Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
Règles du forum
Forum d'échanges sur la Sainte Bible.
Christophe68
Censor
Censor
Messages : 51
Inscription : dim. 27 janv. 2013, 20:50

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Christophe68 » dim. 10 févr. 2013, 19:56

Et ce n'est pas le sujet de ce fil en plus de cela je suis d'accord.

Par contre je ne serais pas contre la recommandation d'un fil spécifique consacré à ce débat sur le forum, si celui ci a eu lieu évidemment...

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Cinci » lun. 25 févr. 2013, 17:46

Reprendre ici :
Malgré cela, j'ai l'impression que la plupart ne me concerne pas, et me touche très peu par la même occasion ( notamment le Pentateuque, formant la torah ).
Nos païens du Ier siècle accoutumés quelque peu à l'art des Grecs trouvaient aussi que les textes prophétiques juifs ressemblaient à des bafouilles de barbares par comparaison. C'est pour dire que la répulsion ne date pas d'hier. Même moi, j'ai un peu la même impression que les autres dans l'Antiquité. J'ai un peu le même sentiment à la base que vous, Christophe68.

C'est peut-être parce que la forme de pensée des anciens sémites nous est moins naturelle que la manière héllénique d'exprimer les choses. On m'offrirait le choix entre une Vénus du Néolithique ou bien la Vénus de Milo et alors il est assez clair que je vais plus me sentir en pays de connaissance avec la statuaire respectant le canon grec. C'est pareil pour les textes de la Bible.

Les longues généalogies qui s'étalent sur des pages et des pages, des dépictions de rituels avec la liste des ustensiles ... Zzzzzzz .... des histoires de rivalité entre tribus, de l'ordre des préparatifs dans le désert avant d'effectuer la grande marche .... Zzzzzz ... les histoires domestiques de Néhémie ou bien d'Esdras ... Zzzzzz ... entre le livre des Proverbes et puis Platon à emporter sur une île déserte, pour moi c'est Platon qui obtient ma faveur. Et Homère est franchement plus intéressant à lire que des chapitres entiers de Bible hébraïque, quinze à la douzaine.


Le Nouveau Testament est si intéressant pour nous mais parce qu'il est imprégné d'héllénisme à mon avis. Tout le récit de la vie de Jésus se lit comme un drame de Sophocle. On sent bien que l'on s'élève à l'échelle de l'universel avec ça. Puis le livre de la Sagesse qui est un ouvrage de la période inter-testamentaire, tout près de l'époque de Jésus, reste probablement mon livre préféré de l'AT ... qui laisse voir les influences de la Grèce encore une fois (C'est ce qui fait que le livre est si bon; or quand je pense aux impies de la réformation du XVIe qui viendraient gnognoter pour me rabaisser la qualité de l'inspiration ... profanation ! ...)

:> (c'est juste l'expression de la passion pour un livre que j'aime)

Enfin, il y a le livre de Job que vous avez déjà lu ... qui s'intéresse à autre chose qu'aux patriarches, à l'alliance mosaïque ou aux problèmes de clôture avec les Philistins. On pourrait rajouter le livre de Jonas à saveur universaliste et qui est assez capital lui aussi - culturellement parlant - comme tout relativement à un fameux matin de Pâque de l'an 33.

(voir la suite)

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Cinci » lun. 25 févr. 2013, 18:04

(suite et fin)


Pour Moïse ...

Je dois dire que j'aurai déjà lu un petit bouquin qui était à même de pouvoir renverser mes préventions par rapport aux récits de l'Exode notamment. C'est un petit livre que j'ai conservé depuis.

Voici :

José Prado Flores, Au delà du désert, Éditions des béatitudes/Edition Anne Sigier, 1993, 192 p.


J'avais découvert ce livre à l'occasion d'une retraite (je dois fouiller dans mes papiers : ... du jeudi 20 mars au 23 mars 2003, voilà; ici la lettre de confimation de mon inscription : «C'est avec joie que toute l'équipe vous accueille pour cette expérience d'intériorité, faite de silence, de prière, de méditation autour des thèmes du désert, de l'oasis et de la source. Nous vous suggérons d'apporter des pantoufles pour l'intérieur et des vêtements appropriés pour la marche à l'extérieur. Ci-dessous vous trouverez l'itinéraire pour vous rendre à la Maison Marie-Rivier de Mont Saint-Hilaire ... etc.»

