Sur la Trinité

« Assurément, il est grand le mystère de notre religion : c'est le Christ ! » (1Tm 3.16)
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le bon Seb
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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par le bon Seb » sam. 02 févr. 2008, 9:27

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le bon Seb
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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par le bon Seb » sam. 02 févr. 2008, 9:28

I. le mystère de l'amour.

Jésus-Christ, en qui a pris corps la profondeur de Dieu, révèle le mystère de l'Amour infini tel qu'il est en lui-même. C'est le mystère de l'éternelle Intimité de Trois Personnes.

Le rêve de l'amour ou de l'amitié humaine — devenir un seul et rester plusieurs — est ici-bas toujours déçu. Cette déception signifie l'incomplétude de la condition de créature. La douleur y compose avec la joie : joie de tendre à l'unité, douleur de savoir qu'on ne saurait y parvenir et que si — supposition impossible — l'impossible se réalisait, l'amour ou l'amitié serait du même coup aboli, car, si l'on n'est plus deux et s'il n'y a plus d'autre, qui donc aimer sinon soi-même ? et ce n'est plus l'amitié ni l'amour.

Mais Jésus dit : « Le Père et moi, nous sommes un. » (Jn, X, 30.) Un seul, et pourtant deux. Et Il ajoute , " Le Père enverra en mon nom l'Esprit-Saint. " (XIV, 26.) En Dieu Ils sont donc trois. Les premiers chrétiens, avant toute réflexion, ont confessé cette pluralité au sein du Dieu un. Ils ont prié le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Plus exactement, comme nous le lisons dans les vieux textes liturgiques, ils se sont adressés au Père par le Fils dans l'Esprit-Saint. Ils ont admis spontanément, sans l'expliciter notionnellement, ce que nous appelons aujourd'hui " la trinité des personnes dans l'unité de la nature divine".

Les mots de " nature " et de " personne " ne se trouvent pas dans l'Évangile. L'Église, au IVe siècle les empruntera à la philosophie pour préciser la règle de foi et formuler, face aux confusions ou négations de l'hérésie, ce qui était d'abord spontanément cru et vécu.

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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par le bon Seb » sam. 02 févr. 2008, 9:43

II. LE DOGME TRINITAIRE.

Le Symbole « Quicumque » dit de saint Athanase, formule en ces termes la foi de l'Église :

