Le magistère catholique sur l'enfer

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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le bon Seb
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Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par le bon Seb » dim. 02 janv. 2011, 22:45

Bonjour à tous,

je vous propose un petit exercice de lecture du magistère catholique sur l'enfer. Ce message n'a pas d'autre prétention que d'exposer ce que dit l'Église à ce sujet.
Symboles contenus dans les collections de canons orientales (Dz 76) a écrit :76
(29) Mais il est nécessaire au salut éternel de croire fidèlement aussi en l'incarnation de notre Seigneur Jésus Christ. (30) C'est donc la foi droite que de croire et de confesser que notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est Dieu et homme (aussi bien Dieu qu'il est également homme) : (31) il est Dieu, engendré de la substance du Père avant les siècles, et homme né de la substance de la mère dans le temps ; (32) Dieu parfait, homme parfait, composé d'une âme raisonnable et d'une chair humaine ; (33) égal au Père selon la divinité, inférieur au Père selon l'humanité ; (34) bien qu'il soit Dieu et homme, il n'y a pas cependant deux Christ, mais un seul Christ ; (35) un, non pas parce que la divinité s'est changée en chair (dans la chair), mais parce que l'humanité a été assumée en Dieu ; (36) un absolument, non par un mélange de substance, mais par l'unité de personne. (37) En effet de même que l'âme raisonnable et le corps font un homme un, de même Dieu et l'homme font un seul Christ. (38) Il a souffert pour notre salut, il est descendu aux enfers, le troisième jour il est ressuscité des morts, (39) il est monté aux cieux, il siège à la droite du Père, d'où il viendra juger les vivants et les morts. (40) A sa venue tous les hommes ressusciteront avec (dans) leurs corps et rendront compte chacun de leurs actes ; (41) ceux qui ont bien agi iront dans la vie éternelle, mais ceux qui auront mal agi, au feu éternel. (42) Telle est la foi catholique : si quelqu'un ne la croit pas fidèlement et fermement, il ne pourra être sauvé.
Le Pape Vigile (anathématismes contre Origène, Dz 409 et 411) a écrit :409
7. Si quelqu'un dit ou tient que le Christ Seigneur sera dans le siècle à venir crucifié pour les démons, comme pour les hommes, qu'il soit anathème.

411
9. Si quelqu'un dit ou pense que le châtiment des démons et des impies est temporaire, et qu'il prendra fin après un certain temps, ou bien qu'il y aura restauration des démons et des impies, qu'il soit anathème.
Le quatrième concile de Latran (définition contre les albigeois, Dz 801) a écrit :Enfin, le Fils unique de Dieu, Jésus Christ, incarné par une oeuvre commune de toute la Trinité, conçu de Marie toujours Vierge par la coopération du Saint- Esprit, fait homme véritable composé d'une âme raisonnable et d'une chair humaine, une seule personne en deux natures, a montré plus manifestement la voie de la vie. Alors que, selon la divinité, il est immortel et incapable de souffrir, il s'est fait lui-même, selon l'humanité, capable de souffrir et mortel ; bien plus pour le salut du genre humain, il a souffert et est monté au ciel ; mais il est descendu en son âme et ressuscité en son corps et est monté en l'une et l'autre également ; il viendra à la fin des temps juger les vivants et les morts et rendre à chacun selon ses oeuvres, aussi bien aux réprouvés qu'aux élus. Tous ressusciteront avec leur propre corps qu'ils ont maintenant, pour recevoir, selon ce qu'ils auront mérité en faisant le bien ou en faisant le mal, les uns un châtiment sans fin avec le diable, les autres une gloire éternelle avec le Christ.
Le deuxième concile de Lyon (Dz 858) a écrit :Pour les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel ou avec le seul péché originel, elles descendent immédiatement en enfer, où elles reçoivent cependant des peines inégales.
Benoît XII (constitution « Benedictus Deus », Dz 1002) a écrit :(Enfer. - Jugement général.) En outre nous définissons que,
selon la disposition générale de Dieu, les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent aussitôt après leur mort en enfer, où elles sont tourmentées de peines éternelles, et que néanmoins au jour du jugement tous les hommes comparaîtront avec leurs corps "devant le tribunal du Christ " pour rendre compte de leurs actes personnels, " afin que chacun reçoive le salaire de ce qu'il aura fait pendant qu'il était dans son corps, soit en bien, soit en mal " 2Co 5,10.
Le concile de Florence (Dz 1351) a écrit :1351
Elle croit fermement, professe et prêche qu'" aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l'Eglise catholique, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront " dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges" Mt 25,41 à moins qu'avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés ; elle professe aussi que l'unité du corps de l'Eglise a un tel pouvoir que les sacrements de l'Eglise n'ont d'utilité en vue du salut que pour ceux qui demeurent en elle, pour eux seuls jeûnes, aumônes et tous les autres devoirs de la piété et exercices de la milice chrétienne enfantent les récompenses éternelles, et que " personne ne peut être sauvé, si grandes que soient ses aumônes, même s'il verse son sang pour le nom du Christ, s'il n'est pas demeuré dans le sein et dans l'unité de l'Eglise catholique."
Le Catéchisme de l'Église Catholique (nn. 1033 à 1037) a écrit :IV. L’enfer

