassant et faux.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Fée Violine
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Fée Violine » dim. 21 juin 2015, 14:38

Héraclius a écrit :Il n'est pas question de dire que la mariage est le nec plus ultra, il s'agit de dire qu'il est bon et sanctifiant, même si le célibat lui est supérieur (toutes choses égales par ailleurs).
Héraclius, d'où tenez-vous que le célibat soit supérieur au mariage? On croyait cela au Moyen Âge, mais plus maintenant ! St Paul recommande le célibat, mais uniquement pour des raisons pratiques pour les apôtres; et aussi parce qu'à son époque on croyait que le monde allait finir très bientôt. Y a-t-il d'autres sources à cette croyance?

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Héraclius » dim. 21 juin 2015, 15:02

Fée Violine a écrit :
Héraclius a écrit :Il n'est pas question de dire que la mariage est le nec plus ultra, il s'agit de dire qu'il est bon et sanctifiant, même si le célibat lui est supérieur (toutes choses égales par ailleurs).
Héraclius, d'où tenez-vous que le célibat soit supérieur au mariage? On croyait cela au Moyen Âge, mais plus maintenant ! St Paul recommande le célibat, mais uniquement pour des raisons pratiques pour les apôtres; et aussi parce qu'à son époque on croyait que le monde allait finir très bientôt. Y a-t-il d'autres sources à cette croyance?
Non, le célibat est supérieur au mariage toute chose égale par ailleurs (je précise cela parce qu'il est évident qu'il y a des célibats qui perdent et des mariages qui élèvent bien au-delà de saints célibats) . C'est assez logique : le célibat est un grand sacrifice pour Dieu, et il est plus facile de se marier que de renoncer à connaître un conjoint !


"Si quelqu'un dit que l'état du mariage doit être placé au-dessus de l'état de virginité ou de célibat, et qu'il n'est ni mieux ni plus heureux de rester dans la virginité ou le célibat que de contracter mariage : qu'il soit anathème"

Saint Concile de Trente, 24ème session, 10ème canon sur le sacrement du mariage
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Fée Violine » dim. 21 juin 2015, 15:32

Bon, si c'est le concile de Trente, c'est en effet une autorité. Mais je ne suis quand même pas bien convaincue, surtout si vous affirmez que
le célibat est un grand sacrifice pour Dieu, et il est plus facile de se marier que de renoncer à connaître un conjoint !
Il y a des milliards de gens mariés qui galèrent, entre les innombrables femmes maltraitées par leurs maris, les milliards de pères de famille (que je salue aujourd'hui, puisque c'est leur fête) qui se demandent avec angoisse comment ils vont pouvoir nourrir et instruire leurs enfants. Et par ailleurs les nombreux célibataires qui vivent bien tranquilles... Je ne dis pas que c'est la majorité des célibataires, mais il y en a qui renoncent au mariage par égoïsme, ou par peur de la vie, ou que sais-je. Je parle évidemment en général et je ne pense à personne en particulier.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Héraclius » dim. 21 juin 2015, 15:36

Il y a des milliards de gens mariés qui galèrent, entre les innombrables femmes maltraitées par leurs maris, les milliards de pères de famille (que je salue aujourd'hui, puisque c'est leur fête) qui se demandent avec angoisse comment ils vont pouvoir nourrir et instruire leurs enfants. Et par ailleurs les nombreux célibataires qui vivent bien tranquilles... Je ne dis pas que c'est la majorité des célibataires, mais il y en a qui renoncent au mariage par égoïsme, ou par peur de la vie, ou que sais-je. Je parle évidemment en général et je ne pense à personne en particulier.
Bien entendu. C'est pour cela que je précise "toutes choses égales par ailleurs".
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Suliko » dim. 21 juin 2015, 16:56