Fides autem catholica haec est :
ut unum Deum in Trinitate, et Trinitatem in unitate veneremur.
Tette est la foi catholique :
nous devons vénérer un seul Dieu en la Trinité, et la Trinité dans l'unité.
Neque confundentes personas, neque subátantiam separantes.
Il ne faut ni confondre les personnes, ni diviser la substance (ou la nature).
Alia est enim persona Patris, alia Filii, alia Spiritus Sancti.
Car autre est la personne du Père, autre celle du Fils, autre celle du Saint-Esprit.
Sed Patris, et Filii, et Spiritus Sancti una est divinitas,
aequalis gloria, coaeterna majestas.
Mais la divinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit est une,
leur gloire est égale, leur majesté coéternelle.
Qualis Pater, talis Filius, talis Spiritus Sanctus.
Tel est le Père, tel est aussi le Fils, et tel le Saint-Esprit.
Increatus Pater, increatus Filius, increatus Spiritus Sanctus.
Le Père est incréé, le Fils est incréé, le Saint-Esprit est incréé.
Immensus Pater, immensus Filius, immensus Spiritus Sanctus.
Le Père est immense, le Fils est immense, le Saint-Esprit est immense.
Aeternus Pater, aeternus Filius, aeternus Spiritus Sanctus.
Le Père est éternel, le Fils est éternel, le Saint-Esprit est éternel.
Et tamen non tres aeterni, sed unus aeternus.
Et cependant il n'y a pas trois éternels, mais un seul éternel.
Sicut non tres increati, nec tres immensi,
sed unus increatus et unus immensus.
Pas davantage il n'y a trois incréés ni trois immenses,
mais un seul incréé et un seul immense.
Similiter omnipotens Pater,
omnipotens Filius,
omnipotens Spiritus Sanctus.
Semblablement le Père est tout-puissant,
le Fils est tout-puissant,
le Saint-Esprit est tout-puissant.
Et tamen non tres omnipotentes,
sed unus omnipotens.
Et cependant il n'y a pas trois tout-puissants,
mais un seul tout-puissant.
Ita Deus Pater, Deus Filius, Deus Spiritus Sanctus.
Ainsi le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu.
Et tamen non tres dii, sed unus est Deus.
Et cependant il n'y a pas trois Dieux, mais un seul Dieu.
Ita Dominus Pater,
Dominus Filius,
Dominus Spiritus Sanctus.
Ainsi encore, le Père est Seigneur,
le Fils est Seigneur,
le Saint-Esprit est Seigneur.
Et tamen non tres Domini, sed unus est Dominus.
Et cependant il n'y a pas trois Seigneurs, mais un seul Seigneur.
Quia, sicut singillatim unamquamque personam
Deum ac Dominum confiteri Christiana
veritate compellimur, ita tres Deos aut Dominos
dicere catholica religione prohibemur.
C'est pourquoi d'une part la vérité chrétienne nous presse
de confesser que chacune des personnes
est Dieu et Seigneur, mais d'autre part la religion catholique
nous interdit de dire qu'il y a trois Dieux ou trois Seigneurs.
Pater a nullo est factus, nec creatus, nec genitus.
Le Père n'est fait par personne, ni créé, ni engendré.
Filius a Patre solo est, non factus, nec creatus, sed genitus.
Le Fils est du Père seul, non pas fait, ni créé, mais engendré.
Spiritus Sanctus a Patre et Filio,
non factus, nec creatus, nec genitus, sed procedens.
Le Saint-Esprit est du Père et du Fils,
non pas fait ni créé, ni engendré, mais procédant.
Unus ergo Pater, non tres Patres ;
unus Filius, non tres Filii ;
unus Spiritus Sanctus, non tres Spiritus Sancti.
Il y a donc un Père, non pas trois Pères ;
il y a un Fils, non pas trois Fils ;
il y a un Saint-Esprit, non pas trois Saints-Esprits.
Et in hac Trinitate nihil prius, aut posterius,
nihil majus aut minus,
sed totae tres personae coaeternae sibi sunt et coaequales.
Et dans cette Trinité, il n'y a ni antériorité ni postérité,
aucune différence de grandeur,
mais les trois personnes sont absolument coéternelles et égales.
Ce luxe de précisions est nécessaire. Bien loin de rationaliser le mystère de Dieu, elles empêchent qu'il soit jamais réduit, soit par oubli de l'infrangible unité de l'Essence divine, soit par affaiblissement de la distinction des Personnes. Affirmer une triplicité de dieux équivaudrait à nier Dieu, cependant qu'un Dieu unipersonnel ne saurait être Amour par essence. Les mots du Symbole : divinité, gloire, majesté, aséité, immensité, éternité, toute-puissance, traduisent en concepts multiples et finis l'insondable richesse de la Nature infinie. Les expressions : génération et procession signifient le mystère des relations interpersonnelles.

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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par le bon Seb » sam. 02 févr. 2008, 9:44

III. Réflexion sur le dogme.

Par rapport aux étapes antérieures de la connaissance de Dieu la révélation que fait Jésus de la Trinité est nouvelle, comme est nouvelle l'Alliance qu'il inaugure, et nouveau le commandement qu'il prescrit. Triple " nouveauté " dont il importe de saisir le lien. Si Dieu se fait connaître comme Père, Fils, Esprit, ce n'est pas seulement pour que nous croyions qu'il est tel, mais pour que, sachant que le Père nous adopte dans son Fils et par son Esprit, nous soyons révélés à nous-mêmes, instruits à la fois sur le chemin et sur le terme de notre salut. Dieu ne fait pas la confidence du secret de sa vie pour répondre à la curiosité de l'esprit — à ce compte, la religion serait un système philosophique, — mais pour éclairer et réaliser notre insertion en cette vie.

Pour fournir une représentation intelligible des relations trinitaires, la tradition augustino-thomiste fait appel à l'analogie du " verbe mental ". Un être spirituel ne se connaît qu'en se parlant. Parole immanente où s'exprime, dans l'intime dualité d'un esprit parvenu à la pleine conscience de soi, sa lucidité. Le verbe intérieur naît de l'esprit et fait retour à l'esprit qui l'engendre en le révélant à lui-même, en lui donnant de se posséder dans la lumière, en lui permettant de s'exprimer aux autres. Image de l'esprit, le verbe intérieur est le miroir où il se connaît en se reconnaissant. Ainsi, Image parfaite du Père qui L'engendre dans l'éternel instant de sa parfaite " lucidité ", le Verbe est " le rayonnement de sa gloire et l'empreinte de sa substance" (Héb., I, 2). Il est la Parole éternellement prononcée, par laquelle le Père se connaît et se dit Lui-même en une immanence absolue. De cette connaissance l'amour procède, car il ne se peut pas que, se connaissant comme parfait, il ne s'aime : L'Esprit-Saint est cet Amour subsistant, souffle commun du Père et du Fils, élan réciproque de l'Un à l'Autre.

