Mais la justice vindicative de Dieu, c’est Dieu infligeant des peines en châtiment des transgressions à sa Loi. C’est parce que Dieu est juste qu’il punit. Et le fondement de cette justice, c’est l’amour, l’amour de Dieu pour Dieu.
Car Dieu n’est pas seulement créateur, il est aussi législateur, et entend se faire obéir. Tout d’abord, c’est Dieu qui nous assigne notre fin suprême, notre fin dernière surnaturelle absolue, qui consiste à aimer Dieu d’un amour spécifié au Ciel par la vision intuitive. Ensuite, le moyen de cette fin, c’est d’aimer ici-bas Dieu d’un amour spécifié par la foi. De L’aimer en actes, non en vaines paroles, en accomplissant les commandements de sa Loi : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements. » Jn. XIV, 15. « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui qui m'aime; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, je l'aimerai, et je me ferai connaître à lui. » Jn. XIV, 21. « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j'ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour. » Jn. XV 10. Ensuite, qu’est-ce que transgresser la Loi divine, sinon préférer sa volonté propre à celle de Dieu ? Et en ce choix, se détourner de Dieu pour se prétendre supérieur à Dieu. Et en cette prétention, un désamour de Dieu par amour de soi-même. Et en ce désamour, la cause des peines que Dieu inflige. Car enfin, Dieu seul est infiniment aimable. Aussi l’amour de Dieu pour Dieu est infini. C’est parce que Dieu est Amour, est Amour infini de Dieu pour Dieu, que tout désamour de Dieu lui est insupportable, lui est odieux, lui est abominable, et enflamme sa colère (= appelle le juste châtiment de Dieu sur les rebelles, les fils de perdition, les enfants de colère).
Et c’est Jésus qui inflige le châtiment de sa divine justice aux damnés.
« Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples ? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l'Éternel et contre son Christ ? ‘‘Brisons leurs liens, délivrons-nous de leurs chaînes !’’ Celui qui siège dans les Cieux en rit, le Seigneur se moque d'eux. Puis il leur parle dans sa colère, Il les épouvante dans sa fureur : ‘‘C'est moi qui ai oint mon roi, sur Sion ma montagne sainte !’’ Je publierai le décret. L'Éternel m'a dit : ‘‘Tu es mon Fils ! Je t'ai engendré aujourd'hui. Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession. Tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d'un potier. Et maintenant, rois, conduisez-vous avec sagesse ; juges de la terre, recevez instruction. Servez l'Éternel avec crainte, réjouissez-vous avec tremblement. Embrassez le Fils, de peur qu’il ne s'irrite, et que vous ne périssiez dans votre voie, car sa colère est prompte à s'enflammer. Heureux tous ceux qui se confient en lui ! » (Ps. II, 1-12). « Il jugera les pauvres avec équité, et il prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre. Il frappera la terre de sa parole comme d'une verge, et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. » (Is. XI, 4). « Car l’Éternel m’a oint pour porter la bonne nouvelle aux malheureux. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance. Pour publier une année de grâce de l'Éternel, et un jour de vengeance de notre Dieu. » (Is. LXI, 1-2). « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. » (Mt. III, 10). « Car il est de la justice de Dieu de rendre l’affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus apparaîtra du Ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus. Ils auront pour châtiment une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force, lorsqu’il viendra pour être, en ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru, car notre témoignage auprès de vous a été cru. C’est pourquoi aussi nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation, et qu’il accomplisse par sa puissance tous les desseins bienveillants de sa bonté, et l’œuvre de votre foi, pour que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et que vous soyez glorifiés en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. » (II Th. I, 6-12). Si donc « Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé » (Jn. III, 17), n’en demeure pas moins que « celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jn. III, 18). « Car le Père ne juge personne, il a donné au Fils le jugement tout entier… lui a donné pouvoir d’exercer le jugement parce qu’il est Fils de l’homme. N’en soyez pas étonnés, car elle vient, l’heure, où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix et sortiront : ceux qui auront fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui auront fait le mal pour une résurrection de jugement… et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » (Jn. V, 22-30). C’est donc le Christ, le Fils du Dieu Vivant, qui, conformément au donné formellement révélé, exercera de son humanité glorifiée (Mc. XVI, 19 ; Lc. XXII, 69 ; Hb. XII, 2) le Jugement, que Dieu lui a remis (Jn. V, 22 ; XIII, 32) parce qu’il est le Fils de l’homme (Jn. V, 27 ; Dn. VII, 13-14), Christ pantocrator, Juge des vivants et des morts. Il publiera le décret divin. Le Fils éternellement engendré, incarné pour le salut, ayant reçu en son humanité glorifiée le pouvoir de juger, brisera les impies à coups de barre de fer (Ps. II, 9). Ainsi parle le Christ : « Quant à mes ennemis, ceux qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence. » (Lc. XIX. 27). « Retirez-vous de moi, maudits ; allez au feu éternel. » (Mt. XXV, 41).
