Voici l'Intervention :
- Hello Cinci,
Dans votre profession de foi, à aucun moment vous ne parlez de votre salut personnel. Etes- vous sauvé ? Etes-vous né de nouveau ? Avez-vous la vie éternelle ? Etes-vous justifié devant Dieu ? Le Saint Esprit a -t il fait son habitation en vous ?
Allons-y :
Bonjour gérardh,
Parce qu'il n'entre pas dans ma «culture catholique» d'allez claironner que je serais sauvé. Surtout si c'est pour laisser entendre que la chose serait réglée, comme définitivement réglée; qu'il n'y aurait plus aucun risque que je puisse faire partie un jour des réprouvés.
Dans votre profession de foi, à aucun moment vous ne parlez de votre salut personnel.
Je ne peux afficher une telle assurance parce que le faire, comme vous aimeriez, serait justement aller contre les Écritures du Nouveau Testament, gérardh. Je pense que vous le savez. Avec Paul, l'on devrait prendre garde à ne pas être retranché d'un fameux olivier franc, et donc ne pas nous vanter. Pour le Jugement final : ce n'est pas moi qui décide.
Oui ... mais en espérance.Etes- vous sauvé ? Etes-vous né de nouveau ? Avez-vous la vie éternelle ? Etes-vous justifié devant Dieu ? Le Saint Esprit a -t il fait son habitation en vous ?
On parle de la foi ...
Dans la foi, je peux espérer, non pas voir ou toucher du doigt. Entre espérer et être maître de ma vie rendue éternelle et jusqu'à devoir posséder en propre la vision béatifique : il y a tout une marche! Je ne me ballade pas dans un «corps de gloire» ressortant de la résurrection finale des justes, gérardh. Je ne possède pas encore mon être tout entier, ma totale liberté.
Je suis «né de nouveau» par mon baptême. Parce que le sacrement produit efficacement la grâce qu'il signifie. Je possède bien quelques arrhes de la vie éternelle. Je suis justifié par mon baptême pour commencer, Et ensuite quand je me confèsserai honnêtement à l'église. Je l'ai fait il y a peu, il faudra que j'y retourne bientôt.
Je reconnais comme vrai le credo de l'Église.
Le Saint Esprit a fait son habitation, chez moi, autant et sinon plus que chez une myriade de «dissidents de l'Église», qui n'ont cesse de vouloir de vanter et pour condamner l'Église, le pape, la totalité des évêques et plus encore; sans même parler des grands saints qu'ils s'imaginent être en enfer, ou en tout cas morts et enterrés, réduits à l'état d'ombre du schéol comme on le croyait des hébreux de l'an 1000 avant Jésus; qui tiennent également à professer que la sainte Vierge serait une pécheresse aujourd'hui disparut et dont il ne faudrait pas tellement se soucier, etc.
A part ça, je suis baptisé du Saint Esprit. C'est bien ce que vous aimeriez savoir. En le disant : allez-vous me croire? L'effusion de l'Esprit : je sais ce que c'est. Oui, j'ai pu expérimenter cette grâce supplémentaire. Ça reste une ancre qui va me stabiliser dans une certitude de foi,
Toutefois, je n'y verrais pas motif à forfanterie sur le plan personnel. Ce serait plutôt un motif à me sentir bien limité et quasiment honteux à la limite, à craindre de façon révérentielle Dieu-le-Père, et en ce sens que je vois bien tout ce qui fait encore défaut chez moi. Je ne suis pas naïf au point d'ignorer qu'un discours religieusement correct ne sauvera jamais personne, Le discours est peu de chose à côté des actes.
Dans la foi catholique, la charité parfaite représente la sainteté accomplie et comme l'objectif à atteindre. La foi n'en est que le moyen initial. Il ne s'agit pas de prendre la proie pour l'ombre. La foi c'est l'ombre, la proie la sainteté accomplie ou une parfaite amitié avec Dieu . Là, je ne suis pas dans une parfaite amitié avec Dieu.
L'opération d'équarissage est loin d'être terminée.
- Je ne prie pas suffisamment, je ne fais pas assez pénitence, j'ai un déficit en vertus, je ne suis pas assez prudent, je manque de tempérance, j'ai des passions encore désordonnées, je me ménage encore trop, je n'ai pas encore rendu d'importants services pour le Seigneur, je n'ai pas assez l'esprit de service. Je pourrais encore dérouler la liste sur un kilomètre ou deux.
Un enfant de quatre ans qui dit «Merci Jésus!» ne saurait être dans la même situation, ni un nouveau converti d'une semaine à peine, ni un catholique de cafétéria ni même un vétéran pouvant accumuler quelques moyens péchés d'importance, sans sentir le besoin de visiter le confessionnal. On peut espérer, on peut prier, on peut souhaiter que Dieu aille nous prendre en pitié. Non pas plastronner! Décréter détenir d'avance un des meilleurs sièges au Paradis. Juste d'y penser ...
Bref, je suis catholique, membre imparfait de l'Église, je crois, j'espère ,,, je suis sauvé en espérance. J'ai déjà été sauvé du doute, de l'incroyance de fond. Mais j'attend encore d'autres saluts de la part de Dieu. Je n'ai pas fini ma course. J'ai encore besoin de l'aide de Dieu, des saints anges, des saints, de la mère de Jésus, de l'Église ! Il y a d'autres strates de ma personne qui auraient encore besoin d'un salut.