L'analogie augustinienne a l'avantage de bien mettre en lumière l'unité de nature en Dieu. L'évêque d'Hippone s'attachait en effet à ce qu'elle fut appréhendée en même temps que la trinité des personnes. C'est pourquoi il repoussait l'image de la famille humaine, utilisée parfois, mais refusée par l'Église dans les catéchismes, dangereuse en effet dans la mesure où elle peut être interprétée comme un retour au trithéisme ou favoriser l'idée coranique d' " associationnisme " trinitaire.

A la tradition augustino-thomiste il est permis de préférer celle qui se rattache aux maîtres médiévaux de l'abbaye de Saint-Victor. Si elle a, elle aussi, ses limites — notamment une certaine difficulté à justifier pleinement l'unité de nature — elle éclaire d'une lumière plus vive la révélation de l'amour comme la plus haute forme de l'existence. Moins intellectualiste, elle est, nous semble-t-il, plus religieuse.

C'est sous le mode d'aimer que Dieu est. Or l'amour exige unité et pluralité, identité et altérité, richesse d'être et acte de donner ou d'accueillir, plénitude en soi et jaillissement hors de soi. L'amour humain tend, comme à une limite, à la réciprocité constitutive d'une parfaite unité de l'autre et de soi. Son projet échoue. Mais il fournit — mieux que la trinité : âme, connaissance, amour, concevable en un être fermé sur soi — une analogie expressive du mystère de l'amour en Dieu.

" Dieu est Amour. " (I Jn, IV, 8.) Un amour vrai — caritas vera (Richard de Saint-Victor, De Trinitate, 1. III) — implique une pluralité de personnes. Une personne unique ne peut se complaire en soi. La complaisance en soi n'est pas amour vrai, car elle n'est ni accueil ni don. L'accueil et le don, attitudes essentielles à l'amour, supposent l'altérité.

Porté à son degré suprême d'intensité — rien en Dieu ne saurait sans contradiction être fini — l'amour (caritas summa) exige l'égalité des personnes. En effet, pour qu'une personne soit souverainement aimée, il faut qu'elle soit souverainement aimante. Car la valeur suprême est l'amour. Une personne qui ne serait pas souverainement aimante ne serait pas digne d'être souverainement aimée. Aussi bien la réciprocité est-elle nécessaire à la perfection de l'amour. Non seulement, ni d'abord, du point de vue du bonheur — amor jucundus — mais aussi, et surtout, du point de vue de l'amour même en tant qu'il est la suprême valeur. La perfection de l'amour veut que l'aimant soit infiniment aimé et l'aimé infiniment aimant, de telle sorte que l'un et l'autre soient infiniment aimables.

Ainsi le Père, qui possède la nature divine " à titre de source " (saint Jean Damascène), plénitude d'être en jaillissement — plenitudo fontalis — est constitué comme Père en donnant au Fils tout ce qui est en Lui. La richesse d'être que le Père donne au Fils et que le Fils accueille est Acte d'aimer. Aussi bien le Fils ne possède-t-Il cette richesse que pour la donner à son tour à Celui de qui Il la tient. L'unique nature divine est ainsi diversifiée selon le titre auquel elle est possédée par chacune des Personnes, ce titre étant chez l'une et l'autre un mode de ne pas posséder : l'amour du Père est don, celui du Fils accueil et don ; il est gratuit chez le Père, gratuit et dû chez le Fils. Pour parler comme Richard de Saint-Victor, " l'onde de la divinité ", " le flot infini du suprême amour " est dans le Père tantum effluens nec infusa, dans le Fils tam affluens quam infusa.

Le mystère de la troisième Personne s'éclaire par l'approfondissement des exigences de réciprocité et de pureté, essentielles l'une et l'autre à la perfection de l'amour.

