Livre de la Genèse 27,1-5.15-29.

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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naboth
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Livre de la Genèse 27,1-5.15-29.

Message non lu par naboth » sam. 04 juil. 2009, 14:29

Bonjour à tous,
Par le mensonge Jacob obtient la bénédiction de son père alors que le mensonge est prohibé dans les dix commandements de Dieu: "Jacob entra chez son père et lui dit : « Mon père ! » Celui-ci répondit : « Me voici. Qui es-tu, mon fils ? » Jacob dit à son père : « Je suis Ésaü, ton premier-né ;"
Quelle explication pourrions-nous donner à ce sujet? :zut:
« Si quelqu’un est sage, qu’il comprenne ; s’il est intelligent, qu’il en est la connaissance. Car les voies de Yahvé sont droites ; les justes y font leur chemin, mais les rebelles y courent à la chute. » Osée 14, 10

gerardh
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Re: Livre de la Genèse 27,1-5.15-29.

Message non lu par gerardh » sam. 04 juil. 2009, 21:50

_________

Bonjour,

Jacob a péché, mais il n'a transgressé les 10 commandements puisque ceux-ci n'existaient pas encore. C'était un acte charnel de sa part, et l'on sait que de toutes façons il aurait été béni par son père. Il n'était pas encore passé à Péniel.


__________

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Philomene
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Re: Livre de la Genèse 27,1-5.15-29.

Message non lu par Philomene » dim. 05 juil. 2009, 0:01

Il y a aussi l'interprétation de Saint Louis Marie Grignon de Monfort. Dans le traité de la vraie dévotion à la Sainte vierge :
interprétation de l'histoire de Jacob

185. Auparavant d'expliquer cette histoire, qui est si belle,
il faut remarquer que, selon tous les saints Pères et les
interprètes de l'Ecriture Sainte, Jacob est la figure de
Jésus-Christ et des prédestinés, et Esaü celle des réprouvés.
Il ne faut qu'examiner les actions et la conduite de l'un et
de l'autre pour en juger.
1 Esaü, l'aîné, était fort et robuste de corps et
industrieux à tirer de l'arc et à prendre beaucoup de gibier à
la chasse.
2 Il ne restait quasi point à la maison, et, ne mettant
sa confiance qu'en sa force et son adresse, il ne travaillait
qu'au dehors.
3 Il ne se mettait pas beaucoup en peine de plaire à sa
mère Rébecca, et il ne faisait rien pour cela.
4 Il était si gourmand, et aimait tant sa bouche, qu'il
vendit son droit d'aînesse pour un plat de lentilles.
5 Il était, comme Caïn, plein d'envie contre son frère
Jacob et il le persécutait à outrance.

186. Voilà la conduite que gardent les réprouvés tous les
jours.
1 Ils se fient en leur force et leurs industries pour
les affaires temporelles; ils sont très forts, très habiles et
très éclairés pour les choses de la terre, mais très faibles
et très ignorants dans les choses du ciel: In terrenis fortes,
in coelestibus debiles. C'est pourquoi:

187. 2 Ils ne demeurent point ou très peu chez eux, dans leur
maison propre, c'est-à-dire dans leur intérieur, qui est la
maison intérieure et essentielle que Dieu a donné à chaque
homme pour y demeurer à son exemple: car Dieu demeure toujours
chez soi. Les réprouvés n'aiment point la retraite, ni la
spiritualité, ni la dévotion intérieure, et ils traitent de
petits esprits, de bigots et de sauvages ceux qui sont
intérieurs et retirés du monde, et qui travaillent plus au
dedans qu'au dehors.

188. 3 Les réprouvés ne se soucient guère de la dévotion à la
Sainte Vierge, la Mère des prédestinés; il est vrai qu'ils ne
la haïssent pas formellement, ils lui donnent quelquefois des
louanges, ils disent qu'ils l'aiment et ils pratiquent même
quelque dévotion en son honneur; mais, au reste, ils ne
sauraient souffrir qu'on l'aime tendrement, parce qu'ils n'ont
point pour elle les tendresses de Jacob; ils trouvent à redire
aux pratiques de dévotion auxquelles ses bons enfants et
serviteurs se rendent fidèles pour gagner son affection, parce
qu'ils ne croient pas que cette dévotion leur soit nécessaire
au salut, et que, pourvu qu'ils ne haïssent pas formellement
la Sainte Vierge, ou qu'ils ne méprisent pas ouvertement sa
dévotion, c'en est assez, et ils ont gagné les bonnes grâces
de la Sainte Vierge, ils sont ses serviteurs, en récitant et
marmottant quelques oraisons en son honneur, sans tendresse
pour elle ni amendement pour eux-mêmes.

