Tends-lui aussi l'autre joue

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La Rochejaquelein
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Message non lu par La Rochejaquelein » mar. 24 oct. 2006, 22:06

Peut être j'ai mal compris, mais est ce une progression de la gauche vers la droite?

nordevan
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La réponse d'Obélix

Message non lu par nordevan » mer. 25 oct. 2006, 0:05

Bonjour,
"présenter l'autre joue" signifie "répondre par une argumentation raisonnable, sans violence" et non chercher à attraper une autre baffe!
n svorg

Olivier
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Re: Si quelqu'un te frappe sur la joue droite

Message non lu par Olivier » dim. 25 oct. 2009, 10:56

Je viens juste de voir l'émission de france2 sur le judaïsme.
Chez les juifs, la droite est la bonté, et la gauche la justice.
Il y a peut-être une explication par là.

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Anne
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Tendre l'autre joue

Message non lu par Anne » sam. 02 janv. 2010, 7:04

Je suis tombée par hasard sur un texte très intéressant sur le site Ekklesia qui traite, entre autres, de cette merveilleuse parole de Jésus qui nous est régulièrement lancée à la figure... ;)

C'est ici, en anglais:
http://www.ekklesia.co.uk/node/9385

Je vous ai fait une traduction "rapido" d'un extrait: tout le reste de l'article est tout aussi intéressant.
Si la modération juge cette publication contraire aux règles du forum ou dans un fil inapproprié, libre à elle de l'éditer pour la rendre conforme et-ou de la déplacer!
:saint:
Jésus ne propose pas de combattre ou de fuir. Jésus déteste et la passivité et la violence en réponse au mal. Il propose plutôt une troisième alternative différente de ces deux autres options. La version Scholars traduit antistenai de manière brillante : « Ne réagissez pas violemment contre une personne qui est mauvaise ».

Jésus clarifie son propos par trois exemples brefs. « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends lui aussi l’autre. » Pourquoi la joue droite? Comment peut-on frapper quelqu’un sur la joue droite de toute façon? Essayez. Un coup donné du poing droit dans notre monde de droitiers atterrira sur la joue gauche de l’adversaire. Frapper la joue droite avec le poing requiert l’utilisation de la main gauche, mais dans cette société la main gauche n’était utilisée que pour les tâches malpropres. Comme le spécifient les manuscrits de la Mer Morte, un seul geste de la main gauche à Qum'ran avait pour conséquence une pénitence de 10 jours. La seule manière de frapper la joue droite avec la main droite est d’utiliser le dos de la main.

Ce que nous avons ici est sans conteste une insulte, pas du pugilat. L’intention n’est pas de blesser mais d’humilier, de remettre quelqu’un à sa place. On ne frappait normalement pas quelqu’un de cette manière, et si on le faisait l’amende était exorbitante (4 zuz était l’amende pour un coup porté à un pair avec le poing, 400 zuz pour l’avoir frappé avec le dos de la main; mais dans le cas d’un subalterne, aucune pénalité). Un coup du revers de la main était la façon convenue de faire une remontrance aux « inférieurs ». Les maîtres frappaient ainsi leurs esclaves; les maris, leurs femmes; les parents, leurs enfants; les hommes, les femmes; les Romains, les juifs.

Nous avons ici un ensemble de relations inégales, dans lesquelles le fait de « répliquer » eut été suicidaire. La seule réponse normale serait de se soumettre bassement. Il est important de se demander qui composait l’auditoire de Jésus. Dans chacun des cas, les auditeurs de Jésus ne sont pas ceux qui peuvent frapper, initier des poursuites judiciaires ou imposer le travail forcé. Plutôt, Jésus s’adresse aux victimes, aux gens qui peuvent être assujetties à ces indignités mêmes. Ils ont été forcé de réprimer leur outrage intérieur face à la déshumanisation qui leur était imposée par le système hiérarchique de caste et de classe, de race et de sexe, d’âge et de statut, et par les gardiens de l’occupation impériale.

