Cinci a écrit :Auparavant chez Descouvemont :
«...il l'a su immédiatement, en vivant dans sa conscience l'essence même de sa Personne divine : sa relation et son union intime avec le Père, sinon remarque le père Balthasar, à la suite de R. Haubst, «à l'instant où sa vie psychique aurait aperçu sa personnalité divine, il n'y aurait pas eu seulement une évolution ascendante, mais une rupture dans sa conscience» [...] Jésus savait dès le premier éveil de sa conscience qu'il était le Fils bien-aimé du Père. Et il l'a su jusqu'au bout» (citation de Hans Urs von Balthasar par Pierre Descouvemont dans son ouvrage)
Bonjour,
Ce n'est pas incompatible avec ce que dit B. Sesboüé. Car le premier éveil de la conscience, tel qu'on peut comprendre ce mot de conscience, peut trés bien être au-delà de la première enfance (ne situons nous pas par exemple traditionnellement le début de l'âge de raison vers sept ans).
Vous même ce n'est pas brutalement - comme une rupture de conscience - que vous avez pris conscience que vous êtes le fils de [...] pourtant certainement dans vos premiers moments de vie vous n'en aviez pas conscience dans la manière générale dont on entend ce mot.
Cinci a écrit :Remarque :Un léger hiatus pourrait être provoqué par une formulation du genre qu'utiliserait le père de Sesboüé, c'est à dire lorsqu'il s'exprime au sujet de cette éducation que Jésus aurait pu recevoir, «... se concrétisera à mesure qu'il lira les Psaumes».
Sauf, la conscience de son identité unique chez Jésus lui-même n'a pas pu lui provenir de son milieu, ni des textes bibliques ni de l'enseignement donné à la synagogue, etc.
Il ne faut pas à mon avis confondre la conscience de son identité et son identité même. Si l'identité profonde de Jésus ne vient effectivement ni de son milieu, ni des textes ni de l'enseignement donné à la synagogue, on peut tout à fait dire que la conscience de cette identité profonde lui vient de son milieu, des textes, etc...
Vous même avez une identité propre, c'est votre personne qui est unique dès votre naissance, et cela ce n'est pas votre milieu ou un enseignement qui vous le donne. Mais c'est votre milieu, ce qu'on vous enseigne qui pourra éventuellement vous faire rejoindre ce que vous êtes réellement personnellement.
Voici ce que dit Benoît XVI dans son dernier "L'enfance de Jésus":
"
En tant qu'homme, il ne vit pas dans une omniscience abstraite, mais il est enraciné dans une histoire concrète, dans un lieu et dans une époque, dans les différentes phases de la vie humaine, et c'est de tout cela qu'il reçoit la forme concrète de son savoir. Il apparaît donc clairement ici qu'il a pensé et appris d'une manière humaine."
nad a écrit :nad a écrit:
Aldous vous avez écrit :
Citer:
il n'y a aucune subordination de la condition divine de Jésus à sa condition humaine dans ce que je dis et ce que dit B. Sesboué.
Que Jésus prenne conscience peu à peu de qui il est (comme le dit aussi B. Sesboué) ne subordonne nullement sa condition divine à sa condition humaine
Mais cela ne subordonne-t-il pas sa nature humaine à sa nature divine ?
Vous devriez avoir vous-même la réponse... A moins de penser que la nature humaine est égale à la nature divine.
Oui je peux répondre moi même à cette question mais elle n’est pas si stupide que cela ma question...
En sous entendant cette subordination dès le berceau cela signifie que Jésus homme avait déjà conscience de sa nature divine....
Bonjour,
Si vous entendez par "Jésus homme" le Jésus adulte, ça je ne l'ai jamais remis en question que Jésus homme adulte avait conscience de sa nature divine. Mais l'objet de ce fil est de se poser la question si cette conscience lui est venu peu à peu où si il l'avait dès le premier jours de sa naissance. Aussi si par Jésus homme vous englobez sa petite enfance, on peut dire que pas nécessairement il avait conscience de sa nature divine tout enfant.
Ainsi vous, vous n'avez pas dès votre berceau conscience de votre nature humaine (d'ailleurs comme nous tous à cet âge nous n'avons pas conscience de grand chose) et pourtant vous agissez déjà selon votre nature humaine. Ainsi ce n'est pas parce que Jésus n'avait pas conscience au berceau de sa nature divine qu'il n'agissait pas pour autant de manière divine. Il pouvait trés bien agir selon sa nature divine sans en avoir conscience tout comme vous vous agissiez selon votre nature humaine étant bébé sans en avoir conscience. C'est pour cela que nous l'adorons déjà lorsqu'il est tout enfant.
nad a écrit :Il n'y a pas eu de progression en lui, il n'a pas découvert peu à peu, il a passé ses 30 ans cachés à éduquer ses proches en premier sa mère, il s'est laissé éduquer pour les choses d'hommes la menuiserie par exemple comme tout homme apprend, mais pour les affaires de son Père c'est lui qui éduquait et très certainement bien avant 12 ans il n'y a qu'à regarder Jésus à la crèche ... c'est lui bébé qui nous éduque...
Si
il éduquait pour les affaires de son Père trés certainement bien avant 12 ans ce n'est pas nécessairement de manière consciente en tant que Jésus selon sa nature humaine. Ainsi regardez n'importe quel enfant vous verrez qu'il nous éduque en permanence par sa capacité à s'abandonner à la vie, à la joie spontanée qu'il dégage, à sa parole-même, vraie sans pour autant être réfléchie mais sortant du coeur ("la vérité sort de la bouche des enfants" dit la sagesse populaire), etc... Pour cela plus tard Jésus dira d'ailleurs que si nous ne nous redevenons pas de petits enfants nous n'entrerons pas au Royaume de Dieu.
La révélation progressive de Jésus pour lui-même de sa divinité n'est pas incompatible avec l'efficience de sa divinité dès sa conception. (Vous pouvez transposer cela, toute proportion gardée, avec un roi nourrisson, il est déjà royal dès son berceau et tout ce qu'il fait pour tous est déjà royal, mais sans pour autant que le roi nourrisson en soit conscient. La conscience qu'il est roi viendra plus tard et ce "plus tard" n'enlève rien de ce qu'il est déjà pleinement roi dès sa naissance)
Cordialement,