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L'Ascension de Notre Seigneur

Publié : ven. 14 mai 2010, 12:38
par jean_droit
Je viens de lire une réflexion sur l'Ascension du père de Tanoüarn qui me semble intéressante :

Remarque :
L'église de ma paroisse était assez pleine hier. Bien sûr un baptême augmentait le nombre de fidèles mais, pour une fois, il s'agissait d'un "vrai baptême" je veux dire par là que les personnes venues assister au baptême étaient des "chrétiens pratiquants".
Mon curé a fait un très beau sermon, comme d'habitude, replaçant bien l'Ascension entre Résurrection et Pentecôte.

http://ab2t.blogspot.com/2010/05/oublie ... nsion.html

Oublier l'Ascension ?

par l'abbé Guillaume de Tanoüarn
La fête de l'Ascension était naguère très importante : liturgiquement elle était flanquée d'une octave (la fête pendant huit jours : c'est le principe de l'octave), elle jouit d'une préface propre et on ajoute quelques mots au Communicantes pour faire mémoire de cette fête. Excusez ces détails techniques. Ils sont là simplement pour prouver ce que j'avance : l'importance de cette fête.

Ajoutons que dans la prière du Canon, Unde et memores, il est question de la Passion (tam beatae passionis : l'heureuse passion) de la résurrection (necnon et ab inferis resurrectionis : le Christ revient des enfers en ressuscité triomphateur, amenant avec lui au Paradis toutes les âmes des justes) et de l'ascension (sed et in caelos gloriosae ascensionis : glorieuse ascension dans le ciel traduit le canon 1 de la liturgie rénovée : non, pas seulement : ascension dans les cieux - comme dans le Notre Père : il ne s'agit pas du ciel bleu, mais des Cieux où Dieu réside).

On comprend que le Christ achève par son Ascension le mystère de sa passion et de sa résurrection. La Passion du Christ nous donne la vie par sa mort d'amour. La Résurrection nous donne la foi, par laquelle nous nous unissons en esprit au Christ (il nous a racheté par sa mort mais il faut bien que nous assurions notre part d'effort ; notre part, c'est la foi). Que nous donne l'Ascension ?

En relisant attentivement le texte du chapitre 1 des Actes des apôtres, j'ai compris que l'Ascension transformait notre foi en espérance. La foi ? C'est un état d'esprit et de coeur qui peut encore être intéressé. les apôtres ont la foi en Jésus ressuscité, mais ils n'ont pas encore l'espérance. "Seigneur, lui demandent-ils juste avant qu'il ne les quitte définitivement, c'est maintenant que tu vas restaurer la Royauté en Israël". Leur projet, même après la résurrection, reste un projet communautariste, celui d'une foi sans espérance, qui se réalise sur la terre par l'instauration d'un nouveau type de communauté, comme le pensaient les Esséniens, la communauté des purs qui feront la reconquête d'Israël sur les Romains et qui rétabliront (en Jésus descendant de David) la Royauté davidique.

Mais le Christ monte aux Cieux... Il est assis à la droite de Dieu. Nous savons que son rôle n'est ni celui du chef de guerre ni celui du chef de peuple. Son peuple, l'Eglise, est un peuple unique dans l'histoire, un peuple de Rois, un peuple dans lequel, par l'espérance, chacun devient responsable de sa destinée éternelle. L'ascension du Christ transforme notre foi en espérance, comme l'Esprit Saint à la Pentecôte transformera notre espérance en charité rayonnante.

L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : ven. 06 mars 2015, 11:21
par Tian
Bonjour,

Pouvez-vous me dire comment vous imaginez "physiquement" l'ascension de Jésus ?

Pour moi il s'agit là du miracle de Dieu le plus difficile à intégrer, à digérer, celui qui nécessite le plus de foi. Le plus "comique" aussi, même si ce terme peut paraitre péjoratif en ces circonstances mais pour peu que l'on se projette sur les lieux de cette ascension il n'y a pas 36 possibilités dans la réalisation de ce miracle.

Imaginez-vous le Christ monter verticalement (un peu comme un ballon ou une montgolfière ) très lentement dans le ciel, et se perdre dans les nuages (si le temps s'y prêtait) ou s'enfoncer dans le ciel bleu ? Et puis ?
Qu'est-il devenu ? S'est-il désagrégé dans le cosmos ? Sinon, où est-il allé ?