Alors pourquoi Jésus conseille-t-il à ces gens déjà humiliés de tendre l’autre joue? Pour que cette action prive l’oppresseur du pouvoir de les humilier. La personne qui tend l’autre joue affirme, dans les faits, « Essaie encore. Ton premier coup n’a pas atteint son but. Je te dénie le pouvoir de m’humilier. Je suis un être humain tout comme toi. Ton statut (sexe, race, âge, fortune) ne peut altérer ceci. Tu ne peux m’avilir."

Une telle réponse créerait une énorme difficulté au “frappeur”. D’un point de vue purement logistique, comment peut-il frapper l’autre joue? S'il frappe avec le poing, il fait de l’autre un égal, reconnaissant l’autre comme un pair. Mais l’objectif premier de l’utilisation du dos de la main est de renforcer le système de caste et son institutionnalisation de l’inégalité.
"À tout moment, nous subissons l’épreuve, mais nous ne sommes pas écrasés;
nous sommes désorientés, mais non pas désemparés;
nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés;
terrassés, mais non pas anéantis…
".
2 Co 4, 8-10

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Re: Tendre l'autre joue

Message non lu par La Chartreuse » sam. 02 janv. 2010, 17:23

Notre-Seigneur est venu parfaire la loi et non l'abolir.

La justice avant sa venue, consistait à ne pas dépasser une certaine mesure de venageance, c'était une justice imparfaite.

Pour la perfection il faut s'abstenir totalement de vengeance

Si nous ne rendons que le mal que nous avons reçu, nous nous montrons tant soit peu généreux ; car celui qui a commencé le premier mérite un châtiment supérieur à l’offense dont il s’est rendu coupable.

Notre-Seigneur va à la limite de la perfection, non seulement il nous commande de ne pas nous venger, mais en plus de pas empĉher le mal que l'on voudrait nous faire. Si quelqu’un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui aussi la gauche

Nous ne pouvons certainement trouver de plus parfait exemple de patience que l’exemple du Seigneur lui-même : Or lorsqu’il eut reçu un soufflet dans sa passion, il ne dit pas : " Voici l’autre joue ", mais : " Si j’ai mal parlé, faites voir le mal que j’ai dit : et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappez-vous ? " Cet exemple nous prouve que c’est intérieurement qu’il faut être disposé à présenter l’autre joue.

En effet, Notre-Seigneur était disposé non-seulement à recevoir un soufflet sur l’autre joue pour le salut des hommes, mais à voir son corps tout entier attaché à la croix.

C'est au visage que nous reconnaissons un homme, être frappé peut signifier aussi être objet de dédain et du mépris des autres.

Toutes les offenses auxquelles nous sommes exposés peuvent se diviser en deux classes, les offenses qu’on ne peut réparer, les offenses qui peuvent l’être. Or c’est justement dans les offenses où la réparation n’est pas possible, qu’on cherche ordinairement la consolation de la vengeance. On vous a frappé, à quoi vous sert de rendre le coup que vous avez reçu ? Avez-vous guéri par là la blessure qu’on a pu faire à votre corps ? Non sans doute, il n’y a qu’une âme où la colère déborde qui puisse désirer de pareils adoucissements.

