Êtes-vous sauvés?

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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Cinci
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Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Cinci » mer. 06 janv. 2016, 22:24

Dans le contexte de la discussion, la chose fut un peu inattendue pour moi. Car la question est apparut dans le déroulement du fil sur la substitution pénale. J'aimerais ne pas noyer l'autre sujet.

Voici l'Intervention :
  • Hello Cinci,

    Dans votre profession de foi, à aucun moment vous ne parlez de votre salut personnel. Etes- vous sauvé ? Etes-vous né de nouveau ? Avez-vous la vie éternelle ? Etes-vous justifié devant Dieu ? Le Saint Esprit a -t il fait son habitation en vous ?


Allons-y :

Bonjour gérardh,

Dans votre profession de foi, à aucun moment vous ne parlez de votre salut personnel.
Parce qu'il n'entre pas dans ma «culture catholique» d'allez claironner que je serais sauvé. Surtout si c'est pour laisser entendre que la chose serait réglée, comme définitivement réglée; qu'il n'y aurait plus aucun risque que je puisse faire partie un jour des réprouvés.

Je ne peux afficher une telle assurance parce que le faire, comme vous aimeriez, serait justement aller contre les Écritures du Nouveau Testament, gérardh. Je pense que vous le savez. Avec Paul, l'on devrait prendre garde à ne pas être retranché d'un fameux olivier franc, et donc ne pas nous vanter. Pour le Jugement final : ce n'est pas moi qui décide.
Etes- vous sauvé ? Etes-vous né de nouveau ? Avez-vous la vie éternelle ? Etes-vous justifié devant Dieu ? Le Saint Esprit a -t il fait son habitation en vous ?
Oui ... mais en espérance.

On parle de la foi ...

Dans la foi, je peux espérer, non pas voir ou toucher du doigt. Entre espérer et être maître de ma vie rendue éternelle et jusqu'à devoir posséder en propre la vision béatifique : il y a tout une marche! Je ne me ballade pas dans un «corps de gloire» ressortant de la résurrection finale des justes, gérardh. Je ne possède pas encore mon être tout entier, ma totale liberté.

Je suis «né de nouveau» par mon baptême. Parce que le sacrement produit efficacement la grâce qu'il signifie. Je possède bien quelques arrhes de la vie éternelle. Je suis justifié par mon baptême pour commencer, Et ensuite quand je me confèsserai honnêtement à l'église. Je l'ai fait il y a peu, il faudra que j'y retourne bientôt.

Je reconnais comme vrai le credo de l'Église.

Le Saint Esprit a fait son habitation, chez moi, autant et sinon plus que chez une myriade de «dissidents de l'Église», qui n'ont cesse de vouloir de vanter et pour condamner l'Église, le pape, la totalité des évêques et plus encore; sans même parler des grands saints qu'ils s'imaginent être en enfer, ou en tout cas morts et enterrés, réduits à l'état d'ombre du schéol comme on le croyait des hébreux de l'an 1000 avant Jésus; qui tiennent également à professer que la sainte Vierge serait une pécheresse aujourd'hui disparut et dont il ne faudrait pas tellement se soucier, etc.

A part ça, je suis baptisé du Saint Esprit. C'est bien ce que vous aimeriez savoir. En le disant : allez-vous me croire? L'effusion de l'Esprit : je sais ce que c'est. Oui, j'ai pu expérimenter cette grâce supplémentaire. Ça reste une ancre qui va me stabiliser dans une certitude de foi,

Toutefois, je n'y verrais pas motif à forfanterie sur le plan personnel. Ce serait plutôt un motif à me sentir bien limité et quasiment honteux à la limite, à craindre de façon révérentielle Dieu-le-Père, et en ce sens que je vois bien tout ce qui fait encore défaut chez moi. Je ne suis pas naïf au point d'ignorer qu'un discours religieusement correct ne sauvera jamais personne, Le discours est peu de chose à côté des actes.

