Exode, chapitre 21

« Alors il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Écritures. » (Lc 24.45)
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wanderer
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Exode, chapitre 21

Message non lu par wanderer » ven. 28 oct. 2005, 19:07

Voilà un passage un peu gênant, qu'en pensez-vous?

Chapitre 21

1 Voici les lois que tu leur donneras :

2 Quand tu achèteras un serviteur hébreu, il servira six années ; la septième année, il
sortira libre, sans rien payer.
3 S'il est entré seul, il sortira seul ; s'il avait une femme, sa femme sortira avec lui.
4 Mais si c'est son maître qui lui a donné une femme, et qu'elle lui ait enfanté des fils et
des filles, la femme et ses enfants appartiendront à son maître, et il sortira seul.
5 Si le serviteur dit : " J'aime mon maître, ma femme et mes enfants ; je ne veux pas sortir
libre ",
6 alors son maître le conduira devant Dieu ; puis, l'ayant fait approcher de la porte ou du
poteau, son maître lui percera l'oreille avec un poinçon, et le serviteur sera pour toujours à
son service.

7 Lorsqu'un homme aura vendu sa fille pour être servante, elle ne sortira point comme
sortent les serviteurs.
8 Si elle déplaît à son maître, qui se l'était destinée, il permettra qu'on la rachète ; mais il
ne pourra pas la vendre à des étrangers, après lui avoir été infidèle.
9 S'il la destine à son fils, il la traitera selon le droit des filles.
10 Et s'il prend une autre femme, il ne retranchera rien à la première pour la nourriture, le
vêtement et le couvert.
11 Et s'il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans
donner d'argent.
Wanderer

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Message non lu par wanderer » ven. 28 oct. 2005, 19:16

Dans la même veine.
44 Tes esclaves et tes servantes qui t'appartiendront, tu les prendras des na­tions qui t'entourent; c'est d'elles que vous achèterez serviteurs et servantes.

45 Vous pourrez aussi en acheter parmi les enfants des étrangers qui séjournent chez vous, et parmi leurs familles qui vivent avec vous, qu'ils auront engendrés dans votre pays ; et ils seront votre propriété.

46 Vous les laisserez en héritage à vos enfants après vous, pour les posséder comme une propriété ; ils seront perpétuellement vos esclaves. Mais à l'égard de vos frères, les enfants d'Israël, nul d'entre vous ne do­minera sur son frère avec dureté.

47 Si un étranger ou un hôte s'est enrichi près de toi, et que ton frère, devenu pauvre prés de lui, se soit vendu à l'étran­ger, à l'hôte qui est près de toi ou au rejeton d'une famille étrangère,

48 il y aura pour lui, après qu'il se sera vendu, le droit de rachat ; un de ses frères pourra le racheter;

49 ou son oncle, ou le fils de son oncle pourra le racheter; ou l'un de ses proches parents pourra le racheter; ou bien, s'il acquiert des richesses, il se rachètera lui-même.

50 Il comptera, avec celui qui l'a acheté, depuis l'année où il s'est vendu à lui jusqu'à l'année du jubilé, et le prix de vente se comptera d'après le nombre des années, en évaluant les journées de son travail comme celles d'un mercenaire.

51 S'il y a encore beaucoup d'années, il paiera son rachat à raison du nombre de ces années, en tenant compte du prix auquel il avait été acheté;

52 s'il reste peu d'années jusqu'à celle du jubilé, il en fera le compte, et il paiera son rachat

à raison de ces années.