Remarque sur le Sacré-Cœur miséricordieux de Jésus.
Nous savons tous que le Cœur de Jésus est empli de compassion, de bonté, de douceur ; que Jésus est notre frère, notre ami, notre consolation ; que son cœur empli d'amour ne veut que nous sauver, et que tout pécheurs que nous soyons, c'est avec confiance que nous nous tournons vers lui, certain de son pardon pour qui l'implore humblement. Bref nous savons que Dieu, voulant sauver tous les hommes, veut faire à tous miséricorde. Mais nous savons aussi que beaucoup en sont soustraits, soit pour l'avoir refusé, soit même seulement pour n'y avoir pas eu accès, rendant ainsi inopérant les desseins bienveillants de la bonté divine, qui supposent la libre coopération de la volonté créée spécifiée par la foi au dessein bienveillant du salut, selon qu'il est écrit : « nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de la vocation, et qu’il accomplisse par sa puissance tous les desseins bienveillants de sa bonté et l’œuvre de votre foi ». Et nous savons encore que cet amour très réel du Christ-homme pour les hommes n'est qu'en dépendance de son amour pour Dieu. Et parce que la Providence divine a disposé qu'à notre mort sera notre jugement particulier, pour ceux trouvés à leur mort en état de péché mortel, en état de désamour de Dieu, du Cœur du Christ jaillira le feu de la colère divine. Plongeons-nous dans son amour tant qu'il est encore temps, de crainte d'en être à jamais séparés. Car du Sacré-Cœur procèdent « une année de grâce de l'Éternel et un jour de vengeance de notre Dieu ».
Les peines temporelles sont pourtant moindres que les peines éternelles. Quoi donc est le châtiment le plus sévère, de l’extermination d’un peuple entier, et entièrement coupable jusqu’aux bambins marqués de la tâche du péché originel, ou de la damnation (peine de dam et peines de sens) de la plus grande part de l’humanité ? Les damnés sont torturés à perpétuité, d’une perpétuité sans fin. En comparaison de l’Enfer, les atrocités de ce bas-monde ne sont rien.Anit a écrit : ↑dim. 12 nov. 2023, 13:09C'est dans une séparation avec Dieu que Dieu punit .
Or, on nous parle entre autre dans l’AT d’un Dieu tantôt chef militaire, tantôt dictateur sanglant, qui va jusqu’à s'abaisser à demander à ce que du sang soit mis partout sur les murs en tournant dans les sens des aiguille d’une montre (je fais volontairement une caricature, ne cherchez pas la référence, mais on n’en est pas très loin) .
Nous avons un Dieu qui demande des massacres de peuple entier équivalent en tout point, mais à plus grande échelle , à ce que l'on a vécu le 7 octobre dernier.
Vous ne pouvez nier que Dieu soit l’auteur de l’Écriture. Vous ne pouvez pas davantage nier le canon scripturaire. Vous pouvez seulement vous interroger sur le sens des textes inspirés. Relativement aux textes vétérotestamentaires relatifs aux guerres et aux massacres, vous avez plusieurs lectures possibles, selon le sens utilisé.Anit a écrit : ↑dim. 12 nov. 2023, 13:09Alors je sais parfaitement que l'on fait des métaphores, que l'on prend parfois ces récits au second degré ; il n'en reste pas moins que ça ne colle pas du tout avec Jésus , puisque si j'ai bien compris c'est lui qui a donné ces ordres, lui et le père ne faisant qu'un, étant entendu par ailleurs que Dieu ne s'inscrit pas dans le temps.
On constate pourtant que dans le NT Jésus semble reprendre ce qu’ il a dit dans l’ancien : « Vous avez appris qu'il a été dit… mais moi je vous dis… » ou « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte. » (alors que c’est lui qui l’a prescrit )
Comment ne pas être dans la confusion ?
Je me demande sincèrement si certains écrits ne sont pas totalement apocryphes, ou si, pire encore, ils n'ont pas été dictés par le malin pour nous tromper.
Oui, en ce sens je me pose des questions…
1. Sens littéraliste.
2. Sens littéral.
3. Sens plénier.
Sur la distinction du sens littéraliste et du sens littéral.