Dans la foi catholique, la charité parfaite représente la sainteté accomplie et comme l'objectif à atteindre. La foi n'en est que le moyen initial. Il ne s'agit pas de prendre la proie pour l'ombre. La foi c'est l'ombre, la proie la sainteté accomplie ou une parfaite amitié avec Dieu . Là, je ne suis pas dans une parfaite amitié avec Dieu.

L'opération d'équarissage est loin d'être terminée.
  • Je ne prie pas suffisamment, je ne fais pas assez pénitence, j'ai un déficit en vertus, je ne suis pas assez prudent, je manque de tempérance, j'ai des passions encore désordonnées, je me ménage encore trop, je n'ai pas encore rendu d'importants services pour le Seigneur, je n'ai pas assez l'esprit de service. Je pourrais encore dérouler la liste sur un kilomètre ou deux.
Les assurances de Paul le sont pour celui-là qui aura su tenir jusqu'au bout, qui aurait déjà résisté jusqu'au sang contre le péché. C'est l'assurance que Paul peut avoir au moment où il pose la tête sur le billot. C'est Sophie Scholl au pied de la guillotine.

Un enfant de quatre ans qui dit «Merci Jésus!» ne saurait être dans la même situation, ni un nouveau converti d'une semaine à peine, ni un catholique de cafétéria ni même un vétéran pouvant accumuler quelques moyens péchés d'importance, sans sentir le besoin de visiter le confessionnal. On peut espérer, on peut prier, on peut souhaiter que Dieu aille nous prendre en pitié. Non pas plastronner! Décréter détenir d'avance un des meilleurs sièges au Paradis. Juste d'y penser ...

Bref, je suis catholique, membre imparfait de l'Église, je crois, j'espère ,,, je suis sauvé en espérance. J'ai déjà été sauvé du doute, de l'incroyance de fond. Mais j'attend encore d'autres saluts de la part de Dieu. Je n'ai pas fini ma course. J'ai encore besoin de l'aide de Dieu, des saints anges, des saints, de la mère de Jésus, de l'Église ! Il y a d'autres strates de ma personne qui auraient encore besoin d'un salut.

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Héraclius » mer. 06 janv. 2016, 22:45

"Être sauvé en éspérance" ; c'est une belle façon de formuler la chose.

1533 Bien qu'il soit indispensable de croire que les péchés ne sont et n'ont jamais été remis que gratuitement par miséricorde divine à cause du Christ, cependant personne ne doit, en se targuant de la confiance et de la certitude que ses péchés sont remis et en se reposant sur cela, dire que ses péchés sont ou ont été remis, alors que cette confiance vaine et éloignée de toute piété peut exister chez des hérétiques et des schismatiques, bien plus que de notre temps elle existe et est prêchée à grand bruit contre l’Église catholique 1562 .

1534 Mais il ne faut pas non plus affirmer que tous ceux qui ont été vraiment justifiés doivent être sans aucune hésitation convaincus en eux-mêmes qu'ils ont été justifiés, ni que personne n'est absous de ses péchés et justifié, sauf celui qui croit avec certitude qu'il a été absous et justifié, et que c'est par cette seule foi que se réalise l'absolution et la justification 1564 , comme si celui qui ne croit pas cela mettait en doute les promesses de Dieu et l'efficacité de la mort et de la Résurrection du Christ. En effet, de même qu'aucun homme pieux ne doit mettre en doute la miséricorde de Dieu, les mérites du Christ, la vertu et l'efficacité des sacrements, de même quiconque se considère lui-même, ainsi que sa propre faiblesse et ses mauvaises dispositions, peut être rempli d'effroi et de crainte au sujet de sa grâce 1563 , puisque personne ne peut savoir, d'une certitude de foi excluant toute erreur, qu'il a obtenu la grâce de Dieu.

- Concile de Trente, Sur la Justification, Chapitre 9



Pour les Catholiques, et pour tous les chrétiens non-protestants, le salut est un processus où le croyant "travaille à son salut avec craintes et tremblements" (Ph, 2, 12). L'achèvement du salut, c'est la perfection ; être sauvé, c'est être parfait, c'est être totalement Amour et vivre de la Vie Trinitaire en Dieu (participant de la nature divine dirait Saint Pierre).

