j'ai commencé à lire les fils où vous intervenez sur ces sujets, et bine sûr, je n'ai pas fini !
mais quelques considérations qui me chiffonnent quand même : dans un autre fil (http://www.cite-catholique.org/viewtopi ... l&start=15)
vous dîtes :
Voilà, ça me choque : vous mettez sur le même plan des faits deux affirmations (du biologiste et de l'antropologue) qui sont en effet des faits : une réalité biologique et une réalité sociale et psychologique. Vous les mettez sur le même plan de réalité que la croyance du chrétien dans l'âme immortelle. Cela me semble vraiment un abus intellectuel. Les biologistes et les antropologues peuvent être chrétiens et croire en l'immortalité de l'âme, tout en sachant que c'est une croyance. Il, elle, ou je croient que c'est une vérité de croyance et que donc c'est hors du champ scientifique. Vérité de croyance : la foi ; réalité des faits : la science.Pour le biologiste, l’homme apparaît lorsqu’arrive sur la terre un être génétiquement compatible avec nous, un être qui, en imaginant une union avec un humain actuel de sexe opposé, pourrait enfanter un descendant humain.
Pour l’anthropologue, l’homme apparaît lorsqu’arrive sur la terre un être doué de conscience et de réflexion abstraite.
Pour le chrétien, l’homme apparaît lorsqu’arrive sur terre un être doté d’une âme immortelle dont la personne peut vivre au-delà de la réalité matérielle de son corps.
Dans tous les cas, il y a un fait. Une survenance dans l’histoire réelle et concrète. Elle est incontestable. Il y a bien eu, à un moment historique bien concret, un ou plusieurs premiers humains.
Par ailleurs j'ai beaucoup de respect pour les Papes, et plus je lis leurs écrits, plus mon admiration augmente : François est beaucoup plus prudent que vous !
Si je comprends bien, c'est la liberté qui induit l'homme. Et en corolaire la responsabilité : pas de date, c'est prudent. Peut être l'apparition du langage ?En ce qui concerne l’homme, en revanche, il y a un changement et une nouveauté. Quand, au sixième jour du récit de la Genèse, a lieu la création de l’homme, Dieu donne à l’être humain une autre autonomie, une autonomie différente de celle de la nature, qui est la liberté. Et il dit à l’homme de donner un nom à toutes les choses et d’aller de l’avant dans le cours de l’histoire. Il le rend responsable de la création, également pour qu’il domine la création, pour qu’il la développe et ainsi jusqu’à la fin des temps…
Alors, bien que limitée, l’action de l’homme participe de la puissance de Dieu et est en mesure de construire un monde adapté à sa double vie corporelle et spirituelle
OUI. Un paradis sans mon chien et mon chat ne serait pas totalement paradisiaque. Et un paradis avec ma belle mère ? ça serait l'enfer !Est-ce injuste par rapport à mon chien ou mon chat ?
Alors ? Vous voyez bien qu'il y a une faille : si les animaux ont une âme dans la Genèse, pourquoi l'aurait il perdue après ?Certes, un animal naturel peut avoir une intelligence et une sensibilité singulière. Dans la Genèse, tous les êtres animés de la terre ont une « âme », exactement comme les humains.
C'est vrai, puisque ce n'est pas dans le champ de la science.Donc, pour savoir s'il existait des « humains existant avant 6.000 ans », la science peut constater des homos sapiens vivant il y a cent mille ans ou plus, mais elle ne peut en rien nous faire savoir s’il s’agissait déjà d’êtres immortels créés à l’image de Dieu.
Il y a donc un fait scientifique : sapiens existe depuis plus de cent mille ans.
et d'autre part une croyance religieuse : Dieu a créé l'homme le 6ème jours.
Ces deux affirmations ne sont pas dans le même champ de connaissance. Cela ne remet pas en cause la portée symbolique de la Genèse, en ce qui concerne le libre arbitre par exemple. Par contre la portée scientifique, historique, juridique ... de ces textes ne peut être explorées qu'en étant ramenée au niveau des connaissances scientifiques, historiques ... du temps de ses rédacteurs.
Ce n'est pas exactement ça que je pense :Il en résulte que le péché originel ne disparaît pas si on admet l’évolution, comme vous le pensez, mais seulement si on nie la création d’Adam et Eve dans le cours de l’histoire concrète.
- si on admet l'évolution, il n'y a plus en effet d'Adam et Eve, sauf comme symbole des humains se détachant des pré-humains, ayant acquis le langage, la conscience de leur condition mortelle, la conscience qu'ils peuvent choisir une action "bonne" ou "mauvaise" et pas simplement suivre le diktat de l'instinct.
- si c'est cela que vous appelez "péché originel" : la conscience d'être libre de choisir entre le bien et le mal, et choisir le mal : cela existe : mais ce n'est pas la faute de nos ancêtres : c'est la faute de chaque humain qui le fait, chaque fois qu'il le fait, non ?
- si par "péché originel" vous entendez un acte sexuel entre Adam et Eve (ce qui est généralement admis ou sous entendu) cela devient difficile pour des êtres symboliques.
Très bonne journée à vous, et merci pour la qualité des débats que vous ouvrez dans les divers fils : c'est toujours très intéressant et cela ouvre des perspectives.