Miracles

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haarnasenbat
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Miracles

Message non lu par haarnasenbat » sam. 21 avr. 2007, 13:46

Ma question est la suivante:

Nous connaissons tous les nombreux miracles qui sont dans les Evangiles (multiplication des pains...).

Or j'entends souvent deux versions différentes de la part des croyants (ecclésiastiques ou non): ceux qui "croient" à ces miracles et qui pensent qu'ils ont réellement eu lieu et ceux qui "croient" que le miracle n'a en soi qu'une importance secondaire et qui le rejettent dans le champ de l'image.

J'aimerais donc déjà savoir quelle est la position officielle de l'Eglise sur cette question, s'il y en a une.


Et face à la deuxième option (le miracle fait partie du champ de l'image), je voudrais savoir pourquoi alors on apprend les miracles de Jésus aux enfants au catéchisme sans véritable sens critique.
N'est ce pas être dans le mensonge que de leur enseigner de telles croyances qui s'avéreront être fausses plus tard?
Et que dire des miracles de Jean Paul 2? Faut-il les considérer comme des images ou comme des faits avérés?

Bien amicalement.

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Yves54
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Message non lu par Yves54 » sam. 21 avr. 2007, 14:13

On croit au miracle, puisque l'on croit au miracle de l'eucharistie.

Euh le miracle de Jean-Paul II sur la soeur est avérée. Elle est guérie de Parkinson en une nuit.

Par ailleurs les croyants n'ont pas besoin des miracles pour croire, ils ont la foi.
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Boris
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Message non lu par Boris » dim. 22 avr. 2007, 22:23

La Foi n'oblige pas à croire aux miracles.
Les miracles ne sont pas la Foi. Par contre ils aident à croirent en Dieu.
UdP,
Boris

antares
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Message non lu par antares » lun. 23 avr. 2007, 6:33

Bonjour Haarnasanbat !

Je tenterai de répondre à votre question sur la notion des miracles de Jésus. Dans un premier temps, il faut toujours replacer les miracles dans le contexte de la proclamation et de l'avènement du Royaume de Dieu. En effet, les miracles deviennent ainsi des SIGNES de ce royaume. Dans ce sens, elle est signe pour le croyant et de ce fait, le détail historique (la question à savoir si tout ceci est historique ?) passe au second plan pour laisser place au message (la question à savoir qu'est-ce que tout ceci signifie ?).

Ainsi, pour l'incroyant, le fait extraordinaire est une question : Quel est donc cet homme capable de...? Pour le croyant l'évènement est miracle, c'est-à-dire message, un fait où il découvre une parole de Dieu pour lui. D'ailleurs vous remarquerez que dans l'Évangile de Marc, le récit de la Tempête est utilisé selon ces deux modes. Si vous lisez avant le verset 40, on a une péricope qui entre exactement dans le moule d'un récit de miracle. Ce récit avant pâque s'adresse à des personnes ne connaissant pas encore le mystère de Jésus. Mais à partir du verset 40, nous avons une véritable catéchèse. Ces personnes connaissent ici déjà le mystère de Jésus. Il n'a pas à questionner qui est cette homme. Mais plutôt, où est votre foi ? Pourquoi avez-vous peur ?

À l'époque les gens ne se questionnaient pas à savoir si c'était vraiment historique ou non. Mais plutôt se posaient la question «Qu'est-ce que cela signifie ?» C'est surtout dans ce sens que les évangélistes ont écrits. Pour eux, la notion d'historicité n'est pas aussi importante que nous au 21e siècle. De plus, ces derniers n'avaient pas l'intention de nous donner des détails historiques de l'évènement Jésus, mais plutôt de nous présenter une réflexion faite après la résurrection (Presque 50 après la mort de Jésus) sur la personne de Jésus afin que nous le rencontrions pour en vivre.

Si nous nous arrêtons sur les détails historiques, on risque de s'y perdre. Prenez par exemple la guérison de la belle mère de Pierre par Jésus. Comparez les textes d'un évangile à l'autre. Vous remarquerez des différences flagrantes et des contextes évènementiels différents. Attention, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de miracles ! Seulement, le miracle nous proclame un message, c'est celui du Baptiste, croyez et soyez baptisé, venez auprès de celui qui ôte le péché du monde car le Royaume de Dieu s'est approché.