Le salut, pour les Catholiques, n'est pas un décret divin, ce n'est pas un acte juridique. C'est une transformation de l'être, l'incorporation de l'homme dans le Christ.

De fait, un homme sur la terre ne peut qu'être en chemin ; le salut, c'est le ciel lui-même, la terre lui est étrangère.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Mac » mer. 06 janv. 2016, 23:12

Héraclius a écrit :"Être sauvé en éspérance" ; c'est une belle façon de formuler la chose.

1533 Bien qu'il soit indispensable de croire que les péchés ne sont et n'ont jamais été remis que gratuitement par miséricorde divine à cause du Christ, cependant personne ne doit, en se targuant de la confiance et de la certitude que ses péchés sont remis et en se reposant sur cela, dire que ses péchés sont ou ont été remis, alors que cette confiance vaine et éloignée de toute piété peut exister chez des hérétiques et des schismatiques, bien plus que de notre temps elle existe et est prêchée à grand bruit contre l’Église catholique 1562 .

1534 Mais il ne faut pas non plus affirmer que tous ceux qui ont été vraiment justifiés doivent être sans aucune hésitation convaincus en eux-mêmes qu'ils ont été justifiés, ni que personne n'est absous de ses péchés et justifié, sauf celui qui croit avec certitude qu'il a été absous et justifié, et que c'est par cette seule foi que se réalise l'absolution et la justification 1564 , comme si celui qui ne croit pas cela mettait en doute les promesses de Dieu et l'efficacité de la mort et de la Résurrection du Christ. En effet, de même qu'aucun homme pieux ne doit mettre en doute la miséricorde de Dieu, les mérites du Christ, la vertu et l'efficacité des sacrements, de même quiconque se considère lui-même, ainsi que sa propre faiblesse et ses mauvaises dispositions, peut être rempli d'effroi et de crainte au sujet de sa grâce 1563 , puisque personne ne peut savoir, d'une certitude de foi excluant toute erreur, qu'il a obtenu la grâce de Dieu.

- Concile de Trente, Sur la Justification, Chapitre 9

Pour les Catholiques, et pour tous les chrétiens non-protestants, le salut est un processus où le croyant "travaille à son salut avec craintes et tremblements" (Ph, 2, 12). L'achèvement du salut, c'est la perfection ; être sauvé, c'est être parfait, c'est être totalement Amour et vivre de la Vie Trinitaire en Dieu (participant de la nature divine dirait Saint Pierre).

Le salut, pour les Catholiques, n'est pas un décret divin, ce n'est pas un acte juridique. C'est une transformation de l'être, l'incorporation de l'homme dans le Christ.

De fait, un homme sur la terre ne peut qu'être en chemin ; le salut, c'est le ciel lui-même, la terre lui est étrangère.
Bonjour Héraclius, :)

J'ai du mal à comprendre sur quoi se fondent ces obligations.

Entre autre scripturairement :
5et alors que nous étions morts par nos offenses, nous a rendus vivants avec le Christ (c'est par grâce que vous êtes sauvés);
8Car c'est par la grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi; et cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu;
9qui nous a sauvés et nous a appelés par une vocation sainte, non en vertu de nos œuvres, mais en vertu de (son) propre décret et de (sa) grâce, qui nous a été donnée dans le Christ Jésus de toute éternité
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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par gerardh » jeu. 07 janv. 2016, 0:18

_____

Bonsoir Cinci, Héraclius et Mac

Cinci, il ne s'agit pas de claironner que nous avons le salut, comme si nous en avions quelque mérite, alors que nous ne sommes que des vases de miséricorde;

Mais un chrétien devrait être heureux de répondre positivement et sans réserve aux questions que j'ai posées, ne serait-ce qu'à titre de témoignage.

L'heure étant tardive, je répondrai prochainement plus complètement. Mais le dernier message de Mac, que je n'ai eu le temps de lire qu'en diagonale, me fait plaisir.