Et par ailleurs les nombreux célibataires qui vivent bien tranquilles... Je ne dis pas que c'est la majorité des célibataires, mais il y en a qui renoncent au mariage par égoïsme, ou par peur de la vie, ou que sais-je. Je parle évidemment en général et je ne pense à personne en particulier.
Bonjour,
L'état de virginité est en effet considéré comme supérieur à celui de mariage par la Tradition de l'Eglise. Cet enseignement se retrouve aussi bien dans la Bible que chez les Pères, les théologiens du Moyen Age ou encore dans des textes bien plus récents. Par contre, cet état n'est supérieur que pour autant qu'il ait pour but de se consacrer à Dieu. Saint Augustin, par exemple, est très clair là-dessus. Il explique bien qu'il ne sert à rien de conserver la virginité du corps, si ce n'est pas pour se consacrer à Dieu. Par conséquent, le célibat imposé (quelqu'un qui n'aurait pas trouvé de conjoint), tout comme le célibat de confort que vous mentionnez, ne sont pas à considérer comme supérieurs au mariage, car ce n'est pas de ce genre de célibat dans la virginité (ou le veuvage) dont parlent les Pères et la Tradition. (D'autant plus que les gens qui refusent le mariage par égoïsme ne sont souvent pas catholiques et ne se privent pas de vivre dans le péché (concubinage, etc...)).

Que Dieu vous garde,

Suliko
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » dim. 21 juin 2015, 18:04

Belin a écrit :@Xavi
C'est dommage j'ai eu à faire des objections détaillées à votre message initial comme vous me le demandiez, mais la modération a jugée bon que vous ne la lisiez pas. J'ai même voulu qu'on continue le débat en privé car visiblement cela gène beaucoup, mais je ne sais pas pourquoi, je n'arrive pas à vous envoyer des messages en privé.
Fée Violine a écrit : tous les messages de (Kolia Karamazov et Belin) sont désormais modérés a priori, et ils ne peuvent plus utiliser la messagerie privée (… le forum fonctionne ainsi et je n'y peux rien)
Cher Belin,

Je ne suis pas tous les sujets de ce forum et j’ignore donc ce qui fait difficulté et provoque des réactions des responsables dont certaines ont été supprimées et d’autres déplacées dans un nouveau sujet de la section « Vie du forum » intitulé « Kolia et Belin » qui m’apprend que vous êtes temporairement modéré a priori.

En ce qui concerne vos messages publiés dans ce seul sujet dans lequel nous sommes actuellement en dialogue sur la splendeur eucharistique du mariage, votre réflexion ne me semble pas dépasser les limites d’un dialogue sincère et attentif à l’enseignement de l’Eglise. La franchise de votre critique permet un approfondissement de qualité qui me semble particulièrement le bienvenu pour faire ressortir des éléments importants concernant le mariage et favoriser une compréhension sans cesse meilleure.

Mes considérations sont certes sensiblement différentes des vôtres, mais vous me semblez rempli de bonne volonté et soucieux de vivre de tout cœur selon votre compréhension de l’Evangile et de la foi de l’Eglise.

Je suis, dès lors, désolé de votre écartement temporaire et de la privation actuelle de votre regard attentif sur le mariage auquel toute l’Eglise réfléchit tout particulièrement durant cette période entre deux assemblées synodales sur la famille.

J’espère que tout cela va s’arranger bientôt.

Vous avez été fort présent dans ma prière lors de l’eucharistie dominicale de ce matin.

Bien amicalement,

Xavi

Jeremy43
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Jeremy43 » dim. 21 juin 2015, 20:44

Suliko a écrit :
Bonjour,
L'état de virginité est en effet considéré comme supérieur à celui de mariage par la Tradition de l'Eglise. Cet enseignement se retrouve aussi bien dans la Bible que chez les Pères, les théologiens du Moyen Age ou encore dans des textes bien plus récents. Par contre, cet état n'est supérieur que pour autant qu'il ait pour but de se consacrer à Dieu. Saint Augustin, par exemple, est très clair là-dessus. Il explique bien qu'il ne sert à rien de conserver la virginité du corps, si ce n'est pas pour se consacrer à Dieu. Par conséquent, le célibat imposé (quelqu'un qui n'aurait pas trouvé de conjoint), tout comme le célibat de confort que vous mentionnez, ne sont pas à considérer comme supérieurs au mariage, car ce n'est pas de ce genre de célibat dans la virginité (ou le veuvage) dont parlent les Pères et la Tradition. (D'autant plus que les gens qui refusent le mariage par égoïsme ne sont souvent pas catholiques et ne se privent pas de vivre dans le péché (concubinage, etc...)).