53 Il sera chez lui comme un mercenaire de l'année, et son maître ne le traitera point avec dureté sous tes yeux.

54 S'il n'est racheté d'aucune de ces manières, il sortira libre l'année du jubilé, lui et ses enfants avec lui.

55 Car c'est de moi que les enfants d'Israël sont serviteurs; ils sont mes serviteurs, que j'ai fait sortir du pays d'Egypte. Je suis Yahweh, votre Dieu. "
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Message non lu par wanderer » sam. 29 oct. 2005, 10:48

Je me pose certaines questions. Je rappelle que je suis catéchumène. :oops:

Le CEC dit que l'AT contient de l'imparfait et du provisoire. A la lumière de ces passages, je crois qu'il n'y aura personne pour le nier, mais le problème que ça me pose, c'est que si j'admets qu'il y a dans l'ancien testament des passages imparfaits, comment moi, pauvre chrétien, vais-je savoir ce que je dois prendre et comment je dois le prendre? C'est une question que je me pose en tout particulier sur des textes comme celui de la Genèse. Il y a des livres très violents dans l'Ancien Testament, souvent, je ne les aime pas. La tentation est alors grande de faire comme si certains versets n'existaient pas. La frontière avec le relativisme biblique devient mince après cela. ce qui me semble intuitivement une règle juste serait de se dire que tout ce qui n'a pas été "amélioré" dans le nouveau Testament doit être pris comme toujours valable, mais ça me dérange un peu tout ça, je ne sais pas si je me fais comprendre.

Merci pour votre réponse,

Wanderer

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L'interprétation de la Sainte Ecriture

Message non lu par Christophe » sam. 29 oct. 2005, 11:51

Salut Wanderer ! :)
wanderer a écrit :Le CEC dit que l'AT contient de l'imparfait et du provisoire. A la lumière de ces passages, je crois qu'il n'y aura personne pour le nier, mais le problème que ça me pose, c'est que si j'admets qu'il y a dans l'ancien testament des passages imparfaits, comment moi, pauvre chrétien, vais-je savoir ce que je dois prendre et comment je dois le prendre? C'est une question que je me pose en tout particulier sur des textes comme celui de la Genèse. Il y a des livres très violents dans l'Ancien Testament, souvent, je ne les aime pas. La tentation est alors grande de faire comme si certains versets n'existaient pas. La frontière avec le relativisme biblique devient mince après cela. ce qui me semble intuitivement une règle juste serait de se dire que tout ce qui n'a pas été "amélioré" dans le nouveau Testament doit être pris comme toujours valable, mais ça me dérange un peu tout ça, je ne sais pas si je me fais comprendre.
[align=justify]C'est là, je crois, la grande problématique qui se pose aux protestants et qui les conduit soit au fondamentalisme littéraliste, soit au subjectivisme relativiste.

Pour nous, catholiques, nous devons nous en remettre au jugement infaillible de "l'Église du Dieu vivant, colonne et support de la vérité" (1 Tim. 3:15) dans l'interprétation de la Sainte Ecriture : "Car tout ce qui concerne la manière d'interpréter l'Ecriture est finalement soumis au jugement de l'Église, qui exerce le ministère et le mandat divinement reçus de garder la parole de Dieu et de l'interpréter." (Dei verbum, Vatican II, §12) car le Christ a dit a ses apôtres : "Qui vous écoute m'écoute, qui vous rejette me rejette, et qui me rejette rejette Celui qui m'a envoyé." (Luc 10:16).

Dans les Écritures "il se trouve des passages difficiles dont les gens ignares et sans formation tordent le sens, comme il le font aussi des autres Écritures pour leur perdition" (2 Pierre 3:16) et c'est pourquoi "aucune prophétie de l’Écriture n’est affaire d’interprétation privée" (2 Pierre 1:20)

L'étude de la Sainte Bible doit donc prendre en compte l'exégèse de l'Église, qui est un guide indispensable pour sa compréhension : "Comprends-tu ce que tu lis ? - Comment le pourrais-je, si personne ne me guide ?" (Actes 8:30-31)


En Jésus par Marie.
Christophe[/align]
« N'ayez pas peur ! » (365 occurrences dans les Écritures)

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Message non lu par wanderer » sam. 29 oct. 2005, 12:06

Je suis bien sûr d'accord avec tout cela, mais sur les sujets où l'Eglise n'a pas pris position, c'est assez difficile je pense. J'aimerais qu'Elle le fasse sur la Genèse par exemple, ça me soulagerait d'un poids.