Comment voyez-vous cela ?

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : ven. 06 mars 2015, 11:43
par Johnny
Aucun problème !

Depuis la Résurrection de Jésus, nous sommes sortis des lois de la Nature, comme nous ne l'étions pas pour la Transfiguration.

Le phénomène est du même ordre que les apparitions de la Vierge à Lourdes ou Fatima.

Si vous avez un problème, dites-vous que c'est comme pour les pèlerins d'Emmaus, où Jésus "disparait".
Et pour expliquer le fait que Jésus n'apparaitrait plus aux apôtres, l'évangéliste l'a peut-être symboliquement "élevé" au ciel.

Le dogme qui est pour moi le plus "incompréhensible" est l'Eucharistie. Mais c'est un mystère de foi, et il ne faut surtout pas chercher à le rationaliser.

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 07 mars 2015, 1:45
par Cinci
J'avoue ne m'être jamais arrêté pour considérer tellement l'anecdote. Il m'aura toujours semblé confusément que la "chose" devait être comme une disparition.

Pour faire une scène de cinéma : il y a le groupe des disciples, il y a Jésus un peu plus loin et dont la vue de sa personne va comme s'évanouir. Et à quoi l'on peut rajouter ensuite : comme une vision de Jésus dans le ciel (le genre «Fils de l'homme sur les nuées»), mais alors une vision du genre à ce que Étienne dirait apercevoir quelques instants avant sa mort.

La perception toute subjective (bien que réelle) d'une «vision dans le ciel» a pu être comme provoquée par Dieu lui-même.

Je veux dire que les cinq cents disciples auraient fort bien pu apercevoir cette vision réellement. Sauf, Ponce Pilate aurait pu être installé confortablement à côté, équipé d'une longue-vue et que lui-même n'y aurait vu que du feu. Il y a ce genre de chose du côté des mystiques chrétiens en effet. Oui, comme avec des visions d'ange, la Sainte Vierge ... même Jésus «encore» lors de l'épisode du chemin de Damas. On connait l'histoire. Un Saül de Tarse renversé de son cheval peut voir «Jésus dans le ciel» et alors ce qu'il est bien le seul à voir. Les autres voyageurs qui sont avec lui ne verront rien du tout, mais bien qu'ils peuvent entendre la voix, capter des sons.

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 07 mars 2015, 2:05
par Cinci
Tian,
Imaginez-vous le Christ monter verticalement (un peu comme un ballon ou une montgolfière ) très lentement dans le ciel, et se perdre dans les nuages
Plutôt comme quelques flashs. 1) disparition de la personne 2) une vision dans le ciel 3) peut-être deux ou trois vision différentes de Jésus à retardement, comme avec délai.
Qu'est-il devenu ? S'est-il désagrégé dans le cosmos ? Sinon, où est-il allé ?
Il est passé «en Dieu» cf. Je monte vers le Père. Il n'est pas désagrégé. Son corps est doté de propriétés inédites à nos yeux et dont manifestement la capacité d'être semblable à un ange. Il n'est pas très fréquent non plus de pouvoir apercevoir un ange.

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 11:05
par Tian
Cinci a écrit :J'avoue ne m'être jamais arrêté pour considérer tellement l'anecdote. Il m'aura toujours semblé confusément que la "chose" devait être comme une disparition.
Elle l'est en effet ! Dans les 4 Evangiles il s'agit d'une sorte de disparition (disparaître, séparé, enlevé...) ce sont les mots employés, et ces mots je les "digère" plus facilement.

Mais dans les Actes il est précisé : "il fut élevé pendant qu'ils le regardaient et une nuée le déroba à leurs yeux".

J'avoue que j'avais zappé la "nuée" et elle nous évite le Christ qui monte comme dans un ascenseur jusqu'à ce qu'on ne le voie plus !

Ce qui est un peu dans le même style et qui m'interpelle aussi, c'est que Jésus quand il apparaît à Marie près du tombeau lui dit :

Jean 20.17 : " Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu."

Pourtant, dans Luc 24.39 il dit : "Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai."