1033 Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui " (1 Jn 3, 15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer ".

1034 Jésus parle souvent de la " géhenne " du " feu qui ne s’éteint pas " (cf. Mt 5, 22. 29 ; 13, 42. 50 ; Mc 9, 43-48), réservé à ceux qui refusent jusqu’à la fin de leur vie de croire et de se convertir , et où peuvent être perdus à la fois l’âme et le corps (cf. Mt 10, 28). Jésus annonce en termes graves qu’il " enverra ses anges, qui ramasseront tous les fauteurs d’iniquité (...), et les jetteront dans la fournaise ardente " (Mt 13, 41-42), et qu’il prononcera la condamnation : " Allez loin de moi, maudits, dans le feu éternel ! " (Mt 25, 41).

1035 L’enseignement de l’Église affirme l’existence de l’enfer et son éternité. Les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel descendent immédiatement après la mort dans les enfers, où elles souffrent les peines de l’enfer, " le feu éternel " (cf. DS 76 ; 409 ; 411 ; 801 ; 858 ; 1002 ; 1351 ; 1575 ; SPF 12). La peine principale de l’enfer consiste en la séparation éternelle d’avec Dieu en qui seul l’homme peut avoir la vie et le bonheur pour lesquels il a été crée et auxquels il aspire.

1036 Les affirmations de la Sainte Écriture et les enseignements de l’Église au sujet de l’enfer sont un appel à la responsabilité avec laquelle l’homme doit user de sa liberté en vue de son destin éternel. Elles constituent en même temps un appel pressant à la conversion : " Entrez par la porte étroite. Car large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent " (Mt 7, 13-14) :

Ignorants du jour et de l’heure, il faut que, suivant l’avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s’achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d’être admis avec lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d’être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l’ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents (LG 48).

1037 Dieu ne prédestine personne à aller en enfer (cf. DS 397 ; 1567) ; il faut pour cela une aversion volontaire de Dieu (un péché mortel), et y persister jusqu’à la fin.Dans la liturgie eucharistique et dans les prières quotidiennes de ses fidèles, l’Église implore la miséricorde de Dieu, qui veut " que personne ne périsse, mais que tous arrivent au repentir " (2 P 3, 9) :

Voici l’offrande que nous présentons devant toi, nous, tes serviteurs, et ta famille entière : dans ta bienveillance, accepte-la. Assure toi-même la paix de notre vie, arrache-nous à la damnation et reçois-nous parmi tes élus (MR, Canon Romain 88).