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Message non lu par wanderer » sam. 29 oct. 2005, 14:55

Le Cardinal Congar nous demandait, dans Situations et tâches de la théologie (1967), de considérer le contexte d’ensemble dans lequel s’inscrivent les textes, les définitions et les éléments doctrinaux.
Certes, la forme du langage est parfois imagée – donc profondément contemporaine, même si certaines images, telle celle du berger étaient adaptées au monde agro-pastorale du temps de Jésus -, mais elle est par cela même simplicité et éternité, cette simplicité se retrouvant d’ailleurs à chaque fois qu’il est fait référence à un message divin direct, comme par exemple lorsque Dieu octroie à Moïse le Décalogue, ce mode d’emploi de l’homme si facile à comprendre et à appliquer, cette loi que Jésus lui-même nous demande de maintenir sans en changer un iota !
Et bien justement, le passage de la Genése que je cite suit exactement le décalogue dont on ne peut toucher un iota...


Maintenant, quelque chose de fondamental à mes yeux d'ancien accompagnateur : puisque vous êtes catéchumène, parlez-en avec votre accompagnateur ! Parlez-lui de tout franchement, y compris de ce forum ! Il est là pour vous aider ! Et, s'il le souhaite, il peut lui-même nous contacter, soit de manière directe, soit par message privé !
Je n'ai plus d'accompagnateur depuis mon déménagement. je n'ai aucune confiance en mon curé de paroisse ni ceux des paroisses voisines étant donné leur manière d'offrir le saint sacrifice de la messe. Je vais aller voir les frères de saint Jean à Genève, mais si ça ne va pas avec eux, je ne sais pas ce qui se passera...

Wanderer

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Message non lu par wanderer » dim. 30 oct. 2005, 11:11

Bonjour,

J'ai commencé mon catéchuménat à neuvy dans l'Allier. Ca fait plus d'un an maintenant. Je ne saurais dire où j'en suis dans mon catéchuménat car les étapes qui étaient prévues et annoncées n'ont pas eu lieu. On devait me remettre les évangiles et la croix depuis un moment déjà et ça n'est jamais arrivé. il y a deux raisons à cela. La première, la négligence de mon curé de paroisse, la seconde, c'est que je n'ai jamais réussi à m'intégrer dans cette communauté et à y être bien, surtout à cause de la liturgie. De fait, au moment où j'aurais du recevoir ma croix, je vivais ma foi dans une autre communauté depuis longtemps, les frères de saint Jean de Souvigny. Là bas, j'étais très heureux, je chantais dans la chorale, la messe était recueillie et sainte et puis j'avais les conférence d'un prêtre que j'aime beaucoup et qui m'a appris un peu sur saint Thomas, l'eucharistie si bien que j'avais l'impression d'être formé par les frères alors qu'ils ne prenaient pas en charge mon catéchuménat. parallèlement à ça, il y avait des cours avec mon curé, mais ça ne m'intéressait pas, j'entendais des tas d'erreurs. "l'infaillibilité pontificale n'est pas un dogme", "on est obligé d'accepter les dogmes de l'Eglise, mais sur le reste, chacun fait ce qu'il veut", des remarques désagréables sur la morale sexuelle de l'Eglise, etc... Je me suis fait traité d'intégriste alors que je citais le CEC de façon littérale. bref, dans ces conditions, pas l'idéal pour un transfert en bonne et dûe forme.