J'avais trouvé ce petit bouquin fantastique et s'agissant de redécouvrir Moïse d'un autre oeil, d'un oeil pratiquement tout neuf. Et - au fait ! - je pense à l'instant qu'il était beaucoup question de courage dans ce bouquin (?) J'avais oublié ce détail.


« [...] La peur : un triple péché !

La peur est le pire ennemi de l'homme. Il peut y avoir de grandes difficultés, même des problèmes insolubles, mais la peur est la seule chose qui vienne du coeur de l'homme qui craint que se répètent des expériences négatives (ou pour mieux dire : des expériences où il n'a pas su voir les aspects positifs, car quel événement n'a pas en lui une charge de lumière et une autre d'ombre?) La peur est une triple atteinte :

- A la foi : c'est penser que Dieu lui-même n'est pas capable de trouver une solution au problème; ou, ce qui est pire, ne pas vouloir compter sur Lui dans les adversités de la vie.

- A l'espérance : la peur nous fait perdre la boussole de l'avenir. Elle nous enferme dans un cercle vicieux et mortel, comme un tourbillon qui nous entraîne. C'est le quetzalcoalt, ce serpent qui se mange lui-même. C'est croire que Dieu ne peut pas avoir plus de solutions que l'intelligence humaine.

-A l'amour : ce n'est pas la haine qui s'oppose le plus à l'amour, mais la peur. La haine est l'amour profané, mais la peur est l'absence de l'amour. Plus il y a de peur, mois il y a d'amour, alors que l'amour bannit la crainte.

Le pire est qu'elle paralyse la colonne vertébrale de notre personnalité qui est la liberté. Elle nous rend incapable d'user de notre volonté, puisqu'elle nous conditionne de telle manière qu'elle détruit tout ce qui nous fait grandir comme personne : prendre les décisions adéquates au moment opportun. La peur nous abat avant la bataille. On est vaincu d'avance et il ne reste plus qu'à baisser les armes et se rendre devant n'importe quel problème, persuadé qu'il n'y a aucune solution.

La réaction de Moïse : il s'écroule

  • Devant toute la communauté assemblée des enfants d'Israël, Moïse et Aaron tombèrent la face contre terre (Nombres 14,5)
Il ne s'agit pas d'un prosternation devant le pouvoir infini de Dieu, mais de l'impuissance radicale devant l'attitude lâche du peuple. Moïse, contaminé par la frustration et la lâcheté du peuple, s'écroule, tombe à terre, écrasé par une montagne de problèmes. Son courage, faible et fragile, éclate comme un verre de cristal sur les rochers du désert. Le guide qui devait soutenir l'espérance des siens est à bout. Il semble n'avoir même plus la force de crier vers Dieu. Il tombe face contre terre, non pas devant la puissance de Dieu, mais devant la faiblesse du peuple, faisant l'expérience de sa propre incapacité. Il est certain que maintenant toutes les portes sont fermées et le labyrinthe est indéchiffrable. Celui qui devait trouver la porte de sortie est en train de se cacher la tête dans le sable.

Il y a des commentateurs insatisfaits devant cette attitude si défaitiste de Moïse et qui se demandent ce qui a bien pu se passer avec le vaillant libérateur. Pourquoi cette trempe d'acier devient-elle si fragile et si friable devant les difficultés ?

[...]

Que faire avec ce peuple d'argile qui se fissure au moindre problème ? Il ne jugeait pas opportun d'entreprendre une bataille qui était perdue d'avance ...
  • De ceux qui avaient exploré le pays, Josué, fils de Nûn, et Caleb, fils de Yephunné, déchirèrent leurs vêtements (Nb 14,6)
Il s'agit de deux personnes qui se réunissent pour trouver la solution. Déchirer ses vêtements est un acte de protestation contre l'attitude du peuple. C'est une manifestation de désaccord total avec eux, qui rompt le cercle vicieux qui les tient prisonniers. Ils savent qu'avec une telle attitude défaitiste on ne peut pas se lancer dans la conquête de Canaan. Il faut d'abord gagner une autre guerre : vaincre les complexes et soigner les traumatismes générés par les siècles d'esclavage. Gagner la bataille contre la peur. Mais comment ? La seule issue est de perdre la peur.