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Sofia » lun. 03 janv. 2011, 0:13

Bonsoir,
le bon Seb a écrit :
Le deuxième concile de Lyon (Dz 858) a écrit :Pour les âmes de ceux qui meurent en état de péché mortel ou avec le seul péché originel, elles descendent immédiatement en enfer, où elles reçoivent cependant des peines inégales.
"Ou avec le seul péché originel" ? Qui cela concerne t-il ?

le bon Seb
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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par le bon Seb » lun. 03 janv. 2011, 0:46

Bonjour Sofia,

cela concerne les enfants morts sans baptême. Il se trouve que la position de l'Église a un peu évoluée là-dessus, passant de la certitude de leur damnation à l'espérance de leur salut, avec tout plein d'étapes intermédiaires (ils sont en enfer mais ils souffrent moins, voire pas, voire même ils sont dans un endroit autre que l'enfer où ils ne souffrent pas mais n'ont pas la vision béatifique de Dieu non plus). Il y a déjà une très longue discussion là-dessus, que je vous invite à aller consulter ici :

:arrow: le sort des enfants morts sans baptême.

Bonne lecture.

Bien évidemment ceux qui veulent parler des limbes sont invités à le faire dans le fil que je cite ci-dessus. Ici le sujet est "ce que dit l'Église Catholique sur l'enfer dans son magistère".

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Cgs » lun. 03 janv. 2011, 9:21

Bonjour,

A ce sujet, j'ai une question par rapport à ce que dit le Concile de Florence :
Elle croit fermement, professe et prêche qu'" aucun de ceux qui se trouvent en dehors de l'Eglise catholique, non seulement païens mais encore juifs ou hérétiques et schismatiques ne peuvent devenir participants à la vie éternelle, mais iront " dans le feu éternel qui est préparé par le diable et ses anges" Mt 25,41 à moins qu'avant la fin de leur vie ils ne lui aient été agrégés
Cette position a-t-elle évolué avec les Conciles suivants, en particulier Vatican II ? Est-ce juste une reformulation, ou une reconsidération complète des non-catholiques ?

Merci. Bien à vous,
Cgs
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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Pneumatis » lun. 03 janv. 2011, 14:48

Eléments de réponse dans :arrow: Dominus Iesus (chapitre VI en particulier)
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par lmx » mar. 04 janv. 2011, 13:56

Gaudium et Spes

5. Et cela ne vaut pas seulement pour ceux qui croient au Christ, mais bien pour tous les hommes de bonne volonté, dans le cœur desquels, invisiblement, agit la grâce [38]. En effet, puisque le Christ est mort pour tous [39] et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal.

Lumen Gentium

16. Les non-chrétiens

Enfin, pour ceux qui n’ont pas encore reçu l’Évangile, sous des formes diverses, eux aussi sont ordonnés au Peuple de Dieu [32] et, en premier lieu, ce peuple qui reçut les alliances et les promesses, et dont le Christ est issu selon la chair (cf. Rm 9, 4-5), peuple très aimé du point de vue de l’élection, à cause des Pères, car Dieu ne regrette rien de ses dons ni de son appel (cf. Rm 11, 28-29). Mais le dessein de salut enveloppe également ceux qui reconnaissent le Créateur, en tout premier lieu les musulmans qui, professant avoir la foi d’Abraham, adorent avec nous le Dieu unique, miséricordieux, futur juge des hommes au dernier jour. Et même des autres, qui cherchent encore dans les ombres et sous des images un Dieu qu’ils ignorent, de ceux-là mêmes Dieu n’est pas loin, puisque c’est lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses (cf. Ac 17, 25-28), et puisqu’il veut, comme Sauveur, amener tous les hommes au salut (cf. 1 Tm 2, 4). En effet, ceux qui, sans qu’il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel [33]. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut. En effet, tout ce qui, chez eux, peut se trouver de bon et de vrai, l’Église le considère comme une préparation évangélique [34] et comme un don de Celui qui illumine tout homme pour que, finalement, il ait la vie. Bien souvent, malheureusement, les hommes, trompés par le démon, se sont égarés dans leurs raisonnements, ils ont délaissé le vrai Dieu pour des êtres de mensonge, servi la créature au lieu du Créateur (cf. Rm 1, 21.25) 21.25) ou bien, vivant et mourant sans Dieu dans ce monde, ils sont exposés aux extrémités du désespoir. C’est pourquoi l’Église, soucieuse de la gloire de Dieu et du salut de tous ces hommes, se souvenant du commandement du Seigneur : « Prêchez l’Évangile à toutes créatures» (Mc 16, 16), met tout son soin à encourager et soutenir les missions.