(1) Le sens littéral et le sens littéraliste ont été pendant longtemps confondus. Mais ils doivent parfois être distingués. On les distinguera chaque fois que le sens littéraliste obvie du texte est irrecevable au regard des évidences rationnelles.
La Commission Biblique Pontificale, désormais CBP, en donne clairement la raison en son document L’interprétation de la Bible dans l’Église, désormais IBE. « Quand il s’agit d’un récit, le sens littéral ne comporte pas nécessairement l’affirmation que les faits racontés se sont nécessairement produits, car un récit peut ne pas appartenir au genre historique, mais être une œuvre d’imagination. » (IBE, II, B, 1). Ainsi, depuis la découverte de la rotation de la terre autour du soleil, Jos. X, 12-14 ne peut plus être lu au sens littéraliste : « Alors Josué parla à l'Éternel, le jour où l'Éternel livra les Amoréens aux enfants d'Israël, et il dit en présence d'Israël : Soleil, arrête-toi sur Gabaon, et toi, lune, sur la vallée d'Ajalon ! Et le soleil s'arrêta, et la lune suspendit sa course, jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela n'est-il pas écrit dans le livre du Juste ? Le soleil s'arrêta au milieu du ciel, et ne se hâta point de se coucher, presque tout un jour. Il n'y a point eu de jour comme celui-là, ni avant ni après, où l’Éternel ait écouté la voix d'un homme ; car l'Éternel combattait pour Israël. » De sorte qu’au sens littéral distingué du sens littéraliste, le sens obvie du texte est seulement que Dieu accomplit ou peut accomplir un miracle pour donner la victoire à son peuple.
(2) Pour déterminer si le sens littéraliste doit s’assimiler ou se distinguer du sens littéral, l’étude du genre littéraire est primordial, puisqu’il permet de discerner l’intention de l’auteur inspiré.
Quand l’auteur inspiré utilise le genre du fabliau, son intention n’est pas d’affirmer la véracité du fabliau, mais d’user du fabliau pour transmettre une vérité. Dieu étant l’auteur de l’Écriture divinement inspirée, le fabliau est d’abord voulu par Dieu comme moyen d’enseignement d’une vérité ainsi révélée. Comme plus tard les paraboles, les fabliaux sont dits par Dieu, et par l’auteur inspiré dont Dieu use comme d’un instrument intelligent et libre conditionné par sa culture et son langage, afin de transmettre l’enseignement que Dieu entend faire passer. « Le sens littéral de l’Écriture est celui qui a été exprimé directement par les auteurs humains. Étant le fruit de l’inspiration, ce sens est aussi voulu par Dieu, auteur principal. On le discerne grâce à une analyse précise du texte, situé dans son contexte littéraire et historique. La tâche principale de l’exégèse est de mener à bien cette analyse, en utilisant toutes les possibilités des recherches littéraires et historiques, en vue de définir le sens littéral des textes bibliques avec la plus grande exactitude possible. À cette fin, l’étude des genres littéraires anciens est particulièrement nécessaire. » (IBE, II, B, 1). C’est ainsi que le livre de Jonas use d’un fabliau, d’une historiette, pour transmettre un enseignement inspiré. Le sens littéral n’est donc pas ici que Jonas a vécu trois jours dans le ventre d’un gros poisson, mais que Dieu peut toujours intervenir pour sauver miraculeusement ses fidèles du péril de mort. De même encore les contradictions dans les généalogies du Christ n’attentent aucunement à l’inerrance biblique, généalogies dont Dieu auteur de l’Écriture use indistinctement, par les écrivains inspirés, pour affirmer l’ascendance dividique et la messianité de Jésus.
(3) Le sens littéral est toujours le sens premier du texte inspiré. Là où le sens littéraliste doit être distingué du sens littéral, faire du sens littéraliste le sens littéral est dévoyer l’Écriture en tombant dans le fondamentalisme.
