Dans la parabole du riche et de Lazare on voit bien que c'est impossible de les aimer. Si une âme au ciel veut aimer un damné, cela signifie que sa volonté ne sera jamais exaucée donc ce sera un sujet de tristesse pour lui, ce qui serait en contradiction avec le bonheur qu'on est censé avoir au ciel. Si Dieu veut faire du bien aux damnés il le fera, car ce que Dieu veut il le fait; donc Dieu Lui-même ne veut pas leur faire du bien, donc Il ne les aime pas.Héraclius a écrit :La réponse à ces objections a déjà été apportée.
1ère objection : on ne peut espérer le repentir des damnés parce qu'ils sont dans l'éternité, hors du temps et donc de l'idée de changement. Cela ne veut pas dire qu'on ne peut les aimer.
Cela me rappelle des raisonnement sophistes du genre "Dieu est tout puissant donc il peut créer un caillou qu'il ne peut pas porter". Le problème est la signification qu'on donne aux expressions. Dieu tout-puissant ne signifie pas qu'il peut tout faire, mais qu'il peut tout faire ce qu'il veut.2ème objection : On peut se demander si Dieu peut simplement cesser d'aimer, étant donné que l'amour est son essence.
De même dire que Dieu est amour ne signifie pas qu'il aime tout, mais qu'il aime tout ce qui est "aimable". Alors les créatures de Dieu étaient aimables dès leur création, mais à cause de leurs actes libres, certaines ne sont plus devenus aimables.
Le problème c'est que les actes de l'homme le transforment lui-même. Donc le sujet n'est plus le même à cause de ses actes, n'étant plus le même c'est normal qu'il puisse passer d'un état aimable à un état plus aimable ou moins aimable ou plus du tout aimable. C'est ainsi qu'on parle du vieil homme et de l'homme nouveau donc ce n'est plus tout-à-fait la même personne.3ème objection : c'est réduire l'homme à ses actes. C'est tout à fait envisageable, mais cela risquerait de laisser à penser que l'homme est aimable à l'aune de ses actes, ce qui va à l'encontre de l'évangile. Plus raisonnable me semble la position qui consiste à dire que tout homme est aimable par sa seule qualité de sujet. Toute créature est par elle-même digne d'amour, même Satan ; mais les actes des damnés, hommes et anges, sont haïssables.
Comme j'avais déjà dis, Dieu donne sa gloire aux âmes qu'Il aime. Or la gloire qu'on reçoit de Dieu c'est pour la diffuser, afin que les autres en jouissent aussi. Le problème des damnés c'est que leur égoïsme et leur orgueil -inguérissables, il faut le préciser- font qu'ils ne pourront pas retransmettre aux autres élus la gloire qu'ils ont reçue de Dieu, donc ils privent ainsi les élus d'une juste joie qu'ils méritent.
Alors Dieu se trouve face à un choix à faire: aimer les damnés et priver ainsi éternellement les bénis d'une juste joie qu'ils méritent, ou ne pas aimer les damnés. Alors que va-t-il faire, selon vous, devant une telle hypothèse? Selon moi, il fera ce qui est juste...
Enfin l'hypothèse selon laquelle Dieu aime les damnés conduit logiquement aux conclusions qui contredisent la Foi chrétienne. Quelques-unes:
- C'est chacun qui se juge et choisit librement l'Enfer ou le Ciel : or notre Credo dit clairement que c'est Jésus qui juge et que c'est lui qui envoie les uns au ciel et les autres en Enfer, et ceci est clairement dit aussi dans le récit du jugement dernier dans la Bible, et dans plusieurs paraboles du Christ.
- Personne n'ira en Enfer: or Jésus lui-même a dit que les élus sont peu nombreux...