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La Loi et l'Amour

Publié : jeu. 16 oct. 2008, 19:18
par etienne lorant
Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc 11,47-54.
Malheureux êtes-vous, parce que vous bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que vos pères les ont tués.
Ainsi vous témoignez que vous approuvez les actes de vos pères, puisque eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.
C'est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, ils tueront les uns et en persécuteront d'autres.
Ainsi cette génération devra rendre compte du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la création du monde,
depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie, qui a péri entre l'autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare : cette génération devra en rendre compte.
Malheureux êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et ceux qui essayaient d'entrer, vous les en avez empêchés. »
Après que Jésus fut parti de là, les scribes et les pharisiens se mirent à lui en vouloir terriblement, et ils le harcelaient de questions ;
ils étaient à l'affût pour s'emparer d'une de ses paroles.

Ce passage des Evangile entre dans la continuité de l'opposition que Jésus établit entre foi et charité, d'une part, et obéissance aveugle à la Loi d'autre part. Ce n'est pas pour rien que les Pharisiens et les docteurs de la Loi sont à l'affût pour s'emparer d'une parole de Jésus qui soit contraire à la Loi : ils ne peuvent le juger et le condamner qu'une fois cette condition remplie. Ils ne sauraient livrer un de leur frère Juif aux Romains qu'en étant absolument sûr de leur argumentation.

Quel aveuglement dira-t-on ! Mais si l'on veut bien aller au fond des choses, l'issue est là: il n'est rien qui soit supérieur à la Loi, si ce n'est Celui qui a donné la Loi. C'est ce que Jésus est venu dire : cette fameuse "clé de connaissance" de la Loi, c'est l'Amour. Si l'on replace l'Amour de Dieu au coeur du système, on explique et on accomplit toute la Loi.
Plus j'y réfléchis, plus je crois que dans le drame qui prend naissance ici, il y a un tournant, non seulement dans l'histoire religieuse, mais dans toute l'histoire de l'humanité. Car après le Christ, il n'y aura pas une raison supérieure à toutes les raisons, mais l'Amour qui préside à toutes les raisons.

En définitive, c'est Jésus lui-même qui ouvertement, devant le Sanhédrin, donnera la Parole qui servira à sa condamnation.