sur un forum catholique - soit disant fidèle au magistère - on me dit que ce message n'est pas conforme à la doctrine catholique. Je demande votre avis.
Message en question:
Les pécheurs ne doivent pas seulement se détourner du péché et demander sincèrement pardon pour éviter toute peine (position de Luther) ils doivent aussi offrir à Dieu réparation selon l'ordre de la justice divine.
Saint Thomas d'Aquin, III, qu. 85, a. 3. a écrit : « Il ne suffit pas de cesser l’offense pour l’effacer ; il y faut encore une compensation »
Saint Jean de la Croix a écrit : « L’oiseau qui s’est laissé prendre à la glu doit s’imposer un double travail : se détacher et se purifier ; il en est de même de celui qui cède à ses appétits, il doit s’en détacher, et une fois libre, se purifier de la colle qui lui est restée »
Avisos y sentencias espirituales, n° 22, Silverio de santa Teresa, Obras de san Juan de la Cruz, Burgos, 1931, t. IV, p. 234.
Payer, purifier, compensation, dette, etc. Voilà le vocabulaire de l'Église en sa doctrine officielle.
Par nos péchés nous contractons des dettes que nous devons expiez (dans ce monde-ci ou au purgatoire).
Saint Thomas d'Aquin a écrit : Après donc que l’homme a obtenu la rémission de son péché et qu’il est réintroduit dans la grâce, il demeure obligé à une peine, par la justice divine. S’il entreprend de subir cette peine de plein gré, il satisfait à Dieu, puisque, par son travail et sa souffrance, il retrouve, en se punissant lui-même, l’ordre institué divinement, et qu’il avait transgressé pour suivre sa volonté propre. Mais s’il n’entreprend pas de son chef de subir cette peine, il faudra que Dieu la lui inflige, car ce qui est soumis à la providence divine ne saurait rester toujours désordonné ; la peine alors ne s’appellera plus satisfactoire, puisqu’elle n’a pas été élue par le sujet ; elle s’appellera purificatrice (purgatoria), car le pécheur, par la punition qu’on lui applique, est comme purifié lorsque tout ce qu’il y a en lui de désordonné est ainsi ramené à l’ordre. Aussi l’apôtre dit-il (I Cor., XI, 31) : « Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés ; mais le Seigneur nous juge et nous châtie afin que nous ne soyons pas condamnés avec ce monde.
III Contra Gent., cap. 158.
Ainsi, Dieu dans sa justice puni les pécheurs qui refuse eux-mêmes d'offrir librement un sacrifice pour leurs péchés!!!
Expiation du Christ et peines temporelles
Christ est mort une seule fois pour expier nos péchés et nous ouvrir le Ciel.
Cependant, le pécheur doit toujours faire face aux peines temporelles qui découlent de ses péchés. C'est la doctrine du purgatoire et des indulgences. La peine éternellle, l'enfer, était trop grande pour nous. C'est pourquoi Notre Seigneur c'est offert en victime sans tâche.
Au purgatoire nous devrons expier nos péchés. Cependant, nous pouvons dès maintenant offrir les petits sacrifices du quotidient à Dieu pour éviter de grande souffrance au purgatoire.
Si Christ ne serait pas mort sur la croix notre dette serait demeurer insolvable. Par la mort du Christ en croix, la dette éternelle "l'enfer" se transforme en dette "temporelle" que nous pouvons maintenant payé - à cause des mérites de la croix -.
Écoutons un grand théologien, Charles Journet. Il est un théologien catholique suisse d'expression francophone. Crée Cardinal par le pape Paul VI en 1965, il a joué un rôle considérable au concile de Vatican II, notamment dans la rédaction de la Constitution Gaudium et Spes. Il fut l'ami de Jacques Maritain.
Charles Journet a écrit : Au terme de cette démarche [la pénitence], l’âme a recouvré l’amitié avec Dieu. Sa souillure (macula peccati) est lavée. L’obligation à la peine du dam [note: de la damnation], infinie en quelque sorte en valeur, en intensité (reatus poenae damni), est annulée. S’il demeure encore une obligation à la peine du sens, finie en valeur, et relevant d’un attachement déréglée aux biens changeants (rectus poenae sensus) cette dette, d’insolvable qu’elle était quand la charité était absente, est devenue solvable ; du même coup, la peine du sens, d’éternelle en durée qu’elle était, est devenue temporelle.