Que Dieu vous garde,

Suliko
Bonjour Suliko,

Qu'entendez-vous par une vie consacrée à Dieu ? vous voulez dire une vie consacrée officiellement à Lui (en rentrant dans un ordre religieux quelconque) ? car en soit chaque chrétien, quelque soit son état de vie, doit consacrer sa vie à Dieu, le premier Commandement est le même pour tous. C'est vrai en tout cas qu'il y a de la joie et de la paix à vivre dans la chasteté et à mettre une croix sur tout ce qui est lié au mariage, mais en même temps c'est peut-être très égoïste si tout ce qu'on reçoit dans l'étude, la méditation et la prière on ne le redonne pas aux autres sous forme de charité.

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Xavi
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Xavi » lun. 22 juin 2015, 14:41

J’espère que le sujet ne va pas dévier.

J’ai été lire d’autres interventions de Belin, et je comprends mieux les réactions qu’elles suscitent.

Il y a d’autres sujets ouverts ou à ouvrir concernant la sexualité, la valeur du célibat ou les effets du mariage.

Le présent sujet sur la splendeur eucharistique du mariage ne se situe ni sur le plan d’une quelconque comparaison avec le célibat (ni a fortiori avec le célibat consacré), ni sur le plan des effets du mariage ou des finalités qu’il permet d’atteindre.

Le sujet ici est de méditer la valeur du mariage lui-même dans la lumière de l’Ecriture et de la foi de l’Eglise.

Cela peut partir dans tous les sens.

Sur ce point, Belin pose un premier problème essentiel pour un dialogue fructueux.
Dans le sujet « La sexualité et l’amour » de la section Religion-Vie Chrétienne, Belin a écrit :
Une fois de plus ce que je dis depuis N'EST PAS MON OPINION UNIQUEMENT! mais celle que l'Eglise a toujours enseigné par le passé. C'est Saint Jean-Paul II qui a écrit le CEC et c'est Lui qui a donné une doctrine sur le mariage qui semble être en contradiction avec ce que l'Eglise a toujours enseigné depuis plus de 2000 ans et il a même changé la définition de la finalité du mariage du droit canon

J'ai l'impression que la fameuse "théologie du corps" de Saint Jean-Paul II n'a aucune autre références ni dans la Bible, ni dans la tradition, et ce ne sont que de simples enseignements qui n'ont pas été fait dans le cadre de l'enseignement du magistère, bref cela me semble être l'opinion personnelle de Saint Jean-Paul II et non un enseignement de l'Eglise, toutefois je souhaiterais que quelqu'un qui a plus de connaissance là-dessus nous éclaire.
Accepter d’opposer les papes entre eux et, a fortiori, s’opposer à l’enseignement d’un pape de notre époque sur la base des enseignements de papes plus anciens ayant vécu dans des contextes différents que nous ne vivons pas, est une position qui peut affaiblir profondément la foi catholique qui cherche toujours à réactualiser la foi à chaque époque et dans chaque culture dans le respect et la cohérence avec l’enseignement de l’Eglise depuis 2000 ans.

Je crois que l’enseignement du pape Jean-Paul II n’est pas contraire aux enseignements antérieurs de l’Eglise, mais qu’il ouvre d’autres points de vue sur une même réalité.

Selon les époques et les circonstances, le point de vue est orienté vers tel ou tel aspect du mariage.

Dans la section de théologie d’un forum catholique consacré à l’intelligence de la foi catholique, il me semble indispensable, pour éviter une vaine dispersion, de fonder nos échanges sur une soumission loyale partagée aux écrits du Magistère et sur des interprétations (une herméneutique) qui lisent les écrits du magistère et cherchent à les comprendre en les mettant en harmonie les uns avec les autres.

Vouloir opposer un pape à un autre mène inévitablement à des impasses, voire à un relativisme profond.

Il faut, au contraire, chercher inlassablement la cohérence à travers les différences par lesquelles les pères de l’Eglise et les papes successifs ont tenu compte des connaissances, du langage, de la culture, et de toutes les circonstances de l’époque de chacun d’eux.

A certaines époques, le point de vue a pu retenir prioritairement la valorisation du célibat consacré, la lutte contre la concupiscence ou les questions relatives à la contraception, mais sans écarter pour autant la valeur du mariage en lui-même.

Cela peut être observé chez St Augustin que Belin cite à plusieurs reprises.

