Catéchèse et anthropologie non-chrétienne

[FMD]

[align=justify]Ces différentes réflexions sur l'iconoclastie me ramènent inévitablement aux portails de nos cathédrales où les statues des rois et des saints portent à jamais dans leur chair de pierre les terribles outrages causés par cette Révolution qui avait décidément une manière bien particulière de combattre la « tyrannie ». Ainsi, non contents de décapiter des hommes, les révolutionnaires éprouvaient le désir de s'en prendre à des statues ?

C'est d'autant plus curieux que ces mutilations n'ont pas de précédents historiques. Certes il était par exemple « courrant » dans l'Ancienne Égypte d'effacer les mains et les visages des pharaons honnis des bas-reliefs mais cette volonté répondait la plupart du temps à un banal contentieux « familial », je pense par exemple à Hatshepsout et Touthmôsis IV.

Avec la Révolution française, ces mutilations semblent acquérir une nouvelle dimension. Il ne s'agit plus seulement d'effacer toute trace des « tyrans » mais véritablement de faire table rase du passé, de créer un Homme nouveau qui n'a pas grand chose à voir avec celui qui est annoncé et accompli par l'Évangile. Alors que l'Homme nouveau de l'Évangile est résolument libre d'accepter le sacrifice du Dieu incarné afin de rompre avec la tache du Péché originel, l'Homme nouveau de 1789 n'a plus de visage, plus de Dieu ni d'Histoire, et ses mains mutilées représentent une tentative d'abdication de sa liberté, de fuite en avant dans le néant. Car cette liberté fut chèrement mais définitivement acquise par le Christ dans le désert, si bien qu'aucun des fils de 1789, n'a pu en venir à bout. Elle s'exprime d'ailleurs dans toute sa force tragique sur le portail de Notre-Dame de Paris représentant le Jugement Dernier, où les damnés ne sont pas enchaînés mais tiennent solidement, de leurs deux mains, la corde qui les guide vers l'Enfer.[/align]

[mc]

Précédents sous la Réforme. Les statues de la Vierge et des saints mutilés. On en voit encore des traces dans certains temples.