« Le fondamentalisme fuit l’étroite relation du divin et de l’humain dans les rapports avec Dieu. Il refuse d’admettre que la Parole de Dieu inspirée à été exprimée en langage humain, et qu’elle a été rédigée sous l’inspiration divine par des auteurs humains dont les capacités et les ressources étaient limitées. Pour cette raison, il tend à traiter le texte biblique comme s’il avait été dicté mot à mot par l’Esprit, et n’arrive pas à reconnaître que la Parole de Dieu a été formulée dans un langage et une phraséologie conditionnés par telle ou telle époque. Il n’accorde aucune attention aux formes littéraires et aux façons humaines de penser présentes dans les textes bibliques… » (Commission Biblique Pontificale, IBE, I, F). « La lecture fondamentaliste part du principe que la Bible, étant parole de Dieu inspirée et exempte d’erreur, doit être lue et interprétée littéralement en tous ses détails. Mais par « interprétation littérale » elle entend une interprétation primaire, littéraliste, c'est-à-dire excluant tout effort de compréhension de la Bible qui tienne compte de sa croissance historique et de son développement. Elle s’oppose donc à l’utilisation de la méthode historico-critique, comme de toute autre méthode, pour l’interprétation de l’Écriture… Bien que le fondamentalisme ait raison d’insister sur l’inspiration divine de la Bible, l’inerrance de la Parole de Dieu, et les autres vérités bibliques… elle exige une adhésion sans défaillance à des attitudes doctrinaires rigides et impose… une lecture de la Bible qui refuse tout questionnement et toute recherche critique. Le problème de base de cette lecture fondamentaliste est que, refusant de tenir compte du caractère historique de la révélation… [elle] n’arrive pas à reconnaître que la Parole de Dieu a été formulée dans un langage humain et une phraséologie conditionnée par telle ou telle époque. Il n’accorde aucune attention aux formes littéraires et aux façons humaines de penser présentes dans les textes bibliques… Le fondamentalisme insiste aussi d’une manière indue sur des détails dans les textes bibliques, spécialement en matière de faits historiques ou de prétendues vérités scientifiques… » (IBE, I, F).
(4) Remarquez enfin qu'en chaque cas où le sens littéraliste doit être dissocié du sens littéral, le sens affirmé comme littéral doit être homogène au texte.
« Il ne s’en suit pas qu’on puisse attribuer à un texte biblique n’importe quel sens, en l’interprétant de façon subjective. Il faut, au contraire, rejeter comme inauthentique toute interprétation qui serait hétérogène au sens exprimé par les auteurs humains dans leur texte écrit. Admettre des sens hétérogènes équivaudrait à couper le message biblique de sa racine, qui est la Parole de Dieu communiquée historiquement, et ouvrir la porte à un subjectivisme incontrôlable. » (IBE, II, B, 1).
Sur le sens plénier dans son rapport au sens littéral.
(1) La distinction du sens littéral et du sens spirituel s’insère dans la doctrine des quatre sens de l’Écriture : littéral, tropologique, allégorique, anagogique.
Le sens littéral est le sens premier, celui directement exprimé par le texte. Les autres sens sont des sens figurés, hors le cas où le sens spirituel s’assimile au sens littéral. En rhétorique le sens figuré est nommé tropologique, mais en théologie le sens tropologique n’est qu’un des sens figurés, le sens moral figuré par delà le sens littéral. L’autre sens figuré est le sens analogique, subdivisé plus ou moins artificiellement en allégorique, typologique, anagogique. L’anagogie est d’ordre spirituel ou mystique. « On nomme anagogie l'interprétation figurée d'un fait ou d'un texte des saintes Écritures, le passage d'un sens naturel et littéral à un sens spirituel et mystique : par exemple, les biens temporels promis aux observateurs de la Loi sont, dans le sens anagogique, l'emblème des biens éternels réservés dans la vie future aux hommes vertueux. ».
(2) Le sens plénier de l’Écriture consiste, comme l'antique Tradition nous l'apprend, à considérer la personne du Christ en son incarnation historique comme la clé des Écritures.
« Relativement récente, l’appellation de « sens plénier » suscite des discussions. On définit le sens plénier comme un sens plus profond du texte, voulu par Dieu, mais non clairement exprimé par l’auteur humain. On en découvre l’existence dans un texte biblique, lorsqu’on étudie celui-ci à la lumière d’autres textes bibliques qui l’utilisent ou dans son rapport avec le développement interne de la révélation… En définitive, on pourrait considérer le « sens plénier » comme une autre façon de désigner le sens spirituel d’un texte biblique, dans le cas où le sens spirituel se distingue du sens littéral. » (IBE, II, B, 3).
(3) Lorsque le sens plénier se distingue du sens littéral, il s’y adosse pour y surajouter une plénitude de sens. C’est pourquoi est strictement impossible que le sens plénier soit hétérogène au sens littéral : le sens plénier complète le sens littéral, il ne le nie pas : exciper du sens plénier pour nier le sens littéral n’est pas catholique.
