La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

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La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Peccator » mer. 08 janv. 2014, 11:40

Début de la discussion sur ce fil. J'ai jugé plus pertinent de continuer ici.

http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... 34#p277534

Zarus a écrit :De tête : un péché mortel est un péché dont la gravité coupe de la Grâce telle qu'il n'est pas confessé. (serment de réconciliation), un homme ne pouvant être sauvé qu'en ayant la Grâce.
Un péché véniel ne fait qu'affaiblir le lien à la Grâce, il est "utile" de les confesser aussi mais mourir avec des péchés véniel ne demande qu'un séjour au purgatoire. (ce qui n'est pas rien.)
La simple confession ne réduit pas totalement le purgatoire, il faut l'indulgence pléniére pour cela.

De tête, pour quelqu'un qui n'est pas chrétien, ce n'est pas mal du tout :clap:

Mais si je puis me permettre, je pense que votre formulation risque d'amener à considérer les choses dans le mauvais sens. Mon message va être assez long (mais moins que le Catéchisme, le Code de Droit canon et les quelques encycliques correspondant ;), et j'espère qu'il présentera une synthèse correcte des liens entre salut, péché, grâce, confession, purgatoire et indulgences.

J'ai tenté de rendre compte au mieux de ce que je comprend de toute cela (ce n'est pas facile), si j'ai fait des erreurs merci de les signaler, cela m'aidera à mieux comprendre.




Pour parler de péché, il faut déjà bien comprendre la miséricorde : c'est dans cet ordre que ça marche.

Sur le plan étymologique, la miséricorde est presque synonyme de l'empathie, de la compassion : c'est ressentir dans son coeur la misère de l'autre.

En théologie, elle s'inscrit dans le dessein d'amour de Dieu pour l'homme, qui nous a créé pour le bonheur d'être uni à lui dans une relation d'amour, une relation où Dieu aime l'homme et où l'homme aime Dieu. Pour que cet amour soit vrai, il faut que l'homme soit libre, sinon ce serait un amour sous contrainte.
Et s'il y a liberté, alors il y a possibilité pour l'homme de se détourner de Dieu : c'est le péché originel, la chute. L'homme se retrouve alors coupé du bonheur véritable, mais Dieu est miséricordieux : Il souffre pour nous de cette blessure, et Son désir est que l'homme soit rétabli dans sa dignité. Il est donc tout disposé à pardonner cette volonté de l'homme d'exister dans Dieu, pour autant que l'homme ait le désir de revenir à Dieu. C'est la parabole du fils prodigue.

Cette volonté de Dieu de nous permettre de revenir à Lui se manifeste par ce qu'on appelle la grâce : c'est à dire que Dieu nous donne, gratuitement et librement, ce qui nous est nécessaire pour nous relever. Libre à l'homme d'accepter ou non ce don.

Lorsque nous l'acceptons, notre lien à Dieu se manifeste par trois vertus, dites théologales : la foi, l'espérance et la charité (l'amour). De ces trois vertus, nous dit St Paul, la charité est la plus importante (épitre aux Corinthiens).



Qu'est-ce alors que le péché ? C'est un choix, une décision, une initiative de l'homme qui endommage notre lien à Dieu, et au premier plan la charité.

Lorsque le péché est tel qu'il détruit la charité dans notre coeur, on parle de péché mortel. En effet, il détourne radicalement l'homme de Dieu, et donc le coupe de tout espoir de salut : il l'écarte de sa finalité, qui est d'être uni à Dieu, et lui fait préférer quelque chose de moindre.

Lorsque le péché est moindre, qu'il endommage la charité mais sans aller jusqu'à la détruire, on parle de péché véniel.


Notre foi est-elle vaine si nous commettons un péché mortel ?

Non, bien sûr ! Notre foi nous rappelle que Dieu est là et qu'Il nous aime. Notre espérance nous donne confiance qu'Il agit pour notre salut, qu'Il désire notre retour. Notre foi n'est pas vaine du tout : notre foi est justement que Jésus a pris chair et est mort pour notre salut, et qu'il a vaincu la mort pour que nous ayons la vie.

C'est là qu'intervient la confession, et peut-être est-il plus juste ici de parler de sacrement de réconciliation : car il s'agit bien de réconcilier l'homme avec Dieu, de revenir vers Lui, et de Lui présenter toutes ces blessures que l'on a portées à la charité, afin qu'Il les répare.