le Seigneur veut-il que nous supportions cette faiblesse de la colère du prochain dans un vrai sentiment de compassion, plutôt que de chercher dans son châtiment un adoucissement à la nôtre. Et cependant il ne défend pas ici la vengeance qui a pour but la correction du prochain, car elle fait partie de la miséricorde et se concilie très bien avec la disposition de souffrir encore davantage de celui qu’on veut corriger. Celui qui est revêtu du pouvoir légitime doit nécessairement tirer vengeance des crimes commis ; mais il doit le faire avec le cœur d’un père qui ne peut haïr son enfant. De saints personnages ont puni de mort certains crimes pour inspirer aux vivants une crainte salutaire, et alors ce n’était pas la mort qui était préjudiciable à ceux qui étaient punis, mais bien leur péché, qui aurait pu s’aggraver s’ils avaient continué de vivre. C’est ainsi qu’Élie en frappa plusieurs de mort (cf. 3 R 18, 40 ; 4 R 1, 10 ; Lc 9, 54), et les disciples de Jésus-Christ ayant voulu s’autoriser de cet exemple, le Seigneur les reprit, en blâmant non pas l’action du prophète, mais l’ignorance qui les poussait à se venger, et en leur faisant remarquer que ce n’était pas l’amour de la correction fraternelle, mais la haine qui excitait en eux le désir de la vengeance. Mais après même qu’il leur eut enseigné la loi de charité et qu’il eut répandu l’Esprit saint dans leurs âmes, on vit encore de semblables vengeances ; c’est ainsi que la parole de Pierre fit tomber morts à ses pieds Ananie et sa femme, et que l’apôtre saint Paul livra un homme à Satan pour mortifier sa chair.

C'est dans cette optique qu'il faut comprendre les châtiments de l'Ancien Testament

Les passages italiques sont tirés de Saint Thomas d'Aquin
Amicalement
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Re: Si quelqu'un te frappe sur la joue droite

Message non lu par Olivier JC » mer. 17 mars 2010, 1:04

Je crois que l'idéal, pour comprendre ce passage, serait d'avoir le récit de la réaction de Jésus en situation concrète.

Et il se trouve qu'un tel récit existe !
A ces mots, l'un des gardes, qui se tenait là, donna une gifle à Jésus en disant : "C'est ainsi que tu réponds au grand prêtre ?" Jésus lui répondit : "Si j'ai mal parlé, témoigne de ce qui est mal ; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?" (Jn 18, 22-23)
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Re: Si quelqu'un te frappe sur la joue droite

Message non lu par Kerniou » mer. 17 mars 2010, 10:32

[+] Texte masqué
Jésus ne propose pas de combattre ou de fuir. Jésus déteste et la passivité et la violence en réponse au mal. Il propose plutôt une troisième alternative différente de ces deux autres options. La version Scholars traduit antistenai de manière brillante : « Ne réagissez pas violemment contre une personne qui est mauvaise ».

Jésus clarifie son propos par trois exemples brefs. « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, tends lui aussi l’autre. » Pourquoi la joue droite? Comment peut-on frapper quelqu’un sur la joue droite de toute façon? Essayez. Un coup donné du poing droit dans notre monde de droitiers atterrira sur la joue gauche de l’adversaire. Frapper la joue droite avec le poing requiert l’utilisation de la main gauche, mais dans cette société la main gauche n’était utilisée que pour les tâches malpropres. Comme le spécifient les manuscrits de la Mer Morte, un seul geste de la main gauche à Qum'ran avait pour conséquence une pénitence de 10 jours. La seule manière de frapper la joue droite avec la main droite est d’utiliser le dos de la main.

Ce que nous avons ici est sans conteste une insulte, pas du pugilat. L’intention n’est pas de blesser mais d’humilier, de remettre quelqu’un à sa place. On ne frappait normalement pas quelqu’un de cette manière, et si on le faisait l’amende était exorbitante (4 zuz était l’amende pour un coup porté à un pair avec le poing, 400 zuz pour l’avoir frappé avec le dos de la main; mais dans le cas d’un subalterne, aucune pénalité). Un coup du revers de la main était la façon convenue de faire une remontrance aux « inférieurs ». Les maîtres frappaient ainsi leurs esclaves; les maris, leurs femmes; les parents, leurs enfants; les hommes, les femmes; les Romains, les juifs.