A mon arrivée en Haute-Savoie, je suis allé voir le prêtre de ma paroisse pour lui parler de mon baptême et il m'a donné un numéro de téléphone. je n'ai pas appelé tout de suite. Après, je suis allé à la messe le samedi, ce n'était pas formidable, un peu comme à Neuvy, l'homélie ne parlait presque pas de Jésus, mais alors le dimanche qui a suivi, ça a été horrible, mais vraiment inqualifiable. j'ai tout de suite su que je ne pourrai jamais vivre ma foi dans de telles conditions. Au début, j'ai dit au Seigneur: "fais de moi ce que tu veux", je me disais que je pouvais aider un peu la communauté à retrouver une plus grande vie de foi, apporter mon enthousiasme. j'ai écrit une lettre à mon curé et à mon évêque, ça m'a pris du temps et de l'énergie par peur de mal faire. Quand je l'ai terminée, après l'avoir montrée à de nombreuses personnes pour être sûr qu'elle n'était pas offensante, je voulais la donner à mon curé et à la messe, ce dernier annonce qu'il part se soigner pour de longs mois. du coup, je ne savais pas quoi faire. il est remplacé, mais jamais par le même prêtre et dans ces conditions, il n'y a aucune chance de retrouver une liturgie digne de ce nom. j'ai donc commencé à faire le tour des paroisses et c'était toujours pareil. le point culminant de tout cela, c'est quand je suis allé dire à un prêtre qu'il était anormal de dire un credo qui n'était pas celui de l'Eglise catholique et je me suis fait traité comme un chien alors que j'avais été très poli et que j'avais prié la sainte vierge pour que tout aille bien. je n'ai plus confiance en ces gens, je n'ai même plus confiance en mon évêque que je n'ai jamais vu, mais je me dis que pour rester passif devant de telles liturgies, il est forcément laxiste. je ne vais pas dire que personne ne pourrait me préparer dans le diocèse, c'est sans doute faux, mais je suis fatigué vous comprenez, j'en ai assez de devoir vérifier ce que m'enseigne les prêtres qui devraient me guider. je ne sais plus comment me comporter avec les autres prêtres et les autres fidèles, je deviens prétentieux j'ai l'impression. Avec les incroyants, c'est bien plus facile au fond. Aussi, je vais aller voir les prêtres de saint Jean parce que j'ai confiance en eux, même si aux JMJ, tout n'a pas été parfait. je n'ai pas envie de multiplier les essais vous comprenez, c'est trop fatigant et je suis encore fragile dans ma foi. Je n'ai pas la force d'endurer un prêtre qui devrait faire ceci, devrait faire cela. Non, j'ai besoin de faire confiance et de me laisser conduire vers Dieu comme à Souvigny. Ma foi décline grandement, d'autant plus que je ne peux pas aller à la messe régulièrement. C'est vrai que c'est un moment difficile pour moi, je ne le cache pas. Il faut que je trouve la force de me tourner mieux vers Dieu alors que dans les circonstances présentes, mon réflexe est la lassitude, je le reconnais.

Je vous remercie si vous priez pour moi, j'espère que ça me redonnera des grâces et puis si vous voulez une intention toute particulière, alors priez pour que les frères de saint Jean de Genève sachent me guider, parce que si ça se passait encore mal, je peux dire en toute honnêteté que je ne sais pas ce qui arrivera. je pense que ça ira, que j'ai assez de force dans ma foi naissante, mais je ne cache pas un peu de fatigue ces derniers mois.

Cordialement,

wanderer

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Message non lu par MB » dim. 30 oct. 2005, 12:57

Bonjour W.

Que d'émotion ! Une chose avant tout, nous sommes avec vous... des moments de faiblesse, ça arrive. En fait, votre parcours laisse plutôt admiratif, et rien que pour ça, ce serait dommage d'arrêter. La qualité des homélies, des messages, etc. c'est bien connu, n'est pas toujours au rendez-vous. Mais il y a des bons bouquins !

De plus, en cas de doute ou de lassitude, il faut se dire plusieurs choses ;
- mes moments de faiblesse ne servent-ils pas, parfois, à justifier "intellectuellement" mes travers personnels ? (je sais ce que c'est)
- ne correspondent-ils pas à des moments de fatigue, à des choses contingentes ? (du type : la petite déprime d'avant le dîner...)
- autre réflexion à mener : si je fais preuve de faiblesse, ne montré-je pas une sorte d'ingratitude ? moi, un peu trop comme le publicain parfois (vous savez, celui qui prie au premier rang...), je me souviens de ce que j'ai connu peu de diffcultés, et que lorsque j'en ai connu, je m'en suis sorti. Dieu y est-il pour quelque chose ? Dans l'attente de trouver la réponse définitive, je pars du principe que "oui", et je fais preuve, au moins, de la reconnaissance du ventre. Tous les moyens sont bons pour lutter contre le doute !