Je relève, par exemple, que, sur la valeur du mariage, Belin cite beaucoup St Augustin alors qu’il indique expressément qu’il ne partage pas son avis sur ce point essentiel.
Belin a écrit :On a cette façon de contemporaine de présenter le mariage comme un bien "ultime" et non comme un bien de "moyen" et cela brouille les cartes, je cite d'abord saint Augustin pour mieux illustrer ma pensée:

. Il est à remarquer que parmi les dons de Dieu, il en est que l'on doit rechercher pour eux-mêmes, tels sont la sagesse, la santé, l'amitié; il en est d'autres qui ne sont nécessaires que comme moyens, tels sont la science, la nourriture, la boisson, le sommeil, le mariage et les relations conjugales. Parmi les derniers actes les uns sont nécessaires à la sagesse , telle est la science; les autres sont nécessaires à là santé, tels sont la nourriture, le breuvage, le sommeil; d'autres enfin sont nécessaires à l'amitié, comme le mariage et l'acte qui lui est propre ; car c'est sur lui que repose la propagation du genre humain, pour qui les relations de l'amitié sont un bien si grand. Quant aux biens qui sont nécessaires comme moyens celui qui n'en use pas dans le but qui leur est assigné, pèche tantôt véniellement, tantôt mortellement

Dans ma notion de bien "ultime", la santé et même l'amitié n'y font même pas parties car ils ne sont pas des motifs d'espérance pour notre salut…

Pour revenir au mariage, je trouve que dans votre présentation le mariage est vu comme un bien "ultime" c'est à dire on présente les beautés du mariage, en nous laissant implicitement croire qu'en y participant on accomplit ainsi un bien "ultime"…
Contrairement à Belin, dans l’extrait qu’il invoque St Augustin cite bien « l’amitié » parmi les « dons de Dieu … que l’on doit rechercher pour eux-mêmes » et, parmi les actes qui peuvent être « nécessaires » à l’amitié, St Augustin cite « le mariage et l’acte qui lui est propre ».

Entre des époux, c’est avant tout une amitié de communion totale des personnes (corps, âme et esprit) qui est la réalité principale du mariage et cette réalité est un bien en soi.
Belin a écrit :Lorsque l'union conjugale des époux ne vise pas la procréation, je partage alors totalement le point de vue de saint Augustin selon qui c'est un péché véniel.
Belin interprète ici St Augustin en oubliant leur désaccord sur l’amitié des époux que St Augustin a considéré comme un don de Dieu à rechercher pour lui-même, ce qui oriente l’interprétation actuelle de Belin.

Lorsque St Augustin écrit que « celui qui n'en use pas dans le but qui leur est assigné, pèche tantôt véniellement, tantôt mortellement », cela concerne certes les « biens nécessaires comme moyens » (dont le mariage et l’acte qui lui est propre), mais Belin oublie que le but assigné au mariage et à l’acte qui lui est propre dans l’extrait qu’il cite est « l’amitié » (ici, la communion des époux) que St Augustin présente comme un don de Dieu à rechercher pour lui-même.

Si l’on retire de la longue phrase citée ce qui ne concerne pas notre sujet, St Augustin nous dit clairement ceci : « parmi les dons de Dieu, il en est que l'on doit rechercher pour eux-mêmes, tels … l'amitié; il en est d'autres qui ne sont nécessaires que comme moyens, tels … le mariage et les relations conjugales… nécessaires à l'amitié…
celui qui n'en use pas dans le but qui leur est assigné, pèche tantôt véniellement, tantôt mortellement ».

Cet extrait vient du texte de St Augustin intitulé « De ce qui est bien dans le mariage », dans lequel il écrit aussi que « l'union de l'homme et de la femme est en elle-même un bien réel …
L'honorabilité du mariage ne résulte pas seulement de la création des enfants, mais encore du besoin naturel à des sexes différents de faire entre eux société. Autrement le mariage ne serait pas convenable entre vieillards, surtout s'ils avaient perdu leurs enfants ou s'ils n'en avaient jamais eu. Or ce mariage entre vieillards, tous le regardent comme légitime; l'ardeur juvénile des époux n'existe plus, mais il suffit que l'affection les unisse » (n° 3)

Ceci étant, St Augustin insiste et détaille divers autres points de vue sur le mariage, sans guère détailler l’amitié des époux et la valeur du mariage comme bien en lui-même.

