Bonjour Mr Dumouch,Arnaud Dumouch a écrit :
Mais si un homme vit de cette manière, il est évident qu’il ne doit pas ajouter le mal qu'il fait un autre mal à savoir le fait de communiquer la mort. Il doit donc bien évidemment user d'un préservatif
Votre arithmétique des péchés est frauduleuse car vous ne distinguez pas d’une part entre le mal de peine et le mal de faute et d’autre part au sein même du mal de faute entre l’acte et l’intention (mal actuel et mal intentionnel)
Ainsi dans l’exemple précité : le prostitué commet un mal de faute actuel en ayant une relation sexuelle hors les liens du mariage (fornication), il commet un deuxième mal de faute actuel en tarifant cette relation (vénalité), il commet un troisième mal de faute actuel en ayant une relation hors vase naturel (perversion), il commet un quatrième mal de faute actuel en ayant une relation homosexuelle (bougrerie) et un cinquième mal de faute actuel en utilisant un artifice contraceptif (contraception). Tous ces maux ne s’exonèrent pas, ils s’ajoutent et aggravent le poids du péché.
Mais l’intention présidant au cinquième mal de faute, à savoir « ne pas contaminer le client », c’est à dire lui éviter le mal de peine (le sida) marque un progrès moral par rapport à celui qui ne se soucie pas de la santé de son client, voire pire qui entretient une intention vicieuse à son encontre.
Cette bonne intention amoindrit le mal de faute, mais en aucun cas ne permet de prétendre au moindre mal, car n’oubliez pas que le moindre mal est un minimum, et que ce mal de faute peut encore être amoindri jusqu'à la cessation de la relation coupable.
Alors pourquoi situez-vous donc le moindre mal à un niveau de mal encore trop élevé pour pouvoir le considérer comme un moindre mal ? Parce que vous faites intervenir un mal d’un autre ordre que le mal de faute, c’est à dire le mal de peine, en l’occurrence une maladie mortelle.
Vous êtes brusquement et subrepticement passé du registre du mal de faute à celui du mal de peine, et le mal de peine est devenu la justification du mal de faute, en quelque sorte vous avez introduit de façon ad hoc le mal de peine dans votre équation, ce qui vous a permis de minimiser à outrance le poids du mal de faute jusqu'à prétendre au moindre le mal : la préservation du mal de peine (sida) devenant la caution du mal de faute.
Je vous accorde que vous vous différenciez du monde qui lui n’hésite pas à dire : « il est bon de mettre un préservatif puisque cela protège du Sida », vous, vous vous en tenez au moindre mal, mais vous êtes quand même sur la même pente.
Le monde ne cesse de justifier le mal de faute par l’évitement du mal de peine, comme par exemple : « la masturbation réduit le cancer de la prostate », mais jamais dans toute l’histoire du christianisme vous ne trouverez de justification d’un mal de faute par un mal de peine.
Même parfois le chrétien provoque lui-même le mal de peine pour éviter un mal encore plus grand, comme par exemple Sainte Eusébie, abbesse du monastère bénédictin de Saint-Cyr, qui voyant les barbares mahométans approcher incita ses religieuses à se mutiler le visage afin de conserver leur chasteté offerte au Christ.
Pour conclure, dans l’exemple du prostitué masculin, il n’y a pas de moindre mal, les maux moraux s’additionnent et le mal moral total est quelque peu allégé par une bonne intention qui l’amoindrit mais pas suffisamment pour le minimiser jusqu'à pouvoir le considérer comme le moindre mal. Quant au mal de peine il n’a pas à entrer dans l’équation morale car il est d’un autre ordre et comme chacun sait on n’additionne pas des pommes avec des poires.