Autre chose encore. Je suis toujours très méfiant lorsque des gens me parlent de "société chrétienne", de "cadres de vie chrétiens", de "structures chrétiennes" etc... Non que je sois contre ; mais il me semble que le vrai chrétien est celui qui est seul, qui est en butte aux sarcasmes ou à l'indifférence des autres (même, et surtout, si eux-mêmes se disent chrétiens), celui qui est en décalage avec le monde dans lequel il vit. Pour ma part, rien ne renforce davantage ma foi que lorsque je me trouve dans un océan d'antichrétiens ; rien ne me ramène autant à la foi qu'un écrit, ou un discours, orienté contre les chrétiens ! Le sang devient chaud, le coeur bat plus fort, et vous voulez défendre le Christ pour vous défendre vous-même !
Dans un sens, le vrai chrétien ici, c'est vous, parce que vous vous battez, contre vents et marées, pour porter témoignage... Celui qui est dans une communauté, c'est facile pour lui ; il n'a pas autant de mérite que vous. Donc, une fois de plus, ce serait dommage d'arrêter, surtout à cause de quelques homélies bâclées. Allez, du nerf !

Fraternellement
MB

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Message non lu par elisseievna » dim. 30 oct. 2005, 13:09

Pour l'"ancien testament", il existe pas mal de commentaires juifs, car ils se posent les memes questions que vous Wanderer ( et ils y reflechissent depuis plus longtemps !)
Roublev, peintre de genie, chretien ou pas.

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Message non lu par wanderer » dim. 30 oct. 2005, 13:39

Merci MB,

Je ne sais pas si j'ai laissé paraître l'idée d'abandonner mon baptême, mais il n'en est pas question. c'est juste que je ne sais tout simplement pas où aller dans ma situation. je rentre en Haute-savoie mardi soir donc dimanche, j'aurais la première messe à Genève normalement. Je vous dirai alors à tous si j'ai trouvé un endroit qui me convient ou pas car à la liturgie, on sait tout de suite où on tombe.

Il est également certain que les autres ne sont pas le seul facteur dans mes difficultés actuelles dans la foi. Il faut que je compte plus sur Dieu. En tout cas merci de votre soutien!

Wanderer

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Message non lu par Hélène » dim. 30 oct. 2005, 15:13

Une chose est sûre : un chrétien isolé est un chrétien en danger. Je vous rejoints MB lorsque vous dites que le chrétien (converti...et qui continue de se convertir chaque jour, qui ne s'installe pas dans un titre de "sauvé") est en butte contre l'esprit du monde et qu'il rame à contre-courant même au sein de sa communauté mais il est important de ne pas rester seul dans une nuit spirituelle. Le Seigneur a envoyé ses disciples 2 par 2... jamais seuls. Je suis, pour ma part, à 5500 kilomètres de ma famille spirituelle :( , cela m'a donné de vivre de grands moments d'angoisse et de solitude mais cela m'a donné d'utiliser tous les outils possibles que le Seigneur dans sa grande bonté a bien voulu mettre à ma disposition : des lectures édifiantes (les saints sont particulièrement nos meilleurs guides parce qu'ils sont proches de notre vécu) à défaut d'avoir des personnes en chair et en os pour nous guider et aussi, avoir un lieu pour nous retrouver "en famille" parce que c'est là aussi que le Seigneur se manifeste, Lui étant Père...étant famille par essence. Je n'ai pas d'accompagnateur spirituel mais, les saints (une Thérèse d'Avila, un saint Jean de la Croix ou une Thérèse de Lisieux par exemple) sont mes amis !! :) Nous ne pouvons redonner le Christ au monde si nous n'avons d'endroits pour Le recevoir concrètement (dans l'Eucharistie, les Sacrements, dans sa Parole mais aussi dans nos frères et soeurs où Il habite aussi) et se ressourcer.