«Ne crains pas !» est l'ordre le plus souvent répété dans la Bible, et c'est pourquoi nous y sommes tenus, plus peut-être qu'à tout autre commandement. On dit qu'il apparaît 365 fois tout au long de l'Écriture, comme pour nous laisser à penser qu'il vaut pour chaque jour de l'année.

Cependant, la peur est l'un de ces ennemis que l'on ne peut pas affronter directement : «Je ne vais pas paniquer, je n'ai pas peur.» Non, c'est inutile, on risque plutôt d'épuiser nos forces et d'augmenter la peur. Il faut présenter un contre-poids qui capte l'attention.

C'est Caleb qui va énumérer certains points capables d'aider à vaincre ce terrible ennemi inventé par l'esprit de l'être humain.


  • Le pays que nous sommes allés reconnaître est un bon, un très bon pays. Si Dieu nous est favorable, il nous fera entrer en ce pays et nous le donnera. C'est une terre où ruissellent le lait et le miel. Mais ne regimbez pas contre Dieu. Et n'ayez pas peur, vous, du peuple de ce pays, car nous n'en ferons qu'une bouchée (Nb 14, 7-9)



Reconnaître ce qui est bon. Il ne faut pas porter son attention sur la difficulté mais sur ce que l'on va obtenir. Quand on veut acheter la perle de grand prix, on ne regarde pas à celle que l'on doit vendre. Ce qui est absurde, c'est que beaucoup de gens s'arrêtent sur l'idée de ce que coûte le bonheur, au lieu de ce que l'on en goûte.»

J.P. Flores, Au-delà du désert, pp. 112-113[/color]

[...]

Je penserais aussi au petit livre de Jean Daniélou Les saints païens de l'Ancien Testament. C'est un autre de ces petits livres qui aident assez à se sortir peut-être d'une platitude répétitive, ce sentiment d'avoir déjà tout vu et que l'Ancien n'offrirait rien de bien intéressant. «J'ai fait le tour, j'ai rien vu !» Non mais le regard d'un tiers aide certainement à trouver du nouveau, même à partir de l'ancien.

;)

Christophe68
Censor
Censor
Messages : 51
Inscription : dim. 27 janv. 2013, 20:50

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Christophe68 » mer. 17 avr. 2013, 10:33

Merci beaucoup pour votre réponse si complète Cinci. Je relis le livre de la Sagesse grâce à vos conseils !

Je vais probablement me pencher à nouveau sur le livre de l'Exode et les livres associés , un regard neuf est toujours rafraichissant comme vous le disiez.

Isabelle47
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1896
Inscription : mer. 22 juin 2011, 22:49

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Isabelle47 » mer. 17 avr. 2013, 11:11

Christophe68 a écrit :Et ce n'est pas le sujet de ce fil en plus de cela je suis d'accord.

Par contre je ne serais pas contre la recommandation d'un fil spécifique consacré à ce débat sur le forum, si celui ci a eu lieu évidemment...
C'est tout de même étonnant comme on évacue ici facilement le judaïsme; c' est pourtant le fondement historique du christianisme :siffle:
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

Avatar de l’utilisateur
Johnny
Senator
Senator
Messages : 737
Inscription : mar. 26 mars 2013, 16:44
Localisation : Ile-de-France

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Johnny » mer. 17 avr. 2013, 11:25

Isabelle47 a écrit :
C'est tout de même étonnant comme on évacue ici facilement le judaïsme; c' est pourtant le fondement historique du christianisme :siffle:
Chassez le naturel, il revient au galop.

C'est une tendance de l’Église d'oublier ou d'évacuer l'AT. J'ai cru comprendre (mais je n'en suis pas certain) qu'il n y avait pas de lecture de l'AT à la messe à une certaine époque.