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Cgs » mar. 04 janv. 2011, 19:42

Bonjour,

Merci à vous deux. Si j'ai bien compris, le Concile de Florence n'exprimait que le fait que "hors de l'Eglise, point de salut". Le concile Vatican II, tout en conservant cela , précise que Dieu veut aussi sauver tout le monde. Il n'y a donc pas de contradiction entre affirmer que c'est l'Eglise seule qui sauve, mais que les autres sont aussi en chemin, et peuvent être sauvés.

Le résumé que je viens de faire est-il correct ? Si non, n'hésitez pas à le corriger.

Bien à vous,
Cgs
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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par lmx » mar. 04 janv. 2011, 19:56

l n'y a donc pas de contradiction entre affirmer que c'est l'Eglise seule qui sauve, mais que les autres sont aussi en chemin, et peuvent être sauvés.

Le résumé que je viens de faire est-il correct ? Si non, n'hésitez pas à le corriger.

Il me semble bien que c'est ce qu'affirme Jean Paul II dans Dominus Iesus (voir -> VI. L'ÉGLISE ET LES RELIGIONS FACE AU SALUT)

On doit avant tout croire fermement que l'« Église en marche sur la terre est nécessaire au salut. Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut: or, il nous devient présent en son Corps qui est l'Église; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16,16; Jn 3,5), c'est la nécessité de l'Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu'il nous a confirmée en même temps ».77 Cette doctrine ne doit pas être opposée à la volonté salvifique universelle de Dieu (cf. 1 Tm 2,4); aussi, « il est nécessaire de tenir ensemble ces deux vérités, à savoir la possibilité réelle du salut dans le Christ pour tous les hommes et la nécessité de l'Église pour le salut ».78

...

Cependant, d'après ce qui a été rappelé jusqu'ici sur la médiation de Jésus-Christ et sur la « relation singulière et unique »84 entre l'Église et le Royaume de Dieu parmi les hommes — qui est en substance le Royaume du Christ sauveur universel —, il serait clairement contraire à la foi catholique de considérer l'Église comme un chemin de salut parmi d'autres.

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Petit Matthieu » jeu. 30 juin 2011, 18:31

Je me permets de relancer ce sujet car je souffre d'être tiraillé par deux extrémités.

Je constate que l'enfer est éternel. Cela me glace le sang. Pendant beaucoup d'années, je ne pouvais pas y croire. Jésus était l'amour absolu, le pardon. Et l'homme était limité, corrompu, pécheur et ignorant. Ainsi misérable, l'homme n'a pas tous les éléments pour accepter ou refuser Dieu. Son choix de refuser le Seigneur n'est donc pas vraiment libre puisqu'il peut agir ainsi à cause de son ignorance de Dieu.

Alors première question : ceux qui refusent Dieu sans le connaître, où à cause de préjugés iront-ils en enfer ? N'ont-ils pas les circonstances atténuantes d'être plongés dans des ténèbres trop obscures pour pouvoir aller à Dieu ?

Deuxième question : ceux qui ont mieux conscience de ce qu'est le Seigneur, qui croient en Lui, qui reconnaissent Jésus comme le Messie mais qui, conscients de tout cela, refusent le salut de Dieu sont promis à l'enfer éternel. Mais comment être serein avec cette affirmation ? Je sais bien que notre liberté nous conduit au choix, et à l'extrémité de refuser Dieu en connaissance de cause.

Cette question que je me pose est la suivante : arrivez-vous à ne pas être tourmenté en sachant que certaines personnes souffriront éternellement (j'en ai le vertige quand j'essaye de m'imaginer un temps qui ne s'arrête jamais...) ?

Accepter cette vérité de foi, sans en être bouleversé, est pour moi la preuve évidente d'un manque de compassion, non ? Comment ne pas souffrir de savoir certains châtiés éternellement ? Comment-être heureux avec cette idée que d'autres sont éternellement évincés du Royaume de Dieu ?