________
Dernière modification par gerardh le jeu. 07 janv. 2016, 11:27, modifié 1 fois.

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Héraclius » jeu. 07 janv. 2016, 2:30

J'ai du mal à comprendre sur quoi se fondent ces obligations.
Quelles obligations ?

Les passages que vous citez ne contredisent en rien la position de l'Eglise catholique.

1/ Le premier dit que nous sommes sauvés par la grâce immérité
2/ Le second dit substanciellement la même chose
3/ Dans la troisième, le mot "décret" ne dois pas porter à confusion : il se rapport à "l'appel à la vocation sainte", pas à proprement parler au salut dans sa globalité. Car l'initiative de la foi et du processus de sanctification est oeuvre purement divine que l'on peut décrire par ce mot.

Dieu vous garde,

Héraclius -
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Mac » jeu. 07 janv. 2016, 3:26

Bonjour Héraclius :)
Héraclius a écrit :Quelles obligations ?
cependant personne ne doit, en se targuant de la confiance et de la certitude que ses péchés sont remis et en se reposant sur cela, dire que ses péchés sont ou ont été remis,
Ici : vous avez l'obligation ....de ne pas dire
1534 Mais il ne faut pas non plus affirmer
Ici : Vous avez l'obligation de ne pas affirmer

Ces textes peuvent avoir eu un intérêt pour l'époque concernée en vu de garder l'unité de l'Eglise. Enfin pour moi ces textes ne sont pas fondamentaux.
Les passages que vous citez ne contredisent en rien la position de l'Eglise catholique.
1/ Le premier dit que nous sommes sauvés par la grâce immérité
2/ Le second dit substanciellement la même chose
3/ Dans la troisième, le mot "décret" ne dois pas porter à confusion : il se rapport à "l'appel à la vocation sainte", pas à proprement parler au salut dans sa globalité. Car l'initiative de la foi et du processus de sanctification est oeuvre purement divine que l'on peut décrire par ce mot.
Non, il ne s'agissait pas de contredire la position de l'Eglise, mais ces versets affirment que nous sommes sauvés donc que les péchés ont été remis. Il n'y a pas d'obligation de ne pas le dire, l'Evangile le dit. C'est quand même ce qui nous différencie des religions qui ne savent pas s'ils vont être sauvés.

Cela n'empêche pas la persévérance car nous ne luttons pas contre les êtres de chair!

Que Dieu vous garde aussi.

Fraternellement. :coeur:

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Christophe67 » jeu. 07 janv. 2016, 11:17

Bonjour à tous,

Merci Cinci pour cette quasi profession de foi, je suis persuadé que beaucoup se reconnaîtront dans vos propos. Cela a été mon cas.
"Etre sauvé en espérance" est un très joli condensé.

Oui nous espérons être sauvés et nous avons conscience que nous n'en avons aucun mérite, mais que toute notre vie sera consacrée à conserver cette espérance en restant dans l'amitié de Dieu.
Contrairement à d'autres nous nous y consacrons à chaque instant.

L'amitié de Dieu n'est pas en défaut, mais notre capacité à en sortir.
Le pire des dangers est comme ces conducteurs qui croient qu'ils sont doués au volant, et que les options de leur voiture leur permet d'adapter le code de la route à leur convenance. Jusqu'au jour ou un platane traverse trop vite la route, ou qu'une flaque d'huile rend obsolète l'ABS ...
C'est aussi faire fit de celui qui met des obstacles sur notre route, alors je dirai que les portes du ciel sont ouvertes, mais qu'il faut savoir aussi les pousser.

Il est demandé peu en comparaison de ce qui nous est offert, mais même ce peu est parfois difficile pour les uns et de trop pour d'autres.


Cordialement.

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Teano » jeu. 07 janv. 2016, 12:34

Cinci a écrit :
Bref, je suis catholique, membre imparfait de l'Église, je crois, j'espère ,,, je suis sauvé en espérance. J'ai déjà été sauvé du doute, de l'incroyance de fond. Mais j'attend encore d'autres saluts de la part de Dieu. Je n'ai pas fini ma course. J'ai encore besoin de l'aide de Dieu, des saints anges, des saints, de la mère de Jésus, de l'Église ! Il y a d'autres strates de ma personne qui auraient encore besoin d'un salut.
AMEN !

