Le doute (en terme de tentation) ne représente pas une honte ou un péché. C'est vrai. Pas pour des créatures limitées comme nous le sommes.Fée Violine :
Mais pourquoi exclure a priori le doute, comme si c'était une honte de douter? Ou un péché ?
Sauf que Jésus n'a qu'une seule personnalité et celle-ci est divine. Il y a quand même une différence importante entre Jésus et nous. Jésus possède une nature humaine et une nature divine, mais il n'a qu'une seule et unique personnalité. Et la personne de Jésus n'est pas divisée contre elle-même. Il n'y a pas de "vieil homme" en Jésus qui lutte contre le désir de Dieu.
Après tout ce que Jésus a dit et fait, après ce qu'il a pu expérimenter comme au soir de la transfiguration, quand il peut échanger avec Moïse, avec Élie, avec des anges voire : il m'apparait juste comme totalement incohérent de supposer qu'une peur de la souffrance ou de la mort aurait pu faire défaillir Jésus au point de tout oublier, son identité, la raison d'être de sa mission, la volonté de son Père, etc. Il est incohérent de penser que Jésus qui annonce d'avance sa résurrection, qui ressuscite Lazare, pourrait croire soudainement à la nature vaine et chimérique de sa vie, de son projet ... que Dieu le Père n'existe peut-être pas! Ça, c'est ce que j'appelle une invention de romancier, un sujet de pièce de théâtre.
C'est pourquoi, moi, je croirais davantage à la souffrance de Jésus, face à la perspective toute proche du "scandale de sa mort" pour une multitude, comment la Croix elle-même pourra devenir cet instrument du jugement et de la perdition de beaucoup ... qui serait aussi comme l'objet de la demande de prière de Jésus à ses disciples, qui sont alors écrasés de sommeil. Jésus songe au prix de la folie d'amour du Père. Il en coûte à Jésus de devoir également s'abaisser jusque-là, comme devoir tout perdre. Quand on est Dieu ...
La Passion de Jésus c'est à la fois l'exaltation de son amour pour le Père et pour nous (une joie pour Jésus de savoir ce qu'il fait et comment il assure le salut de beaucoup) , la souffrance à la vue du refus des pécheurs, leur comportement. Tout ceci exclurait l'idée que Jésus ait pu perdre de vue l'objet le plus cher de sa vie, selon moi.