« Il y a lieu, cependant, de ne pas prendre « hétérogène » en un sens étroit, contraire à toute possibilité d’accomplissement supérieur. L’événement pascal, mort et résurrection de Jésus, a mis en place un contexte historique radicalement nouveau, qui éclaire de façon nouvelle les textes anciens et leur fait subir une mutation de sens… Dans les cas de ce genre, on parle de « sens spirituel », compris selon la foi chrétienne, comme le sens exprimé par les textes bibliques, lorsqu’on les lit sous l’influence de l’Esprit Saint dans le contexte du mystère pascal du Christ et de la vie nouvelle qui en résulte. Ce contexte existe effectivement. Le Nouveau Testament y reconnaît l’accomplissement des Écritures. Il est donc normal de relire les Écritures à la lumière de ce nouveau contexte, qui est celui de la vie dans l’Esprit. De la définition donnée on peut tirer plusieurs précisions utiles sur les rapports entre sens spirituel et sens littéral. Contrairement à une opinion courante, il n’y a pas nécessairement distinction entre ces deux sens. Lorsqu’un texte biblique se rapporte directement au mystère pascal du Christ ou à la vie nouvelle qui en résulte, son sens littéral est un sens spirituel… Lorsqu’il y a distinction, le sens spirituel ne peut jamais être privé de rapports avec le sens littéral. Celui-ci reste la base indispensable. Autrement, on ne pourrait pas parler d’ "accomplissement" de l’Écriture. Pour qu’il y ait accomplissement, en effet, un rapport de continuité et de conformité est essentiel. » (IBE, II, B, 2).
Application aux guerres et massacres vétérotestamentaires.
Trois lectures.
1. Vous pouvez d’abord considérer que la narration de ces épisodes est celle de faits historiques, pour assimiler ici le sens littéral au sens littéraliste.
2. Mais les données de l’archéologie biblique laissent assez clairement entendre que cette narration est an-historique. Cette considération amène logiquement à conclure qu’il faut ici dissocier le sens littéral du sens littéraliste, au moins pour certains de ces épisodes, et conséquemment conclure, en une interprétation homogène à la lettre de ces textes, que ces textes ne sont pas la narration historique de faits passés, mais des textes porteurs d’une théologie de l’histoire : d’une théologie inspirée, puisque toute la Bible a Dieu pour auteur ; d’une théologie affirmant Dieu légitime à ordonner les massacres, et ses fidèles légitimes à les accomplir. Ce disant, vous écarterez la lecture littéraliste-fondamentaliste du texte biblique tout en donnant, en une interprétation homogène à la lettre du texte, son sens littéral.
3. Vous pouvez enfin, contre toute logique, nier le sens littéral au nom du sens plénier. Dans cette perspective, vous lirez les textes litigieux en un sens exclusivement tropologique ou anagogique, comme signifiant seulement l’obligation assignée à chaque chrétien de se livrer au combat spirituel. Tout le problème de cette troisième lecture est qu’elle sacrifie le sens littéral au sens spirituel, en oubliant que le sens littéral est toujours le sens premier, et que là où le sens spirituel et plénier se distingue du sens littéral, il s’adosse sur lui, non pour le nier, mais pour le dépasser en lui donnant un complément de sens. « On définit le sens plénier comme un sens plus profond du texte, voulu par Dieu, mais non clairement exprimé par l’auteur humain. On en découvre l’existence dans un texte biblique, lorsqu’on étudie celui-ci à la lumière d’autres textes bibliques qui l’utilisent ou dans son rapport avec le développement interne de la révélation… En définitive, on pourrait considérer le sens plénier comme une autre façon de désigner le sens spirituel d’un texte biblique, dans le cas où le sens spirituel se distingue du sens littéral. » Mais si le sens plénier se distingue du sens littéral, tant le sens littéral que le sens plénier sont voulus par Dieu, auteur de l’Écriture. « Le sens littéral de l’Écriture est celui qui a été exprimé directement par les auteurs humains. Étant le fruit de l’inspiration, ce sens est aussi voulu par Dieu, auteur principal. » De sorte que « Lorsqu’il y a distinction, le sens spirituel ne peut jamais être privé de rapports avec le sens littéral. Celui-ci reste la base indispensable. Autrement, on ne pourrait pas parler d’accomplissement de l’Écriture. Pour qu’il y ait accomplissement, en effet, un rapport de continuité et de conformité est essentiel. » Or ici, en cette troisième lecture, de toute évidence, non seulement le sens spirituel prétendu plénier se distingue du sens littéral, mais il le nie, puisque il ne s’agit pas seulement de dire que le sens spirituel de ces textes serait relatif au combat ascétique que les chrétiens doivent livrer contre les puissances préternaturelles sataniques et contre la triple concupiscence héritée d’Adam, mais de nier purement et simplement le sens littéral au nom du sens spirituel, en excluant toute théologie de l’histoire affirmant Dieu légitime à ordonner les massacres, et ses fidèles légitimes à les perpétrer.