Ceci dit, quelle valeur le miracle a-t-elle pour nous aujourd'hui ? Je voudrais souligner l'idée que si le miracle était une preuve, cela rendrait Dieu malhonnête puisqu'il profite de notre ignorance pour nous avoir. Si c'est un signe on s'engage sur une doctrine et non sur un prodige.

Cherchez à savoir ce qui s'est vraiment passé historiquement nous amène à questionner sur une fausse piste. Cependant, on doit regarder ce qui est du miraculeux aujourd'hui. Demander par exemple pardon, peut être un miracle. Et cela peut poser aussi question comme au temps du Christ. Cela deviendrait signe pour ceux qui nous entourent. On a qu'à regarder la vie, ce qui nous entoure, l'amour etc. tout est miracle !

Afin de compléter votre étude, je vous invite à lire dans le récent catéchisme de l'Église les paragraphes 535 à 550. Vous trouverez des textes riches d'enseignements touchant votre questionnement ainsi de ce que nous avons développé ici. Vous y trouverez la position de l'Église.

En conclusion je vous dirais que le Royaume de Dieu est mystère et que les miracles en sont les sacrements ou signes de visible de ce royaume. Un peu comme l'Eucharistie est sacrement et signe du salut présent en la personne de Jésus.

Amitié Steph

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Message non lu par Yves54 » jeu. 26 avr. 2007, 17:16

Boris a écrit :La Foi n'oblige pas à croire aux miracles.
Les miracles ne sont pas la Foi. Par contre ils aident à croirent en Dieu.
Vous disiez cela pour moi ? Car c'est exactement ce que j'ai écrit :

Par ailleurs les croyants n'ont pas besoin des miracles pour croire, ils ont la foi.;-)


L'eucharistie est un miracle, non ?
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Message non lu par el Padrecito » jeu. 26 avr. 2007, 18:22

Yves54 a écrit : L'eucharistie est un miracle, non ?
Oui, mais en plus d'être le plus grand miracle sur terre, elle est aussi Sacrement, Sacrement de l'Amour comme le disait Sa Sainteté Benoît XVI, et on ne peut se passer des Sacrements, donc on ne peut se passer du Miracle de l'Eucharistie.
in Christo Rege.

Quentin.

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Message non lu par haarnasenbat » sam. 28 avr. 2007, 12:28

D'accord, "On croit au miracle, puisque l'on croit au miracle de l'eucharistie."(Yves54) mais croit-on que Dieu créa la femme ainsi?:
" Alors l'Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place.
2.22
L'Éternel Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise de l'homme".

J'attends une réponse! Notamment de Yves54, Boris et el Padrecito!

Amicalement.

PS: Antares, je tiens à vous remercier en particulier pour votre réponse pleine de compréhension, de tolérance et d'intelligence.

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Message non lu par Boris » sam. 28 avr. 2007, 14:52

Je tiens tout d'abord à vous dire que vous ne trouverez aucune tolérance de ma part, mais par contre vous aurez du respect de ma part.

Voici la réponse à votre question :
Concile Vatican II, in [i]Dei Verbum[/i], a écrit : 11.
La vérité divinement révélée, que contiennent et présentent les livres de la Sainte Ecriture, y a été consignée sous l'inspiration de l'Esprit-Saint. Notre sainte Mère l'Eglise, de par sa foi apostolique, juge sacrés et canoniques tous les livres tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l'inspiration de l'Esprit-Saint (cf. , ils ont Dieu pour auteur et qu'ils ont été transmis comme tels à l'Eglise elle-même (1). En vue de composer ces livres sacrés, Dieu a choisi des hommes auxquels il eut recours dans le plein usage de leurs facultés et de leurs moyens (2), pour que, lui-même agissant en eux et par eux (3), ils missent par écrit, en vrais auteurs, tout ce qui était conforme à son désir, et cela seulement (4).
Dès lors, puisque toutes les assertions des auteurs inspirés ou hagiographes doivent être tenues pour assertions de l'Esprit-Saint, il faut déclarer que les livres de l'Ecriture enseignent fermement, fidèlement et sans erreur la vérité que Dieu pour notre salut a voulu voir consignée dans les Lettres sacrées (5) C'est pourquoi "toute écriture inspirée de Dieu est utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice, afin que l'homme de Dieu se trouve accompli, équipé, pour toute oeuvre bonne" (grec).