Teano
"« Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie »"


Messages dans cette couleur (ou à peu près...) : modération du forum

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Mac » jeu. 07 janv. 2016, 13:08

Bonjour Christophe :)
Christophe67 a écrit :Le pire des dangers est comme ces conducteurs qui croient qu'ils sont doués au volant, et que les options de leur voiture leur permet d'adapter le code de la route à leur convenance. Jusqu'au jour ou un platane traverse trop vite la route, ou qu'une flaque d'huile rend obsolète l'ABS ...
Un conducteur habile au volant n'en fait pas un conducteur sûr.
Et un conducteur sûr n'est pas un conducteur qui pense que sa sécurité est du ressor des options de sa voiture.

C'est ce que vous voulez dire je pense.

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Héraclius » jeu. 07 janv. 2016, 13:58

Non, il ne s'agissait pas de contredire la position de l'Eglise, mais ces versets affirment que nous sommes sauvés donc que les péchés ont été remis. Il n'y a pas d'obligation de ne pas le dire, l'Evangile le dit. C'est quand même ce qui nous différencie des religions qui ne savent pas s'ils vont être sauvés.
Vous avez raison.

Ce que dit l'Eglise au Concile de Trente, c'est qu'il faut se garder de proclammer avec certitude : je serais sauvé. La cible de l'Eglise, c'est surtout la doctine claviniste de la persévérance des élus. Calvin croyait qu'une fois qu'un homme est entré dans le salut (ou entré en apparence), il ne peut en ressortir. L'Eglise croit avec Saint Paul que les branches de l'abre peuvent êtres retranchées. (Cf. Rom 11)

Dans les milieu fondamentalistes protestants, c'est la foi dans cette certitude qui est placée au centre. D'où la question "es-tu sauvé" que l'on retrouve souvent chez les évangéliques. "As-tu accepté Jésus comme sauveur personnel ?"
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par gerardh » jeu. 07 janv. 2016, 14:16

__

Bonjour Cinci,

Il y a eu en peu de temps plusieurs messages des uns et des autres : je réponds à votre message d’initialisation du fil de discussion, que je vous remercie d’avoir mis en exergue car la question est de toute importance.

De toute importance pour chacun d’entre nous et de toute importance pour le témoignage que nous devons rendre à notre prochain : « soyez toujours prêts à répondre, mais avec douceur et crainte, à quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1 Pierre 3, 15). « Je n’ai pas honte de l’évangile, car il est la puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Romains 1, 16).

« Crois au seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Actes, 16, 31). Le salut, dans le sens (qui n’est pas unique) de salut éternel de l’âme (et aussi du corps), signifie que l’on est justifié devant Dieu, ayant obtenu la rédemption, la vie éternelle et la rémission des péchés par le sang de Jésus. Cela est mentionné abondamment dans le NT sous différents angles de vue. Premièrement nous avons d’ores et déjà acquis ce salut éternel de par notre nouvelle naissance (acquise par la conversion). Dans d’autres passages ce salut est vu comme une chose future, qui sera pleinement réalisée à une époque ultérieure. Mais dans tous les cas, ce salut est certain, et non conditionné par notre conduite (que nous sommes pourtant exhorter à faire tendre vers la sainteté). Vous êtes sauvé en espérance dites-vous. Dans un sens vous avez raison si le mot espérance ne suppose pas d’incertitude quant à l’accomplissement de la chose. « Espérance » n’est pas forcément une espérance conditionnelle, mais en l’occurrence une attente sure et ferme (esperar en espagnol a le sens d’attendre). « Il n’y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8, 1). « Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (Romains 5, 1). Avez-vous la paix avec Dieu ? Vous devriez l’avoir si vous ne l’avez pas encore.
Le Saint Esprit a fait son habitation, chez moi, autant et sinon plus que chez une myriade de «dissidents de l'Église»,
Tant mieux : je m’en réjouis. Le Saint Esprit en tant que personne divine, vient faire son habitation dans les chrétiens, ni plus ni moins chez l’un que chez l’autre (l’effusion de l’Esprit chez tel ou tel étant un autre sujet).