Par ailleurs, je crois que nous ne devons pas nous décourager pour nos paroisses refroidies ni pour nos prêtres frigorifiés ou sortis de la voie de l'Église. Nous avons souvent tendance à exiger beaucoup d'eux et... à projeter l'image de notre père sur eux à qui on demande une perfection et un amour qu'ils ne peuvent nous donner étant des êtres blessés comme nous. Il faut faire attention de ne pas exiger d'eux la sainteté mais de prier pour qu'ils le deviennent et de faire ce que nous pouvons de notre côté pour "les ramener" à l'enseignement de l'Église s'ils sont sortis de cette voie. Bien sûr, cela va nous valoir quelques taloches sur l'ego et peut-être même beaucoup de souffrances mais...la charité couvre une multitude de péchés...et le Seigneur saura voir à ce qu'ils se convertissent.

Vous connaissez l'histoire de Thérèse d'Avila avec ce prêtre en état de péché mortel ? Je cite de mémoire : alors que le prêtre célébrait la Messe, elle voyait autour de lui, qui le retenaient par le cou avec des mains hideuses, des démons. Elle a su que le Seigneur lui demandait de prier pour ce prêtre qui était en état de péché grave. Elle a prié pour lui et, plus tard, elle l'a revu et les démons avaient disparus et Jésus la regardait avec un sourire...

Bref, quelqu'un disait : pour faire un prêtre, ça prend beaucoup de larmes, de jeûnes, de sacrifices et...de sang ! :unsure:

Mais bien sûr, étant catécumène, tu es en droit de demander à ce que les prêtres te guident et non le contraire ! :lol: Mais alors, on va prier pour que le Seigneur te pointe un prêtre selon son Coeur afin qu'il puisse te guider là où le Seigneur veut te conduire. Je te signale par ailleurs que, à défaut d'un prêtre, tu peux toujours aller vers un moine, un frère ou même un laïc bien avisé (il y a toujours ta famille de la Cité :wub: )...demande au Seigneur, Il te donnera...

Bien fraternellement et en union de prière,
Hélène
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Message non lu par Hélène » dim. 30 oct. 2005, 15:31

Ah oui ! J'oublais ! J'ai l'extrême privilège d'avoir un abbé (le père Joseph-Marie) qui possède un charisme d'enseignant et d'orateur extraordinaire et qui a eu la brillante idée d'enregistrer tous ses enseignements, homélies et conférences sur cassettes audios et/ou CD... ce qui me donne un enseignement de haute qualité dans le confort de mon petit chez moi...

Ceci n'est pas une pub mais...: :cool: http://www.lecatalogue.info/

En ce qui concerne ton questionnement sur les passages de la Bible qui te cause un blocage, je te suggère, du même père abbé, ce génial bouquin : http://www.lecatalogue.info/product_inf ... ucts_id=31

Ou encore ceci : http://www.lecatalogue.info/product_inf ... ucts_id=57

Bon courage ! ;-)
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Message non lu par wanderer » dim. 30 oct. 2005, 15:37

Mais bien sûr, étant catécumène, tu es en droit de demander à ce que les prêtres te guident et non le contraire ! Mais alors, on va prier pour que le Seigneur te pointe un prêtre selon son Coeur afin qu'il puisse te guider là où le Seigneur veut te conduire. Je te signale par ailleurs que, à défaut d'un prêtre, tu peux toujours aller vers un moine, un frère ou même un laïc bien avisé (il y a toujours ta famille de la Cité )...demande au Seigneur, Il te donnera...
voilà Hélène, je crois que tu as tout dit avec ces mots là. Je ne suis pas encore assez fort dans ma foi pour soulever les montagnes. Sans le baptême, la grâce n'agit pas encore vraiment en moi. je pense que je dois aussi savoir être patient et puis avoir confiance en la Providence surtout. Je suis aussi content du soutien que je reçois ici et dans toutes les prières car je sais que j'ai la chance d'avoir vraiment de nombreuses personnes qui prient pour moi, chaque jour parfois, et je sais que cela m'obtiendra des grâces. Pour l'instant, j'ai rencontré souvent des chrétiens avec lesquels je m'entendais bien, mais pas vraiment une communauté qui soit profondément la mienne. Ca viendra, j'en suis certain. A la grâce de Dieu.

