Dieu connu par le sage

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Christophe
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Message non lu par Christophe » dim. 23 juil. 2006, 20:10

[align=justify]Mikaël,
Métazét a écrit :Si j'en crois votre vision des choses, cela voudrait dire qu'après la mort, un homme mort en état de péché mortel et qui se rendrait compte, à ce moment-là, que l'Enfer n'est pas ce qu'il voulait, pourrait encore être sauvé en demandant pardon à Dieu, en acceptant cet amour miséricordieux divin. Car en effet, on ne peut pas parler d'acte pleinement libre s'il n'est pas en toute connaissance de cause. L'ignorance, avant la mort, de ce que c'est l'Enfer, fait que l'acte de persister dans le pêché est moins libre que l'acte de regret qui suit la mort, lorsque cet homme est en Enfer. Or, si, comme vous le dites, c'est par respect de la liberté humaine - et non par châtiment - que Dieu ne sauve pas l'homme mort en état de péché mortel, alors c'est une nouvelle fois respecter la liberté humaine que de le tirer de là et de l'accepter en son sein s'il n'aime pas l'Enfer et regrette ses erreurs.

Pourtant, je ne crois pas que ce soit là ce qu'enseigne votre religion...
Voilà ce qu'enseigne l'Eglise catholique et auquel j'adhère sans réserve :
" S’il veut que « tous parviennent au repentir » (2 P 3,9), Dieu a toutefois créé l’homme libre et responsable, et il respecte ses décisions. C’est donc l’homme lui-même qui, en pleine autonomie, s’exclut volontairement de la communion avec Dieu, si, jusqu’au moment de sa mort, il persiste dans le péché mortel, refusant l’amour miséricordieux de Dieu. "
" Nous ne pouvons pas être unis à Dieu à moins de choisir librement de l’aimer. Mais nous ne pouvons pas aimer Dieu si nous péchons gravement contre Lui, contre notre prochain ou contre nous-mêmes : " Celui qui n’aime pas demeure dans la mort. Quiconque hait son frère est un homicide ; or vous savez qu’aucun homicide n’a la vie éternelle demeurant en lui " (1 Jn 3, 15). Notre Seigneur nous avertit que nous serons séparés de Lui si nous omettons de rencontrer les besoins graves des pauvres et des petits qui sont ses frères (cf. Mt 25, 31-46). Mourir en péché mortel sans s’en être repenti et sans accueillir l’amour miséricordieux de Dieu, signifie demeurer séparé de Lui pour toujours par notre propre choix libre. Et c’est cet état d’auto-exclusion définitive de la communion avec Dieu et avec les bienheureux qu’on désigne par le mot " enfer ". "

Je me demande bien de quelle façon vous déduisez de l'unique phrase de mon cru ("C'est surtout un refus pour Dieu de sauver l'homme contre son gré, au mépris de sa liberté") - qui n'est jamais qu'une reformulation des textes catéchétiques - une contradiction avec l'enseignement de la sainte Eglise catholique. Merci d'instruire plus rigoureusement votre procés en hérésie.

Quant à la "vision des choses" que vous m'attribuez, sachez qu'elle n'est pas la mienne.


Cordialement
Christophe[/align]
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

Métazét
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Message non lu par Métazét » dim. 23 juil. 2006, 21:10

C'est simple, Christophe, votre phrase était en réponse à mon argument suivant lequel, le fait de ne pas sauver l'homme mort en état de péché mortel pouvait être considéré comme un châtiment divin. J'ai donc pensé - légitimement - qu'elle entendait réfuter l'idée suivant laquelle l'Enfer éternel est bien un châtiment divin.

Or, si l'Enfer éternel pour l'homme en état de péché mortel n'est pas un châtiment divin, on ne voit pas pourquoi, précisément, il serait éternel. En effet, Dieu étant tout puissant pourrait, s'il le voulait, venir le repêcher.

Si, en fin de compte il ne le fait pas, alors c'est qu'il le laisse, volontairement, à son sort, donc qu'il lui impose, par défaut de venir le repêcher, l'Enfer éternel. Or, quelle différence profonde, au niveau de l'intention et des faits, entre imposer volontairement à quelqu'un quelque chose qui lui est désagréable, à cause de quelque chose que ce quelqu'un a mal fait ; ou, toujours volontairement, le laisser subir quelque chose de désagréable, à cause de quelque chose que ce quelqu'un a mal fait ? Dans les faits et dans l'intention, cela revient au même. Seul le moyen change.

Reprenons mon exemple du grand-père. Supposons que cela soit par virement automatique que tous les mois il verse 100 euros à son petit-fils. Supposons que le mois où ce dernier a mal travaillé à l'école, il se trouve qu'un bogue dans le service informatique de la banque du grand-père empêche la transaction. Si le grand-père se borne à ne pas chercher à donner les 100 euros coûte que coûte (en signalant le bogue à la banque, en lui donnant les 100 euros de sa poche, etc.) alors, dans l'intention et dans les faits, il aura punit son petit-fils malgré tout. Il y aura eu châtiment.

Bien cordialement,

Mikaël
« La majorité des philosophes n'a pas de courage ; ils commencent par avaler les principes essentiels du code actuel : monogamie, structure familiale, continence, tabous corporels, restrictions concernant l'acte sexuel et la suite, puis ils chipotent sur les détails… jusqu'à des sottises telles que de savoir si la vue de la poitrine féminine est obscène ou non. » (Robert Heinlein, En terre étrangère)

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