Vous ne m’avez jamais lu condamner l’Eglise, le pape, les évêques, les saints ou Marie.

Les chrétiens ont « tout le corps lavé » et en cela ils sont nets. Mais ils n’ont besoin que de se laver les pieds : c'est-à-dire se rendre compte de ses péchés quotidiens, les regretter et les confesser à Dieu. Il est évident que, imparfaits, nous devons malgré tout fuir le péché et aspirer à faire des progrès spirituels. Les bonnes œuvres en sont un élément important. En tout cas il ne devrait y avoir aucune incertitude sur l’issue de la foi d’un chrétien.

___________

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Mac » jeu. 07 janv. 2016, 14:19

Bonjour Héraclius :)
Héraclius a écrit :Ce que dit l'Eglise au Concile de Trente, c'est qu'il faut se garder de proclammer avec certitude : je serais sauvé. La cible de l'Eglise, c'est surtout la doctine claviniste de la persévérance des élus. Calvin croyait qu'une fois qu'un homme est entré dans le salut, il ne peut en ressortir. L'Eglise croit avec Saint Paul que les branches de l'abre peuvent êtres retranchées. (Cf. Rom 11)

Dans les milieu fondamentalistes protestants, c'est la foi dans cette certitude qui est placée au centre. D'où la question "es-tu sauvé" que l'on retrouve souvent chez les évangéliques. "As-tu accepté Jésus comme sauveur personnel ?"
Ah voilà! Je me disais bien qu'il y a avait tout un contexte historique autour de ces textes et qu'ils ne pouvaient se comprendre qu'en ayant une vision globale de la situation de l'Eglise à l'époque.

Merci pour vos précisions. :oui:

Fraternellement. :coeur:

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par Cinci » jeu. 07 janv. 2016, 16:10

Bonjour Héraclius,

Merci d'avoir glissé les extraits du concile de Trente, Je n'y pensais pas au moment d'écrire.


;)

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par gerardh » jeu. 07 janv. 2016, 16:21

__

Bonjour Héraclius,

J’ai déjà répondu sur la plupart des points dans mon message précédent à Cinci. Je n’insisterai pour vous répondre que sur quelques aspects.

Pour moi le passage que vous citez du Concile de Trente est bien navrant, et résulte sans doute de personnes qui n’ont pas compris, ou ont insuffisamment compris, l’évangile

Sur le verset de Philippiens 2, 12 : « travailler à son salut avec crainte et tremblement » :

Comme je l’ai esquissé dans mon message à Cinci, cette mention du salut appartient à un groupe spécifique de passages qui parlent du salut comme d’une chose que nous attendons (Héb. 9:28 ; Rom. 13:11), En effet, nous devons encore être sauvés de la colère de Dieu dans son sens terrestre, c’est-à-dire des jugements apocalyptiques. Nous avons aussi à être sauvés de la mort physique de notre corps. Tout cela c’est l’espérance chrétienne. Elle est comme un casque qui nous permet de redresser la tête malgré l’adversité (1 Thes. 5:8). Notre espérance du salut se réalisera à la seconde venue de Christ. Pour le monde, il viendra comme un juge mais pour nous il n’en est pas ainsi : «Nous attendons le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera le corps de notre abaissement en la conformité du corps de sa gloire» (Phil. 3:20-21). Bientôt il «apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent» (Héb. 9:28). Ce salut futur est le dernier acte de délivrance accompli par le Seigneur en notre faveur. C’est comme le couronnement de sa miséricorde. Il ressuscitera ceux qui sont morts en lui et enlèvera les croyants vivants, avant que la grande tempête de la juste colère de Dieu ne se déchaîne sur la terre. Alors nous serons tous avec le Seigneur à l’abri du danger pour toujours. Notre salut sera absolument achevé. (source : Un si grand salut par F.B. Hole)

