Concernant Ac 8, 37

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jean_droit
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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par jean_droit » ven. 16 nov. 2007, 9:09

Bonjour à tous,
Je viens de regarder dans les Saintes Ecritures catholiques que je possède :
Bible de Jérusalem : On passe de 36 à 38. Verset 37 sauté.
Bible Liénart ( 1950 ) : Le verset est mis dans les notes sans commentaires. On passe, aussi, de 36 à 38.
Nouveau Testament ( Père Buzy : 1950 ) : Le verset est mis dans le corps du texte entre crochets avec comme commentaire : Ce verset manque dans les manuscrits onciaux et quantité d'autres témoins, y compris la Vulgate.

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François-Xavier
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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par François-Xavier » ven. 16 nov. 2007, 19:35

Dans la Vulgate :
37 Dixit autem Philíppus : Si credis ex toto corde, licet. Et respóndens ait : Credo Fílium Dei esse Iésum Christum.
Verset omis dans la Néo-Vulgate.

Bizarre. J'ai bien envie de demander son opinion à mon dominicain spécialiste de l'écriture sainte.

Est ce que ce n'est pas du aussi à un raisonnement théologique ? Le baptême étant le sacrement de la Foi, après le passage du Christ sur terre, peut on croire sans le baptême ?

(juste une piste ???)

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marchenoir
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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par marchenoir » ven. 16 nov. 2007, 19:49

François-Xavier a écrit :Le baptême étant le sacrement de la Foi, après le passage du Christ sur terre, peut on croire sans le baptême ?
Bonsoir François-Xavier,

s'il n'était pas possible de croire sans le baptême, comment concevriez-vous la demande de baptême d'un adulte ?

Bien à vous.

Marchenoir.
Il n'y a qu'une tristesse, c'est de n'être pas des saints (Léon Bloy, La Femme Pauvre)

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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par DavidB » sam. 17 nov. 2007, 1:14

J'ai trouvé ceci


"
Actes 8:37
« Et Philippe dit : Si tu crois de tout ton cœur, [cela] est permis. Et répondant, il dit : Je crois que Jésus Christ est le Fils de Dieu ».

Verset présent dans le Texte Reçu et la version anglaise autorisée du roi Jacques (KJV), mais omis dans la traduction J.N. Darby (les trois versets omis de la sorte sont Matt. 23:14 ; Actes ; 8:37 ; 15:34).



Note de JND (NT anglais de 1871) :

Ce verset est absent des manuscrits À ABCHLP 13 31 61 et des versions Am Syrr Memph et de beaucoup d’autres.



Note de WK au ch. 8 dans « An exposition of the Acts of the Apostles » [2° Ed. 1914 ; 3° Ed. 1952] :

Les grandes autorités À ABCHLP, ainsi que de plus de 80 manuscrits à lettres minuscules (cursives), les copies latines les plus anciennes, les traductions syriaque Peschito, Sahidique, Memphitique — sauf le manuscrit 35 de Laud, ne contiennent pas le verset 37. Ce verset parait aussi illégitime sur la base de preuves internes. La mention du « Fils de Dieu » aurait été une étape d’avancement surprenant, comme nous ne le voyons qu’en Saul au ch. 9 v. 20, mais ici, elle parait déplacée aussi bien au vu de l’ignorance de l’eunuque éthiopien, qu’au vu du développement de l’histoire. C’est une interpolation intervenue assez tôt. On ne s’étonne pas que ceux qui sont capables d’un tel acte, aient aussi manqué d’appréhender spirituellement la vérité, et qu’ils aient dépassé la borne.
"

http://www.bibliquest.org/Bible/Annexes/BibleBibliquest-Traduction_mots_versets_particuliers.htm#Actes8v37

Dieu vous bénisse


David
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François-Xavier
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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par François-Xavier » sam. 17 nov. 2007, 20:06

marchenoir a écrit : Bonsoir François-Xavier,

s'il n'était pas possible de croire sans le baptême, comment concevriez-vous la demande de baptême d'un adulte ?

Bien à vous.

Marchenoir.
En fait, ce qui me fait dire ça, c'est le catéchisme, et de façon générale la tradition de l'Eglise.
Catéchisme de l'Eglise catholique a écrit : Foi et Baptême

1253 Le Baptême est le sacrement de la foi (cf. Mc 16, 16). Mais la foi a besoin de la communauté des croyants. Ce n’est que dans la foi de l’Église que chacun des fidèles peut croire. La foi qui est requise pour le Baptême n’est pas une foi parfaite et mûre, mais un début qui est appelé à se développer. Au catéchumène ou à son parrain on demande : " Que demandez-vous à l’Église de Dieu ? " Et il répond : " La foi ! ".