Le vœu de l'amour est d'abolir la distance intérieure entre l'aimant et l'aimé sans détruire leur distinction. Il est chimérique ici-bas. Quelle que soit en effet la perfection de la réciprocité entre l'un et l'autre, cette réciprocité leur échappe en son fond. Elle n'est que partiellement et superficiellement perçue par le truchement des signes. L'aimant connaît l'amour de l'aimé par les mots qu'il dit, les gestes qu'il fait, l'ensemble de son comportement. Mais il ne voit pas l'amour lui-même. C'est pourquoi l'amour humain est sans repos : il cherche incessamment un au-delà impossible à atteindre. Videt illa illum ; videt ille illam ; amorem nemo videt. Elle le voit ; il la voit ; personne ne voit l'amour (St Augustin).

Cet au-delà de l'aimant aimé et de l'aimé aimant que les créatures poursuivent vainement est en Dieu une Personne. Le Saint-Esprit est l'Amour même. Non pas l'acte d'aimer — l'Acte d'aimer est la nature divine — mais le lien vivant, la relation interpersonnelle entre les Personnes situées dans le même amour. Amour du Père pour le Fils, amour du Fils pour le Père, Il " procède " de l'Un et de l'Autre, sans que de Lui rien ne procède — 1' " onde infinie d'amour " est en Lui, dit Richard de Saint-Victor, non effluens, sed tantum infusa. Il est pur Accueil, Don parfait. " L'amour des deux est fondu en un par la flamme d'un troisième amour. " (R. de St-V.) " Le propre du Saint-Esprit est d'être le commun des deux autres Personnes. " (St Augustin.)

C'est en outre le Saint-Esprit qui confère à l'amour divin son absolue pureté. Car, s'il n'y avait pas de troisième Personne, chacune des deux autres retrouverait en l'autre la possession de soi. Ne cherchant pas sa complaisance en soi, elle la trouverait en l'autre qui serait comme une projection de soi. L'altérité ne serait qu'une extension de l'amour de soi, puisque l'autre serait en quelque sorte " l'autre de soi ". Mais la complaisance réciproque du Père et du Fils s'ouvre sur une troisième Personne. Dès lors il n'y a pas d'avoir. L'extase de chacune des trois Personnes est totale, par impossibilité absolue de repliement possessif sur soi.

Ainsi en Dieu unité de nature et trinité des personnes s'exigent mutuellement. Si Dieu était unipersonnel, Il ne serait pas Amour. S'il n'était pas un, Il ne serait pas Dieu. Le mystère de la Trinité est le mystère d'un Dieu oui est Amour.

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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par le bon Seb » sam. 02 févr. 2008, 9:45

IV. Retour à l'écriture.

Connaissant le dogme, et ayant réfléchi sur ses données, il faut revenir à l'Écriture. On s'aperçoit alors de la richesse implicitement contenue dans l'humilité des mots employés par Jésus.
" Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ; mais je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. " (Jn, xv, 15.)
" Celui qui m'a vu a vu le Père. Je suis dans le Père et le Père est en moi. " (Jn, XIV, 9.)
" Tout ce qu'a le Père est à moi. " (Jn, XVI, 14.)
" Le Fils ne peut rien faire de Lui-même, s'il ne le voit faire au Père, car ce que fait Celui-ci, le Fils le fait pareillement. Le Père aime le Fils et Lui montre tout ce qu'il fait. " (Jn, V, 19.)
" Je ne puis rien faire de moi-même ; selon que j'entends je juge. " (Jn, V, 30.)
" Comme le Père me connaît, je connais le Père. " (Jn, X, 15.)
" L'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. " (Jn, XIV, 26.)

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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par le bon Seb » sam. 02 févr. 2008, 9:46

V. passage à la morale.

Le mystère trinitaire est le fondement de toute la morale chrétienne. Le commandement nouveau, clause de la nouvelle et éternelle Alliance, sera formulé par Jésus dans le discours après la Cène : " Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. " (Jn, XIII, 34.) " Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient un en nous. " (XVII, 21.) Ainsi les relations des Personnes divines sont le suprême exemplaire des relations humaines. Mais celles-ci seraient impuissantes à imiter celles-là, si le Saint-Esprit, lien d'amour du Père et du Fils, n'était donné aux hommes pour être Lui-même le Lien qui, les unissant entre eux, les fait entrer dans la communion du Père et du Fils (cf. I Jn, I, 3).
In François Varillon, Éléments de Doctrine Chrétienne, T. 1.

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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par Popeye » sam. 02 févr. 2008, 15:42

Oyez Oyez, de Sa Mirobolence Popeyentissime,
sortant de son silence contemplatif pour apostoler l'infidèle,
l’exposition du Mystère.