Mais, le mariage est aujourd’hui profondément blessé et j’ai l’impression que sa valeur peut et doit être redécouverte, même dans les écrits anciens des Pères et du Magistère qui étaient davantage orientés vers d’autres aspects.

Il y a aujourd’hui une grande souffrance et Belin en témoigne clairement.
Dans le sujet « Tout quitter pour entrer en religion » de la section Soutien-Discernement de vocations, Belin a écrit :En fait le seul choix raisonnable à la lumière de la Foi est le renoncement, je vais reprendre un raisonnement que j'ai déjà eu à présenter dans un autre fil:
Lorsqu'on désire trouver son bonheur dans une relation conjugale et auprès de la famille qu'on aura:
- On n'a aucune garantie qu'on trouvera effectivement un(e) compagnon (compagne). J'ai beaucoup de cousines qui ont cherché sans succès un époux durant leur vie, aujourd'hui elles tendent vers la soixantaine...célibataire malgré elle.
- Si on en trouve, on n'a aucune garantie que effectivement notre compagnon (compagne) ou notre famille feront effectivement notre bonheur: Il y a souvent des désillusions, et notre foyer devient pratiquement pour nous l'enfer sur terre.
- Même si on y trouve le bonheur il est éphémère et précaire: un jour on peut vous apprendre que votre épouse et tous vos enfant sont mort dans un accident, un jour votre compagnon peut vous dire qu'il veut le divorce et vous forcer à vivre célibataire malgré vous.
- Enfin même si au final vous trouvez du bonheur auprès de votre épouse, vos enfants, les enfants de vos enfants, ce bonheur n'est pas un motif d'Espérance pour un bonheur éternel auprès de Dieu.

Par contre lorsqu'on renonce par amour pour Dieu à ce bonheur ( et à tout autre bonheur selon le monde la précision est importante):
- On a la certitude d'avoir auprès du Christ et dès ce monde un bonheur qui sera le centuple du bonheur qu'on a sacrifié
- On a la certitude d'avoir dans l'éternité auprès de Dieu ce bonheur sacrifié, mais dans sa perfection

Alors entre choisir un bonheur incertain, précaire, illusoire, et sans motif d'Espérance d'une part et d'autre part choisir un bonheur qui est le centuple du premier bonheur, qui est certain et éternel. je pense que le choix s'impose de lui même pour peu qu'on regarde les choses sous la perspective de la Foi.
Il me semble que ce message montre assez clairement la perception de Belin.

Difficile de ne pas y lire une profonde désespérance.

C’est même effrayant. Comment notre société peut-elle susciter une si grande tristesse ?

Le cri de douleur de Belin rend urgent de redécouvrir la grâce du mariage que Jésus nous a enseignée.

Pourquoi rester si méfiant et craintif lorsque le Christ lui-même nous révèle que, des milliers d’années après Adam et Eve, c’est encore et toujours Dieu lui-même qui unit les époux, c’est encore et toujours le premier des sacrements de l’histoire humaine ?

Mais, encore faut-il croire à sa parole ! C’est la foi qui sauve !

Que les jeunes qui aspirent au mariage se tournent avec ferveur vers le Seigneur pour lui demander ce don indissoluble qu’il promet de donner !

Le tableau extrêmement sombre de Belin est contredit par d’innombrables époux de toutes époques, y compris de la nôtre.

L’amitié conjugale qui unit totalement un homme et une femme, corps, âme et esprit, reste un trésor magnifique que peut découvrir celui qui accepte d’y voir la main de Dieu collaborant avec les époux qui se laissent conduire par Lui.

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Fée Violine » lun. 22 juin 2015, 21:04

Merci Xavi ! Je n'aurais pas su le dire aussi bien ! :clap:

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par axou » ven. 26 juin 2015, 19:13

Fée Violine a écrit :
Héraclius a écrit :Il n'est pas question de dire que la mariage est le nec plus ultra, il s'agit de dire qu'il est bon et sanctifiant, même si le célibat lui est supérieur (toutes choses égales par ailleurs).
Héraclius, d'où tenez-vous que le célibat soit supérieur au mariage? On croyait cela au Moyen Âge, mais plus maintenant ! St Paul recommande le célibat, mais uniquement pour des raisons pratiques pour les apôtres; et aussi parce qu'à son époque on croyait que le monde allait finir très bientôt. Y a-t-il d'autres sources à cette croyance?