1254 Chez tous les baptisés, enfants ou adultes, la foi doit croître après le Baptême. C’est pour cela que l’Église célèbre chaque année, dans la nuit pascale, le renouvellement des promesses du Baptême. La préparation au Baptême ne mène qu’au seuil de la vie nouvelle. Le Baptême est la source de la vie nouvelle dans le Christ de laquelle jaillit toute la vie chrétienne.
Il était de coutume de faire des catéchèses "mystagogiques" dans la semaine de Pâques : les néophytes, en vêtements blancs, devaient suivre de façon intense un enseignement sur la Foi et les sacrements donné par l'évêque après leur baptême. On considérait qu'ils ne pouvaient tirer vraiment profit de ces enseignements qu'une fois leur intelligence libérée de la contrainte du péché originel. Effectivement, si le péché (y compris originel) nous coupe de la grâce, et que la Foi est un don de la grâce, on voit mal comment croire "efficacement" alors qu'on est attaché au péché. C'est la raison pour laquelle on appelle le dimanche qui suit Pâques (c'est à dire le deuxième dimanche de Pâques, dans l'octave) non seulement le "dimanche de la miséricorde" (cf. la collecte du jour ci dessous) mais aussi le dimanche "In albis" parce que les catéchumènes, après ces catéchèses, déposaient leur vêtement blanc.
Missale romanum a écrit : Deus misericórdiæ sempitérnæ, qui in ipso paschális festi recúrsu fidem sacrátæ tibi plebis accéndis, auge grátiam quam dedísti, ut digna omnes intellegéntia comprehéndant quo lavácro ablúti, quo Spíritu regeneráti, quo sánguine sunt redémpti. Per Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti, Deus, per ómnia sæcula sæculórum.

Dieu d’éternelle miséricorde, qui par le retour de ces fêtes pascales elles-mêmes enflammes la foi de ton peuple consacré, augmente la grâce que tu [lui] as donnée pour que tous par une intelligence juste, comprennent par quel baptême ils ont été purifiés, par quel Esprit ils ont été régénérés et par quel sang ils ont été rachetés. Par notre Seigneur Jésus-Christ, ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l'unité du Saint-Esprit, Dieu, pour tous les siècles des siècles.
Magnifique, non ?

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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par marchenoir » sam. 17 nov. 2007, 20:25

François-Xavier a écrit :
marchenoir a écrit : Bonsoir François-Xavier,

s'il n'était pas possible de croire sans le baptême, comment concevriez-vous la demande de baptême d'un adulte ?

Bien à vous.

Marchenoir.
En fait, ce qui me fait dire ça, c'est le catéchisme, et de façon générale la tradition de l'Eglise.
Catéchisme de l'Eglise catholique a écrit : Foi et Baptême

1253 Le Baptême est le sacrement de la foi (cf. Mc 16, 16). Mais la foi a besoin de la communauté des croyants. Ce n’est que dans la foi de l’Église que chacun des fidèles peut croire. La foi qui est requise pour le Baptême n’est pas une foi parfaite et mûre, mais un début qui est appelé à se développer. Au catéchumène ou à son parrain on demande : " Que demandez-vous à l’Église de Dieu ? " Et il répond : " La foi ! ".

1254 Chez tous les baptisés, enfants ou adultes, la foi doit croître après le Baptême. C’est pour cela que l’Église célèbre chaque année, dans la nuit pascale, le renouvellement des promesses du Baptême. La préparation au Baptême ne mène qu’au seuil de la vie nouvelle. Le Baptême est la source de la vie nouvelle dans le Christ de laquelle jaillit toute la vie chrétienne.
Il était de coutume de faire des catéchèses "mystagogiques" dans la semaine de Pâques : les néophytes, en vêtements blancs, devaient suivre de façon intense un enseignement sur la Foi et les sacrements donné par l'évêque après leur baptême. On considérait qu'ils ne pouvaient tirer vraiment profit de ces enseignements qu'une fois leur intelligence libérée de la contrainte du péché originel. Effectivement, si le péché (y compris originel) nous coupe de la grâce, et que la Foi est un don de la grâce, on voit mal comment croire "efficacement" alors qu'on est attaché au péché. C'est la raison pour laquelle on appelle le dimanche qui suit Pâques (c'est à dire le deuxième dimanche de Pâques, dans l'octave) non seulement le "dimanche de la miséricorde" (cf. la collecte du jour ci dessous) mais aussi le dimanche "In albis" parce que les catéchumènes, après ces catéchèses, déposaient leur vêtement blanc.
Missale romanum a écrit : Deus misericórdiæ sempitérnæ, qui in ipso paschális festi recúrsu fidem sacrátæ tibi plebis accéndis, auge grátiam quam dedísti, ut digna omnes intellegéntia comprehéndant quo lavácro ablúti, quo Spíritu regeneráti, quo sánguine sunt redémpti. Per Dóminum nostrum Iesum Christum, Fílium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitáte Spíritus Sancti, Deus, per ómnia sæcula sæculórum.

