Bonjour Baraq,Baraq a écrit : ↑sam. 14 déc. 2019, 12:21J'essaie toutefois de résumer ici cette hypothèse d'une "création spirituelle" récente de l'homme avec son âme : corrigez-moi si je me trompe ou si je caricature un peu trop, ce n'est pas mon intention. Admettons donc qu'Adam et Ève ont vécu en Mésopotamie méridionale il y a quatre ou cinq mille ans, à l'époque des cités états sumériennes… au milieu d'une civilisation déjà brillante…
Merci pour vos réflexions attentives et constructives, mais personne n’envisage une création d’Adam et Ève « en Mésopotamie méridionale il y a quatre ou cinq mille ans, à l'époque des cités états sumériennes », ni « au milieu d'une civilisation déjà brillante », ni à un moment où « leurs contemporains maîtrisent … la navigation côtière, la musique et … construisent des villes et des temples où ils adorent des divinités ».
L’hypothèse la plus proche qui retient mon attention est une création de l'humain à l'image de Dieu durant le quatrième millénaire avant Jésus-Christ, donc il y a plus de cinq mille ans, « avant » la fondation des cités sumériennes.
Ici, il me semble qu’il n’y a pas de réel problème car la réalité spirituelle qui caractérise les descendants d’Adam et Ève est totalement en dehors des proportions mathématiques. Tous leurs descendants ont une double nature corporelle et spirituelle qui les rend capables de partager la vie de Dieu. La proportion « sumérienne » qui serait observée n’aurait aucune incidence. La vie spirituelle ne serait pas augmentée si cette proportion génétique est de 99 % ou diminuée si elle n’est que de 1 %. L’esprit n’est ni divisible, ni mesurable. On ne peut pas être « à moitié » spirituel, ou « à moitié » immortel.
Non seulement le pourcentage peut être « très infime » , mais, bien davantage encore, notre foi atteste qu’il se réduit, pour la création de l’humanité, à un seul et unique couple parmi les millions de couples d’ancêtres que « les amérindiens, les africains du sud et les peuples asiatiques » tout comme nous-mêmes et tous autres humains actuels avons à l’époque de la création, quelle qu’elle soit.
Ces questions sont très pertinentes et nous introduisent au coeur de la difficulté.
Il me semble que seul le Christ peut nous aider à comprendre ce qui est en cause.
Qu’étaient tous ces contemporains de Jésus de Nazareth si ce n’étaient pas des « vrai Dieu et vrai homme » comme lui ? Ils étaient en tout semblables sauf le péché. Jésus était et est resté en communion avec son Père.
Entre la divinité éternelle du Christ et les créatures que nous sommes, l’écart est absolu et pourtant, le Christ s’est fait homme. Une femme l’a enfantée et est devenue la mère de Dieu alors qu’elle est une simple créature humaine.
Oui, la différence était similaire pour les êtres naturels de l’espèce d’Adam et Ève qui leur étaient aussi en tout semblables sur le plan naturel sauf qu’ils n’étaient pas des êtres spirituels ayant une double nature corporelle et spirituelle.
Ce n’étaient pas des animaux mais des pré-humains. Pour un scientifique qui ne considère que la réalité objective qu’il peut observer, il n’y avait aucune différence naturelle observable physiquement.
Qui mesurera l’impact du souffle spirituel qui a créé Adam et Ève sur leur corps, leur intelligence, leur affectivité, leur sensibilité ?
Que sont « devenus après leur mort » les contemporains de la même espèce biologique naturelle qu’Adam et Ève ? « Poussière exclusivement » ?
Ces questions sont à réfléchir attentivement.
Que devient une étoile qui s’éteint « après sa mort » ? Que devient une feuille qui tombe « après sa mort » ? Que devient un oiseau, un chat ou un chien « après sa mort » ?
Tous les êtres naturels, y compris les vivants végétaux ou animaux, sont des réalités précaires qui se succèdent dans le temps. Certains animaux sont extrêmement intelligents, sensibles et affectueux. Mais, cela ne change pas leur réalité précaire. Leur être, leur âme, ne subsiste pas sans leur corps. Leur existence réelle est inséparable de leur corps.
Notre être, notre âme, est une nouveauté radicale dans la nature. L’esprit reçu du souffle de Dieu et uni à un corps précaire fait advenir une âme qui a une double nature corporelle et spirituelle.
Du fait de sa nature spirituelle, notre âme ne disparaît pas avec la mort de son corps.
C’est une différence essentielle par rapport à toutes les autres créatures, animaux ou pré-humains.
Après la mort physique, ni les végétaux, ni les animaux, ni les pré-humains, ni les humains créés à l’image de Dieu, ne « deviennent » d’autres êtres. La mort ne change pas la réalité de ce que chacun « est ».
L’humain créé à l’image de Dieu disparaît physiquement mais son être spirituel subsiste parce que sa double nature physique et spirituelle est ainsi faite.
Le vivant naturel précaire disparaît parce que sa nature exclusivement naturelle est ainsi faite.
Tout simplement en acceptant que le monogénisme n’exclut pas que le corps des humains puisse provenir de la nature mais indique seulement que c’est un premier couple qui est seul à l’origine de notre être, de notre âme, en tant que réalité nouvelle créée par Dieu avec une double nature corporelle et spirituelle capable de partager éternellement la vie de Dieu.Baraq a écrit : ↑sam. 14 déc. 2019, 12:21Leurs descendants ont forcément perduré longtemps avant que toutes les populations humaines reçoivent la petite goutte de sang sumérien qui a fait la différence, en faisant d'eux des hommes capables de communier avec Dieu. Donc comment concilier cela avec ce que dit le pape Pie XII dans Humani Generis ?
Ici, il me semble que la réponse doit rester située dans l'histoire comme l'enseigne l'Église.Baraq a écrit : ↑sam. 14 déc. 2019, 12:21Comment expliquez-vous la doctrine du péché originel dans cette optique ? Le sang sumérien me parait dans ce cas être un cadeau empoisonné et on comprend alors l'attitude des Sentinelles, ces indigènes des îles Andaman qui refusent tout contact avec la civilisation .
Oui, le péché originel est bien le choix effectué par nos premiers parents au commencement de l’histoire des humains créés à l’image de Dieu.
Vous avez, hélas, raison de nous parler d’un « cadeau empoisonné » qui nous laisserait désespérés sans le Christ qui, heureusement, s’est fait lui-même homme, en tout semblable à nous, pour restaurer les dégâts spirituels du péché originel et l’harmonie perdue avec toute la création.
Si vous souhaitez davantage de développements, je peux vous renvoyer au livre de synthèse que vous pouvez télécharger dans le sujet intitulé « Évolution, création, incarnation : un livre à télécharger » :
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