Dignitatis Humanæ et 60 ans de magistère post-conciliaire.
C’est sur le fondement de cette théologie scripturaire divinement inspirée de l’histoire que prospèrera l’augustinisme politique qui, tirant toutes les conséquences politiques de l’absolue souveraineté de Dieu sur le créé, proclamait le devoir des États à être catholiques, et leur légitimité à user de la violence légale pour réprimer ce qui devait l’être, fortement incités à utiliser la force par l’Église, qui durant des siècles légiféra en matière inquisitoriale et prêcha les croisades. Une assertion telle que « tuez les tous, Dieu reconnaîtra les siens », prononcée au XI°siècle par le légat pontifical Arnaud Amaury, aujourd’hui scandaleuse aux mentalités façonnées par la modernité - modernité dont la caractéristique principale est l’évacuation de Dieu de la sphère publique, et dont le libéralisme politique est l’expression principale - n’était que l’expression du sensus fidei médiéval.
Ce n’est que depuis peu que l’Église a répudié sa doctrine, brûlant ce qu’elle adorait pour adorer ce qu’elle brûlait. Le point de bascule fut la déclaration conciliaire Dignitatis Humanæ, certes susceptible d’être lue en une herméneutique de stricte continuité à la doctrine des siècles passés, mais lue par le magistère post-conciliaire en une herméneutique de réforme dans la continuité, qui n’est jamais qu’une herméneutique de rupture plus modérée que l’extrémiste, wojtyliens et ratzinguériens n’étant que des progressistes (façon Communio) faussement colloqués comme conservateurs par comparaison à plus progressistes qu’eux (façon Concilium).
1. Une expression majeure de cette rupture doctrinale a été donnée en le document Mémoire et réconciliation de la Commission Théologique Internationale (CTI).
À l’inverse de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à laquelle la Commission théologique internationale s’articule, cette Commission, comme aussi la Commission biblique pontificale, n’est pas un organe magistériel, ni donc ses documents des documents du magistère, sauf à être approuvés en forme spécifique par le pape ou par le cardinal préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. En définitive la CTI est l’instrument par lequel le magistère fait évoluer la doctrine de l’Église sans engager formellement sa propre autorité doctrinale. L’importance de ce document, jamais dénoncé par les autorités romaines, est dans son parallélisme aux actes de repentance du pape Jean-Paul II. On peut dire qu’il est, en l’état, le témoignage de la pensée romaine post-conciliaire sur le sujet.
2. Ce refus de la violence légitime apparaît encore dans les soubresauts du n° 2267 du Catéchisme de l’Église catholique.
Ce numéro, relatif à la peine de mort, connu pas moins de trois versions successives, la troisième attentant manifestement à l’enseignement traditionnel.
La seconde version faisait déjà tiquer, puisque relativement aux moyens de l’État moderne, ceux-ci diffèrent radicalement selon l'état de sa société. Qui pourrait penser que la politique pénale des pays les plus pauvres confrontés à des vagues de criminalité massive devrait s'équiparer à celle des pays les plus développés. Et quant à ces derniers, certains événements, tels l'insurrection armée, les meurtres de masse, etc, seront à même de légitimer une répression féroce.
Quant à la version bergoglienne du CEC 2267, elle attente manifestement à la doctrine traditionnelle de l’Église, comme les anciennes versions du CEC 2267 l’indiquent clairement. De plus, Dieu ayant prescrit, en la Loi mosaïque, la peine de mort pour certains crimes, contester le principe même de la peine de mort au nom de l’Évangile, c’est contester la révélation divine au nom de la révélation divine, et sombrer dans une forme larvée de marcionisme. Bref, c’est dire que Dieu se contredit Lui-même, et ainsi blasphémer.
3. Cette volonté de contredire l’Écriture pour satisfaire à une idéologie pseudo-, para-, et post- catholique, se retrouve dans la tentative de biffer de l’Écriture tous les passages relatifs aux guerres et massacres vétérotestamentaires, en cherchant à tordre le sens des textes.
C’est ainsi que, sous le pontificat de Benoit XVI, la Commission biblique pontificale, alors présidée par le pseudo-conservateur cardinal Müller, s’est livrée en son document Inspiration et vérité de l’Écriture Sainte (désormais IVES), a de très pénibles contorsions.
D'abord, qu'on doive écarter la lecture littéraliste de ces textes bibliques, pourquoi pas, encore que l'argument retenu soit particulièrement scabreux, puisqu'il nie la possibilité même du miracle : « dans une guerre véritable, les murs d’une ville ne s’écroulent pas au son de la trompette ».