J'espère avoir clairement montré que la distinction mortel/véniel ne se fait pas sur la base d'une liste de ce qu'il faut confesser, et ce qui serait simplement recommandé. C'est tout le contraire : en cas de péché mortel, il y a urgence à rétablir les choses, et le sacrement de réconciliation est là pour cela. Ainsi que le baptême, si on n'est pas encore baptisé ;)
CEC 1856 a écrit :Le péché mortel, attaquant en nous le principe vital qu’est la charité, nécessite une nouvelle initiative de la miséricorde de Dieu et une conversion du cœur qui s’accomplit normalement dans le cadre du sacrement de la Réconciliation


Et le péché véniel ? Faut-il le confesser ?
Le péché véniel n'a pas détruit la charité, certes. Mais si l'on ne se repend pas de ses péchés, c'est quelque part que l'on estime ne pas en avoir besoin. On n'est pas loin de se juger juste, et on voit bien qu'on est sur une pente glissante qui nous mène vers le péché mortel. On dit que le péché crée un entraînement au péché.
Confesser ses péchés véniels, ce n'est pas faire un inventaire exhaustif de ses fautes : c'est d'abord et surtout se rappeler que la grâce vient de Dieu, que c'est Lui qui nous sauve, et que sans Lui nous ne pouvons y arriver.
"Aucun homme n'est juste devant toi", dit le psalmiste. "Tous les hommes sont pécheurs", disait Salomon.




Jusqu'ici, nous avons surtout vu la principale conséquence du péché, cette blessure qu'il occasionne à la charité, à notre lien d'amour avec Dieu.

Le péché a une seconde conséquence : il entraîne en nous un attachement inapproprié aux choses de ce monde, à des gloires humaines, à des créatures. Inapproprié au sens que cette attachement n'est pas ordonné à l'amour de Dieu, qui en toute chose devrait être premier (au sens que l'on doit préférer Dieu, mais aussi que l'amour de Dieu est source de tout amour). Cet attachement inapproprié (le CEC dit même "malsain") doit être purifié, pour que seul reste l'amour de Dieu, et que ce soit cet amour qui cause et nourrisse notre amour pour tout le reste.
Cette purification se poursuit après la mort : c'est ce que les théologiens médiévaux ont progressivement clarifié (en s'appuyant sur les Ecritures, bien sûr), et qui a été exposé au concile de Trente avec la doctrine du Purgatoire. Mais cette purification commence dès à présent, en ce monde. Le Magistère de l'Eglise enseigne même qu'une conversion suffisamment puissante en ce monde, nourrie profondément de charité, peut suffire à nous purifier totalement. On irait alors directement au Paradis sans passer par la case Purgatoire ;)

En ce monde, la purification prend des formes diverses : il y a les oeuvres de miséricorde et de charité, il y a la prière, et il y a les pratiques de pénitence (telles que jeûne et abstinence).
Pendant le sacrement de réconciliation, le confesseur indique des choses à faire en guise de pénitence... et qui d'ailleurs sont souvent des formes de prière (on caricature souvent en disant : vous réciterez tant de Pater et tant d'Ave ;) ).

Ce n'est donc pas la confession qui "réduit le temps de Purgatoire", mais la pénitence (au sens large, sous toutes ses formes). La confession efface la première conséquence du péché, la pénitence efface la seconde.


Et les indulgences ?

Les indulgences sont une pratique de l'Eglise où certains exercices de dévotion sont considérés comme des formes de purification équivalentes aux pénitences reçues en confession. Votre confesseur vous a dit de faire x Pater et n Ave, mais si vous faites (sincèrement) un pèlerinage en tel lieu, alors c'est suffisant, et ça remplace ce que votre confesseur vous avait donné à faire.

On notera que pour obtenir une indulgence, il faut être en état de grâce : se confesser, communier (les deux, si possible le jour même, sinon aussi proche que possible du jour où l'on fait l'oeuvre de pénitence à laquelle est "rattachée" l'indulgence), et surtout être dans une disposition d'esprit adéquate, c'est à dire en total détachement du péché, même véniel. Plus facile à dire qu'à faire ;)

L'indulgence partielle, comme son nom l'indique, ne remplace que certaines pénitences (selon ce qui est expliqué dans les modalités de chaque indulgence). L'indulgence plénière "exempte" de toute autre pénitence.