Il vient pourtant de traverser les murs !... Donc, il y a une modification de la matière. Je suis palpable - je ne le suis pas. Quand je ne le suis pas, je traverse la matière. Quand je le suis, je peux manger.

Cette "apparition-disparition" de la matière est faite uniquement (si je ne me trompe) lors du miracle de la multiplication du pain et des poissons (le miracle de l'eau changée en vin étant une modification de la matière).

Le Christ est ressuscité (corps et âme). Son corps est donc quelque part à l'heure où l'on parle, sinon ça n'aurait pas de sens.

Le fait que le ciel (avec volontairement un petit "c") soit toujours désigné comme la demeure du Père, cela signifierait que le Christ est quelque part dans le cosmos (sinon il aurait plutôt fait allusion à une autre dimension).

Le ciel est d'ailleurs toujours désigné (même dans l'ancien Testament) comme la demeure de Dieu.

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 11:38
par Johnny
Tian a écrit : Cette "apparition-disparition" de la matière est faite uniquement (si je ne me trompe) lors du miracle de la multiplication du pain et des poissons (le miracle de l'eau changée en vin étant une modification de la matière).
Il ne faut pas faire trop de physique/chimie sur ces sujets, puisque les lois naturelles ne sont plus applicables.

Pour le changement de l'eau en vin, il n'est pas certain qu'il y ait transformation de la matière puisque le vin est composé environ à 80 % d'eau, 13 % d'alcool, 6% de sucre et ensuite des tanins. Il a suffi à Jésus d'ajouter ce qu'il manquait à l'eau.... ;) et si on en croit Bourvil, Il a obtenu de l'eau ferrugineuse....
http://www.dailymotion.com/video/x2t9u3 ... etche_news

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 11:46
par SergeA
Johnny a écrit : Il ne faut pas faire trop de physique/chimie sur ces sujets, puisque les lois naturelles ne sont plus applicables.

Pour le changement de l'eau en vin, il n'est pas certain qu'il y ait transformation de la matière puisque le vin est composé environ à 80 % d'eau, 13 % d'alcool, 6% de sucre et ensuite des tanins. Il a suffi à Jésus d'ajouter ce qu'il manquait à l'eau.... ;)
C'est même possible d'en faire de la physique/chimie ... <:
Vu que l'eau c'est de l'oxygène et de l'hydrogène, et que toute la matière qui existe est issue de transformations successives dont la matière d'origine est l'hydrogène ... En gros, on peut tout fabriquer si on a de l'hydrogène, il suffit d'y mettre la bonne énergie ...
Bon, de là à dire qu'on pourrait expliquer les miracles par la physique ou la chimie ... de quel manque de foi je ferais preuve ! ... :-D

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 11:53
par Johnny
SergeA a écrit :
Johnny a écrit :
Vu que l'eau c'est de l'oxygène et de l'hydrogène, et que toute la matière qui existe est issue de transformations successives dont la matière d'origine est l'hydrogène ... En gros, on peut tout fabriquer si on a de l'hydrogène, il suffit d'y mettre la bonne énergie ...
Bon, de là à dire qu'on pourrait expliquer les miracles par la physique ou la chimie ... de quel manque de foi je ferais ! ... :-D
Si ma mémoire est bonne, pour fabriquer un atome de carbone avec de l'hydrogène, il faut fournir beaucoup d'énergie.... donc le vin aurait bouilli instantanément avec cet apport !

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 12:02
par SergeA
Johnny a écrit : Si ma mémoire est bonne, pour fabriquer un atome de carbone avec de l'hydrogène, il faut fournir beaucoup d'énergie.... donc le vin aurait bouilli instantanément avec cet apport !
Oui mais avec de l'énergie "divine" c'est pas pareil !!! :-D
Bon trêve de plaisanterie, ce qui est vrai aujourd’hui avec l'étendue de nos connaissances, ne le sera pas forcément dans le futur lorsque nos connaissances auront évolué au point de nous faire passer pour des hommes des cavernes.