Ensuite, sous couvert d'éviter le fondamentalisme, autrement dit le sens littéraliste là où il y a lieu de l'exclure, c'est au refus du sens littéral que nous sommes conviés : « La loi portant sur l'interdit exige quant à elle une interprétation non littérale ». Non littéraliste, peut-être ; non littérale, jamais. Que la CBP, qui connait le sens des termes pour les avoir employés dans IBE, les amalgame dans IVES, laisse présager du pire.
Ensuite, si « le lecteur de la Bible, face à ces textes, doit d’une part reconnaître le caractère historiquement situé de la législation biblique, aujourd’hui dépassée par une meilleure compréhension des droits inaliénables de la personne », il s'agit de partir « des droits inaliénables de la personne », autrement dit de lire les textes vétérotestamentaire à la lumière de Dignitatis humanæ. Mais DH affirme le devoir des États à être catholiques, et en ce devoir celui de conformer leurs législations à la Loi divine, et la légitimité des États à réprimer les comportements attentatoires à leur ordre public juste, juste si conforme à l'ordre moral objectif, autrement dit la Loi divine, qui réprouve l'infidélité et le blasphème. De sorte que, pour de justes motifs d'ordre public, et pour cette raison qu'ils sont d'ordre public juste, et non pour cette autre qu'ils sont aussi des motifs religieux puisque fondés sur la Loi divine de la conformité à laquelle ils tirent leur légitimité, la répression est légitime. Or nous savons que « Préserver le bien commun de la société exige la mise hors d’état de nuire de l’agresseur. À ce titre l’enseignement traditionnel de l’Église a reconnu le bien fondé du droit et du devoir de l’autorité publique légitime de sévir par des peines proportionnés à la gravité du délit, sans exclure dans des cas d’une extrême gravité la peine de mort ». Les droits inaliénables de la personne humaine ne s'opposent donc pas aux textes vétérotestamentaires.
Ensuite, on est stupéfait de lire, en opposition à l'exégèse médiévale, que « n’est pas convaincant de recourir ici à la notion du droit de Dieu de distribuer la terre en privilégiant ses élus (cf. Dt 7, 6-11 ; 32, 8-9), car cela désavouerait les revendications légitimes des populations autonomes ». Stupéfiant, car exciper des revendications prétendument légitimes des populations humaines pour les opposer au droit de Dieu, c'est nier à Dieu, Souverain maître de tout, le droit de distribuer ses dons comme il l'entend.
Enfin, à dissocier le sens littéraliste du sens littéral, le sens littéral est bien celui signifié par la CBP : « C’est dans cette acception qu’il convient de comprendre la loi de l’interdit, et son application consciencieuse par les fidèles du Seigneur. Une telle législation a pour base la définition du peuple de l’alliance comme peuple saint (cf . Dt 7,6), ce qui peut signifier, dans une perspective extrême, l’existence d’une différence radicale le mettant à part des autres peuples. Dieu ne donne certes pas l’ordre de procéder à des abus justifiés par des motifs religieux, mais il demande d’obéir à un devoir de justice, analogue à la poursuite, à la condamnation et à la mise à mort du coupable d’un crime capital — qu’il s’agisse d’un individu ou d’une collectivité. Avoir pitié du criminel, en l’épargnant, est considéré comme un acte de désobéissance et d’injustice (cf. Dt 13,9-10 ; 19,13.21 ; 25,12 ; 1 S 15,18-19 ; 1 R 20,42). Dans ce cas, l’acte apparemment violent est considéré comme zèle pour enlever le mal, et pour sauvegarder ainsi le bien commun. »
Mais hélas, sitôt affirmé, le sens littéral est sinon nié du moins fortement escamoté au profit d'un sens spirituel qui ne peut aucunement être le sens spirituel de tels textes : « Ce courant littéraire et théologique est pondéré par d’autres — parmi lesquels l’écrit sacerdotal — qui, face à des faits identiques, suggèrent au contraire une orientation explicitement pacifique. Pour cette raison, il convient de comprendre l’événement entier de la conquête comme une sorte de symbole, analogue à ce que nous lisons dans certaine paraboles évangéliques traitant de la justice (cf. Mt 13,30.41-43.50 ; 25,30.41 ; etc…). Ce récit de la conquête fut relié à d’autres pages de la Bible qui expriment la compassion divine et son pardon — qui constituent l’horizon et la finalité de toute l’action historique du Souverain de toute la terre, et le modèle d’une action juste des êtres humains. »
L'atténuation du sens littéral est dans l'affirmation qu'il « convient de comprendre l’événement entier de la conquête comme une sorte de symbole », en pondérant le sens littéral porteur d'une théologie de l'histoire en laquelle Dieu est légitime à ordonner les conquêtes et les massacres, par d'autres lignes théologiques divinement inspirées. Qu'on pondère autant qu'on voudra, n'en demeurera pas moins que : « Lorsqu’il y a distinction, le sens spirituel ne peut jamais être privé de rapports avec le sens littéral. Celui-ci reste la base indispensable. Autrement, on ne pourrait pas parler d’accomplissement » de l’Écriture. Pour qu’il y ait accomplissement, en effet, un rapport de continuité et de conformité est essentiel. » (IBE, II, B, 2). En d'autres termes,s'il faut rechercher le sens spirituel par delà le sens littéral, le sens spirituel ne renvoie pas ici à « la compassion divine et son pardon », mais à la justice vindicative de Dieu damnant ceux trouvés en état de péché mortel au jour de leur jugement particulier. S'imaginer que le sens spirituel des récits relatifs aux massacres serait celui de la compassion et du pardon, c'est postuler un sens spirituel totalement hétérogène au sens littéral. Et en cette hétérogénéité, une négation du sens littéral sous couvert de lui donner son sens plénier.