L'indulgence plénière n'exempte généralement pas du Purgatoire (même si en théorie, elle le pourrait) : pour que ce soit le cas, il faudrait que le pénitent soit exempt de tout péché mortel évidemment, mais aussi de tout péché véniel, et enfin (et c'est là que c'est dur), de toute tendance au péché véniel. En effet, non seulement elle ne remplace pas la confession (on a vu qu'il faut se confesser pour obtenir l'indulgence), mais elle ne "vaut pas" pénitence pour des péchés que l'on aurait volontairement et consciemment dissimulés en confession (ce qui est un péché en soi), ni évidemment pour ceux commis après s'être confessé et a fortiori pour eux commis après avoir obtenu l'indulgence.

Pourquoi alors chercher à obtenir des indulgences plénières ? A cause de la communion des saints ! Le livre des Macchabées nous incite à prier pour les morts. L'Eglise prévoit que les indulgences obtenues sont applicables à soi-même, mais aussi à des défunts pour qui on intercède (mais pas pour d'autres personnes vivantes).




Liens vers le CEC pour approfondir :
Dieu révèle à l'homme son dessein bienveillant
Les vertus théologales
La miséricorde


La définition du péché
La chute et le péché originel
La gravité des péchés : péché mortel, péché véniel
Le péché incite au péché : la prolifération du péché
La liberté, le péché et la grâce

La conversion continue dans la vie des baptisés
Le sacrement de réconciliation
La pénitence intérieure
Les multiples formes de pénitence
Les indulgences
La purification finale (le Purgatoire)

La communion des saints (et notamment l'intercession)
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par seba15 » mer. 08 janv. 2014, 20:59

Hélas, j'ai peur que la confession deviennent un luxe.
Il y a combien de prêtre ? un pour dix milles personnes peut être et encore je pense être optimiste dans ce chiffre. Je pense qu'on devrait faire sauter l'intermédiaire du prêtre si c'est possible.
En effet pourquoi ne pas avoir une discussion permanente avec dieux sans intermédiaire ? Donc ce confesser directement à dieu lieu même. Après tout dieu sais ce que nous faisons et ce que nous pensons, le mieux c'est de parler directement avec lui en cas de faute. Car imaginez dans le cas que vous proposez qu'une personne meure avant d'arriver au prêtre par infarctus accident etc... Si elle a commis un péché mortel, elle sera condamné alors qu'elle a pu être proche de dieux toute sa vie.
Enfin je suis pas expert, je pose juste la question.
:)
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par PaxetBonum » jeu. 09 janv. 2014, 9:12

Des paroisses qui proposent le sacrement de la confession très régulièrement il y en a (si vous ne trouvez pas allez dans une paroisse traditionnelle ou un monastère).
Pourquoi ne pas se confesser à Dieu ?
Parce que Jésus à donner ce pouvoir à l'Eglise de retirer ou de retenir les péchés.
C'est la volonté de Dieu.
Dieu s'est fait homme pour nous sauver. Il nous a apporté le salut au niveau de l'homme.
Dieu a voulu que l'homme participe à ce salut pour en bénéficier y compris par ce ministère de la confession. Il nous demande d'aller au niveau de l'homme pour obtenir le pardon de Dieu (un chemin inverse en quelque sorte).

En plus, humainement un regard extérieur bien formé est souvent plus lucide que soi-même sur notre état spirituel, moral.

Le cas que vous évoquez est comme celui qui allait à son baptême et fait un infarctus en route.
Est-il damné ? Non il reçoit le baptême d'intention car seul la mort qu'il ne pouvait prévoir l'a empêché de recevoir le salut du baptême.
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Peccator » jeu. 09 janv. 2014, 16:47

seba15 a écrit :Hélas, j'ai peur que la confession deviennent un luxe.
Il y a combien de prêtre ? un pour dix milles personnes peut être et encore je pense être optimiste dans ce chiffre.
Un pour dix mille personnes, ou un pour 10000 catholiques ? Ne vous inquietez pas : s'il y a tant de gens que ça qui veulent se confesser, et que nous manquons réellement de prêtres, alors il y aura des vocations. Parmi tous ces gens qui ressentirons ardemment le besoin de se réconcilier avec Dieu, il y en aura qui entendrons l'appel à servir dans le ministère sacerdotal.

Le problème n'est pas le manque de prêtres, mais le fait que peu de gens ressentent le besoin ardent de se confesser.