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Message non lu par Hélène » dim. 30 oct. 2005, 16:30

wanderer a écrit : Sans le baptême, la grâce n'agit pas encore vraiment en moi. je pense que je dois aussi savoir être patient et puis avoir confiance en la Providence surtout.
Est-ce que le bras du Seigneur serait trop court ? :unsure: Et est-ce que le Seigneur agit comme cela dans le temps tel que nous le voyons dérouler chronologiquement ? Est-Il dans le temps ? Qu'est-ce que le temps pour Lui ? L'avant ? L'après baptême de Wanderer ? La grâce agit...dans la mesure que nous l'accueillons. N'as-tu pas reçu le baptême de Feu ? Le baptême du désir ? Le baptême comme Sacrement, signe concret et efficace, viendra fortifier l'appel que tu as reçue pour être Son disciple et témoin...mais la grâce n'est pas réservée à ce jour là particulièrement...Il s'est déjà donné à toi...Il t'aime...depuis toute éternité...et pour toujours...Vois, je t'ai gravé sur la paume de mes Mains...
Dernière modification par Hélène le dim. 30 oct. 2005, 19:14, modifié 1 fois.
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progrès, différentes lois

Message non lu par bajulans » dim. 30 oct. 2005, 18:32

Il faut bien comprendre que les lois données par Moïse à son peuple, si je ne me trompe pas, c'est bien de cela qu'il s'agit, sont adaptées à la mentalité de l'époque.
Des Pharisiens, l'ayant abordé, lui demandèrent s'il est permis à un mari de répudier sa femme. C'était pour le mettre à l'épreuve.
3 Il leur répondit : " Que vous a ordonné Moïse?"
4 Ils dirent : " Moise a permis de dresser un acte de divorce et de répudier. "
5 Jésus leur dit : " C'est à cause de votre dureté de cœur qu'il a écrit pour vous cette loi.
Ces lois divines positives, dont, entre autre, je crois la permission de la polygamie, écrites par Moïse, ont été abolies à la Pentecôte.

Si Moïse donne des lois concernant les esclaves, c'est un compromis entre la mentalité de l'époque qui considère l'esclave comme une chose et le droit naturel qui considère l'homme comme un être absolument à part. Il fallait pour Moïse, s'adapter à la mentalité, faute de quoi, il y aurait eu révolte ou la loi n'aurait pas été observée, bref le législateur pensait qu'il fallait des lois protectrices de l'esclave, mais pas trop car sinon il y aurait eu révolte (ou tout autre mobile de ce genre.)

Ainsi on distingue, si mes souvenirs sont bons, le droit divin, le droit naturel, le droit positif divin (par exemple la loi du baptême), le droit positif humain. Et pour s'adapter à la MENTALITE de la communauté, il arrive que le droit naturel soit violé, par le droit positif divin, voire par le droit positif humain, ou qu'il ait des effets bien que de droit invalide (ainsi par exemple la loi sur le divorce produit des effets d'affinité, même si le remariage est invalide ou qu'il s'agit de concubinage, autre exemple) mais la violation n'est possible que dans certains cas soit uniquement sur des choses tolérables, même si aujourd'hui, sentimentalement elles nous semblent intolérables. Il y a d'autre part une interpénétration entre la morale et le droit (le droit créant la morale, mais la morale créant parfois le droit)

Donc pour cela il faudrait reprendre un manuel que j'ai malheureusement perdu sur le droit ( droit divin, naturel, positif divin, positif ecclésiastique, positif humain)

Bref, ces lois qui vous scandalisent, étaient des lois positives adaptées au milieu de l'époque et constituaient un PROGRES par rapport aux moeurs des peuples de l'Antiquité. Dieu tolérait des choses intolérables en raison de la dureté de coeur des gens de l'époque.