Mais pourtant, le Nouveau Testament fait sans arrêt référence à l'Ancien : on ne peut le comprendre complètement sans avoir un minimum de culture Biblique.
Se croire soi-même imparfait et trouver les autres parfaits, voilà le bonheur. (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)

Isabelle47
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1896
Inscription : mer. 22 juin 2011, 22:49

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Isabelle47 » mer. 17 avr. 2013, 12:13

Christophe68 a écrit :
Isabelle47 a écrit :Nous avons probablement du mal à lire certains livres de l'AT parce qu'aujourd'hui, nous sommes éloignés de ce monde. Et que nous avons deux mille ans de christianisme derrière nous :)
Mais cela vaut la peine d'insister un peu, ne serait-ce que pour nous rendre compte que Dieu n'abandonne jamais son peuple, malgré les désobéissances, les échecs, le chaos.
Et aussi, bien sûr, pour en faire la lecture de l'annonce du NT :oui:
Mais le Peuple de l'AT a bel est bien abandonné le Seigneur en faisant crucifier son Fils unique...

Je rajoute les livres que vous citez à ma liste Teano, je vais finir par le relire en entier :>
Mais oui... :( et comme vous pouvez le constater, certains en sont encore à penser que les juifs sont les assassins du Christ... Cinquante ans après VaticanII...
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Cinci » mer. 17 avr. 2013, 18:55

Bonjour Christophe68,

Merci à vous pour le message de retour. C'est quand même gentil.

:)

Avatar de l’utilisateur
Pneumatis
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1937
Inscription : jeu. 19 févr. 2009, 17:22
Localisation : Châteaubriant
Contact :

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Pneumatis » mer. 17 avr. 2013, 19:55

Johnny a écrit :
Isabelle47 a écrit :
C'est tout de même étonnant comme on évacue ici facilement le judaïsme; c' est pourtant le fondement historique du christianisme :siffle:
Chassez le naturel, il revient au galop.

C'est une tendance de l’Église d'oublier ou d'évacuer l'AT.
En effet. C'est ce que certains exégètes appellent néomarcionisme (de l'hérésiarque Macion, dont la particularité était de rejeter l'ensemble de l'Ancien Testament - ce qui a par ailleurs eu pour bénéfice d'obliger l'Eglise à fixer un canon des Ecritures ensuite). L'antijudaïsme, théologique ou non, né avec Marcion et jamais vraiment éradiqué de la pensée chrétienne, est extrêmement difficile à guérir. C'est une purification très longue que l'Eglise doit opérer, mais le concile Vatican II, puis Jean-Paul II et après lui Benoit XVI, ont déjà ouvert des portes importantes pour avancer dans ce sens.

Aujourd'hui les théologiens qui prennent leur distance avec l'antijudaïsme théologique sont de plus en plus nombreux, mais ils demeurent encore majoritairement attachés à ce qu'on peut appeler une "théologie de la substitution" qui a encore de très beaux jours devant elle.

La lecture de la Bible que nous avons, et en particulier des évangiles, souffre beaucoup de cette méconnaissance du Tanakh et en particulier de son exégèse traditionnelle, du temps des apôtres. Pourtant, quand on commence à relire les évangiles pour ce qu'ils sont, à savoir une exégèse juive des Ecritures éclairée par l'événement "Jésus" (à laquelle Jésus procède d'ailleurs, comme Luc en a gardé le témoignage en Lc 24, 27), des midrashim en d'autres termes, et avec une estime retrouvée pour cette tradition, alors beaucoup de choses s'éclairent. Ne serait-ce qu'en replaçant les débats auxquels se livre Jésus dans le contexte des débats de l'époque entre écoles de sages à Jérusalem. Ou comment découvrir à quel point les évangiles nous sont inconnus !

Mais tout cela suppose une petite révolution culturelle, à la manière de celle qu'évoquait Cinci plus haut.
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

Avatar de l’utilisateur
Johnny
Senator
Senator
Messages : 737
Inscription : mar. 26 mars 2013, 16:44
Localisation : Ile-de-France

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Johnny » mer. 17 avr. 2013, 20:07

Pneumatis a écrit : En effet. C'est ce que certains exégètes appellent néomarcionisme (de l'hérésiarque Macion, dont la particularité était de rejeter l'ensemble de l'Ancien Testament - ce qui a par ailleurs eu pour bénéfice d'obliger l'Eglise à fixer un canon des Ecritures ensuite).