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 12:10
par Jeremy43
Bonjour,

Dans la Bible on note que les anges ont également la possibilité de se matérialiser (quand Dieu en donne la permission exceptionnelle bien sûr) et même d'agir directement sur la matière (les anges ne seraient-ils d'ailleurs pas les artisans discrets mais présents qui veillent au bon déroulement des lois de Dieu dans la nature, le cosmos etc...).
Cette "apparition-disparition" de la matière est faite uniquement (si je ne me trompe) lors du miracle de la multiplication du pain et des poissons (le miracle de l'eau changée en vin étant une modification de la matière).
Je ne pense pas qu'il y ait apparition / disparition de la matière mais plutôt création de celle-ci. Le Christ est le Verbe de Dieu, c'est-à-dire Sa Parole : lorsqu'Il dit quelque chose, cela est, il donne existence à ce qui n'est pas, c'est la Parole de Dieu qui donne à toutes choses leur existence car tout a été fait par Lui, pour Lui et en Lui. On peut donc supposer que le Corps du Christ, tant mystique que physique car Il s'est fait chair, est plus important que tout l'univers créé car le Christ a réconcilié le monde avec Dieu en crucifiant Sa Chair; comme c'est l'homme qui est maître de la matière (en dessous de Dieu bien sûr mais c'est ce que Dieu veut et c'est pour cela que nous avons une double nature), il fallait que ce soit un homme mais également un Dieu qui ramène le créé séparé de Dieu par le péché originel, pour qu'à nouveau l'homme soit abreuvé à l'Arbre de Vie. À la fin des temps, lorsque le Père créera des Cieux et une Terre Nouvelle, c'est toute la matière qui deviendra spiritualisée et peut-être incorruptible, ce qui expliquerait pourquoi dans la prophétie d'Isaïe les moutons et les loups vivent l'un à côté de l'autre sans se manger, ils n'en ont plus besoin.

Pour l'instant c'est l'homme seul qui bénéficie de ce "traitement" et reçoit sur terre l'Aliment Divin sous forme de Pain et de Vin, issus de l'Arbre de Vie qui n'est rien d'autre que le Christ, On voit aussi la puissance de la Parole Divine lors du canon (le prêtre agissant In persona Christi) et lors de la Confession lors de l'absoute. Tous les gestes de liturgie sont d'ailleurs très précis en théorie car les mains du prêtre canalisent "l'énergie" Divine.

Les mystères de notre si sainte et belle religion sont tellement magnifiques !

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : sam. 21 mars 2015, 17:09
par Cinci
Tian,
Jean 20.17 : " Ne me touche pas; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Mais va trouver mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu."

Pourtant, dans Luc 24.39 il dit : "Voyez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; touchez-moi et voyez: un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'ai."

Il vient pourtant de traverser les murs !... Donc, il y a une modification de la matière. Je suis palpable - je ne le suis pas. Quand je ne le suis pas, je traverse la matière. Quand je le suis, je peux manger.
Oui, la résurrection aurait apparemment comme conséquence la maîtrise personnelle du corps. Ce serait comme faire vraiment «un» avec son corps, l'être, le corps, corps-esprit : tout-un. Être à soi, se posséder pleinement ... la vraie liberté.


Ceci dit, en passant, comme pour l'anecdote relativement à la notion de corps-esprit et avec Marie la Magdaléenne : il est possible que Jésus ait pu dire à Marie de ne pas le toucher (en le sens de «ne pas s'agripper à lui», tel «de crainte de le perdre à nouveau», etc.) mais parce que Marie le possédait déjà tout-à-fait dans son coeur; en le sens qu'elle était déjà 100% dans la foi, 100% convaincu de la vérité, sûr que Jésus était vivant, etc. «Va dire à mes frères ...»

Inversement, les apôtres sous le choc des événements, ruine de leur espérance première (la disparition de leurs rêves de gloire politico-messianique classique, l'effondrement des idées d'une reconnaissance par tout Israël, le scandale absolu du Dieu qui laisse ainsi massacrer le juste par excellence, l'apparente démonisation de tout l'appareil religieux considéré du peuple) les plonge dans le non-sens, l'absurde. Ils se retrouvent comme sans foi, vidés de leur espérance.

Alors ...

C'est intéressant de penser comment Jésus prépare ses apôtres à sa survenue du lendemain. Il ne les brutalise pas.

