Bonjour Mac !
Oui, la chose me paraît «des plus évidentes» avec cette lettre de Pierre. On pourrait la mettre en rapport avec une sorte d'hymne qui se trouve en plein dans la lettre de Paul aux Éphésiens par-dessus le marché.
«Je vous demande donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, d'adopter une conduite digne de l'appel dont vous avez été appelés : avec toute humilité et douceur
avec patience
vous supporter les uns les autres par amour
veiller à préserver l'unité du Souffle par le lien de la paix
Corps un, Souffle un
comme vous a appelés
votre appel à un unique espoir
Seigneur un
confiance une
baptême un
Dieu un et Père de tous
qui est au-dessus de tout
et par tous et en tout
Chacun de nous a reçu la grâce à la mesure du don du Christ
Comme il est dit :
Monté sur les hauteurs
Il a fait captif les captifs
et donné aux hommes des dons
Mais pourquoi «monté» s'il n'était pas aussi descendu au plus profond de la terre ? Celui qui est descendu est aussi celui qui est monté bien au-dessus de tous les cieux pour tout remplir.»
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Épitre aux Éphésiens, 4, 1 ( traduction : Frédéric Boyer, Michel Garat,
La nouvelle traduction 2001, Bayard)
Le catéchisme de l'Église catholique :
1032 Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : " Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché " (2 M 12, 46). Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique (cf. DS 856), afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu. L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts.
Des anciens documents
Les martyrs des saintes Perpétue et saintes Félicité en Afrique du Nord
- «... je prononçai par hasard le nom de Dinocrate. J'admirai comme une chose extraordinaire, que, n'ayant point pensé à lui depuis sa mort, je m'en souvinsse alors d'une manière si singulière. Je versai quelques larmes pour le triste accident qui nous l'avait ravi, et je connus que je serais exaucée si je priais pour lui. Je commençai donc à offrir des prières et à gémir beaucoup en la présence de Dieu. La nuit suivante, il me sembla voir sortir Dinocrate d'un lieu obscur; il était tout couvert de sueur; ses lèvres sèches et brûlées, et sa bouche entrouverte marquaient qu'il endurait une soif extrême. Son visage était pâle, couvert de crasse, et on y voyait encore la plaie qu'il y avait lorsqu'il mourut : c'était un horrible cancer à la joue. Ce Dinocrate était mon frère, mort à l'âge de sept ans. C'était donc pour ce pauvre enfant que j'avais prié avec tant d'ardeur. Au reste, il me semblait qu'il y avait un fort grand espace entre lui et moi; en sorte qu'il m'était impossible d'aller à lui. Là était un réservoir plein d'eau, mais dont le bord, plus haut que Dinocrate, ne lui permettait pas de puiser de quoi étancher sa soif. Il faisait divers efforts pour l'atteindre, mais c'était toujours en vain. Je me réveillai dans l'agitation et l'inquiétude que me causait la peine où je voyais mon frère; mais j'eus une ferme espérance que mes prières ne lui seraient pas inutiles pour la faire cesser; je ne cessais donc pas de prier jour et nuit pour ce cher frère, mêlant à mes prières mes soupirs et mes larmes. On nous transféra alors dans la prison du camp, car nous étions destinés pour servir aux spectacles qui devaient se donner dans le camp le jour de la naissance de Géta [...]»
http://stmaterne.blogspot.ca/2008/03/ma ... rptue.html
Le purgatoire est déjà une notion commune pour l'Église à la fin du IIe -début du IIIe siècle.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Abercius_d ... %A9rapolis
Mais en 1882, l'archéologue écossais William Ramsay découvre à Kelendres (près de l'ancienne Synnada en Phrygie) le début et la fin d'une inscription funéraire concernant un certain Alexandre, fils d'Antonios. Elle est précisément datée de l'an 300 de l'ère phrygienne, soit l'an 216 ap. J.-C. On y reconnaît rapidement les vers de l'épitaphe d'Abercios.
« Citoyen de cette illustre ville, j'ai fait de mon vivant construire (ce tombeau) pour que mon corps y repose un jour. Mon nom est Abercius. Je suis le disciple d'un pur pasteur qui dirige la troupe de ses agneaux à travers monts et plaines et dont l'œil immense voit toutes choses, car il m'a appris les lettres dignes de foi. C'est lui qui m'a fait entreprendre le voyage de Rome pour en contempler la majesté souveraine et y voir une reine à la robe et aux sandales d'or [...] Ce sont les paroles véritables que j'ai dites, moi Abercius, afin qu'elles soient mises ici par écrit, alors que je suis dans la soixante-douzième année de mon âge. Que le frère qui entend et comprend ces choses comme moi prie pour Abercius. »
«As often as the anniversary comes round,
we make offerings for the dead as birthday honours.» (Tertullien,
De Corona, chap. 3)
http://www.newadvent.org/fathers/0304.htm
Si l'un des fidèles vient à mourir, procurez-lui le salut en célébrant l'Eucharistie, et en priant près de sa dépouille - Aristide,
Apologie (circa 138 ap. J.C.)
«Les déclarations doctrinale sur l'existence du purgatoire au Concile de Florence et au Concile de Trente s'appuient sur
la façon dont l'Église a toujours prié pour les défunts. Déjà, à la fin de l'Ancien Testament, cette prière était considérée comme une sainte pensée (2 M 12,45). Les inscriptions des catacombes témoignent de la très grande antiquité de cette pratique parmi les chrétiens. Très vite, ils ont pensé que, dans le mystère de la communion des saints, ils pouvaient aider leurs défunts à achever leur leur purification. A cette intention, ils offraient à Dieu leurs prières, leurs jeûnes et leurs aumônes, mais surtout le Saint Sacrifice de la messe.
Dans sa Constitution dogmatique sur l'Église, le Concile Vatican II maintient la distinction traditionnelle entre l'Église militante, l'Église souffrante et l'Église triomphante :
En attendant que le Seigneur soit venu dans sa Majesté, accompagné de tous ses anges et que, la mort détruite, tout lui ait été soumis, les uns parmi ses disciples continuent sur terre leur pélerinage; d'autres, ayant achevé leur vie, se purifient encore; d'autres enfin sont dans la gloire, contemplant dans la pleine lumière, tel qu'il est, le Dieu un en trois personnes» -
Lumen Gentium, chap. 49 (source : Pierre Descouvemont (l'abbé),
Guide des difficultés de la foi catholique, p. 547)