Bonjour à tous, je me permets juste de revenir sur ce que je pense être une erreur de la part de monsieur Dumouch.
L'heure de la mort a beau durer plus ou moins longtemps, l'erreur de monsieur Dumouch est de croire, sur la base de témoignages plus ou moins flous, que le Christ glorieux apparaît à tout homme à l'heure de sa mort, non pour le juger, mais pour lui donner une dernière chance de repentir. Or, si une grâce de dernière minute peut arriver, nul ne dit qu'il s'agit d'une apparition du Christ glorieux, et encore moins que cela arrive systématiquement.
Pour appuyer son hypothèse, monsieur Dumouch se base sur une interprétation erronée de Gaudium et spes 22 5 :
L'Esprit Saint offre à tous, d'une façon que Dieu connaît, la possibilité d'être [sauvé].
En effet, monsieur Dumouch interprète cette phrase à sa sauce, en croyant, non pas que tout homme a la possibilité de croire et de faire son salut au cours de cette vie, mais que tout homme se verra proposé, à l'heure de sa mort, le choix éclairé entre l'enfer et le paradis, entre le pardon et le châtiment. Mais ceci contredit le concile de Trente qui déclare : "Si quelqu'un dit avec une certitude absolue et infaillible qu'il aura certainement le grand don de la persévérance jusqu'à la fin
Mt 10,22 ; Mt 24,13, à moins qu'il ne l'ait appris par une révélation spéciale : qu'il soit anathème". Or c'est ce que croit monsieur Dumouch avec son apparition systématique du Christ à l'heure de la mort avec la proposition de pardon systématique juste avant le jugement définitif. Ce que professe Arnaud Dumouch est donc une hérésie d'après le concile de Trente.
En fait, Gaudium et spes 22 5 est à mettre en relation avec Lumen Gentium 16 :
En effet, ceux qui, sans qu'il y ait de leur faute, ignorent l’Évangile du Christ et son Église, mais cherchent pourtant Dieu d’un cœur sincère et s’efforcent, sous l’influence de sa grâce, d’agir de façon à accomplir sa volonté telle que leur conscience la leur révèle et la leur dicte, eux aussi peuvent arriver au salut éternel. À ceux-là mêmes qui, sans faute de leur part, ne sont pas encore parvenus à une connaissance expresse de Dieu, mais travaillent, non sans la grâce divine, à avoir une vie droite, la divine Providence ne refuse pas les secours nécessaires à leur salut.
Donc ne rêvez pas, il n'y aura pas d'apparition salvatrice (du moins pas sans beaucoup de prières et de sacrifices) pour ceux qui, ayant entendu parler du Christ et ayant eu largement le temps et les moyens de se convertir, n'ont pas cherché à connaître la vérité ni à aimer mais auront au contraire nié leur Créateur et Rédempteur et se seront complu dans le péché toute leur vie.
Quant au péché contre le Saint-Esprit, il s'agit de celui qui nie l'évidence flagrante de Dieu ou qui ne veut pas se repentir de ses péchés ni faire pénitence. Car pour pouvoir être pardonné, il faut se repentir et non persister délibérément dans le péché tout en réclamant miséricorde (ce qui serait alors du foutage de gueule, et Dieu a beau être infiniment bon, il n'est ni idiot ni injuste). Mais il n'est pas nécessaire de voir Jésus-Christ en personne pour pécher contre l'Esprit Saint.
Bref, il peut y avoir une apparition surnaturelle en guise de dernière chance à l'heure de la mort, mais il n'y a aucune raison que cette grâce soit accordée systématiquement à tous, loin de là.
Arnaud Dumouch devrait donc renoncer à sa théorie, car elle ne fait qu'encourager la grande folie très répandue qui consiste à croire qu'on n'a pas besoin d'éviter le péché mortel à tout prix ni besoin de recevoir le sacrement de pénitence en se confessant à un prêtre, parce qu'on est persuadé qu'on aura le temps de demander pardon directement à Jésus quand on mourra.
Or, cela contredit les évangiles ("veillez et priez car vous ne savez ni le jour ni l'heure" + "ce n'est pas celui qui me dira Seigneur, Seigneur ! mais celui qui aura fait la volonté de mon Père", etc). Et quand on a persisté dans le péché toute sa vie, comment espérer la grâce d'avoir un repentir sincère juste avant de mourir ? Repentir sincère = "je regrette d'avoir commis le mal car j'ai offensé Dieu" =/= "ayez pitié de moi parce que sinon j'irai en enfer"