Je suis dépassé par cette rigueur, intellectuellement je la comprends très bien, nous sommes libres et c'est la juste conséquence de notre liberté. Mais je n'arrive pas du tout à être serein avec ce fait là. Connaissez-vous les mêmes bouffées d'angoisse ?
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par archi » jeu. 30 juin 2011, 20:14

Petit Matthieu a écrit :Alors première question : ceux qui refusent Dieu sans le connaître, où à cause de préjugés iront-ils en enfer ? N'ont-ils pas les circonstances atténuantes d'être plongés dans des ténèbres trop obscures pour pouvoir aller à Dieu ?
Je ne sais pas comment Dieu jugera - ou bien comment les gens se jugeront.
Ce qui est écrit de nombreuse fois dans les Saintes Ecritures, c'est que le Christ est descendu aux Enfers, a "prêché aux esprits en prison", et qu'à son Nom "tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers".

Cela veut dire que ceux qui ne connaissent pas ou mal Dieu entendront vraiment et pleinement son Nom, sauront à un moment réellement qui Il est. Là, je pense, sera le moment du choix définitif: accepter le Salut ou le refuser.

Certains ont déjà eu l'occasion de faire leur choix en cette vie.

Après, l'éternité de l'enfer suppose que passé un certain cap on ne puisse plus changer son choix. Cette perspective est effectivement redoutable.

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Mac » jeu. 30 juin 2011, 20:22

Bonjour Archi et mes autres frères et sœurs,
archi a écrit :Je ne sais pas comment Dieu jugera - ou bien comment les gens se jugeront.
Ce qui est écrit de nombreuse fois dans les Saintes Ecritures, c'est que le Christ est descendu aux Enfers, a "prêché aux esprits en prison", et qu'à son Nom "tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers".

Est-ce que vous ou quelqu'un d'autre, auriez le référence qui parle de la descente du Christ au enfers pour prêcher aux esprits en prison?
Je sais que c'est dit mais je ne sais plus ou. Merci

Fraternellement en Notre Seigneur Jésus Christ.

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archi
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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par archi » jeu. 30 juin 2011, 21:16

Mac a écrit :Est-ce que vous ou quelqu'un d'autre, auriez le référence qui parle de la descente du Christ au enfers pour prêcher aux esprits en prison?
Je sais que c'est dit mais je ne sais plus ou. Merci

Fraternellement en Notre Seigneur Jésus Christ.
1ere Epître de Pierre, 3, 19. Au passage le verset 20 semble suggérer une 2e chance:
18. Le Christ lui-même est mort une fois pour les péchés, juste pour des injustes, afin de nous mener à Dieu. Mis à mort selon la chair, il a été vivifié selon l'esprit.
19. C'est en lui qu'il s'en alla même prêcher aux esprits en prison,
20. à ceux qui jadis avaient refusé de croire lorsque se prolongeait la patience de Dieu, aux jours où Noé construisait l'Arche, dans laquelle un petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l'eau.
Ca vaudrait le coup de chercher les interprétations traditionnelles de ces versets (commentaires des Pères, Catena Aurea de St Thomas...). Je n'ai pas le courage maintenant, si quelqu'un veut se dévouer...

In Xto,
archi.
Nous qui dans ce mystère, représentons les chérubins,
Et chantons l'hymne trois fois sainte à la vivifiante Trinité.
Déposons maintenant tous les soucis de ce monde.

Pour recevoir le Roi de toutes choses, Invisiblement escorté des choeurs angéliques.
Alléluia, alléluia, alléluia.

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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Petit Matthieu » jeu. 30 juin 2011, 23:04

archi a écrit :
Petit Matthieu a écrit :Alors première question : ceux qui refusent Dieu sans le connaître, où à cause de préjugés iront-ils en enfer ? N'ont-ils pas les circonstances atténuantes d'être plongés dans des ténèbres trop obscures pour pouvoir aller à Dieu ?
Je ne sais pas comment Dieu jugera - ou bien comment les gens se jugeront.
Ce qui est écrit de nombreuse fois dans les Saintes Ecritures, c'est que le Christ est descendu aux Enfers, a "prêché aux esprits en prison", et qu'à son Nom "tout genou fléchit au ciel, sur terre et aux enfers".