Nous disons – nous, théologiens catholiques – que Dieu est Parfait. Et dans cette Perfection qu’est Dieu, nous concluons à la Simplicité et à l’Infinité divines. Dieu est Simple et Infini, d’où nous concluons encore que Dieu est Un, Immuable, Éternel, Omnipotent, Omniscient, Provident ...

Dieu est Parfait. D’où encore que Dieu est Beau, sa Perfection étant Sublime à voir, c’est-à-dire à connaître. Dieu étant Parfait donc Omniscient, il connaît parfaitement sa Sublimissime Beauté. Or, Beau donc Souverainement Aimable, raison pourquoi Dieu s’aime infiniment. Quand donc nous disons – nous, théologiens catholiques qui seuls des catholiques savons de quoi nous parlons – que « Dieu est Amour », nous disons que Dieu est Amour de Dieu pour Dieu. Nous disons aussi que le bien est l’objet propre du vouloir : nul ne veut une chose sinon parce qu’il l’estime bonne. Or vouloir est aimer. Et encore ceci que nous pouvons vouloir de deux manières. En effet, la volonté « n’a pas pour acte unique de désirer ce qu’elle n’a pas, mais aussi d’aimer ce qu’elle a, et d’en jouir. » S. Thomas d’Aquin, Somme de Théologie, Q.19 a.1. On ne jouit d’une chose bonne qu’autant qu’on la possède. Lorsque le bien dont on parle est le Souverain Bien, Dieu Lui-même, cette Jouissance – toute spirituelle – constitue le Bonheur : le Bonheur de Dieu : Dieu Souverainement Parfait est Souverainement Heureux, puisqu’Il est (et donc possède) ce Bien Suprêmement Aimable qui n’est autre que Lui-même. Cette Félicité parfaite, ce Bonheur de Dieu d’être Dieu, nous le désignons d’un mot : la Béatitude de Dieu.

Nous disons encore qu’il y a deux aspects dans l'amour divin : un amour de soi ; un amour d'autrui. Sont-ce deux amours distincts ou deux aspects distincts d'un même amour ? Quand nous disons que Dieu est Souverainement Parfait donc Souverainement aimable, en conséquence de quoi Il s’aime Souverainement donc Infiniment, nous parlons de l’amour en tant qu’il est amour du bien. Quand nous disons que Dieu fait toutes choses par amour, nous parlons de l’amour en tant qu'il fait le bien ; et, de ce point de vue, nous envisageons d’abord l’agir ad intra (les processions trinitaires) avant l’agir ad extra (la création par amour). Or, pour donner quelque chose qu’on juge bon (= pour vouloir faire du bien), il faut d’abord connaître – et aimer – ce bien qu’on se propose de donner. De sorte que, relativement aux processions trinitaires, Dieu (le Père) s’aime avant de se communiquer = avant de communiquer sa Nature au Fils et à l'Esprit. Autrement dit, l’amour que Dieu a pour sa propre excellence est au principe de la communication substantielle qu'il en fait à qui procèdent de Lui ad intra. En Dieu, l’Amour de sa propre Excellence (ou Souverain Bien) est au principe du Don qu'il en fait au Fils et à l'Esprit. C'est parce que Dieu S’aime Infiniment (parce qu'il est infiniment aimable à raison de son infinie perfection) qu'il peut vouloir que sa propre excellence soit communiquée comme Bien de ceux auxquels il va la communiquer. De sorte qu’ad intra l’Amour Infini de Dieu pour Dieu est au principe de la diffusion substantielle de sa Déité au Verbe et à l'Esprit.
Des Docteurs de l’Église et de grands théologiens demandent aux négateurs de la Trinité :


Dieu, qui a créé la nature humaine et lui a donné le don de la fécondité, pourrait-il être stérile ? N’est-il pas naturel à Dieu, Infiniment Parfait, de donner non pas quelque degré de participation à sa Nature, degré constitutif de l’une ou l’autre des créatures, mais sa Nature elle-même ? N’est-il pas évident que l’Infinie Perfection de Dieu, laquelle n’est autre que le Bien Infini, fasse naturellement ce Bien de communiquer la Plénitude de sa Perfection à ceux qui lors procéderont de Dieu le Père en lui étant consubstantiels.