189. 4 Les réprouvés vendent leur droit d'aînesse, c'est-à-
dire les plaisirs du paradis pour un plat de lentilles, c'est-
à-dire pour les plaisirs de la terre. Ils rient, ils boivent,
ils mangent, ils se divertissent, ils jouent, ils dansent,
etc., sans se mettre en peine, comme Esaü, de se rendre dignes
de la bénédiction du Père céleste. En trois mots, ils ne
pensent qu'à la terre, ils n'aiment que la terre, ils ne
parlent et n'agissent que pour la terre et ses plaisirs,
vendant pour un petit moment de plaisir, pour une vaine fumée
d'honneur, et pour un morceau de terre dure, jaune ou blanche,
la grâce baptismale, leur robe d'innocence, leur héritage
céleste.

190. 5 Enfin, les réprouvés haïssent et persécutent tous les
jours les prédestinés, ouvertement ou secrètement; ils les
méprisent, ils les critiquent, ils les contrefont, ils les
injurient, ils les volent, ils les trompent, ils les
appauvrissent, ils les chassent, ils les réduisent dans la
poussière; tandis qu'ils font fortune, qu'ils prennent leurs
plaisirs, qu'ils sont en belle passe, qu'ils s'enrichissent,
qu'ils s'agrandissent et vivent à leur aise.

191. 1 Jacob, le cadet, était d'une faible complexion, doux
et paisible, et demeurait ordinairement à la maison pour
gagner les bonnes grâces de sa mère Rébecca, qu'il aimait
tendrement; s'il sortait dehors, ce n'était pas par sa propre
volonté, ni par la confiance qu'il eût en son industrie, mais
pour obéir à sa mère.

192. 2 Il aimait et honorait sa mère: c'est pourquoi il se
tenait à la maison auprès d'elle; il n'était pas plus content
que lorsqu'il la voyait; il évitait tout ce qui pouvait lui
déplaire: ce qui augmentait en Rébecca l'amour qu'elle lui
portait.

193. 3 Il était soumis en toutes choses à sa chère mère, il
lui obéissait entièrement en toutes choses, promptement sans
tarder, et amoureusement sans se plaindre; au moindre signe de
sa volonté, le petit Jacob courait et travaillait. Il croyait
tout ce qu'elle lui disait, sans raisonner: par exemple, quand
elle lui dit qu'il allât chercher deux chevreaux, et qu'il les
lui apportât pour apprêter à manger à son père Isaac, Jacob ne
lui répliqua point qu'il y en avait assez d'un pour apprêter
une fois à manger à un seul homme; mais, sans raisonner, il
fit ce qu'elle lui avait dit.

194. 4 Il avait une grande confiance en sa chère mère; comme
il ne s'appuyait point du tout sur son savoir-faire, il
s'appuyait uniquement sur les soins et la protection de sa
mère; il la réclamait en tous ses besoins, et il la consultait
en tous ses doutes: par exemple, quand il lui demanda si, au
lieu de la bénédiction, il ne recevrait point la malédiction
de son père, il la crut et se confia en elle, quand elle lui
dit qu'elle prenait sur elle cette malédiction.

195. 5 Enfin, il imitait selon sa portée les vertus qu'il
voyait en sa mère; et il semble qu'une des raisons pourquoi il
demeurait sédentaire à la maison, c'était pour imiter sa chère
mère, qui était si vertueuse, et pour s'éloigner des mauvaises
compagnies, qui corrompent les moeurs. Par ce moyen, il se
rendit digne de recevoir la double bénédiction de son père.