Dieu d’éternelle miséricorde, qui par le retour de ces fêtes pascales elles-mêmes enflammes la foi de ton peuple consacré, augmente la grâce que tu [lui] as donnée pour que tous par une intelligence juste, comprennent par quel baptême ils ont été purifiés, par quel Esprit ils ont été régénérés et par quel sang ils ont été rachetés. Par notre Seigneur Jésus-Christ, ton Fils, qui vit et règne avec toi dans l'unité du Saint-Esprit, Dieu, pour tous les siècles des siècles.
Magnifique, non ?
Bonsoir François-Xavier,

merci pour votre belle réponse. Il est vrai que, finalement, il y a loin entre croire et avoir la foi. Nous pouvons faire nôtre la prière du père de l'enfant épileptique : " Seigneur, je crois, mais viens en aide à mon peu de foi " (Marc 9,24)

Bon dimanche.

Marchenoir.
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Re: Concernant Ac 8, 37

Message non lu par François-Xavier » lun. 03 déc. 2007, 12:53

Cette idée est exactement reprise dans la toute récente encyclique de Benoît XVI, dans laquelle il explique bien que la Foi procède du baptême :
Benoît XVI, Spei salvi a écrit :Jusqu'à présent, nous avons parlé de la foi et de l'espérance dans le Nouveau Testament et aux origines du christianisme; il a cependant toujours été évident que nous ne parlons pas uniquement du passé; la réflexion dans son intégralité intéresse la vie et la mort de l'homme en général, et donc nous intéresse nous aussi, ici et maintenant. Cependant, nous devons à présent nous demander de manière explicite: la foi chrétienne est-elle aussi pour nous aujourd'hui une espérance qui transforme et soutient notre vie? Est-elle pour nous « performative » – un message qui forme de manière nouvelle la vie elle-même, ou est-elle désormais simplement une « information » que, entre temps, nous avons mise de côté et qui nous semble dépassée par des informations plus récentes? Dans la recherche d'une réponse, je voudrais partir de la forme classique du dialogue par lequel le rite du Baptême exprimait l'accueil du nouveau-né dans la communauté des croyants et sa renaissance dans le Christ. Le prêtre demandait d'abord quel nom les parents avaient choisi pour l'enfant, et il poursuivait ensuite par la question: « Que demandez-vous à l'Église? » Réponse: « La foi ». « Et que donne la foi? » « La vie éternelle ». Dans le dialogue, les parents cherchaient pour leur enfant l'accès à la foi, la communion avec les croyants, parce qu'ils voyaient dans la foi la clé de « la vie éternelle ». En fait, aujourd'hui comme hier, c'est de cela dont il s'agit dans le Baptême, quand on devient chrétien: non seulement d'un acte de socialisation dans la communauté, non pas simplement d'un accueil dans l'Église. Les parents attendent plus pour le baptisé: ils attendent que la foi, dont fait partie la corporéité de l'Église et de ses sacrements, lui donne la vie – la vie éternelle.
Il est à noter que l'ancien rituel du baptême des enfants développait un peu plus le dialogue entre les parents / le parrain et le célébrant. Mais l'actuel rituel du baptême des adultes continue à poser les mêmes questions, à laquelle les catéchumènes sont supposés donner les mêmes réponses (je le cite en latin, pour montrer le texte en "version originale") :
Ordo Initiationis Christianae Adultorum, Sacr. Conc. Vat. II restitutum a écrit :Tunc celebrans singulos candidatos interrogat primo, si casus ferat, de nomine civili seu de nomine familiae, nisi nomina, propter parvum numerum candidatorum, iam nota sint. Quod fit hoc vel simili modo:
Quo nomine vocaris?
Candidatus: N.
Singuli semper respondeant, etiamsi interrogatio semel tantum, ratione numeri candidatorum, a celebrante fiat. Si magis placet, celebrans singulos vocat nominatim; vocati autem respondent:
Adsum.
Reliquae interrogationes, propter magnum numerum, omnibus simul fieri possunt.
Celebrans:
Quid petis ab Ecclesia Dei? Candidatus: Fidem.
Celebrans: Fides quid tibi praestat? Candidatus: Vitam aeternam.

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