Ce qu'il faut bien voir, c'est que ces lois ne sont pas un encouragement, mais une tentative de canalisation de moeurs mauvaises. Les Grecs et les Romains contemporains ne conféraient aucun droit à l'esclave. Songez d'autre part que tous les esclaves hébreux devaient être libérés tous les six ans.

Deuxième point, le christianisme (et le judaïsme dont vient le christianisme) contient en lui-même l'idée de progrès. Suivant les générations les moeurs changent, mais aussi le progrès existe et chaque génération est invitée au progrès par Dieu lui-même et Jesus Lui-même.

C'est pourquoi Jésus n'a pas donné tout un programme, mais plutôt des principes dont nous sommes invités, à sortir du neuf de nos méditations individuelles ou collectives de l'Ecriture.
20 Il dit encore : " A quoi comparerai-je le royaume de Dieu?
21 Il est semblable au levain qu'une femme prit et mélangea dans trois
mesures de farine, jusqu'à ce que le tout eût fermenté. "
Math XIII 21

Or le levain est invisible dans la pâte, il s'y diffuse, mais il a un effet inattendu, tout comme un principe que l'on médite et qui au début nous paraît sans importance et puis se révèle ultérieurement avec toutes ses implications.

Enfin le christianisme est piété et liberté. Il est piété car il invite à comprendre et à être indulgent pour les fautes ou la dureté de cœur de nos ancêtres et à reprendre ce qui est bon chez eux, il est aussi liberté, car il permet beaucoup de choses, même de se scandaliser des mœurs de l'Antiquité, de proposer des lois meilleures que celle qui nous ont été léguées par nos ancêtres etc.

Ainsi le message divin est profondément inséré dans l'histoire de l'humanité et le progrès de l'esprit humain est entièrement assumé par le christianisme.

Songez par exemple que c'est seulement dans la chrétienté que l'on observe tant de changement dans les moeurs, l'habillement, la mode si bien qu'aucune génération ne ressemble à la précédente, c'est le signe et l'effet de cette vérité, la morale chrétienne n'est pas figée.

Donc, si vous recevez le baptême, vous ne serez obligé d'assumer tous les péchés, les erreurs ou les lois de tolérance de nos ancêtres dans la foi, mais vous pourrez dire "Mais bien sûr, je condamne ces moeurs, mais je sais aussi qu'il faut être patient et s'adapter, car c'est aussi rassurant, Dieu est patient, il s'adapte et il tient compte de notre ignorance et même de notre (éventuelle) méchanceté, même si nous étions tentés de tout casser et pendre haut et court bon nombre de salauds, Lui Il est patient, jusqu'au risque de nous scandaliser. Une leçon pour nous, dans le fond."
18 Voici mon serviteur que j'ai choisi, mon bien-aimé en qui mon âme se complaît. Je ferai
reposer sur lui mon Esprit, et il annoncera le jugement aux nations.
19 Il ne disputera point, il ne criera point, et nul n'entendra sa voix sur les places publiques.
20 Il ne brisera point le roseau froissé et n'éteindra point la mèche qui fume encore, jusqu'à ce
qu'il ait fait triompher le jugement ;
21 et en son nom les nations mettront leur espérance.
Mt XII, 20

Il ne brisera pas le roseau froissé et n'éteindra pas la mèche qui fume encore, quelle douceur, quelle bonté, quelle patience... Nous avons vu où conduit l'impatience révolutionnaire, dans les effets du communisme et du jacobinisme... A l'effet inverse de celui escompté.
Loué soit Jésus-Christ

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