Le mot "supérieur" convenait peut-être à la mentalité du XVI ième siècle au Concile de Trente, il ne convient plus à notre mentalité d'aujourd'hui, car il s'est chargé d'une connotation négative : qui dit supérieur dit inférieur. Plus de valeur ou moins de valeur.

Comment croire sérieusement que le Seigneur qui appelle chaque personne à une mission particulière accorde plus de valeur à certaines qu'à d'autres ???
le mot "supérieur" en ce domaine en tout cas est devenu urticant, ce qui est contre-productif...

C'est pourquoi je propose l'expression "radicalité " : ceux qui renoncent au couple, à la vie de famille, à un certaine liberté de choix et un certain confort, en prononçant des voeux de pauvreté, d'obéissance et de chasteté, témoignent d'un engagement radical, à la suite du Christ. Voilà.

Bien à vous,

Axou

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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Suliko » ven. 26 juin 2015, 19:34

Le mot "supérieur" convenait peut-être à la mentalité du XVI ième siècle au Concile de Trente, il ne convient plus à notre mentalité d'aujourd'hui, car il s'est chargé d'une connotation négative : qui dit supérieur dit inférieur. Plus de valeur ou moins de valeur.
Il ne s'agit pas que du concile de Trente, mais de toute la Tradition de l'Eglise, des débuts jusqu'à maintenant.
Et puis, d'une manière générale, il est inadmissible de changer l'enseignement de l'Eglise parce qu'il ne conviendrait soit disant plus à notre mentalité. D'ailleurs, j'aimerais rappeler que la mentalité des Occidentaux est loin d'être partagée par tout le monde! Beaucoup ont tendance à l'oublier. Il est courant d'entendre ou de lire que l'Eglise ne doit plus avoir le même langage qu'autrefois, que ce langage traditionnel serait aujourd'hui inaudible. C'est un avis que je trouve totalement erroné et d'ailleurs, il ne porte pas de fruits. L'Eglise me semble trop souvent tenir le même langage que le monde...
C'est pourquoi elle seule, prédestinée avant les générations et annoncée par les prophètes, la Mère du Créateur de tout l'univers, non seulement n'a participé en rien à la tache originelle, mais elle est toujours demeurée pure comme le ciel et toute belle. (extrait du règlement pour le monastère de Biélokrinitsa (1841)

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Christophe67
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Christophe67 » sam. 27 juin 2015, 0:53

Belin a écrit :@Jeremy
Chercher le bonheur auprès d'une personne autre que Dieu est une illusion, Jésus lui même a conseillé de renoncer même à sa femme et à ses enfants pour espérer avoir son bonheur.
Bonjour Belin,

Je voulais réagir à ce propos, en opposition avec ce que m'enseignait mon accompagnateur spirituel Jésuite, mais j'ai tout effacé m'étant rendu compte de quelque chose dans Matthieu 19:29 :

Pour les Bibles catholiques :
Bible de Jérusalem :
Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie éternelle.
Bible Liturgique :
Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle.
Bible de Maredsous :
Et quiconque aura laissé pour moi, maisons, frères, soeurs, père, mère, enfants, ou terres, recevra le centuple et possédera la vie éternelle.»
Bible Chouraqui :
Quiconque laisse maisons, ou frères, ou soeurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, à cause de mon nom, en recevra cent fois plus, et il héritera la vie en pérennité.
Bible crampon (1923) :
Et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou enfants, ou champs, à cause de mon nom, il recevra le centuple et aura la vie éternelle en possession.
Pour les Bibles Protestantes :
Bible Louis Segond (1910) :
Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses soeurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle.
Bible Darby (1885) :
et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou soeurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou champs, pour l'amour de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera de la vie éternelle.
Bible de l'épée (2010) :
Et quiconque aura quitté des maisons, ou des frères, ou des sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou des champs, à cause de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera la vie éternelle
Bible Ostervald (2008) :
Et quiconque aura quitté des maisons, ou des frères, ou des sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou des champs, à cause de mon nom, en recevra cent fois autant, et héritera la vie éternelle.
Bible King James (2006)
Et quiconque aura quitté maisons, ou frères, ou sœurs, ou père, ou mère, ou femme, ou enfants, ou terres, à cause de mon nom, recevra le centuple, et héritera la vie sans fin.
Pour les Bibles Oecuméniques :
Traduction oecuménique de la Bible :
Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon nom, recevra beaucoup plus et, en partage, la vie éternelle.