Notes:
(1) Cc Vat. I, Const. dogm. De fide cathol. cap.2 de revelat.: (3006). Comm. Biblic. Décr. 18/06/1915: (3629); EB 420 (enchi. Bibl.). S.S.C.S. Offici épist.22/12/1923: EB 499.
(2) cf. Pie XII, encycl. Divino afflante spiritu 30/09/1943: AAS 35 (1943), p. 314; EB 556.
(3) [en et par l'homme]: cf. et cf. (in); cf. passim (per). Cc Vat. I: schéma de doctr. cath., note 9, coll. Lac. VII, 522.
(4) Léon XIII,encycl.Providentis.Deus, 18/11/1893: (3293); EB 125.
(5) cf. St Augustin, ad litt. 2,9,20: PL 34 27O; Epis.082,3: PL 33 277; CSEL 34,2 p.354. St Thomas, De Ver.q.12,a.2 c. - Cc Trente, sess. 4 de canonicis Script. (1501). Léon XIII, encyc. Providentiss. EB 121 124 126-127. Pie XII encycl. Divino afflante: EB 539.


12.
Cependant, puisque Dieu, dans la Sainte Ecriture, a parlé par des hommes à la manière des hommes (6), il faut que l'interprète de la Sainte Ecriture, pour voir clairement ce que Dieu lui-même a voulu nous communiquer, cherche avec attention ce que les hagiographes ont vraiment voulu dire et ce qu'il a plu à Dieu de faire passer par leurs paroles.
Pour découvrir l'intention des hagiographes, on doit, entre autres choses, considérer aussi les "genres littéraires". Car c'est de façon bien différente que la vérité se propose et s'exprime en des textes diversement historiques, en des textes, ou prophétiques, ou poétiques, ou même en d'autres genres d'expression. Il faut, en conséquence, que l'interprète cherche le sens que l'hagiographe, en des circonstances déterminées, dans les conditions de son temps et l'état de sa culture, employant les genres littéraires alors en usage, entendait exprimer et a, de fait, exprimé (7). En effet, pour vraiment découvrir ce que l'auteur sacré a voulu affirmer par écrit, on doit tenir un compte exact soit des manières natives de sentir, de parler ou de raconter courantes au temps de l'hagiographe, soit de celles qu'on utilisait à cette époque dans les rapports humains (8).
Cependant, puisque la Sainte Ecriture doit être lue et interprétée à la lumière du même Esprit qui la fit rédiger (9), il ne faut pas, pour découvrir exactement le sens des textes sacrés, porter une moindre attention au contenu et à l'unité de toute l'Ecriture, eu égard à la Tradition vivante de toute l'Eglise et à l'analogie de la foi. Il appartient aux exégètes de s'efforcer, suivant ces règles, de pénétrer et d'exposer plus profondément le sens de la Sainte Ecriture, afin que, par leurs études en quelque sorte préparatoires, mûrisse le jugement de l'Eglise. Car tout ce qui concerne la manière d'interpréter l'Ecriture est finalement soumis au jugement de l'Eglise, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l'interpréter (10).


Notes:
(6) St Augustin, De Civ. Dei, XVII, 6,2: PL 41 537; CSEL XL, 2,228.
(7) " " ", De Doctr. Christ. III 18 26: PL 34 75-76.
(8) Pie XII, l.c. (3829-3830); EB 469.
(9) St Jérôme, in Gal. 5,19-21: PL 26, 417 A.
(10) cf. Cc Vat. I, Const. dogm. De fide cathol. cap.2 de revel. (3307).
De tout cela il ressort donc que la Bible est un livre qui n'enseigne que la vérité. Mais il faut savoir décoder cette vérité.
Le passage en question est parfaitement vrai : il dit que la femme est l'égale de l'homme car elle est de la même nature que lui.

Donc oui, je crois que Dieu a créé la femme comme il le fait dire dans la genèse : non pas de manière scientifique, mais de manière spirituelle.
L'homme et la femme, bien que différents, sont en réalité de même nature et sont une chair séparée qui se réunit dans le mariage.
UdP,
Boris

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Message non lu par Yves54 » sam. 28 avr. 2007, 15:29

Même réponse que Boris, même si je n'aurais jamais su argumenter aussi bien :)
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Message non lu par el Padrecito » sam. 28 avr. 2007, 16:18

Merci Boris pour la réponse claire et précise, :) rien à rajouter je pense.
in Christo Rege.

Quentin.

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