Et puisqu’en Dieu la personne (QUI) et la nature ou substance (QUOI) sont une seule et même réalité indivisible à raison de la simplicité divine, le nom de « Dieu » qui désigne d’abord la première personne de la Trinité désigne aussi sa nature divine, de sorte qu’en professant la consubstantialité des trois personnes, nous disons du Fils et de l’Esprit qu’ils sont « Dieu ». Nous avons donc deux schémas sémantiques : « Dieu (Père) / Verbe (Fils) / Esprit » et « Dieu le Père / Dieu le Fils / Dieu le Saint-Esprit ». Quand nous voulons parler des personnes dans leurs rapports d’origine, nous réservons le nom de « Dieu » à la première des Trois personnes, pour signifier que le Fils et l’Esprit reçoivent du Père la nature divine concrète et singulière, don qui les constitue « consubstantiels » au Père. Quand nous voulons parler de leur consubstantialité, nous usons du nom de « Dieu » ou de celui de « Déité » pour signifier la nature divine concrète et singulière qu’ils sont chacun.

Comment donc Dieu peut-il être au principe de deux autres personnes qui seraient avec Lui la même Nature Divine (Déité), si la personne divine et la nature divine sont réellement identiques ? Nous répondons à l’objection en disant que les personnes sont une seule et même réalité, mais qu’ils la sont différemment. Nous disons qu’il y a trois relations substantielles incommunicablement opposées qui sont une seule et même substance. Les personnes, tout à la fois, sont réellement identiques entre elles à raison de substance (consubstantialité), et réellement distinctes à raison d’opposition corrélative. Pour vous faire comprendre ce que recouvrent ces mots, je vais procéder à deux analogies.
1) Quand, pour la première fois de votre existence, vous avez tenu votre enfant premier-né dans vos bras, vous l’avez instinctivement aimé. Or, du seul fait de cet amour pour votre enfant, vous vous êtes ordonné à lui ; ayant une relation d’amour pour lui. Autrement dit, il y avait le sujet de cette relation (vous), le terme de cette relation (votre enfant), le fondement de cette relation (l’amour pour l’enfant), et la relation à cet enfant (la relation elle-même, qui fait que par amour vous êtes tourné vers l’enfant, ordonné à l’enfant, en relation à cet enfant). Si j’ai choisi cet exemple, c’est parce que la relation qui y est décrite est une relation non pas « prédicamentale » mais « transcendantale ». Je m’explique. Dans une « relation prédicamentale », la relation ajoute quelque chose au fondement de la relation : la relation est une perfection (ou un quelque chose) distincte de la perfection qu’est le fondement de la relation, une perfection relative distincte de la perfection absolue qui la fonde, et qui donc compose avec celle-ci. À l’inverse, dans une relation « transcendantale », la relation n’a pas d’autre perfection que celle qu’est son fondement, ce qui revient à dire que la même réalité est à la fois absolue et relative. Ainsi aimer son enfant ordonne (relation) le père à son enfant, mais cette relation n’est rien d’autre que l’amour pour l’enfant. Comme Dieu est Simple, il n’admet aucune composition, de sorte que si existent des relations divines, elles sont transcendantales.
Ceci dit, l’amour que vous avez pour votre enfant est « accidentel » (au sens aristotélicien du terme), puisque vous étiez avant d’être père, de sorte que cette paternité n’est pas constitutive de votre être ou de votre nature ou « substance », mais s’y adjoint. À l’inverse, en Dieu, aucun « accident » n’est possible. Dieu (personne) est sa substance, et basta. De sorte que si la personne divine est relation, cette relation sera transcendantale donc substantielle, le fondement de cette relation ne pouvant être que la substance ou nature divine.
Or, puisque une relation transcendantale n’a pas d’autre perfection que la perfection absolue qui la fonde, poser trois relations transcendantales ayant le même fondement substantiel n’attente aucunement à l’unicité et à la simplicité divine, ces trois relations consubstantielles n’ayant pas d’autre perfection que la perfection absolue constitutive de leur substance commune. Raison pourquoi nous pouvons dire, sans violer la simplicité divine, que « le Père, le Fils, le Saint Esprit sont un seul Dieu ».
2) D’autre part, la demi-droite reliant le point « a » au point « b » peut s’envisager en deux sens inverses : de « a » à « b » ou de « b » à « a ». Cette petite métaphore géométrique est faite pour introduire ce qui suit, savoir que si la substance divine absolument simple est commune au Père et au Fils, il est différent d’être cette substance en s’ordonnant au Fils, ou d’être cette substance en s’ordonnant au Père. Pour le dire autrement, les relations divines constitutives des personnes ne sont rien d’autre que leur substance consubstantielle, encore qu’elles la soient différemment selon à qui elles s’ordonnent. La relation substantielle n’est rien d’autre que la substance, la relation étant transcendantale. Mais la relation constitutive de la personne divine, étant ordonnancement aux autres personnes divines, est une relation à ses corrélatifs consubstantiels. Si donc les personnes sont et ne sont que leur substance commune, elles la sont différemment selon ceux auxquels elle s’ordonne. La relation substantielle qu’est le Père s’ordonne au Fils et à l’Esprit ; le Fils s’ordonne au Père et à l’Esprit, l’Esprit s’ordonne au Père et au Fils. Raison pourquoi nous pouvons dire, sans violer l’unicité divine, « qu’autres sont le Père, le Fils, l’Esprit » : non pas trois dieux mais un seul Dieu.