Il y a actuellement en France un prêtre pour un peu plus de 5000 personnes (mais avec une énorme disparité géographique). Si on retient 5% de français catholiques pratiquants (je doute que quelqu'un qui ne va à la messe que 2 fois par an ressente le besoin de se confesser toutes les deux semaines), ça fait un prêtre pour 250 personnes.

http://www.la-croix.com/Religion/Actual ... -20-551782



Par contre, ce qui m'inquiète moi, c'est surtout le rapport de nombreux prêtres avec la confession : prêtres qui ne se confessent pas, prêtres qui ne veulent plus confesser, prêtres qui veulent bien rencontrer les gens, mais qui ne confesse que si c'est l'heure... Et ça m'inquiète encore plus quand je vois agir ainsi des prêtres relativement jeunes...

J'espère que nos évêques vont bientôt agir pour rappeler l'importance capitale du sacrement de réconciliation, et mobiliser leur clergé en conséquence.

Je pense qu'on devrait faire sauter l'intermédiaire du prêtre si c'est possible.
En effet pourquoi ne pas avoir une discussion permanente avec dieux sans intermédiaire ?
Je vous invite à vous former sur ce qu'est un prêtre, et son rôle dans l'administration des sacrements. Quand on se confesse, le prêtre n'est pas un intermédiaire entre Dieu et l'homme. Il est le visage que prend Jésus pour nous écouter. Nous ne nous confessons pas à un prêtre, mais directement à Jésus.

Ce visage humain, face à nous, est très important : nous ne nous parlons pas à nous-mêmes, et nous ne nous adressons pas à un Dieu-concept, un Dieu loin de nous. Nous nous adressons à une personne, avec qui nous avons une relation de personne à personne, de coeur à coeur. En tant qu'homme, nous avons le besoin psychologique de ce face à face, pour concrétiser les choses.

Sinon, un jour ou l'autre, vous finirez par vous confesser à vous-même, et non à Dieu. Ou à vous accorder à vous-même le pardon, au lieu de le recevoir d'un autre, de le recevoir de Dieu. On ne se donne pas les sacrements à soi-même, on les reçoit d'un autre.

Car imaginez dans le cas que vous proposez qu'une personne meure avant d'arriver au prêtre par infarctus accident etc... Si elle a commis un péché mortel, elle sera condamné alors qu'elle a pu être proche de dieux toute sa vie.


Mais non : dans ce cas, la personne a déjà converti son coeur. Elle s'est mise en route pour revenir à la maison de son Père, et le Père acourre à ses devants. S'il advient que cette personne quitte ce monde sur le chemin, ne vous inquiétez pas pour elle. Si cela vous aide, considérez qu'elle terminera sa confession "de l'autre côté.



PS : je vous invite à faire un effort sur vous-même et à prêter attention à votre orthographe, et tout particulièrement à votre manière d'écrire "Dieu". L'attention que vous y portez témoigne de l'attention que vous portez à Dieu. Ecrire avec ou sans majuscule, et surtout au singulier ou au pluriel, ça peut être anodin, mais ça peut aussi être significatif ;)
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par seba15 » ven. 10 janv. 2014, 0:31

Quand on prie on s'adresse bien à Dieu directement.
Ou alors il faudrait faire nos demandes aux prêtres si ils sont mieux placé pour la prière.
Enfin pour la prière peut être pas, mais c'est vrai que c'est eux qui gère les sacrements.
Moi je ne conteste pas que les prêtres fassent des sacrements, mais je pense pour mon cas, que je préfère être autonome vis a vis de Dieu et lui parler directement, si le concept même de Dieu m'échappe, peut être que c'est de la distraction. Et puis est-ce que le concept peut aussi bien m'échapper en croyant que Dieu est présent dans une personne physique qui a été ordonné pour ça, alors qu'au premier coup d'oeil, on pourrait voir le prêtre comme un chretien ordinaire comme les autres.

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Belin » ven. 10 janv. 2014, 11:23

seba15 a écrit : Moi je ne conteste pas que les prêtres fassent des sacrements, mais je pense pour mon cas, que je préfère être autonome vis a vis de Dieu et lui parler directement, si le concept même de Dieu m'échappe, peut être que c'est de la distraction.
Ah toujours le même problème, je ne comprend pas, mais j'ai l'impression que très peu partage mon point de vue sur ce que devrait être nos relations avec Dieu:

Le problème n'est pas ce que vous préférez, mais ce que Dieu préfère!!!. Tout ce qu'on fait doit d'abord être pour le plus grand plaisir de Dieu, même si cela ne nous plait pas et que cela peut nous rendre triste. Mais une chose est certaine: tout ce qui glorifie Dieu, contribue en même temps au plus haut point à notre salut.