196. Voilà aussi la conduite que gardent tous les jours les
prédestinés:
1 Ils sont sédentaires à la maison avec leur mère,
c'est-à-dire, ils aiment la retraite, ils sont intérieurs, ils
s'appliquent à l'oraison, mais à l'exemple et dans la
compagnie de leur Mère, la Sainte Vierge, dont toute la
gloire est au-dedans, et qui, pendant toute sa vie, a aimé la
retraite et l'oraison. Il est vrai qu'ils paraissent
quelquefois au dehors dans le monde; mais c'est par obéissance
à la volonté de Dieu et à celle de leur chère Mère, pour
remplir les devoirs de leur état. Quelques grandes choses en
apparence qu'ils fassent au dehors, ils estiment encore
beaucoup plus celles qu'ils font au dedans d'eux-mêmes, dans
leur intérieur, en compagnie de la Très Sainte Vierge, parce
qu'ils y font le grand ouvrage de leur perfection, auprès
duquel tous les autres ouvrages ne sont que des jeux
d'enfants. C'est pourquoi, tandis quelquefois que leurs frères
et soeurs travaillent pour le dehors avec beaucoup de force,
d'industrie et de succès, dans la louange et approbation du
monde, ils connaissent, par la lumière du Saint-Esprit, qu'il
y a beaucoup plus de gloire, de bien et de plaisir à demeurer
caché dans la retraite avec Jésus-Christ, leur modèle, dans
une entière et parfaite soumission à leur Mère, que de faire
par soi-même des merveilles de nature et de grâce dans le
monde, comme tant d'Esaü et de réprouvés. Gloria et divitiae
in domo ejus: la gloire pour Dieu et les richesses pour
l'homme se trouvent dans la maison de Marie.
Seigneur Jésus, que vos tabernacles sont aimables! Le
passereau a trouvé une maison pour se loger et la tourterelle
un nid pour mettre ses petits. Oh! qu'heureux est l'homme qui
demeure dans la maison de Marie, où vous avez le premier fait
votre demeure! C'est en cette maison des prédestinés qu'il
reçoit son secours de vous seul, et qu'il a disposé des
montées et des degrés de toutes les vertus dans son coeur,
pour s'élever à la perfection dans cette vallée de larmes!
Quam dilecta tabernacula, etc.

197. 2 Ils aiment tendrement et honorent véritablement la
Très Sainte Vierge comme leur bonne Mère et Maîtresse. Ils
l'aiment non seulement de bouche, mais en vérité; ils
l'honorent non seulement à l'extérieur, mais dans le fond du
coeur; ils évitent, comme Jacob, tout ce qui lui peut
déplaire, et pratiquent avec ferveur tout ce qu'ils croient
pouvoir leur acquérir sa bienveillance. Ils lui apportent et
lui donnent, non deux chevreaux, comme Jacob à Rébecca, mais
leur corps et leur âme, avec tout ce qui en dépend, figurés
par les deux chevreaux de Jacob, afin: 1 qu'elle les reçoive
comme une chose qui lui appartient; 2 afin qu'elle les tue et
les fasse mourir au péché et à eux-mêmes, en les écorchant et
dépouillant de leur propre peau et de leur amour-propre, et,
par ce moyen, pour plaire à Jésus, son Fils, qui ne veut pour
ses amis et disciples que des morts à eux-mêmes; 3 afin
qu'elle les apprête au goût du Père céleste, et à sa plus
grande gloire, qu'elle connaît mieux qu'aucune créature; 4
afin que, par ses soins et ses intercessions, ce corps et
cette âme, bien purifiés de toute tache, bien morts, bien
dépouil lés et bien apprêtés, soient un mets délicat, digne de
la bouche et de la bénédiction du Père céleste. N'est-ce pas
ce que feront les personnes prédestinées qui goûteront et
pratiqueront la consécration parfaite à Jésus-Christ par les
mains de Marie, que nous leur enseignons, pour témoigner à
Jésus et à Marie un amour effectif et courageux?
Les réprouvés disent assez qu'ils aiment Jésus, qu'ils
aiment et qu'ils honorent Marie, mais non pas de leur
substance, mais non pas jusqu'à leur sacrifier leurs corps
avec ses sens et leur âme avec ses passions, comme les
prédestinés.

198. 3 Ils sont soumis et obéissants à la Sainte Vierge,
comme à leur bonne Mère à l'exemple de Jésus-Christ, qui, de
trente et trois ans qu'il a vécu sur la terre, en a employé
trente à glorifier Dieu son Père, par une parfaite et entière
soumission à sa sainte Mère. Ils lui obéissent en suivant
exactement ses conseils, comme le petit Jacob ceux de Rébecca,
à qui elle dit: Acquiesce consiliis meis. Mon fils suivez mes
conseils; ou comme les conviés des noces de Cana, auxquels la
Sainte Vierge dit: Quodcumque dixerit vobis facite: Faites
tout ce que mon Fils vous dira. Jacob, pour avoir obéi à sa
mère, reçut la bénédiction comme par miracle, quoique
naturellement il ne dût pas l'avoir; les conviés aux noces de
Cana, pour avoir suivi le conseil de la Sainte Vierge, furent
honorés du premier miracle de Jésus-Christ, qui y convertit
l'eau en vin, à la prière de sa sainte Mère. De même, tous
ceux qui, jusqu'à la fin des siècles, recevront la bénédiction
du Père céleste et seront honorés des merveilles de Dieu, ne
recevront ces grâces qu'en conséquence de leur parfaite
obéisssance à Marie. Les Esaü, au contraire, perdent leur
bénédiction, faute de soumission à la Sainte Vierge.

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