Je stoppe cette énumération mais on peut constater que la femme n'apparaît pas dans les Bibles catholiques et même dans l'oecuménique, contrairement aux Bibles protestantes.

Par contre dans Luc 14:26 il est bien indiqué dans toutes : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. (Bible Liturgique).

Ce qui est en accord avec le premier commandement.


Aussi si vous lisez une Bible protestante je dirai que vous êtes sincère dans votre propos, mais que celui-ci n'est pas juste.


Si une femme accepte de devenir "eunuque pour le royaume des cieux" et de laisser son mari suivre Jésus c'est différent. Mais cet état ne peut lui être imposé avec tout ce que cela entraîne comme péchés (concupiscence, adultère ...).
En effet, un mal ne peut justifier un bien, c'est un piège qui ne vient pas de Dieu.

Maintenant la traduction doit probablement dépendre du codex de référence (ou de la Septante et du texte Massorétique), différent pour les catholiques et les protestants. Je connais une personne à l'université de théologie de Strasbourg qui devrait pouvoir m'éclairer sur ce point. Mais en attendant de la revoir, je serai heureux de lire un avis plus pertinent que le mien sur cette différence, que je ne trouve absolument pas anodine.


Cordialement.

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Nanimo
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Nanimo » sam. 27 juin 2015, 14:40

Merci, Christophe. Votre point est essentiel et sa signification profonde. Ce que disent les versions protestantes en mentionnant 'femme' apparaît anodin au premier chef, mais on en fait trop dire au texte. En effet, on voit bien là, précisément là, comment on peut dans la pratique passer d'une idée à l'autre, ce que l'on appelle le glissement de sens : avec 'femme' les mouvements issus de la Réforme introduisaient la notion de divorce dans les écrits (sous couvert de 'suivre Jésus'). Je ne dis pas que c'était l'intention, je dis simplement que ces traductions ont subtilement ouvert une porte qui aurait dû restée fermée; et, de fait, elles trahissent le sens originel, le sens voulu.
Les versions catholiques qui ne mentionnent pas 'femme' évitent l'écueil, car il s'agit véritablement d'un écueil.

La Bible liturgique apparaît en porte à faux et demande effectivement que l'on creuse la question : notons le terme 'préférer' qui est bien choisi, car nous fait porter le regard vers Dieu, quelle que soit notre place, mère ou autre.
(Une ancienne traductrice)
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Christophe67
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Re: La splendeur eucharistique du mariage

Message non lu par Christophe67 » dim. 28 juin 2015, 12:25

Bonjour Nanimo,


Tout d'abord merci pour votre réponse.
Nanimo a écrit :Ce que disent les versions protestantes en mentionnant 'femme' apparaît anodin au premier chef, mais on en fait trop dire au texte.
En effet, à cette "découverte" toute personnelle, je n'ai pu m'empêcher de penser aux verset 18 et 19 de Apocalypse 22.
J'y pensais déjà auparavant, concernant le rejet de certains textes du canon de l'Église par la Réforme, mais si en plus il y a un "ajout" alors les versets 18 et 19 prennent toute leur ampleur.

Mais dans le but de ne pas faire un procès d'intention, je préfère le terme plus charitable de "glissement" que vous proposez.
La Bible liturgique apparaît en porte à faux et demande effectivement que l'on creuse la question, même si le terme 'préférer' est bien choisi, puisqu'il nous fait porter le regard vers Dieu, quelle que soit notre place, mère ou autre.
En fait, je n'ai fais que citer un verset de l'Apôtre Luc, qui comme Matthieu traite le sujet, et pour éviter de nouveau de longues références, je n'ai copié-collé que celui de la Bible Liturgique. Mais par cela, je voulais dire que dans toutes les versions "femme" était présent lorsque Jésus indiquait la préférence, différente de l'abandon comme on pourrait si vite le déduire en lisant les versions protestantes.


Très cordialement.

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