Et d’ailleurs, à ce compte là, on pourrait tout autant user de la même technique pour nier les passages néotestamentaires affirmant formellement que c’est Dieu qui damne les damnés = qui inflige les peines de l’Enfer éternel en châtiment des péchés dont l’homme est seul responsable. Et ainsi, attenter à l’autorité de l’Écriture au gré d’une subjectivité incontrôlable. « Il faut rejeter comme inauthentique toute interprétation qui serait hétérogène au sens exprimé par les auteurs humains dans leur texte écrit. Admettre des sens hétérogènes équivaudrait à couper le message biblique de sa racine, qui est la parole de Dieu communiquée historiquement, et ouvrir la porte à un subjectivisme incontrôlable. » ((IBE, II, B, 1).
4. Tuer au nom de Dieu est-il toujours satanique ?
« Comme il serait bon que toutes les confessions religieuses proclament que tuer au nom de Dieu est satanique. » (François, messe en hommage au père Jacques Hamel, 14/09/2016). « Dire qu’on peut tuer au nom de Dieu est un blasphème. » (François, méditation matinale, 22/05/2013).
La règle de la foi est essentiellement l’autorité de Dieu révélant les vérités de foi divine. L’Église n’est règle de la foi que subalternée à l’autorité de Dieu révélant, pour expliciter infailliblement le donné formellement révélé. Les titulaires de l’office magistériel ne sont donc jamais légitimes à exciper de leur fonction pour contredire la révélation en des assertions non marquées d'infaillibilité. C’est l’évidente limite au magistère suprême simplement authentique ; et avec elle la nécessaire limite à l’assentiment religieux et prudent à leurs énoncés non marqués d’infaillibilité.
C’est le meurtre de l’innocent qui est pervers, pas celui du coupable. Prétendre que tuer les impies au nom du Dieu de la foi théologale serait intrinsèquement satanique est une négation de l’autorité de Dieu révélant, une imputation de satanisme faite à Dieu-même, ainsi qu’une injure à l’Église médiévale autant qu’à l’Église d’avant l’Église. Dieu, Moïse, Josué, Phinéas, Élie, et les autres, étaient-ils sataniques en ordonnant ou en accomplissant des massacres ? Les écrivains inspirés étaient-ils sataniques quand, sous l’inspiration divine, ils rédigeaient des textes bibliques porteurs au sens littéral d’une théologie légitimant la mise à mort au nom de Dieu ? Et quand saint Pierre expédia Ananias et Saphira au Tribunal de Dieu (Ac. V, 1-11), était-il mû par l’Esprit Saint ou par un esprit satanique ? De même, était-ce que les plus grandes autorités doctrinales du catholicisme latin, tels saint Augustin, saint Bernard de Clervaux, saint Thomas d’Aquin, blasphémaient Dieu en des assertions sataniques ? Sataniques encore les Papes ayant prêché la croisade ou légiféré en matière inquisitoriale ? Sataniques enfin les moines-soldats mourant martyrs au combat, mourant au nom du Christ et par amour de Lui en agissant selon la règle de leur ordre approuvée par l’Église ?
Ou serait-ce que soient sataniques ceux taxant Dieu et ses saints de satanisme ? Et comment être un saint en taxant Dieu de satanisme ?