Tian a écrit :Libremax a écrit :
Si on en croit la tradition, les prénoms des parents de Marie venaient d'eux-mêmes (quoi que les prénoms n'avaient pas nécessairement la même fixité qu'à notre époque : les gens s'appelaient finalement souvent avec des surnoms).
Je ne comprends pas... "venaient d'eux-mêmes..." ?
Bonjour Tian,
c'est simple : une tradition, si elle est authentique, vient de faits réels. Si donc la tradition qui transmet les prénoms des parents de Marie est authentique, alors, elle remonte aux parents de Marie eux-mêmes : ils s'appelaient
effectivement Anne et Joachim.
En ce qui concerne la consécration de Marie au Temple, je suis moins renseigné.
J'en entends très souvent parlé pourtant dans les sermons. Après recherche, c'est surtout dans les apocryphes. Donc, un prêtre peut utiliser les apocryphes dans un sermon ?
La question de la consécration de Marie au Temple est tout de même plus complexe que sa simple présence dans un texte
apocryphe. Il faut d'abord parler de ce texte : le problème avec le protévangile de Jacques est qu'il restitue des détails qui sont tout à fait en accord avec les évangiles canoniques, et d'autres éléments qui
pourraient être véridiques. C'est visiblement un texte très ancien, auquel on a rajouté postérieurement des éléments imaginaires. Certains spécialistes des structures araméennes des textes du Nouveau Testament sont d'ailleurs formels sur la question : le protévangile de Jacques serait, à l'origine, un ensemble de récits émanant de la famille du Christ qui n'auraient pas été utilisés pour la liturgie des premières communautés chrétiennes, et qui aurait finalement été détourné pour devenir un récit folklorique, moyennant des rajouts facilement repérables.
Ensuite, il faut absolument prendre en compte que de nombreux Pères de l'Eglise ont repris et développé cet élément de la vie de Marie dans leurs écrits. On pourrait toujours se dire que le Protévangile est probablement plus ancien que tous les textes des Pères qui évoquent la consécration de Marie. Mais
le fait est que les Pères sont loin d'avoir conservé dans leurs homélies, leurs démonstrations et autres apologies tout ce que raconte le Protévangile de Jacques. Le fait qu'ils l'aient donc défendu (sans que cela ait provoqué d'ailleurs un quelconque débat dans la chrétienté) montre qu'il y a de bonnes chances qu'il s'agissait donc là d'un fait connu, et qui avait tout à fait sa place dans la Tradition orale.
Le prêtre qui a parlé de la consécration de Marie dans son homélie ne s'est donc pas appuyé sur un texte
apocryphe, mais sur des écrits de Grégoire de Nysse, Jean Damascène, Maxime le confesseur, saint Jérôme, Saint Alphonse de Liguori, Sainte Brigitte de Suède...
Je ne sais pas si vous accordez quelque intérêt aux visions de Maria Valtorta ?
Oui... enfin ce que vous oubliez c'est qu'en tant que "fiancée" elle n'avait pas de rapports avec son futur mari et qu'elle a répondu au présent "je ne connais point d'homme" et non " je ne connaîtrais point d'homme".
Et puis, après avoir dit :
"Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? "
L'ange lui répond: "Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. "
C'est sans ambiguïté, n'importe qui comprendrait que cette procréation va être surnaturelle.
Je n'oublie rien, chère tian. A l'époque du Christ, il était très fréquent qu'une fiancée tombe enceinte avant la célébration des noces : c'était quelque chose de parfaitement admis, tant qu'il s'agissait de l'enfant du fiancé, bien sûr. Or l'ange ne lui dit pas "Marie, tu es enceinte", ou "Marie, tu es en train de concevoir un enfant en ton sein", non : il lui dit " tu vas concevoir un enfant". Or, quoi de plus naturel, et (si j'ose dire) quoi de plus banal pour une fiancée qui va bientôt se marier avec un homme que de concevoir un enfant, et donc de s'entendre dire "tu vas avoir un enfant"?
Or ces paroles l'étonnent : elle n'est donc pas prête à connaître Joseph comme toute fiancée connaît tôt ou tard son mari, même à cette époque bénie.
Il est évident que Marie comprend que cette naissance sera surnaturelle. Ce dont nous pouvons nous apercevoir, c'est qu'elle commence en fait à le comprendre dès que l'ange lui parle d'avoir un enfant. Marie est donc une vierge consacrée, qui a fait voeu de chasteté. (C'est d'ailleurs un des éléments qui va rentrer en compte dans le dogme de "virginité perpétuelle" à son propos).
J'avais eu le malheur dans un autre message de dire que si un ange m'apparaissait pour me dire que j'allais mettre au monde le fils de Dieu je serais ravie, et j'avais apparemment outré beaucoup de monde car Marie est sensée avoir fait un acte d'un courage et d'une foi extrêmes en donnant son "accord" (d'ailleurs à ce propos je vous mets au défit de me trouver une seule question de l'ange Gabriel à Marie lui demandant ledit accord).
Vous avez raison, l'ange ne lui pose aucune question.
Mais on comprend, au fil de ce dialogue, que Marie n'émet aucune opposition de quelque nature ni aucune hésitation. Son "oui", c'est la réponse finale : "Je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ce que tu m'as dit".
Dieu n'a rien demandé non plus à Abraham, quand il lui a ordonné de sacrifier Isaac. Le pauvre Abraham a juste obtempéré. Peut-on dire pour autant qu'il n'avait aucun courage?
Pourrait-on se permettre de dire "bon ben d'accord, c'est ok!" à une demande de Dieu?