Mais tout cela suppose une petite révolution culturelle, à la manière de celle qu'évoquait Cinci plus haut.
Je crois que certains suggéraient de rebaptiser l'Ancien Testament "Première Alliance" afin de ne pas annoncer d'emblée que ces textes étaient à remiser...
Se croire soi-même imparfait et trouver les autres parfaits, voilà le bonheur. (Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus)

Ce qui attire le plus de grâces du bon Dieu, c'est la reconnaissance, car si nous le remercions d'un bienfait, il est touché et s'empresse de nous en faire dix autres et si nous le remercions encore avec la même effusion, quelle multiplication incalculable de grâces ! (idem)

seba15
Rector provinciæ
Rector provinciæ
Messages : 472
Inscription : sam. 23 févr. 2013, 21:05

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par seba15 » jeu. 18 avr. 2013, 20:12

Moi je trouve qu'il y a aussi un gros décalage entre l'ancien et le nouveau testament.
J'ai lu jusqu'au Roi et quand j'ai vu que c'était que des guerres de religions et d'une rare violence, je me suis dit autant aller directement aux livres sur les prophéties et j'ai aimé un peu plus ce que j'ai lu dans esaïe ou il commençait a y avoir une remise en cause de toute cette violence.
Le point le plus troublant c'est que c'est avec la bénédiction de dieu qui leur dit de prendre cette terre qu'il leur offre.
On est vraiment très loin de ce qui est écrit dans les évangiles, aime ton prochain comme toi même.

Avatar de l’utilisateur
taliesin
Censor
Censor
Messages : 70
Inscription : lun. 12 nov. 2012, 22:39
Localisation : Belgique

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par taliesin » jeu. 18 avr. 2013, 23:07

Personnellement, en ce qui concerne le Pentateuque, j'aime beaucoup la Genèse et l'Exode, mais les trois autres me lassent rapidement...
Je suis le Chemin, la Vérité, et la Vie.

Avatar de l’utilisateur
Pneumatis
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1937
Inscription : jeu. 19 févr. 2009, 17:22
Localisation : Châteaubriant
Contact :

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Pneumatis » jeu. 18 avr. 2013, 23:59

Constitution Dogmatique Dei Verbum a écrit : Notre sainte Mère l’Église, de par la foi apostolique, tient pour sacrés et canoniques tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, avec toutes leurs parties, puisque, rédigés sous l’inspiration de l’Esprit Saint (cf. Jn 20, 31 ; 2 Tm 3, 16 ; 2 P 1, 19-21 ; 3, 15-16), ils ont Dieu pour auteur et qu’ils ont été transmis comme tels à l’Église elle-même.

[...]

L’économie du salut, annoncée d’avance, racontée et expliquée par les auteurs sacrés, apparaît donc dans les livres de l’Ancien Testament comme la vraie Parole de Dieu ; c’est pourquoi ces livres divinement inspirés conservent une valeur impérissable : « Car tout ce qui a été écrit l’a été pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation venant des Écritures, nous possédions l’espérance » (Rm 15, 4).

[...]

Inspirateur et auteur des livres de l’un et l’autre Testament, Dieu les a en effet sagement disposés de telle sorte que le Nouveau soit caché dans l’Ancien et que, dans le Nouveau, l’Ancien soit dévoilé. Car, même si le Christ a fondé dans son sang la Nouvelle Alliance (cf. Lc 22, 20 ; 1 Co 11, 25) , néanmoins les livres de l’Ancien Testament, intégralement repris dans le message évangélique, acquièrent et manifestent leur complète signification dans le Nouveau Testament (cf. Mt 5, 17 ; Lc 24, 27 ; Rm 16, 25-26 ; 2 Co 3, 14-16) , auquel ils apportent en retour lumière et explication.
(C'est moi qui surligne)

Voir aussi ce texte capital de la commission pontificale pour les relations avec le Judaïsme, 1985 : :arrow: http://www.vatican.va/roman_curia/ponti ... sm_fr.html dont je cite un passage important (désolé pour la longueur)
1. Il s’agit de présenter l’unité de la Révélation biblique (AT et NT) et du dessein divin, avant de parler de chacun des événements de l’histoire, pour souligner que chaque événement ne prend sens que considéré dans la totalité de cette histoire, de la création à l’achèvement. Cette histoire concerne tout le genre humain et particulièrement les croyants. C’est ainsi que le sens définitif de l’élection d’Israël n’apparaît qu’à la lumière de l’accomplissement total (Rom 9-11) et que l’élection en Jésus Christ est encore mieux comprise en référence à l’annonce et à la promesse (cf. Hébr 4, 1-11).