Envoyant Marie devant pour témoigner de son expérience, c'est comme leur coeur à eux qui commence à être restauré, préparé pour la suite, devenant apte à pouvoir revoir leur ami, dans sa condition nouvelle. C'est dans la foi que la relation fait du sens. Les apôtres devaient pouvoir le toucher parce qu'il était plutôt capital pour eux d'être bien certains de n'avoir pas rêvé; capital à raison du témoignage qu'ils devaient être appellés à rendre, même jusqu'au martyre. C'est ce que Jean dira : nous qui avons vu, touché, palpé ...

Jésus est désormais comme totalement maître de lui-même, maître de son corps, ou de spiritualiser celui-ci, ou de s'y trouver incarné comme à vingt-cinq ans ou trente ans, quand il le souhaite. Dans un cas, des anges sont envoyés au-devant, ensuite une voix «Marie!» (un ton connu, une inflexion personnelle), ensuite le témoignage de la femme qui fait office d'ange (messagère) auprès des apôtres, jusqu'à la vision en chair bien palpable du Seigneur ...

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : dim. 22 mars 2015, 14:12
par Tian
C'est difficile à comprendre c'est sûr :incertain: ...

Pour la multiplication des pains et des poissons, il est possible aussi qu'il s'agisse là de notre interprétation (comme sur beaucoup de points des Evangiles) car je n'ai pas souvenir qu'il soit fait mention d'une "multiplication" de quoi que ce soit.

Parfois, d'ailleurs, j'ai de la peine avec la traduction que fait l'Eglise des Evangiles. En les lisant (et parfois sur des thèmes très importants) je n'en retire pas du tout la même signification. Donc il faut que je fasse mienne une déduction qui ne m'est pas du tout naturelle.

Re: L'Ascension du Christ, l'imaginez-vous sans peine ?

Publié : dim. 22 mars 2015, 15:17
par PaxetBonum
A parler franchement j'ai trouvé la question étrange.
Cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas légitime.
Juste que pour moi je n'ai jamais eu de difficultés avec l'Ascension de Jésus.
Au vu de tous les miracles qu'Il a accompli, au vu qu'Il est Dieu, l'Ascension me semble naturelle.
Il y des saints qui avaient ce don : St Joseph de Cupertino fût appelé le saint volant car il montait régulièrement dans le ciel en extase.

J'ai presque plus de mal avec la Transfiguration.
La magnificence éclatante du Christ face à la réaction de ses apôtres (montons des tentes…).

Re: L'Ascension de Notre Seigneur

Publié : jeu. 25 mai 2017, 13:39
par Xavi
L’ascension est un évènement qui met certains chrétiens mal à l’aise. Le mot lui-même peut déjà paraître trop physique parce qu’il fait penser à une montée vers la stratosphère, vers les étoiles, la lune ou le soleil.

Comme le récit biblique nous raconte que Jésus s’est élevé, cela confirme la difficulté.

Certains diront que tout cela est symbolique, ce qui est certainement vrai, mais cela n’aide guère à comprendre ce que fut la réalité concrète.

Que penser de l’historicité du récit biblique de la dernière apparition du Christ ressuscité achevée par une ascension ?

Ce qui est sûr, c’est que, chaque fois que le Christ est apparu ressuscité, l’apparition fut une manifestation dans la réalité physique qui n’a duré qu’un temps limité à la fin duquel Jésus s’est soustrait à la vue terrestre de ceux auxquels il était apparu.

Ce fut donc chaque fois un évènement historique concret et réel d’une durée limitée, même si c'était aussi bien davantage en ce qu’il manifestait aussi une réalité ressuscitée.

Les faits historiques furent bien réels, mais ils ne nous parviennent qu’à travers les écrits d’hommes qui ont dû sélectionner les faits et paroles qui leur paraissaient les plus pertinents lorsqu’ils les ont rédigés, par rapport aux buts qu’ils avaient en vue dans le contexte de leur époque et aux auditeurs auxquels ils s’adressaient.

Il est certain que les évangiles n’ont pas été écrits comme un reportage journalistique. Les évangélistes ont pu avoir en vue de consolider la foi des premiers chrétiens par un récit à méditer ou à intégrer dans une liturgie. Ce que l’évangéliste choisit de raconter et la manière dont il le raconte est déterminé par son intérêt pour la foi des auditeurs et par ce qui peut être révélé de Dieu et de tout ce qui peut contribuer à notre marche avec Lui.