La TRINITÉ n’est pas donc pas l’affirmation de Trois Dieux, ignoble blasphème polythéiste, mais l’affirmation de la TRI-UNITÉ du Dieu unique.

Le mahométan est certes libre de refuser de croire que Dieu soit Trine ; mais il ne peut décemment pas accuser les catholiques de polythéisme. Le Christianisme est un monothéisme, paradoxal certes, mais réel. Les allégations injurieuses du Coran taxant de « polythéisme » sont donc infondées. Le Coran n’est donc pas de Dieu, Dieu ne pouvant ignorer que tout paradoxal que soit le monothéisme trinitaire, c’est un monothéisme, non un polythéisme.

En restant à votre service pour l'explicitation du dogme de l'incarnation, croyez que je suis, de votre seigneurerie, le très humble et mirobolime serviteur.

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Boris
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Re: La Très Sainte Trinité

Message non lu par Boris » dim. 10 févr. 2008, 16:36

Après discussion avec Popeye en privé, il m'a révélée une explication très intéressante.

Ce que j'en ai retenu :
- Le Fils procède du Père
- l'élan "Originel" est tellement puissant que d'une certaine manière cela déborde du Fils et ainsi l'Esprit procède du Fils, non pas en tant que le Fils "est l'origine" l'Esprit, mais que l'élan de procession issu du Père passe par le Fils comme une étape et s'achève dans l'Esprit. Le Père est Principe du Fils et de l'Esprit.

Pour reprendre une image que m'a donné Popeye : dans un fleuve, il y la source, le cours et l'embouchure dans l'Océan. (imaginons un fleuve sans affluents)
Tout cela a en commun d'être de la même nature : de l'eau, et même l'eau d'un même et unique fleuve.

Le cours du fleuve procède bien de la source, et l'embouchure procède de la source et du cours.
Mais on voit bien que le cours du fleuve n'est pas le Principe de l'embouchure.
Seule la source est principe et origine et du cours et de l'embouchure.

Ainsi le Père est comme la source, le Fils comme le cours et l'Esprit comme l'embouchure.

Correction du 11/02 en rouge
Dernière modification par Boris le lun. 11 févr. 2008, 11:00, modifié 1 fois.
UdP,
Boris

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Aldous
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La notion de Personne dans la Trinité

Message non lu par Aldous » dim. 27 sept. 2009, 9:22

Bonjour,

La Trinité dans le christianisme signifie que Dieu est trois Personnes, n'est-ce-pas: le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Je conçois aisément le Fils (Jésus) comme une personne, mais que faut-il comprendre par Père et Saint-Esprit en tant que "personne"?

Ne voyant pas de réponses venir à cette question que j'avais postée dans la rubrique "Le Christianisme "pour les nuls" !" (désormais supprimée pour la poster ici en "Théologie"), j'ai pris la piste de simplement suivre les définitions courantes du mot "personne":
Sens 1 - Individu en général, être humain.
Sens 2 - Entité dont est reconnue la capacité à être sujet de droit [Droit]. Ex Personne morale.

Je retiens le sens 2 et je précise le mot entité:
Sens 1 - Ce qui constitue l'essence d'un être.
Sens 2 - Abstraction considérée comme une réalité. Synonyme abstraction .

bien amicalement à vous,

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Xavi
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Re: La notion de Personne dans la Trinité

Message non lu par Xavi » dim. 27 sept. 2009, 10:56

La question touche à la définition même de Dieu et nous ne sommes que des humains.

Le mot "personne" renvoie à un concept humain sondé par de nombreux philosophes.

Ceci n'empêche pas de partager sa perception.