Nous avons ici un ensemble de relations inégales, dans lesquelles le fait de « répliquer » eut été suicidaire. La seule réponse normale serait de se soumettre bassement. Il est important de se demander qui composait l’auditoire de Jésus. Dans chacun des cas, les auditeurs de Jésus ne sont pas ceux qui peuvent frapper, initier des poursuites judiciaires ou imposer le travail forcé. Plutôt, Jésus s’adresse aux victimes, aux gens qui peuvent être assujetties à ces indignités mêmes. Ils ont été forcé de réprimer leur outrage intérieur face à la déshumanisation qui leur était imposée par le système hiérarchique de caste et de classe, de race et de sexe, d’âge et de statut, et par les gardiens de l’occupation impériale.

Alors pourquoi Jésus conseille-t-il à ces gens déjà humiliés de tendre l’autre joue? Pour que cette action prive l’oppresseur du pouvoir de les humilier. La personne qui tend l’autre joue affirme, dans les faits, « Essaie encore. Ton premier coup n’a pas atteint son but. Je te dénie le pouvoir de m’humilier. Je suis un être humain tout comme toi. Ton statut (sexe, race, âge, fortune) ne peut altérer ceci. Tu ne peux m’avilir."

Une telle réponse créerait une énorme difficulté au “frappeur”. D’un point de vue purement logistique, comment peut-il frapper l’autre joue? S'il frappe avec le poing, il fait de l’autre un égal, reconnaissant l’autre comme un pair. Mais l’objectif premier de l’utilisation du dos de la main est de renforcer le système de caste et son institutionnalisation de l’inégalité.
Merci, Anne, pour ce commentaire qui éclaire la compréhension du texte.
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Tendre l'autre joue

Message non lu par Bip 1 » lun. 12 juil. 2010, 18:46

Tendre l'autre joue ...Les interprétations sont nombreuses et sont souvent intéressantes .
Tendre l'autre joue , c'est moins un geste qu'un état d'esprit .
C'est être capable de se mettre en situation difficile de recommencement , c'est donner une autre chance .
Sur un plan parallèle , il est plus tentant de mettre un apprenti fautif à la porte que de lui donner une seconde chance ... Pourtant , à la réflexion , c'est , de loin , la meilleure solution .

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Re: Tendre l'autre joue

Message non lu par paulboutoille » ven. 01 oct. 2010, 21:12

Plus simplement, jésus ne fais t'il pas passer par ce message métaphorique la phrase "la violence ne fais qu'engendrer la violence" ?

Je pense que plutôt que de tendre véritablement la joue, jésus nous conseil de ne pas riposter. La violence n'arrangerait rien, et ne ferait qu'envenimer la situation. En tendant l'entre joue, il casse directement la chaine de colère et surprend l'agresseur, ne pas riposter c'est aussi couper grandement l'envie de frapper. Rare sont les hommes qui s'acharnerait sur quelqu'un de passif, en revanche la majorité d'entre eux déclencheraient un conflit direct en cas de riposte.

Tendre l'autre joue ne doit pas être considéré comme une provocation, ou comme un défis pour l'agresseur, mais plus comme un acte de bonne foi. "Je ne suis pas mauvais, je ne riposte pas, alors pourquoi me frappe tu ?". C'est pour moi l'attitude la plus radicale pour calmer une telle situation.

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Re: Tendre l'autre joue

Message non lu par Petit Matthieu » jeu. 07 oct. 2010, 23:30

Très intéressant ce texte, merci Anne
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Re: Tendre l'autre joue

Message non lu par coeurderoy » ven. 08 oct. 2010, 8:48

Bonjour Anny, j'ai songé à ceci :

"Pour humilier, il faut être deux. Celui qui humilie et celui qu'on veut humilier, mais surtout : celui qui veut bien se laisser humilier. Si ce dernier fait défaut, en d'autres termes, si la partie passive est immunisée contre toute forme d'humiliation, les humiliations infligées s'évanouissent en fumée. Ce qui reste, ce sont des mesures vexatoires qui bouleversent la vie quotidienne, mais non cette humiliation ou cette oppression qui accable l'âme"

Etty Hillesum, Journal, samedi 20 juin 1942 : Une Vie bouleversée, suivi de Lettres de Westerbork. Points Seuil 1995.
"Le coeur qui rayonne vaut mieux que l'esprit qui brille"

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Re: Tendre l'autre joue

Message non lu par Cycas » mar. 19 oct. 2010, 13:25

Je comprends cette parole comme un appel à rester sur ses positions chrétiennes.

