Dans la mesure où il y a eu un seul Jésus qui enseignait, on peut dire qu'il y a eu "un recueil oral de ses discours". Ses disciples, comme tout disciple de rabbis de l'époque, apprenaient par coeur ses enseignements (qui étaient conçus pour ça). Ces enseignements ont servi de source commune, bien sûr, mais dans cette source, il y a aussi des témoignages d'évènements.AdoramusTe a écrit :On peut imaginer qu'il y ait à la base un receuil oral des discours de Jésus, qui serait une source commune à tous les évangiles ? L'idée n'est pas de moi mais l'enseignement de Jésus à ses apôtres a pu se faire aussi suivant les même techniques d'enseignement.
Ce qui vous fait poser cette question a beaucoup de chances d'être notre incapacité à nous représenter ce qu'étaient les facultés de mémorisation de nos ancêtres antiques. Ce sont des hommes d'une époque sans écran, sans journal, sans livre. La transmission tout autant que les loisirs sont conditionnés par la faculté de transmettre fidèlement, avec les moyens personnels, les récits et le savoir. La puissance de la mémoire humaine dans les civilisations de l'oral est puissante, et proprement extraordinaire quand on constate ses performances.La question de st Jean m'intrigue car les discours de Jésus sont un style bien différent et bien plus long que les péricopes des synoptiques.
J'imagine difficilement que cela puisse venir d'une transmission orale. Peut-on imaginer que cela puisse provenir d'une prise de notes de type dactylographique ?
Jean n'avait donc pas plus de difficulté que tout autre disciple à mémoriser des enseignements plus longs que les autres.
Qu'il y ait eu des notes prises de temps à autres, sur quelque support que ce soit, comme l'imaginait en son temps Claude Tresmontant, entre autres, mais là encore : il ne s'agissait que d'outil transitoire à la seule fin de mémoriser et transmettre à l'oral.
Le culte juif dans les synagogues, à l'époque de Jésus, a généralement recours à ce qu'on appelle le Targoum, c'est à dire la traduction. C'est à dire que l'hébreu n'est plus compris par personne (hors les intellectuels), donc les lectures ayant été faites en hébreu, une traduction directe est dite en araméen, par un metergoumin compétent. Ces traductions sont souvent tout autant des explications, ce qui explique que les mises par écrit de targoums qui nous sont arrivées jusqu'à nos jours extrapolent le texte biblique.Une autre question me vient à l'esprit. Dans quelle langue est reçue l'A.T. à cette époque ? Si l'enseignement de Jésus et ensuite celui des apôtres est l'araméen, les références à l'A.T. doivent forcément sonner aux oreilles des auditeurs et pas de façon approximative, j'imagine ?
Est-ce que l'A.T. est en hébreux ou grec puis traduit oralement, ou alors en araméen ?
J'ai en tête la référence à Isaie 7,14 qui utilise parthénos dans le grec, faisant référence directe à la Septante. Ce qui veut dire que dans le passage au grec, les évangélistes auraient été reprendre les références de l'A.T. dans la Septante ?
Si bien que quand Jésus fait des allusions à l'Ancien Testament, il les fait en araméen, et elles sont connues des auditeurs.
Dans la Pshytta, le mot araméen betoulta correspondant au parthenos grec de Isaïe 7,14, comme en hébreu, désigne une jeune fille dont le statut implique nécessairement qu'elle soit, de fait, vierge.