2. Il s’agit d’événements singuliers concernant une nation singulière mais qui, dans la vision de Dieu qui révèle son propos, sont destinés à recevoir une signification universelle et exemplaire.

Il s’agit en outre de présenter les événements de l’Ancien Testament non comme des événements qui concernent seulement les juifs, mais qui nous concernent aussi personnellement. Abraham est vraiment le père de notre foi (cf. Rom 4, 11-12; Canon romain: patriarchae nostri Abrahae). Et il est dit (1 Cor 10, 1): «Nos pères ont tous été sous la nuée, tous ont passé à travers la mer». Les patriarches et les prophètes et autres personnalités de l’Ancien Testament ont été et seront toujours vénérés comme saints dans la tradition liturgique de l’Église orientale, comme aussi de l’Église latine.

3. De l’unité du plan divin découle le problème du rapport entre l’Ancien Testament et le Nouveau. L’Église, déjà des temps apostoliques (cf. 1 Cor 10, 11; Hébr 10, 1), et puis constamment dans sa tradition, a résolu ce problème surtout au moyen de la typologie, ce qui souligne la valeur primordiale que l’Ancien Testament doit avoir dans la vision chrétienne. Cependant la typologie suscite chez beaucoup de gens un malaise et c’est là peut-être l’indice d’un problème non résolu.

4. Dans l’usage donc de la typologie, dont nous avons reçu l’enseignement et la pratique de la Liturgie et des Pères de l’Église, on veillera à éviter toute transition de l’Ancien au Nouveau Testament qui serait considéré uniquement comme une rupture. L’Église, dans la spontanéité de l’Esprit qui l’anime a vigoureusement condamné l’attitude de Marcion** et s’est toujours opposée à son dualisme.

5. Il importe aussi de souligner que l’interprétation typologique consiste à lire l’Ancien Testament comme préparation et, à certains égards, ébauche et annonce du Nouveau (cfr. v. gr. Hébr 5, 5-10 etc.). Le Christ est désormais la référence-clé des Ecritures: «le rocher était le Christ» (1 Cor 10, 4).

6. Il est vrai donc et il faut aussi le souligner, que l’Église et les chrétiens lisent l’Ancien Testament à la lumière de l’événement du Christ mort et ressuscité, et que, à ce titre, il y a une lecture chrétienne de l’Ancien Testament qui ne coïncide pas nécessairement avec la lecture juive. Identité chrétienne et identité juive doivent ainsi être chacune soigneusement distinguées dans leur lecture respective de la Bible. Mais ceci n’ôte rien à la valeur de l’Ancien Testament dans l’Église et n’empêche pas que les chrétiens puissent à leur tour profiter avec discernement des traditions de lecture juive.

7. La lecture typologique ne fait que manifester les insondables richesses de l’AT, son contenu inépuisable et le mystère dont il est rempli et ne doit pas faire oublier qu’il garde sa valeur propre de Révélation que le NT souvent ne fera que reprendre (cf. Mc 12, 29-31). D’ailleurs, le Nouveau Testament lui-même demande d’être lu aussi à la lumière de l’Ancien. La catéchèse chrétienne primitive y aura constamment recours (cf. v. gr. 1 Cor 5, 6-8; 10, 1-11).

8. La typologie signifie en outre la projection vers l’accomplissement du plan divin quand «Dieu sera tout en tous» (1 Cor 15, 28). Ce fait vaut aussi pour l’Église qui, déjà réalisée dans le Christ, n’en attend pas moins sa perfection définitive comme Corps du Christ. Le fait que le Corps du Christ tende encore vers sa stature parfaite (cf. Eph 4, 12-13) n’ôte rien a la valeur de l’être chrétien. Ainsi la vocation des patriarches et l’Exode de l’Egypte ne perdent par leur importance et leur valeur propre dans le plan de Dieu du fait qu’ils en sont en même temps des étapes intermédiaires (cf. v.g. Nostra Aetate, n. 4).