Voici ce que je crois: Lorsqu'on fait participer un prêtre ou un intermediaire aux grâces que Dieu veut nous donner, on glorifie mieux Dieu, qu'en cherchant à obtenir directement cette grâce de Dieu. En effet, en faisant participer des intermédiaires aux grâces que Dieu veut nous accorder, on permet en même temps à Dieu de manifester sa bonté, son amour et sa puissance, pas seulement à travers nous, mais aussi à travers d'autre personnes, donc disons Dieu est au moins doublement glorifié!

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Peccator » ven. 10 janv. 2014, 12:38

Je partage l'avis de Kisito.
seba15 a écrit :je pense pour mon cas, que je préfère être autonome vis a vis de Dieu
Voyez comme on glisse doucement entre deux notions :
1/ il n'y a pas assez de prêtres, donc il faut pouvoir obtenir l'absolution autrement
2/ je veux m'adresser à Dieu directement, je ne veux pas avoir affaire à ses prêtres

1/ et 2/ ne sont pas du tout la même chose. Le point 1/ est un problème pratique (et en fait, le problème est mal posé). Le point 2/ concerne votre rapport personnel à Dieu et à l'Eglise.
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par seba15 » ven. 10 janv. 2014, 14:30

kisito a écrit :
seba15 a écrit : Le problème n'est pas ce que vous préférez, mais ce que Dieu préfère!!!
Comment savoir ce que Dieu préfère ?
C'est bien difficile selon moi et je pense pas que personne puisse le savoir.
Au mieux, on se dit que Dieu pense tel ou telle chose, mais c'est pas vraiment le cas.
Regardez l'ancien testament, il est plein de soit disant propos de dieu, mais je doute que Dieu leur a réellement dit d'aller égorger tel ou telle nation pour sa gloire.
Enfin si on sais en gros ce qu'il veut, par exemple qu'on vole pas ou qu'on tue pas.
Mais pour les détails, c'est libre interprétation, certain peuvent dire qu'il faut aller à la messe tout les jours, d'autres que si on fait des bonnes actions ça vaut bien une messe, ici chacun voit midi à sa porte sur ce qu'il pense que Dieu pense.

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Belin » ven. 10 janv. 2014, 15:06

seba15 a écrit :
Comment savoir ce que Dieu préfère ?
C'est bien difficile selon moi et je pense pas que personne puisse le savoir.
Au mieux, on se dit que Dieu pense tel ou telle chose, mais c'est pas vraiment le cas.
Regardez l'ancien testament, il est plein de soit disant propos de dieu, mais je doute que Dieu leur a réellement dit d'aller égorger tel ou telle nation pour sa gloire.
Enfin si on sais en gros ce qu'il veut, par exemple qu'on vole pas ou qu'on tue pas.
Mais pour les détails, c'est libre interprétation, certain peuvent dire qu'il faut aller à la messe tout les jours, d'autres que si on fait des bonnes actions ça vaut bien une messe, ici chacun voit midi à sa porte sur ce qu'il pense que Dieu pense.
Pour ne pas divaguer dans des considérations qui peuvent nous éloigner de l'essentiel, restons dans le cas pratique de l'importance des intermédiaires qui est je crois le problème que vous avez soulevé, j'ai expliqué pourquoi de façon évidente cela contribue à mieux glorifier Dieu. Je reprend l'explication que j'ai donné:

Lorsqu'on fait participer des intermédiaires aux biens que Dieu veut nous faire, on permet à Dieu de manifester sa puissance, son amour, pas seulement à travers nous, mais en plus à travers les intercesseurs qui y ont contribué, donc Dieu se retrouve au moins doublement glorifié!

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par seba15 » ven. 10 janv. 2014, 21:03

Je pense que Dieu est déjà pas mal glorifié, il y a combien d'humains sur la terre ? des milliards.
Il a de quoi être satisfait je pense.
Je préfère rester sur ma conception même si il y a "mieux", j'ai l'impression qu'on pourrait aussi voir Dieu comme une personne narcissique qui cherche la gloire auprès des humains qu'il a créé. D'où le soucis de notre propre représentation de Dieu qui est variable d'une personne à l'autre.