Ce qui nous est rapporté par les Ecritures ce sont toujours des faits choisis et présentés selon l’objectif poursuivi par chaque évangéliste. Et, quels qu’aient été les intentions de chaque évangéliste, l’Esprit Saint leur a inspiré la parole de Dieu qui allait éclairer les multiples générations qui allaient se succéder dans l’histoire.

Mais, la question demeure : est-ce que l’ascension du Christ s’est vraiment produite ? La réponse est oui.

Qu’est-ce qui s’est exactement et concrètement produit dans la réalité historique au moment et à l’endroit des faits du récit ? La réponse reste assez ouverte car, de même que pour tout évènement de l’histoire, chacun ne peut se faire qu’une représentation incomplète, très partielle, d’un évènement passé dont il se reconstitue une image compréhensible à partir des très rares éléments précis dont il dispose.

Et le récit de l’ascension est déjà lui-même extrêmement raccourci. En quelques secondes de lecture, il nous présente une réalité qui fut en réalité mille fois plus longue et variée.

En outre, cette réalité nous parvient aujourd’hui dans une langue ancienne dont nous n’avons plus la maîtrise et selon des modalités culturelles qui ne sont plus guère connues de manière précise.

Tout cela justifie la plus grande prudence avant d’affirmer que telle ou telle représentation des faits relatés par un récit serait « la » réalité concrète historique.

Mais, tout cela ne justifie en rien de nier la réalité historique d’un récit qui a nécessairement existé.

La méthode historico-critique doit s’exercer pleinement par rapport à la manière dont le récit nous est relaté, mais elle ne peut jamais servir de prétexte facile pour nier toute réalité historique d’un récit.

Que penser, dès lors, de l’ascension du Christ ?

Les témoins des apparitions pouvaient penser qu’elles allaient se reproduire indéfiniment. Pourquoi pas des apparitions successives jusqu’à la fin des temps plutôt que pendant une période limitée de seulement 40 jours ?

Jésus l’a lui-même indiqué aux siens : c’était une nécessité pour que vienne l’Esprit Saint (Jn 16, 7).

Depuis lors, c’est dans les cieux spirituels, et donc par l’Esprit Saint, que nous sommes invités à communier avec Dieu.

Cela peut expliquer que Jésus ait manifesté de manière spécifique sa dernière apparition par une élévation et une nuée.

En s’élevant vers les cieux physiques, Jésus a tourné nos regards vers les cieux véritables que les cieux physiques évoquent et expriment par leur immensité infinie.

En effet, depuis la création du firmament, au deuxième jour de la Genèse, les cieux de l’univers physique reflètent les cieux spirituels du Royaume de Dieu, de l’Eden auquel tout homme est invité.

Le royaume des cieux tout proche dont le Christ proclamait la bonne nouvelle sur les routes de Palestine ou les cieux de notre prière adressée à "Notre Père qui aux cieux", ce n’est bien sûr pas un lieu physique séparé dans les étoiles, quelque part derrière les galaxies, que Jésus aurait dû rejoindre lors de son ascension.

En choisissant de s’élever symboliquement vers les cieux physiques, c’est vers les cieux spirituels que le Christ tourne notre regard.

Je crois que Jésus ressuscité a ainsi choisi, lors de sa dernière apparition, une manifestation corporelle visible d’une portée symbolique particulière.

Comment s’est-il élevé ? Rien ne le précise. Il est tout à fait possible qu’il se soit simplement éloigné en montant une colline sans se livrer à un phénomène extraordinaire de lévitation.

Le récit nous rapporte qu’une nuée l’a caché aux yeux des apôtres. Il est tout à fait possible qu’il s’agissait concrètement d’une simple brume matinale aux effets de plus en plus dissimulant, au fur et à mesure de l’éloignement de Jésus montant dans une colline.

Il est possible que l’Evangéliste ait choisi de parler de la nuée à cause de la force symbolique qu’elle avait eue dans l’histoire lors de la fuite d’Egypte, pour exprimer la présence de Dieu.