Cela veut dire que ceux qui ne connaissent pas ou mal Dieu entendront vraiment et pleinement son Nom, sauront à un moment réellement qui Il est. Là, je pense, sera le moment du choix définitif: accepter le Salut ou le refuser.

Certains ont déjà eu l'occasion de faire leur choix en cette vie.

Après, l'éternité de l'enfer suppose que passé un certain cap on ne puisse plus changer son choix. Cette perspective est effectivement redoutable.

In Xto,
archi.
Merci Archi
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

Kaeso
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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Kaeso » mer. 13 juil. 2011, 14:53

Bonjour Matthieu.
Petit Matthieu a écrit :Première question : ceux qui refusent Dieu sans le connaître, où à cause de préjugés iront-ils en enfer ? N'ont-ils pas les circonstances atténuantes d'être plongés dans des ténèbres trop obscures pour pouvoir aller à Dieu ?
C'est débattu. Si l'on tient que la foi explicite en la Trinité et l'Incarnation est nécessaire au salut, ils sont en Enfer ou aux Limbes selon qu'ils aient mal ou bien vécu. Si l'on tient pour la foi implicite, un espoir de salut. Jusqu'au treizième siècle, la seconde position semble inconnue ; elle est aujourd'hui majoritaire.
Deuxième question : ceux qui ont mieux conscience de ce qu'est le Seigneur, qui croient en Lui, qui reconnaissent Jésus comme le Messie mais qui, conscients de tout cela, refusent le salut de Dieu sont promis à l'enfer éternel. Mais comment être serein avec cette affirmation ? Je sais bien que notre liberté nous conduit au choix, et à l'extrémité de refuser Dieu en connaissance de cause.


Ceux qui refusent Dieu, comme ceux qui refusent ses commandements alors qu'ils les connaissent, n'aiment pas Dieu, donc sont damnés, sauf à se convertir.
Cette question que je me pose est la suivante : arrivez-vous à ne pas être tourmenté en sachant que certaines personnes souffriront éternellement (j'en ai le vertige quand j'essaye de m'imaginer un temps qui ne s'arrête jamais...) ? Accepter cette vérité de foi, sans en être bouleversé, est pour moi la preuve évidente d'un manque de compassion, non ? Comment ne pas souffrir de savoir certains châtiés éternellement ? Comment-être heureux avec cette idée que d'autres sont éternellement évincés du Royaume de Dieu ?
Au Paradis, les bienheureux ont leur volonté éternellement conformée à celle de Dieu, donc veulent ce qu'il veut. Pareil pour ceux qui, sur terre, ont la charité. Les saint veulent donc que les méchants soient damnés, puisque telle est la volonté de Dieu. L'amour chrétien est un amour du prochain par amour de Dieu.
Je suis dépassé par cette rigueur, intellectuellement je la comprends très bien, nous sommes libres et c'est la juste conséquence de notre liberté. Mais je n'arrive pas du tout à être serein avec ce fait là. Connaissez-vous les mêmes bouffées d'angoisse ?
Seulement à l'idée d'être personnellement damné. Mais il faut compenser par la vertu d'espérance, et prier pour soi et ceux qu'on aime.


Cordialement,
Kaeso.
La doctrine catholique n'a pas de pires ennemis que ceux qui l'ignorent ou qui la travestissent

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Griffon
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Re: Le magistère catholique sur l'enfer

Message non lu par Griffon » mer. 13 juil. 2011, 17:02

Cher Petit Matthieu,

Si votre coeur vous condamne, Dieu est plus grand que votre coeur.
Et si nous avons pitié de personnes, et si nous pensons qu'elles sont bonnes, même si elles ne professent pas Jesus-Christ dans le monde, pensez que Jesus est le Sauveur.
Il est capable de sauver " la multitude ".

En définitive, les seuls qui ne seront pas sauvés, c'est qu'ils auront refusé de l'être.
Notre Seigneur est assez clair sur ce point.
Maintenant, il est fort probable que des gens, même parmi nous, en voyant la réalité de la Croix, rejettent le Christ.
L'orgueil habite tant de coeurs ! Malheureusement.

Mais le Seigneur l'a aussi promis : on sera étonné de voir ceux qui seront sauvés.

Cordialement,

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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