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par PaxetBonum » ven. 10 janv. 2014, 22:04

seba15 a écrit : je préfère être autonome vis a vis de Dieu et lui parler directement, si le concept même de Dieu m'échappe, peut être que c'est de la distraction. Et puis est-ce que le concept peut aussi bien m'échapper en croyant que Dieu est présent dans une personne physique qui a été ordonné pour ça, alors qu'au premier coup d'oeil, on pourrait voir le prêtre comme un chretien ordinaire comme les autres.
Effectivement si Dieu n'est pour vous qu'un concept… autant parler directement au concept vous ne prenez au moins pas le risque de vous faire contredire…

Mais Dieu n'est pas plus un concept que vous ne l'êtes.
C'est l'Être Suprême qui EST et qui est à l'origine de toute chose.
Quand on a compris cela on ne peut raisonnablement faire selon sa propre interprétation contre Dieu Lui-même.
L'obéissance est la plus petite marque d'affection que nous Lui devons.
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Peccator » ven. 10 janv. 2014, 22:16

seba15 a écrit :Je pense que Dieu est déjà pas mal glorifié, il y a combien d'humains sur la terre ? des milliards.
Il a de quoi être satisfait je pense.
Et parmi ces milliards d'humains, combien qui lui rendent grâce ne serait-ce que pour la vie qu'Il leur donne ? Combien qu'Il aime sans être aimé en retour ? Combien à qui Il offre la Vie, mais qui choisissent la mort ?
Dieu souffre pour nous, à cause de nous. Je ne pense pas qu'Il ait de quoi être satisfait, non.
Je préfère rester sur ma conception même si il y a "mieux", j'ai l'impression qu'on pourrait aussi voir Dieu comme une personne narcissique qui cherche la gloire auprès des humains qu'il a créé. D'où le soucis de notre propre représentation de Dieu qui est variable d'une personne à l'autre.
Pensez vous que Dieu soit narcissique quand le Père offre le Fils en sacrifice pour le rachat des hommes ?
Non pas ce que je veux, mais ce que Tu veux. Mc 14, 36

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par seba15 » ven. 10 janv. 2014, 22:34

Je pense que Dieu nous met à l'épreuve, il nous a laisser un monde ou on peut créer et détruire comme lui peu aussi le faire. On peut aussi avoir des enfants et donc avoir un lien filial, comme lui nous considère comme ses enfants.
Il nous regarde de loin et interviens plutôt rarement.
Il regarde ce qu'on ferait à sa place pour voir si on est digne de sa grâce.

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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par Peccator » ven. 10 janv. 2014, 23:05

seba15 a écrit :Je pense que Dieu nous met à l'épreuve, il nous a laisser un monde ou on peut créer et détruire comme lui peu aussi le faire. On peut aussi avoir des enfants et donc avoir un lien filial, comme lui nous considère comme ses enfants.
Oui.
Mais j'ai l'impression que la "mise à l'épreuve" n'est pas dans le sens que vous entendez (au vu de la suite de votre message).

A noter que nous pouvons avoir des enfants, mais nous ne pouvons pas les créer. Nous ne pouvons que les engendrer, et c'est Dieu qui leur donne vie.
Il nous regarde de loin et interviens plutôt rarement.
Non : Il est constamment à nos côtés. Il ne nous surveille pas de loin. Et Il ne cesse d'agir.
Il regarde ce qu'on ferait à sa place pour voir si on est digne de sa grâce.
Etre digne de sa grâce, cela laisse entendre qu'il faudrait mériter la grâce. Mais par définition, la grâce ne se mérite pas : elle est gratuite. Par contre, Il regarde ce que nous en faisons.
Et Il ne regarde pas ce qu'on ferait "à sa place" : il y a déjà bien assez à faire avec ce que nous faisons à notre propre place ;)
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Re: La miséricorde, le péché, la confession et la pénitence

Message non lu par seba15 » sam. 11 janv. 2014, 10:21

Peccator a écrit : A noter que nous pouvons avoir des enfants, mais nous ne pouvons pas les créer. Nous ne pouvons que les engendrer, et c'est Dieu qui leur donne vie.
Moi je dirais que ça serait plus une co création.
Car si les parents ne sont pas là il n'y a pas d'enfants, dieu ne crée pas d'humains seul, sauf dans le cas de Jesus, Adam et Eve. Mais bon, si on m'interroge je dirai que c'est les parents qui font les enfants et ne parlerait de dieu que si la personne est chretienne également et aborde le sujet.

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