Nous ne pouvons expier nos péchés, rembourser notre dette temporelle, sans souffrance comme le rappelle le
Concile de Trente:
Denz., numéro 895. a écrit: a écrit : Le sacrement de pénitence reste inaccessible sans beaucoup de pleurs et de peines, et que c’est à juste titre que la pénitence a été appelée par les saints Pères un baptême de douleur, laboriosus quidam baptismus
Le concile de Trente a aussi rappellé les racines bibliques de cette enseignement (Denz. numéros 904 et 897.).
Pensons, par exemple, à Adam qui doit subir des peines malgré sont repentir (Gn 3,16) et David qui doit subir des peines après l'obtention du pardon (2 Samuel 12,13).
Et pour terminer, la doctrine du purgatoire et de l'expiation des peines temporelles de nos péchés ne peut être démontré à partir de la Bible. Voilà pourquoi tant de protestant et de catholique atteint du virus de la théologie libérale (moi-même j'en ai souffert avant de me tourner vers Dieu) nient cet enseignement.Charles Journet a écrit : L’obligation de subir une peine subsiste donc après le pardon des péchés. Cette peine doit être subie ici-bas, par libre élection ou par l’acceptation patiente et amoureuse des afflictions de la vie présente, et c’est la satisfaction. Sinon, elle sera subie plus tard sans qu’il y ait choix et alors que son acceptation ne sera plus capable de faire monter dans l’âme le niveau de la charité, et c’est le purgatoire.
Erreurs de LutherCharles Journet a écrit : Soit le péché mortel lorsque sont effacés la souillure qu’il comportait et la peine à la fois infinie et éternelle qu’il méritait, soit le péché véniel quand est remise la faute qui le constituait, entraînent comme conséquence une peine temporelle que la charité, si elle était intense, serait capable d’expier ici-bas, mais qui, pour la plupart des cas, restera à expier en purgatoire.
L’existence du purgatoire et de l’Eglise souffrante, même si elle n’avait en sa faveur ni texte biblique comme celui de II Macchabées, XII, 43-16, ni d’allusions scripturaires, comme celles de Mathieu, V, 26, Matthieu, XII, 32, I Corinthiens, III, 15, ni monuments archéologiques ou témoignages patristiques devrait néanmoins être reçue comme implicitement affirmée soit dans les données révélées concernant le péché mortel et sa réparation progressive moyennant le secours gratuit de la miséricorde divine, soit dans les données révélées concernant la distinction des péchés mortels dont la peine est de soi irréparable et éternelle et des péchés véniels dont la peine est de soi réparable et temporelle. « Ceux qui nient le purgatoire, disait saint Thomas, s’élèvent contre la justice divine ». Ils s’élèvent aussi contre la sainteté divine, ne comprenant plus que la Jérusalem céleste est si parfaite que « jamais rien d’impur n’entrera en elle » (Apoc. XXI, 27).
Luther a commis plusieurs erreurs. Il rejetait - tout comme vous nous l'avez indiquer - l'idée que le chrétien doit expier les peines temporelles découlant du péché. Ainsi, le chrétien n'a pas besoin des Indulgences - qui effacent toutes peines temporelles -.
Pour lui, la mort du Christ une fois pour toute est suffisante pour l'expiation de nos péchés. En fait, l'Église catholique enseigne que par le baptême tout nos péchés et toutes nos peines temporelles sont effacés par la participation au sang et à l'eau du Christ versés sur la croix. Quant aux péchés commis après le baptême, ils peuvent être effacées (ou remis) par le sacrement du pardon et la peine temporelle effacée par la contrition sincère et la pénitence. La tradition réformée enseigne plutôt que le baptême n'a de valeur uniquement symbolique. Il s'agit d'un signe visible de la grâce de Dieu. Cependant, tous les péchés des humains sont remis (et leurs peines) par la croix. Il suffit de croire (d'avoir la foi). La position catholique c'est que la croix du Christ rend solvable la dette qui est effacé par le baptême et ensuite par les dispositions de la grâce (pardon, contrition et pénitence). C'est le salut par les oeuvres. En soi, elles n'ont pas de valeur. C'est à travers la rédemption en Christ qu'elles prennent une valeur aux yeux de Dieu.
Luther rejettait aussi l'idée du purgatoire. Si le chrétien n'a pas besoin d'expier ou de payer les dettes contracter par les péchés mortels (qui méritent l'enfer) et véniels (peines temporelles que l'on peut payer) maintenant sur terre... il ne voyait pas la nécessité de l'existence d'un lieu où se ferait l'expiation finale avant l'entrée au Ciel.
Ceci étant dit, vous avez droit à votre opinion. Cependant, il est malhonnête de la faire passer pour une position de l'Église quand elle ne l'est pas.
a+
patrick