Continue de déranger, continue de susciter la colère, si ce que tu penses, ce que tu dis t'apporte des coups, tu es sur la bonne voie, continue, tends l'autre joue.

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tendre la joue gauche (suite à la question du pardon)

Message non lu par Isabelle47 » mar. 19 juil. 2011, 11:29

La question du pardon me renvoie à une phrase de Jésus qui demeure, je crois, souvent, mal interprétée (mal enseignée, du moins au temps de mon enfance et jeunesse, je parle des années soixante! mais il y aurait beaucoup trop à dire concernant l'enseignement du "caté" et de la morale de cette époque et ce n'est pas le propos ici)
Je pense à la phrase qui ordonne de "tendre la joue gauche" alors qu'on a déjà reçu une bonne claque sur la droite.
Elle génère de l'incompréhension, de la révolte chez celui qui ne la comprend pas ou alors une attitude de repli masochiste.
Evidemment, tout s'éclaire si on sait qu'elle illustre la nouvelle alliance en opposition à "oeil pour oeil dent pour dent" et ouvre à la non violence mais aussi nous indique ce qu'est vraiment l'amour chrétien, donner à l'autre (l'agresseur) la possibilité de s'amender, de regretter etc..
Mais je fais peut-être là une interprétation trop angélique? Ou si difficile à suivre pour un être humain que, oui, nous devons admettre que par nos seules forces nous ne pouvons y atteindre et que l'aide de Dieu est bien indispensable à notre salut!!!
"Aussi, croyez-moi, vous pratiquerez beaucoup mieux la vertu en considérant les perfections divines, qu'en tenant le regard fixé sur votre propre limon"
(Thérèse d'Avila)

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René
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Re: tendre la joue gauche (suite à la question du pardon)

Message non lu par René » mar. 19 juil. 2011, 16:47

Bonjour Isabelle47
votre propos me fait songer à une remarque que je crois avoir fait ici même quant à la possibilité de pardonner à celui qui nous fait mal.
Je retrouve cette notion de compassion par laquelle on peut arriver à aimer l'autre, même quand il fait le mal.
Brièvement, la personne animée de mauvaises intentions se privent de la joie d'être en paix avec elle-même et autrui.
Je suis quelque part triste de songer à tout ce dont cette personne se prive.
Je serai enclin à lui tendre l'autre joue de façon imagée en cherchant à provoquer sa réflexion sur son attitude.
Je suis enclin à aller vers cet humain et à lui parler pour le convaincre la nullité de son attitude.
Quoiqu'il en soit, je prie pour lui et en arrive à l'aimer parce qu'il est simplement mon frère en Dieu !
J'ai vécu de façon modeste une situation de ce type avec un voisin, qui, depuis, s'est modifié quant à son attitude !
Il faut donc prendre, à mon sens, l'agressivité de l'autre à repousse-poil !!
Bonne journée
René

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Re: tendre la joue gauche (suite à la question du pardon)

Message non lu par Griffon » mar. 19 juil. 2011, 17:52

Oui, Jésus est venu, il est notre Sauveur.
Sans Lui, nous ne pouvons rien faire.

Loué soit Jésus-Christ,

Griffon.
Jésus, j'ai confiance en Toi,
Jésus, je m'abandonne à Toi.
Mon bonheur est de vivre,
O Jésus, pour Te suivre.

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