9. L’Exode, par exemple, représente une expérience de salut et de libération qui ne s’achève pas en elle-même, mais porte en soi, outre son sens propre, la capacité de se développer ultérieurement. Le salut et la libération sont déjà accomplis dans le Christ et se réalisent graduellement par les sacrements dans l’Église. C’est ainsi que se prépare l’accomplissement du plan de Dieu qui attend donc sa consommation définitive, avec le retour de Jésus comme Messie pour lequel nous prions chaque jour. Le Royaume, pour l’avènement duquel nous prions aussi chaque jour, sera finalement installé. Alors le salut et la libération auront transformé dans le Christ les élus et la totalité de la création (cf. Rom 8, 19-23).

10. En outre, en soulignant la dimension eschatologique du christianisme, on arrivera à une plus grande conscience que, lorsqu’il considère l’avenir, le peuple de Dieu de l’ancienne et de la nouvelle Alliance tend vers des buts analogues: la venue ou le retour du Messie —même si c’est à partir de deux points de vue différents. Et on se rendra compte plus clairement que la personne du Messie à propos de laquelle le peuple de Dieu est divisé, est aussi un point de convergence pour lui (cf.«Sussidi per l’ecumenismo» du diocèse de Rome, n. 140).On peut dire ainsi que juifs et chrétiens se rencontrent dans une espérance comparable, fondée sur une même promesse, faite à Abraham (cf. Gen 12, 1-3; Hébr 6, 13-18).

11. Attentifs au même Dieu qui a parlé, suspendus à la même parole, nous avons à témoigner d’une même mémoire et d’une commune espérance en Celui qui est le maître de l’histoire. Il faudrait ainsi que nous prenions notre responsabilité de préparer le monde à la venue du Messie en oeuvrant ensemble pour la justice sociale, le respect des droits de la personne humaine et des nations pour la réconciliation sociale et internationale. A cela nous sommes poussés, juifs et chrétiens, par le précepte de l’amour du prochain, une espérance commune du Règne de Dieu et le grand héritage des Prophètes. Transmise assez tôt par la catéchèse, une telle conception éduquerait de façon concrète les jeunes chrétiens à des rapports de coopération avec les juifs, allant au-delà du simple dialogue (cf. Orientations, IV
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

Avatar de l’utilisateur
Pneumatis
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 1937
Inscription : jeu. 19 févr. 2009, 17:22
Localisation : Châteaubriant
Contact :

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Pneumatis » ven. 19 avr. 2013, 0:10

J'ai cru lire dans un message précédent que c'était comme avec un ancien et un nouveau contrat d'assurance. Si j'ai bien compris la métaphore, alors elle est fausse. Les écrits de l'ancien testament ne sont pas caducs comme avec d'anciennes clauses d'assurance. Jean-Paul II parlait, à dessein, de "l’Ancienne Alliance, qui n’a jamais été révoquée".

Remarque personnelle, à propos du fait que Jésus accomplit les Saintes Ecritures... je me permets une ou deux petites métaphores. Quand on pose la dernière pièce d'un puzzle, le puzzle est "accomplit". Se promener en ne gardant en main et en ne regardant, même en la scrutant, que cette dernière pièce, toute seule, ne permet en aucun cas de comprendre le puzzle. Il faut la placer dans le puzzle et contempler l'ensemble dans son unité.

Deuxième métaphore : quand on dit que Jésus n'est pas venu abolir mais "accomplir" les Ecritures, le verbe "accomplir" en grec peut se traduire par "remplir". Il s'agit de "compléter" un contenant. On pourrait dire que l'ancien testament est la coupe vide(*), et le nouveau testament, le vin venu la remplir... et bien essayez donc de boire le vin sans toucher la coupe ! ;)

(*) il faudrait plutôt dire partiellement remplie, mais ça casserait un peu ma métaphore
Site : http://www.pneumatis.net/
Auteur : Notre Père, cet inconnu, éd. Grégoriennes, 2013

Isabelle47
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 1896
Inscription : mer. 22 juin 2011, 22:49

Re: Les Livres de l' AT indispensable aux Catholiques

Message non lu par Isabelle47 » ven. 19 avr. 2013, 0:31

Merci, Pneumatis.
Il est dommage que les catholiques s'obstinent encore à négliger les textes de l'AT ou, pire, à les considérer comme étrangers à la religion chrétienne. C'est un non sens. Merci de vos explications.
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 85 invités