Par ailleurs le salut, s’il est vrai qu’il comprend la justification, va bien au-delà, parce qu’il englobe toute la course du chrétien jusqu’à ce qu’il soit effectivement ressuscité avec Christ. C’est le salut de la course chrétienne (pas celui de l’âme qui est assuré à jamais). Voilà la signification de ce verset : «Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement» (Phil. 2:12) — non pas à votre propre pardon, mais à votre propre salut. Cela est dit à ceux qui ont déjà reçu le pardon. Ainsi, le salut, dans le sens dont il est parlé ici, implique tout le conflit avec la puissance du mal que nous traversons ici-bas. Nous savons que nous avons à faire à l’ennemi commun ; mais Dieu opère en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir (Phil. 2:13). (source : d’après William Kelly, Notes sur l’épître aux galates)

En résumé, les philippiens devaient travailler à leur propre salut, non pas au salut de leur âme qui est obtenu une fois pour toutes, mais au salut de leur course chrétienne. Ce salut quotidien doit être envisagé sous deux aspects. D’un côté, Dieu opère en nous «le vouloir et le faire selon son bon plaisir» (Phil. 2:13), et de l’autre côté, nous avons à être diligents afin que la grâce de Dieu ait son plein résultat en nous. (source : Un si grand salut par F.B. Hole)


Sur votre remarque « être sauvé c’est être parfait ». Vous avez raison en termes de position du chrétien en Christ, puisqu’il est écrit en Hébreux 10,14 : « par une seule offrande, il a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés ». Le chrétien est dans une position parfaite en Christ, ce qui ne veut pas dire qu’il l’est dans sa marche quotidienne : il a tout le corps lavé, mais doit encore avoir les pieds lavés.

Vous écrivez :
Le salut, pour les Catholiques, n'est pas un décret divin, ce n'est pas un acte juridique. C'est une transformation de l'être, l'incorporation de l'homme dans le Christ.
Je suis bien d’accord, même si je ne l’exprimerais pas exactement dans les mêmes termes. Votre être a-t-il été transformé comme il en a été pour moi ?

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Re: Êtes-vous sauvés?

Message non lu par gerardh » jeu. 07 janv. 2016, 16:43

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Héraclius, vous écrivez encore :
Ce que dit l'Eglise au Concile de Trente, c'est qu'il faut se garder de proclamer avec certitude : je serais sauvé. La cible de l'Eglise, c'est surtout la droctine calviniste de la persévérance des élus. Calvin croyait qu'une fois qu'un homme est entré dans le salut, il ne peut en ressortir. L'Eglise croit avec Saint Paul que les branches de l'arbre peuvent êtres retranchées. (Cf. Rom 11). Dans les milieu fondamentalistes protestants, c'est la foi dans cette certitude qui est placée au centre. D'où la question "es-tu sauvé" que l'on retrouve souvent chez les évangéliques. "As-tu accepté Jésus comme sauveur personnel ?"
Il y a je crois une confusion, entre d'une part les excès d'un certain calvinisme et d'autre part la certitude du salut dont peuvent jouir les chrétiens mais dont tous hélas, ne s'emparent pas.

Je connais mal les arcanes du calviniste, mais j'ai entendu dire que certains d'entre eux font des applications outrancières du concept de prédestination (un mot figurant toutefois 3 fois dans le NT).

D'autre part un chrétien dès lors qu'il est né de nouveau (de par sa conversion) et qu'il est scellé du Saint Esprit (venu faire son habitation en lui), devrait pouvoir avoir la certitude de son salut, de se réjouir de cette certitude et de le proclamer. Sur la certitude, voici un verset en 1 Jean 5, 13 : "je vous ai écrit ces choses afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu". Sur la joie, en Philippiens 4, 4 : réjouissez-vous toujours dans le Seigneur". Et ailleurs "que votre joie soit accomplie". Comment pourrait-on être vraiment joyeux dans l'incertitude du salut ?


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