Une personne, il me semble qu'il s'agit d'un être capable d'une relation ou en relation, avec ce que cela implique de conscience, de vie, de communion, avec une personne autre.

La Trinité est au coeur de notre foi.

Même Dieu ne vit pas seul, mais en communion.

C'est une vérité profonde et essentielle.

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Aldous
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Re: La notion de Personne dans la Trinité

Message non lu par Aldous » mar. 29 sept. 2009, 12:04

Merci Xavi,

"La question touche à la définition même de Dieu et nous ne sommes que des humains.
Le mot "personne" renvoie à un concept humain sondé par de nombreux philosophes.
Ceci n'empêche pas de partager sa perception."
dis-tu.
Oui certainement sagit-il plus d'une perception de "personne" plus que de la définition humaine conventionnellement derrière ce mot. Je veux dire que si nous entretenons une relation avec l'Absolu (Dieu) cette relation ne peut être vécue au mieux, pour nous, que comme une relation avec une personne, c'est la perception que nous avons de cette relation: comme étant une relation avec une personne, même si Dieu est plus qu'une personne telle que nous l'entendons conventionnellement... (c'est ma piste de réponse, en l'état, avec l'aide de ta réponse, merci!)

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Trinité

Message non lu par vobisangelicum » mar. 08 déc. 2009, 19:03

Bonjour,
je ne comprend pas vraiment comment Jésus, Dieu le père et l'Esprit Saint ne sont qu'un alors qu'il est écrit :
Nul n'en connait la date sinon le Père (en parlant de la fin des temps)
si vous m aimiez vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père , car le père est plus grand que moi Jean 14 28
Quelqu'un pourrait il m expliquer ?
Caritas -- Pacem in Terris

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Xavi
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Re: Trinité

Message non lu par Xavi » mar. 08 déc. 2009, 20:55

Bonsoir,

L'unité des trois personnes divines vient de leur parfaite communion, mais, avec notre petite intelligence humaine, notre compréhension est assez limitée et les mots bien insuffisants.

Votre première citation fait l'objet de beaucoup d'échanges dans le forum "christianisme pour les nuls" ; voyez le sujet "Incarnation, trinité et ascension". Vous y trouverez beaucoup de réponses qu'il n'est pas utile de reproduire ici.

Votre deuxième citation aborde un peu la même difficulté. Le début de l'épître aux Hébreux pourrait vous éclairer : en venant parmi nous, pour vivre de notre humanité, Jésus, vrai Dieu, s'est volontairement placé dans la situation d'un homme, à la seule exception du péché. Il s'est remis dans la situation du premier homme, avant le péché.

Comment exprimer sauf par les mots "plus grand" , mais c'est bien faible, la différence entre la vie divine et cette vie dans un corps sur terre ?

Jésus me semble avoir voulu dire à ses amis : si vous m'aimez, vous devriez être content pour moi, de mon retour dans l'infiniment plus grand que ma vie dans mon corps d'homme.

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Tétraèdre
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Re: Trinité

Message non lu par Tétraèdre » mar. 08 déc. 2009, 21:05

Le Nouveau Testament présente Jésus vrai Dieu ou il guérit ressuscite les morts et enseigne la vérité éternelle mais aussi jésus vrai homme ou il souffre est faible meurt
Ces textes vrai Dieu et Vrai homme sont intégrés les uns aux autres et difficiles à distinguer pour les non initiés.
Les écris des Pères de l'Église catholique expliquent ces textes ou Jésus est tout puissant par le Père dans l'Esprit Saint et ces textes ou Jésus vrai homme se sent impuissant et abandonné. Père pourquoi m'as tu abandonn ?

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Tétraèdre
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Re: Trinité

Message non lu par Tétraèdre » mar. 08 déc. 2009, 21:15

Dieu est la nature unique de la Trinité et non pas une quatrième Personne divine
Aussi le Père n'est pas le Fils ni le Saint Esprit
Le Fils n'est pas le Père ni le Saint Esprit
Le Saint Esprit n'est pas le Père ni le Fils
Père Créateur Fils Rédempteur Saint Esprit Sanctificateur mais un seul Dieu en Trois Personnes ayant l'entière nature divine mais des rôles différents
Le Père est plus grand signifiait sûrement que sa nature humaine du Serviteur souffrant faisait de lui un véritable être humain . Le Fils s'abaissa à notre nature pour faire la volonté du Père dans l,esprit Saint pour nous relever vers le Père en nous montrant le Chemin la Vérité et la Vie.

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